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 [DOA] Eion & Jett #01

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Iracebeth

Iracebeth


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[DOA] Eion & Jett #01 Empty
MessageSujet: [DOA] Eion & Jett #01   [DOA] Eion & Jett #01 EmptyDim 8 Déc - 12:46




You left your mark, reminding me to forget



L'aiguille à la main, Jett se battait pour garder son patient de fortune immobile. Celui-ci hurlait au démon, ce qui n'avait pas l'air d'être efficace... Certainement parce qu'il était lui même le démon. Pourtant, McLeary, dans un élan héroïque coutumier s'était senti obliger de le ramasser ensanglanté sur le trottoir pour le ramener chez lui. Des gouttes de sang perlaient ça et là,au milieu des objets qu'il avait balancés pour retrouver la trousse de premiers secours. Il en avait toujours une à portée de main, une habitude qu'il avait gardé de l'armée, certainement parce qu'il avait suffisamment cinglé pour donner son rein au premier venu, menacé par la moindre infection dans un désert de pacotilles. Décidément, Jett aurait mérité deux ou trois médailles pour les services qu'il avait rendus à son pays, mais il était dans l'ombre. Il l'avait toujours été et son passage en prison en était la preuve vivante. Passer du temps à l'ombre, littéralement, l'avait rendu encore plus secret mais peut être bien plus tenace encore. Il était l'homme invincible, celui qu'on avait essayé d'abattre des dizaines de fois mais il ne s'était jamais laissé faire. En témoignait la cicatrice qui se promenait sur sa peau depuis des années désormais, des mots blanchis, des mots qui sonnaient difficilement à son oreille mais Jett ne voulait rien savoir. Edwin ne mourrait pas, il s'était toujours promis de mourir avant ses frères, il était l'aîné, aucune autre solution n'était viable à ses yeux. Alors, pourquoi s'inquiéter d'un inconnu qui crevait sur le trottoir, me direz-vous? Jett avait toujours été ainsi: dès qu'il voyait un adolescent en proie à une lutte sans merci contre la mort, il fallait qu'il intervienne, comme si c'était Edwin qui luttait contre son intervention pour suturer sa plaie à l'abdomen. Jett finit par encercler la gorge du gamin de toutes ses forces, le forçant à se rétracter, il ne voulait pas lui faire mal mais clairement, le jeune homme ne lui laissait pas d'autres choix. Enfin, Jett réussit à piquer sa peau et il finit par s'évanouir le laissant s'atteler à la tâche dans le plus pénible des silences soudains. Jett était loin d'être un médecin mais quand on avait fait la guerre comme lui, il n'y avait pas nécessairement de place pour les hésitations alors, tout naturellement, il avait appris sur le tas à soigner les blessures les plus sommaires. Le travail n'était pas parfait mais une demi heure plus tard, l'adolescent était sauf. Sans de donner de signe avant-coureur, Jett attrapa un seau d'eau et le lança sur la tête de son patient, une manière tout à fait rustre mais efficiente pour le ramener à lui. "Ton prénom? Ton adresse? Que j'te ramène à tes pauvres parents..." Comme si c'était si simple avec quelqu'un comme le jeune blond. "Je vais t'trouer, mec. Tu sais pas à qui tu parles, le rouquin. On est des tueurs, nous, on va pas laisser faire ça, j'te jure que.." Et Jett se contenta d'une gifle pour le ramener à la raison... Comme si c'était possible avec Tommy Thorne. "Ecoute petit, je cherche pas les emmerdes. Je t'ai gentiment rafistoler par pure générosité, je m'en fous de qui t'es et dans quelles affaires louches tu traînes, je veux juste te ramener chez toi et plus jamais entendre parler de toi." Au moins, avec Jett, c'était toujours très clair. Sans détour, précis.

Et le lendemain, Jett s'élança à l'adresse que le petit finit par lui refourguer. Il n'était pas franchement ravi de voir qu'il allait perdre une journée pour ramener un névrosé chez lui mais en tant que McLeary, il ne pouvait pas faire les choses à moitié, question de principe. Pas un mot prononcé sur la route, malgré les simagrées de Tommy qui cherchait très clairement à le mettre sur les nerfs. Il n'y arriverait pas, personne n'avait jamais réussi cet exploit, Jett était bien trop intériorisé pour réagir à des attaques sur sa couleur de cheveux ou les cicatrices qu'on pouvait aisément deviné sur lui. Au fond, il s'en foutait de ce gamin, il pensait juste à Edwin, à ce qui aurait pu lui arriver s'il n'était pas venu avec lui à ce cambriolage raté. Qu'est ce qu'il avait été con, il avait foutu sa vie en l'air mais le pire, c'était que Jett lui avait pardonné en un clin d'oeil. C'était lui le plus fou finalement, à côté Tommy était une crème. Il ne fallait peut être pas exagérer puisque celui-ci se mit à courir à trois cent mètres de l'arrivée, menaçant de ruiner les points de suture que Jett avait mis un temps fou à faire. Celui-ci n'avait même pas la foi de lui hurler dessus, à la place, il se contenta de le suivre à l'intérieur de la maisonnée, le voyant disparaître dans les escaliers avant même qu'il n'ait eu le temps de dire ouf. "Et les merci, ça se dit pas dans ton langage?"Une réponse à base de "va te faire foutre" le cueillit et Jett ne put que sourire, posant ses mains sur ses hanches, prêt à s'en aller. Une silhouette se posta non loin de lui pourtant et Jett ne put que se tourner vers un autre modèle de la famille Thorne, bien plus âgé et certainement bien plus sage, ce qui n'avait pas l'air difficile quand on regardait Tommy. "Je vous ai ramené votre... Frère, plus ou moins rafistolé. Il traînait dans la rue, mal en point mais tout va bien maintenant." Et à nouveau, il s'apprêtait à prendre congé, il n'était pas question de déranger, Jett étant juste heureux d'avoir accompli sa bonne action sans plus de merdes qui lui tombaient dessus... Une première.

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Iracebeth

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MessageSujet: Re: [DOA] Eion & Jett #01   [DOA] Eion & Jett #01 EmptyDim 8 Déc - 12:46

Les lieux étaient sacrés. Christiques. Ses prunelles se perdaient sur cette silhouette fine, presque sans âge. De nos jours, les croyants paraissaient rares. Ceux qui s'octroyaient encore du temps dans les cloîtres de prière l'étaient encore davantage. Si Eion avait eu le moindre Dieu, il aurait sans doute ressenti le besoin d'une expiation. Mais il n'avait nulle religion. Juste une croyance, un espoir, une idée folle au creux des veines rattachée à ceux-là même qui partagent son sang. Son clan. Sa lignée. Sa fratrie dysfonctionnelle mais plus forte que le monde. Plus forte que tout. Plus forte même que la déchéance, que la misère. Que leur mère, pourtant si proche du gouffre. Il ne l'avait vu prier qu'une seule fois et ça n'était pas à celui qu'on lui plaçait là-haut. Non le destinataire était bien réel, bien humain. Tellement pathétique. Elle l'avait pourtant été bien davantage. Quand avait-il commencé à la mépriser autant ?
Il laissa ses iris glisser sur les dorures, sur les vitraux, sur les reliques d'un culte qu'il n'entendait guère. Sa propre silhouette masquée à la lumière, il attendait. L'homme était pieux, il pouvait le lui accorder. Mais quel honneur, quelle foi réelle pouvait-il posséder alors même qu'il se perdait dans la décadence humaine ? Il était là pour lui. Et il était là pour une bonne raison. Si sa position devait lui offrir quelques privilèges, c'était qu'il pouvait désormais choisir. Jouer aux difficiles plus qu'auparavant. Céder trop aisément aurait paru suspect. Il était intelligent, froid mais précis. On avait appris à apprécier sa valeur tout comme à redouter son esprit. Il jouait avec les flammes comme toujours, marchant sur la corde raide. Mais il était un funambule habile, renfermant au creux de ses doigts les rouages qui devenaient peu à peu siens sans qu'ils ne s'en rendent compte. Il prenait le pas sur la toile, dessinait ses propres filaments, tissait sa propre image. Le trône se rapprochait doucement et ils n'en avaient aucune idée. Son cœur à lui, pourtant, n'avait rien perdu de son irradiation. Il s'ingéniait à la prudence cependant. Un excès de zèle, de confiance pouvait tout faire basculer. Ravager des années de lutte et de jeux d'échecs. Les enfants avaient vieilli, tous. S'ils avaient jamais été innocents, cette impression s'éloignait chaque jour un peu plus. Ils voulaient tous leur part, jouaient tous une partition, prenaient tous des risques inconsidérés. Il ne pouvait pas les retenir. Le faire serait les paralyser. Les forcer serait dresser des suspicions. Et puis qui était-il pour prétendre contrôler des Thorne ? Ne prenait-il pas lui-même fierté dans l'idée que nul ne pourrait jamais avoir la main sur lui ? Il ne pouvait décemment pas espérer que qui que ce soit la possède sur un seul d'entre eux, pas même lui. Ils étaient tous des Thorne. Fiers et flamboyants. Plus résistants que la mauvaise herbe et plus orgueilleux que le commun. Aucun d'entre eux, en dépit même de leur génitrice, n'avait jamais exprimé de la honte à l'écho de leur nom. Cet excès de fierté risquait sans doute de leur coûter un jour. Mais il n'en avait pour l'heure aucun regret. C'était justifié, mérité même. C'était à l'image de ce qu'il rêvait de leur bâtir. Il espérait juste ne pas les perdre avant que le moment n'arrive. La désinvolture de Matty l'inquiétait tout comme la folie pure de Tommy. Niels avait fini par se faire prendre et manqué de mettre tout en l'air. Jimmy n'avait pas encore dévoilé tout ses cartes et Ren paraissait perdu au milieu de ce maelstrom d'ego et de caractères. Qu'il puisse encore posséder le moindre semblant de pureté au sein de cette misère lui était totalement incongru. Mais s'il pouvait la préserver comme il espérait protéger encore un peu celles des plus jeunes, peut-être ne leur aura-il pas tant failli. En attendant, en tout cas. Jusqu'au jour où ils auront le monde. Leur royaume.
L'homme parût avoir terminé. Il se leva lentement puis adressa un dernier signe de croix à l'image précieuse du fils divin avant de se retourner pour quitter les lieux. Eion lui laissa quelques secondes puis quitta l'enceinte religieuse à son tour. La pluie s'abattait en trombe, masquant le regard. Les corps s'éloignaient peu à peu, courant pour éviter les gouttes. Il promena ses yeux sur l'horizon puis repéra sa silhouette finalement assez facilement. Conservant quelques mètres, il le suivit vers ce qu'il savait être sa prochaine destination. L'entrepôt était vide, déserté d'autant d'hommes que de véhicules. La taule risquait de faire écho aux balles mais il avait prévu autre chose. Il l'observa faire quelques secondes, toujours en arrière, toujours dans l'ombre. Il le voyait s'activer, sans méfiance, sans prudence, comme protégé par quelques éminences supérieures. L'illusion devait être belle. Dans un réflexe, il porta ses doigts à sa montre, à celle qu'il conservait dans le creux de sa poche. Comme un rappel, comme une propre croyance. Un murmure dans le creux du vent et puis il s'avança. L'homme le sentit arriver, se retourna mais trop tard. C'était mieux ainsi de toute manière. La lâcheté qui revenait à poignarder dans le dos le révulsait. Les yeux ne lâchaient guère mais ils avaient du sens, une réalité, presque une valeur. Son cri s'étouffait dans sa gorge à mesure que son souffle se perdait finissant par éteindre la dernière lumière de son regard. Il chuta contre le bitume.

Eion rentra tard cette nuit-là. En bon membre des forces de l'ordre qu'il prétendait être, il savait que les corps ne devaient jamais refaire surface. Les morts pouvaient dire mot quoi que l'on puisse en dire et il n'avait aucune envie d'entendre leur parole. Il laissa vagabonder son regard dans les embrasures des portes de chambre. Les plus jeunes dormaient, tous. Les uns contre les autres. Il s'autorisa un sourire, fit le tour du propriétaire. Tommy manquait à l'appel. Il ne savait s'il devait ou non s'en inquiéter. Sans doute s'était-il encore perdu chez une. Son imprévisibilité lui avait plus d'une crainte mais il était encore trop tôt pour s'en faire. Quand il s'en enquit le lendemain auprès de son jumeau, l'angoisse, pourtant, ne manqua pas de s'insinuer. Sans doute était-ce rien une fois encore. Mais le sentiment latent lui soufflait autre chose. Sam ne paraissait pas plus tourmenté cependant. Peut-être faisait-il de l'excès de paranoïa. Ces derniers n'étaient pas rares après la réalisation de son exercice le moins favori. Se posant sur le rebord de sa fenêtre le tabac à la main, il laissa ses pensées se perdre vers les événements de la veille. Il allait devoir faire son rapport, bien assez tôt. La perspective l'exaspérait toujours autant. Mais son attention fut bientôt saisie par autre chose et il dut regarder à deux fois avant d'être certain que ses yeux ne lui jouaient aucun tour. Sans prendre la peine de retenir un sourire, il écrasa sa dernière cendre avant de se lever. Le vacarme qui lui parvint de l'escalier termina de le rassurer. Il ne l'avait pas vu revenir seul cependant et cela ne manqua pas de l'intriguer. Quittant sa chambre pour rejoindre l'entrée, il put observer avec plus d'attention la silhouette qu'il avait vu franchir le pas de leur porte. Séduisante figure s'il en était. Il croisa son regard et dut retenir tout changement d'expression en l'entendant s'exprimer. Visiblement sa paranoïa avait une justification. Mais il devrait s'occuper de cette question plus tard. Pour l'heure, il y avait une autre affaire qui capturait son intérêt. L'homme s'apprêtait à nouveau à prendre congé mais il était encore trop tôt pour le laisser partir. Bien trop tôt. Aussi après quelques secondes de silence, il s'adressa finalement à lui d'une voix profonde, au ton presque amusé.
"Tommy n'a jamais été doué quand il s'agit d'adresser des remerciements, alors ...permettez-moi de vous les donner à sa place."
Il ne bougea pas davantage mais son regard continua de se perdre sur lui, s'arrêtant surtout sur ses prunelles.
"Je ne peux m'empêcher de m'interroger cependant. Pourquoi ? Monsieur ... ?"
Qu'attendait-il donc ? Que pouvait-il espérer ? Qu'avait donc pu faire Tommy pour qu'il lui vienne en aide ? Il ne le connaissait pas et sa mémoire pourtant excellente n'avait aucun souvenir de lui. Une part de lui lui disait par ailleurs que s'il l'avait déjà croisé, il ne l'aurait certainement pas oublié. Alors qui pouvait-il être ? Quelles intentions pouvaient-ils prêter à ses intrigantes prunelles ? Quel homme pouvait donc franchir cette enceinte sans redouter la vue d'un Thorne ?
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Iracebeth

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MessageSujet: Re: [DOA] Eion & Jett #01   [DOA] Eion & Jett #01 EmptyDim 8 Déc - 12:46




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Trouver ce gamin à l'agonie lui rappelait tant de souvenirs. Il avait bien failli perdre son petit frère dans ce genre de circonstances et s'il ne l'avait pas suivi dans ses aventures, Jett n'aurait jamais pu se le pardonner. Aujourd'hui, il était reparti sur le droit chemin, fier médecin qui semblait avoir tout vu et tout vécu. Quelque part tant mieux, cela prouvait que Jett avait fait du bon travail en allant en prison pour lui. Evidemment, il n'en sortait pas indemne pour autant vu le nombre de cicatrices qui hantaient son corps et son esprit ces dernières années. Il voulait croire qu'il allait mieux, malgré cette douloureuse solitude dont il ne semblait plus capable de se départir. Enfin, il avait toujours été ainsi, Jett le mystérieux. Personne ne l'avait vu expansif et encore moins prêt à vivre des relations humaines au grand jour. Il n'avait jamais eu des tonnes d'amis, ne s'était jamais senti prêt pour la moindre relation amoureuse et il avait toujours considéré que c'était bien mieux de cette façon. Être seul, c'était l'assurance de ne pas être déçu, de ne plus jamais revoir la trahison en face. Il l'avait détesté, tellement haï cette fichue trahison et cette envie de vengeance qui l'avait poussé à bout pendant de nombreuses années. C'était son petit frère dont il s'agissait, une des personnes qu'il aimait le plus au monde et qu'il aimerait toujours, peu importe le poids de ses erreurs passées. Jett avait alors fait tous les efforts du monde pour passer à autre chose, non sans penser à la promesse un peu folle qu'il avait forcé son cadet à tenir pendant un temps bien trop long pour être sincère. McLeary revoyait tous ces instants en confrontant Tommy ce jour là. Il repensait à tout ce qui aurait pu se passer autrement s'il avait vu les signes avant-coureurs, s'il avait juste fait quelque chose avant qu'il ne soit trop tard. Sa vie aurait été tellement différente s'il avait agi ainsi: pas de prison, pas d'armée... peut être même aurait-il été heureux. Néanmoins, Jett n'était plus un rêveur depuis longtemps, il s'était surtout laissé tomber dans le fatalisme, c'était comme cela qu'il avait réussi à écrire son premier livre d'ailleurs. Raconter ses pires choix, les faire vivre une nouvelle fois pour que d'autres puissent les interpréter à leur manière, c'était là l'histoire de toute l'humanité. Jett aurait aimé éviter cela, tout comme il aurait préféré ne pas tomber sur Tommy à ce moment là, alors que pour une fois, il avait l'air d'être prêt à vivre des moments de quiétude. Ne plus avoir mal au coeur, ne plus sentir ces coupures au milieu de son dos, être juste lui même, sans demi mesure et sans regret. C'était le plus difficile à faire, la mission de toute une vie, la seule qu'il n'avait pas accompli. Pas encore en tout cas. Cela viendrait peut être, quand il serait assez fort pour cela, pour comprendre qu'il avait le droit d'être imparfait. Oui, il avait le droit d'avoir des failles, d'être ce frère qui avait regretté quelques temps d'avoir sauvé son frère, un égoïste comme un autre qui pensait d'abord à son propre bonheur avant celui du reste de son entourage. Ce n'était jamais l'image qu'il avait montré et c'était encore quelque chose de bien différent qu'il mettait en avant au moment de rentrer chez les Thorne pour y déposer un sombre inconnu, franchement vulgaire à son avis.

Au moins, il avait disparu de son champ de vision, ce qui permettait à Jett de retrouver son flegme légendaire, du moins en apparence. Se retrouver en face de cet homme là, c'était un défi incomparable parce que l'écrivain sentait l'aura qu'il dégageait. Il avait du charisme, une manière certaine d'obtenir toujours ce qu'il voulait, c'était le lot de tous les gens comme lui, comme Eion. En suivant son regard, McLeary pressentit qu'ils avaient le même genre d'épreuves dans leur bagage respectif. Il y avait juste quelque chose dans ces présentations qui laissaient présager la force qui les rapprochait. Jett avait survécu à la mort à de multiples reprises et en posant son regard bleuté dans celui tout aussi incroyable de son interlocuteur, il savait que l'expérience était partagé. C'était bizarre d'arriver à comprendre quelqu'un aussi simplement alors que justement, il devait être tout aussi taciturne que sa propre personne. C'était peut être le lot des aînés, de ceux qui devaient commander et faire respecter des principes à leurs cadets. Toute cette histoire d'éducation avait toujours pesé dans la vie de Jett et il n'avait jamais voulu devenir un modèle, ni pour Teddy, ni pour Edwin et pourtant, ce rôle, il avait fatalement fini par l'assumer. Etait-ce obligatoire cela dit? Quand on regardait les deux hommes se toiser, on ne pouvait que le supposer. "A cet âge là, ils savent pas dire grand chose de positif, c'est vrai. Mais c'était un plaisir, en tout cas... Enfin, si on exclue les quelques hordes d'insultes au passage, bien sûr." Jett afficha un sourire naturel parce qu'il était comme cela, toujours à chercher l'optimisme là où il n'y en avait que très peu. On l'avait éduqué de cette manière, à ne jamais laisser tomber et toujours se battre pour remonter la pente. Cela ne voulait pas dire pour autant que ses combats avaient été simples bien au contraire, mais il avait toujours su trouver la force pour renverser la moindre situation et peut être que c'était cela qui l'avait sauvé avec Tommy Thorne. Le petit aurait très bien pu le tuer mais Jett avait suffisamment de répartie pour réussir à le calmer quand la situation le requérait. "Jett. Je m'appelle Jett. Pourquoi? Je sais pas, ça me paraît normal de venir en aide à un gosse qui pisse le sang dans le caniveau. Je crois qu'à un certain niveau, votre frère m'a fait penser au mien... Et putain, ce qu'on ferait des trucs cons et un poil barrés pour les garder en vie." Il conservait son sourire, ne relâchant pas des yeux l'homme en face de lui. Ils étaient identiques sur bien des points et encore, Jett ne connaissait pas une bribe de son histoire. "Je suppose que vous vous appeliez Eion? J'ai cru déceler ça entre deux ou trois connards, va crever et autres joyeusetés... Vous en avez combien des modèles comme Tommy en stock? Ça a pas l'air facile tous les jours."  Il ne croyait pas si bien dire mais cela, McLeary ne pouvait pas encore le deviner. Peut être que ce serait son lot quotidien un jour, en tout cas, c'était ce que l'expression de son visage laissait prétendre à ce moment là.

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