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 [DOA] Stilamie #03

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Iracebeth

Iracebeth


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MessageSujet: [DOA] Stilamie #03   [DOA] Stilamie #03 EmptyDim 8 Déc - 12:47




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Des millénaires s'étaient écoulés depuis la dernière fois. Ses yeux bleus océans avaient fini par s'éteindre tout naturellement depuis cette dernière entrevue. Plus rien n'était comme avant, le monde arborait des couleurs nouvelles et son coeur, lui, ne savait plus vraiment quoi faire. A vrai dire, Jamie n'y comprenait rien. Tout s'était enchaîné à une vitesse folle: ses doutes, sa haine, sa colère, il s'était retourné contre lui-même, incapable de faire des choix, encore moins les bons. Pendant dix bonnes années, Flanagan s'était méprisé, tout cela parce qu'il était bien incapable de se comprendre. Quand on avait été élevé comme lui, il y avait des choses avec lesquelles on ne pouvait pas plaisanter et les conventions en était une. Son père n'attendait que cela de lui: qu'il se trouve une femme, qu'il ait des enfants, q'il perpétue l'empire Flanagan. Le plan de Jamie n'avait jamais rien eu à voir avec tout cela. Il avait toujours préféré se perdre dans les bras jusqu'à l'aube, oubliant jusqu'à sa propre identité à partir du dixième verre, se réjouissant d'avance de tout ce qui l'attendait dans sa toute nouvelle vie. Et pourtant, il y avait toujours le moment fatidique où il se réveillait le lendemain, avec une gueule de bois terrible et des souvenirs pathétiques d'un homme qui n'avait jamais été là. Alors, la boucle recommençait: il grimpait dans son taxi, buvait dès onze heures et continuait sur sa lancée jusqu'à vingt et une heures. Il finirait par perdre sa licence et son permis par dessus le marché mais Jamie n'avait pas l'air de s'en soucier. Non, à la place, il repensait à tout cela, à ses images à l'hôpital. L'ascenseur. La chambre de Symon. Les émotions qui l'avaient entraîné vers l'abysse le plus profond. Il en était sorti. Âprement mais il était revenu à la raison. Jamie avait fini par comprendre qu'on ne pouvait pas lutter contre sa nature profonde. Il n'y avait aucune raison à son mal, il était juste né comme cela et plus il s'empêcherait de vivre selon ses propres codes, plus il s'enfoncerait dans sa dépression. Il assumait, enfin, il s'appelait Jamie Flanagan. Et au milieu de cette hécatombe de doutes et de peurs, le chauffeur de taxi ne voulait l'annoncer qu'à une seule et unique personne... Stiles. Quelque part, c'était à lui qu'il devait tout parce que c'était lui qui avait chamboulé son existence de son regard envoûtant quoique habité par le désespoir. Ils se ressemblaient tous les deux, ils luttaient contre leurs démons depuis tellement longtemps qu'ils avaient fini par être eux. Jamie devait dire adieu à ce cercle vicieux, non, ils devaient tous les deux sortir de cette tourmente qui les rendait atrocement malheureux. Le monde ne devait pas se résoudre à autant de chagrin, de haine et de peur. Alors, un jour, Jamie avait pris son courage à deux mains et il était retourné à l'hôpital et il avait cherché, des heures durant. Il avait demandé à une infirmière si elle ne connaissait pas Stiles et la seule réponse qu'il eut fut une fuite sans même un mot en retour. Il avait recommencé, encore, jusqu'à ce que sa tête tourne de toute cette incompréhension. Ce ne fut qu'à la fin de la journée qu'il croisa le regard sombre d'une patiente dans le couloir. "Si vous cherchez Stiles... C'est plutôt vers la prison que vous devriez chercher. Vous regardez pas les infos, vous, ou j'me trompe?" Incompréhension, encore.

Alors, Jamie était rentré chez lui et pendant des jours, il s'était forcé à oublier, à passer à autre chose. C'était certainement mieux ainsi, non? Il avait beau se le dire, la curiosité était plus forte alors il avait acheté tous les journaux de la région et il avait vite compris que Stiles, son Stiles était considéré comme un meurtrier d'envergure. Non, sanguinaire, c'était le mot qui était employé dans la plupart des médias. Jamie ne comprenait pas un seul mot alors il s'était renseigné partout, durant des semaines, des mois et il n'arrivait qu'à une conclusion... C'était impossible. Stiles n'était pas comme cela, il devait y avoir une quelconque explication pour ce retournement de situation. Il en tremblait alors ce jour là, perdu qu'il était dans sa contemplation de la porte qui le mènerait au salon des visiteurs. Il n'avait aucune idée de ce qu'il allait dire, encore moins ce qu'il faisait là au bout du compte... Ah si, chercher des réponses. C'était ce qu'il espérait en tout cas en poussant la porte, s'asseyant dans le silence le plus morbide. Attendant la sentence. Juste attendre. Fermer les yeux, ne plus sentir ce bleu océan se liquéfier face à la possibilité que Stiles puisse être un homme mauvais. Une porte s'ouvrit et Jamie dut faire preuve de tout son courage pour relever ses yeux azur vers la silhouette décharnée de cet homme qu'il avait voulu briser dans l'ascenseur. De cet homme qu'il aurait voulu prendre dans ses bras aujourd'hui, se résigner à ne rien faire parce qu'il ne comprenait toujours pas qui il était, pourquoi il était enfermé là et ce qui se passerait dans l'avenir. "Stiles..." Il tenta de respirer normalement mais la situation semblait être plus dur à vivre qu'il ne l'avait anticipé finalement. "Je suis... Désolé." Il avait mille questions à lui poser mais autant commencer par là, par le mal qu'il lui avait fait la dernière fois. Les choses avaient tant évolué depuis ce moment là même si Jamie était encore bien incapable de lui expliquer à quel point. Pour l'heure, il ne pouvait que le regarder. Et attendre, oui, surtout attendre.

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Iracebeth

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MessageSujet: Re: [DOA] Stilamie #03   [DOA] Stilamie #03 EmptyDim 8 Déc - 12:47

De quelle couleur pouvait bien être le bout du tunnel ? C'était une pensée idiote mais elle avait jailli soudainement, sans prévenir et n'avait de cesse de remuer dans son esprit alors qu'il laissait son regard se perdre sur la cour. Les barreaux striaient l'ensemble et les grillages lui donnaient bien peu d'attrait mais c'était la seule vue à laquelle il pouvait prétendre désormais. Avait-il imaginé cette échéance ? Peut-être. Mais pas vraiment. Au fond, il n'en avait toujours vu qu'une. Une seule et unique fin que chaque pas dans son existence n'avait eu de cesse de lui confirmer. Le fait accompli, il aurait du partir. Mourir. Le rejoindre. Revoir enfin son sourire et l'éclat dans son regard empreint d'une douce malice. Ça devait être ça. Sa fatalité. Le bout de son tunnel après les méandres d'une vie presque déplorable. Il n'était pas si vieux pourtant. En théorie, il n'était pas même pas à la moitié de son existence. Mais quel intérêt pouvait-elle avoir quand on avait tout perdu ? Quel charme pouvait-il y trouver quand la moindre parcelle se réduisait en poussière dés qu'elle croisait ses doigts ? N'avait-il pas déjà assez donné ? N'était-il pas enfin parvenu à s'exécuter ? Que lui restait-il alors ? Avec un espoir fou, il espérait que Joanny trouverait enfin sa paix, son propre bonheur même si les débuts auront été plus que laborieux. Comment allait-elle désormais ? Que pouvaient-ils bien leur rester maintenant qu'ils l'avaient fait ? Il savait pourquoi il était là. Bien sûr qu'il le savait. Le sang était autant gravé sur ses doigts que sur ceux de sa cadette. Et il n'avait plus rien. Pas même sa vengeance. Alors il pouvait bien lui offrir ça. Une dernière fois. Une dernière action. Avant. Avant quoi ? Le vide était là, toujours béant, toujours présent. Il n'avait pas pensé qu'il se refermerait jamais mais il s'était attendu à être en paix. Avec lui-même, avec ses promesses. Celle à Irving, à son père. A Joanny aussi. Même à lui. Même à ce démon aux yeux ivoire qui avaient hanté ses derniers rêves. Pourquoi ? Il n'aurait su vraiment le dire. Il avait tiré un trait avant même que ça n'ait commencé. A quoi bon. Il le haïssait. Peut-être était-il son reflet. La réflexion de sa propre image, de sa propre opinion de lui-même. Qu'aurait-il pu jamais escompter. Même lui avait fini par le détester. Il se prenait à espérer qu'il ait trouvé une réponse à sa souffrance, qu'il ait arrêté d'endurer. Lui-même étrangement ne souffrait plus. Il naviguait sans but, errait dans les couloirs d'un pénitencier qu'il ne pensait pas avoir l'occasion de rejoindre. Peut-être y resterait-il jusqu'à la fin. Au vu du crime, il doutait de n'être jamais libéré. Il aurait pourtant aimé revoir la tombe d'Irving une dernière fois. Celle de son père. Leur dire qu'il avait tenu sa promesse. Qu'ils pouvait être en paix. Que c'était enfin terminé. Son avocat lui disait de ne pas perdre espoir, de continuer d'y croire. Le procès n'était pas encore passé, alors tout pouvait arriver. Il appréciait son enthousiasme, cet optimisme presque attendrissant. Il lui avait conté son histoire pourtant. Il n'avait rien omis ou presque. Les morts, les fracas, les chutes et les perditions. Cette fatalité inextricable qui se perdait dans sa culpabilité. Seule celle de Joan était restée hors du tableau. Personne n'avait besoin de savoir. Ca leur appartenait. Et il ne pouvait pas risquer qu'elle prenne place derrière les barreaux elle aussi. Pas après avoir amené deux petits êtres humains à la vie. Ca serait sa pénitence et il effectuerait la sienne.
Le soleil vint bientôt croiser ses yeux. Il ne s'en détourna pas tout de suite pourtant. Il ferma simplement les paupières, laissa sa chaleur irradiée ses traits harassés. Il entendait les échos des voix aux alentours mais il ne prit aucune peine à les distinguer. Les éclats résonnaient entre les murs et il espérait juste qu'on l'oublie. Qu'on ne lui prête aucune attention comme il ne leur en offrait aucune. Il ne savait même plus depuis combien de temps il était là. La dernière fois, il n'avait pas franchi le stade de la garde à vue. Tout juste avait-il écopé d'une amende. Cette fois, pourtant, il avait droit au bagne, à cette geôle loin de chez lui. Du fait de la teneur du crime, aucune libération conditionnelle n'avait été attribuée, pas même sous caution. Son avocat avait été furieux mais lui-même n'en avait que faire. Quitte à passer sa perpétuité derrière ces murs, autant ne pas perdre de temps à l'extérieur. Il lui avait alors promis que ça ne serait qu'une question de mois mais ça l'avait fait doucement sourire. Ce pauvre commis d'office était bercé dans ses illusions. C'était pourtant la seule visite qu'il recevait. Il n'en attendait pas d'autres. Il ne souhaitait pas spécialement revoir Joanny dans l'immédiat et il doutait qu'Ethan ne franchisse jamais les portes. C'était tout ce qu'il laissait. Il n'avait pas vraiment fait d'amis dans ce pays et au fond c'était mieux ainsi. Quelle image aurait-il laissé ?
Aussi quand il entendit son nom, il fut surpris. Ouvrant à nouveau les yeux pour les diriger vers le propriétaire de cet appel, il vit que c'était l'un des gardiens. Trevor, lui semblait-il. Certainement pas le pire qu'ils pouvaient trouver.
"Qu'y-a-t-il ?"
"Amène-toi, tu as de la visite."
"Mon avocat ? On n'est pas jeudi pourtant."
"J'en sais rien et je m'en fous. Bouge-toi. J'ai pas ce que ça à faire."
Il ne se fit pas prier davantage et se leva pour le suivre dans les couloirs de béton qui menaient au parloir. Sur le chemin, il demanda vaguement qui pouvait bien faire le déplacement. Certes, il n'avait pas interdit à Joan de venir mais il ne s'attendait pas spécialement à la voir. Or à l'exception de son avocat qui venait une fois par semaine réglé comme une horloge, il ne voyait pas qui ça pouvait être d'autre. Il se retint de soupirer, se préparant mentalement à un face à face qu'il n'était pas certain de pouvoir assumer. Trevor finit par lui ouvrir la porte avec un regard qui signifiait clairement qu'il n'avait pas intérêt à faire de vagues. Son attention pourtant fut bientôt concentrée ailleurs. Il se figea, remarquant à peine que l'on fermait derrière lui. De toutes ... de toutes les personnes qu'il aurait pu même envisager, celle qui se trouvait face à lui était bien la dernière qu'il s'attendait à voir ici. A revoir même un jour. Presque interdit, il chercha ses prunelles azurées avant de prendre place face à lui, toujours sans un mot, l'incompréhension et la surprise se mêlant sur ses traits fatigués. Il chercha une réponse mais les mots qu'il lui adressa ne lui en offrirent aucune.
"Jamie ? Mais qu'est-ce que ... qu'est-ce que tu fais là ?"
Désolé. De quoi pouvait-il bien s'excuser ? De leur dernière rencontre, de leurs derniers mots, de ce déferlement de haine ? Peut-être était-ce de ça, peut-être était-ce de tout. Dans un autre univers, il aurait sans doute remarqué qu'il était beau. Il se serait probablement rappeler le goût de ses lèvres sur les siennes comme il se serait certainement souvenu du sentiment d'espoir merveilleux qu'il avait fait naître ce jour-là. Mais il n'était pas dans ce monde-là. Il était dans le sien, dans sa réalité. Dans cet univers qui avait crée un fossé entre eux semblable à une plaie béante.
Alors pourquoi était-il là ? Avait-il vraiment fait tout ce chemin pour s'excuser ? Pourquoi ? Il ne méritait pas ses excuses. Il était ... il était là, hors de sa vie, hors de sa vue, enfermé entre des murs de pierre qu'il ne quitterait sans doute jamais. Ne savait-il pas ? Ne...ne comprenait-il pas ce qu'il était ? Ce pourquoi il était là ? Ce dont on l'accusait quand bien même il n'en était pas l'auteur ? Pensait-il y avoir sa responsabilité ? Pensait-il qu'il l'avait provoqué ? Non. Mon dieu, non. Sa décision était prise. Son choix était fait depuis sept ans déjà. Les détails étaient venus plus tard. Les arguments aussi. Mais la raison, le coeur même de sa résolution était né ce soir-là. Cette nuit-là où il avait tout perdu, il l'avait perdu Lui. Jamie n'en savait rien bien sûr. Tout juste savait-il quel destin il se réservait, quelle image il possédait de lui-même comme de sa vie. Le reste n'était que silence, sous-entendu. Comment aurait-il pu lui dire ? Comment aurait-il pu charger ce fardeau sur ses épaules déjà bien chargées ? Il ne pouvait pas lui laisser porter celui-là aussi. Il n'y était pour rien. Absolument rien. Tout juste avait-il été la preuve qu'il avait raison. Que rien d'autre ne devait importer que sa décision, que sa promesse, que sa vengeance. Mais peut-être n'avait-il pas terminé. Peut-être avait-il encore quelqu'un à sauver. De lui. C'était toujours de lui.
Il baissa les yeux une seconde avant de les relever avec un semblant de sourire.
"Tu...tu n'as pas à t'excuser. Ne...ne t'inquiète pas pour ça. Je...je te l'ai déjà dit. Je n'ai toujours été qu'un homme en sursis. La fatalité m'a rattrapé. Une dernière fois."
Il avait terminé dans un murmure, baissant son regard. Il était étrangement calme, presque serein. Que pouvait-il bien lui arriver de pire désormais ? Mourir dans ces lieux ? Il s'y était déjà préparé. Même l'homme face à lui ne pouvait plus l'achever. Après tout, il avait déjà refusé. L'idée aurait été belle pourtant. Si le fond du tunnel avait eu la couleur de ses yeux alors il n'aurait probablement pas fini si malheureux.
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MessageSujet: Re: [DOA] Stilamie #03   [DOA] Stilamie #03 EmptyDim 8 Déc - 12:48




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Il n'y avait plus d'autres options, peut être même qu'il n'y en avait jamais eu aucune autre... Jamie avait toujours su. Il avait simplement fermé les yeux. C'était bien mieux ainsi, voilà tout à fait le genre de discours qu'il avait tenus jusque là. Non, il avait faux, il n'y avait rien de mieux que s'accepter, enfin ouvrir ces pupilles bleutées pour affronter les douleurs de ce monde. Evidemment, cela n'empêchait pas la peur de lui tirailler les entrailles depuis qu'il avait compris ce qui se tramait. Réellement, Jamie n'avait jamais eu plus peur qu'à ce moment là. Ce n'était pas rien la décision qu'il avait prise: aimer les hommes, ce n'était pas quelque chose qui pouvait être vu d'un bon oeil de là où il venait et lui même s'y était refusé pendant une dizaine d'années. Il ne pouvait pas tellement blâmer les autres si on se mettait à le mépriser pour ces attirances. Tout cela, ce n'était que des étiquettes bien sûr mais elles avaient toutes de l'importance. Ce monde n'était qu'apparence et Jamie était le premier à l'avoir compris. Il fallait toujours cacher ses vices, sinon on ne voulait pas vous laisser entrer dans le cercle des chanceux, ceux qui étaient aimés, voire même adulés. Et c'était ce que Jamie avait toujours voulu: être aimé de tous, sans succès bien évidemment. Il avait tout fait à l'envers, cherchant l'approbation des mauvaises personnes, en faisant tout un tas de mauvaises actions, comme si être un bad boy avait eu un quelconque impact sur l'humanité jusqu'ici. Avec toutes ces histoires, Flanagan avait bien failli se tuer, peut être des centaines de fois au volant de son taxi de fortune, encore imbibé des dizaines de verres de la veille. Le pire, c'était qu'il recommençait inexorablement à se comporter comme un connard, avec les filles avant tout, avec sa famille en second lieu, tout cela pour ne pas montrer à l'univers qu'il était attaché à ce qu'on pouvait dire de lui. Il avait fallu attendre sa troisième décennie pour que Jamie finisse par changer son fusil d'épaule, comprenant que ce n'était pas si important ce que des inconnus pouvaient avoir en tête en le regardant. La seule chose qui comptait, c'était le regard des gens qu'il pouvait aimer... S'il en restait encore quelques uns. Avec tout ce qu'il avait fait, rien n'était sûr. Jamie avait clairement déconné et même son meilleur ami devait le haïr à l'heure actuelle. Il ne voulait pas y penser, non, il avait tout mis de côté au moment où il avait décidé de se bouger, faire un pas en avant pour rendre visite à Stiles. C'était complètement fou d'agir de la sorte: après tout, il ne le connaissait pas tellement, s'autorisant simplement à lui briser le coeur dans un ascenseur ou dans les couloirs d'un hôpital. Jamais ils n'avaient pu tenir une conversation normale et saine parce qu'ils n'avaient jamais été normaux et sains tous les deux. Ce n'était d'ailleurs pas ce jour là qu'ils allaient commencer puisque Stiles se retrouvait derrière les barreaux, prêt à affronter un procès qui le détruirait peut être plus encore que toutes les épreuves qu'il avait dû traverser jusque là. Jamie voulait être présent pour tous ces moments là, même si c'était un peu fou de sa part de vouloir entrer dans la vie de quelqu'un au moment où celle-ci s'effondrait totalement mais il n'avait plus vraiment d'autres choix, justement.

Entrer dans cette pièce sonnait comme un glas au fond de son âme. Il ne voulait pas voir Stiles dans cet état, se confronter à ce qu'il avait fait, ce qu'il pouvait ressentir et pire encore, ce qu'il allait devenir. Leur vie n'était qu'incertitudes et Jamie en prenait totalement conscience à ce moment là. Ils étaient brisés tous les deux parce que la vie les avait empêchés d'être eux-mêmes, on leur avait volé tout ce qui pouvait les caractériser et cette folle de vie n'avait pas l'air d'avoir envie de s'arrêter en si bon chemin. Pourtant, Flanagan ne voulait pas voir la tragédie dans ce qui se tramait autour d'eux. Ce qui importait, c'était l'instant présent, c'était la manière dont ses yeux azur cherchaient ceux de Stiles, qui semblait aussi perturbé que lui de se retrouver en sa compagnie. Que pouvait-il lui dire au fond? Il lui avait fait du mal, peut être même qu'il était une des raisons qui l'avaient poussé à chercher son coup du sort. Jamie ne voulait même pas l'envisager, se concentrant sur la silhouette de Kellers en face de lui, s'imaginant tous les souvenirs qu'il aurait pu avoir avec lui s'il n'avait pas été aussi sot auparavant. Il n'y avait plus de place pour la nostalgie, certainement pas quand Stiles ouvrit la bouche pour exprimer sa surprise. Le brun n'avait même pas de réponse claire à apporter, il n'avait jamais vraiment agi en réfléchissant vraiment. Il vivait, point barre. "Je voulais te voir. J'ai appris la nouvelle par... Une de tes patientes. Comme je voulais pas vraiment y croire, j'ai préféré venir moi même. Et j'ai beau te voir là, j'y crois tout de même pas. Je sais que t'es un innocent." Jamie n'avait qu'une seule conviction et c'était celle qui le pousserait certainement à tout donner pour changer le cours de leur destin. Stiles ne pouvait pas être un assassin, il n'en avait jamais eu la carrure. Non, lui, il était un aide soignant, quelqu'un qui s'intéressait aux autres et qui souhaitait uniquement leur bonheur. Si la haine l'avait mené jusque là, Jamie avait besoin de comprendre pourquoi, refaire le chemin en sens inverse. S'excuser constituait déjà un début, même si c'était peu en comparaison de ce qu'il avait pu dire par le passé. Stiles ne comprenait même pas le mal qu'il ressentait à prononcer ces simples mots. "J'y crois pas une seule seconde. Tu vas pas rester ici, tu le sais aussi bien que moi. T'as jamais mérité de porter le fardeau que t'as encore sur les épaules. Il est temps que tu le laisses s'envoler celui là..." Chacun son tour de se débarrasser de son voile sur les yeux, Jamie ne voulait que cela pour Stiles. "C'est possible, tu sais. J'ai mis du temps mais j'ai décidé d'arrêter de me flageller pour des choses qui sont hors de mon contrôle et je suis persuadé que tu peux en faire de même... Si j'ai accepté ma sexualité, tu peux accepter de ne pas être responsable des tragédies qui ont peuplé ta vie." Il trouverait la voie, Jamie en était certain alors qu'il lui offrait un léger sourire, un de ceux que Flanagan n'avait pas fait depuis sa tendre enfance. Il avait changé, il était enfin apaisé.

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