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Iracebeth

Iracebeth


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MessageSujet: [30Y] OS   [30Y] OS EmptyDim 28 Fév - 14:21

01 + Le déménagement (wt. Cillian)
02 + Le face à face (wt. la mama)
03 + Le concert
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Iracebeth

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MessageSujet: Re: [30Y] OS   [30Y] OS EmptyVen 16 Avr - 14:03

La nuée attrape ses prunelles et il suit le flot. Dans le silence. Le néant âpre noie les lieux, enveloppe chaque parcelle. Le sifflement tinte à l'intérieur. Toujours. Il est fin, presque infime. Il l'ignore, l'attention prise. De sa main folle, il signe un rythme. Le sens est irrévélé. C'est un réflexe fait de tension et courbature. Mais il l'ignore. L'attention, toujours ailleurs. L'empreinte de ses iris saisit les silhouettes, les mouvements désordonnés. Ils errent sans propos, sans ligne. Le dessein est inconnu. L'éclat varie à la portée de minutes mais elles s'écoulent, ignorées. Les genoux protestent une seconde, il change sa position mais reste. Les pensées sont. Faites et défaites. Retissées dans l'hésitation. Il tergiverse alors qu'il sait. Il repousse alors qu'il attend. Les phalanges mobiles rejoignent la base de ses traits, désormais nus, débarrassés. Les haussements de sourcils n'ont été suivi d'aucun commentaire. Ni d'elle, ni de lui. Il n'en a rien soulevé. Même à l'insistance des regards de passage. Le silence qui pèse, inaltéré. Les jours ont vécu, sans nuance. En apparence. Il sait.
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Iracebeth

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MessageSujet: Re: [30Y] OS   [30Y] OS EmptyDim 2 Mai - 20:00

Elle est là, cette expression. Circonspecte, incertaine. Naviguant entre deux états. Il la capture des prunelles, attend dans l'expectative. La silhouette tourbillonne, va et vient, frénétique sur les planches. Le bois craque sur les pas répétés mais ses oreilles ne s'y prêtent guère. Elles sont retenues par les souffles, les respirations saccadées. Les gestes prennents les traits, les phalanges s'écrasent sur les paupières. Les mots manquent, la voix est muette. Puis la douleur prend figure. Il croise ses iris bien plus bleues que les siennes et la question imprononcée qui menace entre ses lèvres. Il n'ajoute rien cependant, il se terre dans son silence. Il dit. Il a confessé. Il ne sait quoi dire dire, n'est pas certain de pouvoir le faire. Il attend le pourquoi. Mais il a déjà donné le parce que. Il attend les supplices, les complaintes. Il attend le tacet froid qui viendra avec l'inévitable. Il l'aime mais il sait qu'il fuit. Il fuit dés que l'instant heurte, dés que la vie se fait compliquée. Il ignore, il rejette. Il sourit. Rien ne s'est passé. Il porte un masque tracé de marques, de fausseté inavouée. Il prétend parce que c'est plus simple. Parce que ce n'est pas la réalité. Alors il attend les questions ou la fugue. La déception qui trahit sa figure est une plaie qui suinte. Puis soudain, le masque prend forme. L'allure se fait plus froide, plus dure. Il ferme ses murailles. Pourtant, la voix éclaire d'un ton stable, assuré. Un murmure entre les briques, contre les fissures surannées "Se fossi morto non l'avrei saputo" Cette langue, jamais il ne l'utilise. Il dit que ça lui rappelle l'avant. Quand il restait encore des êtres entre eux, autour d'eux et non plus des ombres. Il n'en a rien perdu toutefois. Et il l'entend, hésitant. "Lei .... te l'avrebbe detto" La voix résonne, sourde encore, à peine plus haute que les lueurs qui transparaissent entre les fenêtres. "Dopo." Le visage qui se baisse, le ton qui suit. Un souffle, un écho. "Si." Un silence qui s'ensuit. Les regards ne se croisent plus, ils s'accrochent à d'autres lignes. L'obscurité prend mesure, dérive l'ombre des silhouettes. Mais les corps sont restés livides, figés dans leur fait. Un silence encore. Puis un bruissement. "Perdoname" Il n'y a rien à pardonner. Il reste à le dire. Au lieu de quoi, il se meut, n'ajoute mot et le serre entre ses bras latents. Quelques jours encore et puis la porte qui se clôt, l'espace d'un instant.
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MessageSujet: Re: [30Y] OS   [30Y] OS EmptyDim 9 Mai - 7:52

Je suis du regard la silhouette recroquevillée qui fût un jour la sienne. Les traits sont affadis. Le temps ne lui a pas rendu plus d'hommage. Elle semble éreintée mais la cause n'est pas physique. Ses prunelles si semblables aux miennes paraissent observer quelques formes inaccessibles. Elle est lointaine. Elle laisse le silence se faire sans chercher à le combler. Elle a pris goût au silence. A mon inverse, il fait partie intégrante de son existence. Elle l'accueille, là où je le rejette âprement. Sommes-nous donc devenus si différents ? Avons-nous seulement déjà été similaires ? Cil' dit qu'autant qu'elle, je peux être impitoyable. Est-ce donc le seul trait dont j'ai hérité ? Il y a l'acharnement peut-être, à rester sur sa ligne, ne jamais en dériver. Même si la douleur est vive, même si la réalité se refuse. L'esprit fermé à l'imprévisible. Quand il est arrivé, elle a sombré. Quand il est arrivé, je me suis noyé. Alors oui, peut-être, y a-t-il des formes communes. La raison éventuelle de cet éloignement au lieu des murs.
Je laisse mes yeux saisir les marques du temps. Il s'imprime sur chacune de ses lignes. Une sculpture taillée par les vents. Elle est figée telle, indifférente au monde. Indifférente à la présence que j'occupe à quelques mètres à peine. Le tacet m'irrite mais je ne cherche pas à le combler. Je l'abandonne lancinant à la valse des minutes. Ses phalanges trésaillent. Rie ne vient se rompre. Les miennes sont faibles encore, elles lancent. Elles ne sont pas éteintes. Je devrais trouver cela rassurant. "Le jour approche, chaque instant un peu plus." Sa voix résonne. Elle attrape par surprise. Je me détourne, prend sa mesure. La roque a momentanément existé. Les mots qu'elle adresse, j'en connais le sens. L'inévitable qu'il y a peu encore, je cherchai à atteindre avant elle. Le sait-elle ? Comment l'aurait-elle vécu ? Par l'indifférence que je le trouve ou par la détresse qu'elle a perdu ? Le gouffre s'est fait inextricable. Puis elle se tourne pour me regarder. Ses prunelles transpercent avec une force inattendue. La flamme vit encore. Tout n'est pas déchu. "Joues-tu encore ?" Un rictus menace. Elle sait que non. Quand j'en suis incapable. Elle sait pourquoi. Elle sait comment. La mémoire flanche sans doute. Pourtant, rien ne vacille dans ses iris. "Tu sais bien que non." Un hochement de tête. Je ne baisse pas les yeux. "C'est dommage. Ce que tu as, c'est un don de Dieu." La fureur commence à sourdre. Elle est retenue à la frontière de mes mots. "Tu sais pourquoi." Le ton est acide, âpre aussi. Elle sait pourquoi. Elle sait comment. Qu'elle prétendre autrement alors que. Elle paraît sentir, son regard se fait plus subtil. La raison m'échappe. L'ire s'en trouve amenuisée. "Je ne parlais pas du violon." De quoi alors ? La confusion prend la place qui s'intervertit. "Je parlais de la musique. Tu n'as jamais eu besoin d'un instrument. Tu l'as toujours eu dans tes tympans, dans l'empreinte de tes doigts. Je n'ai jamais su comment. Quand tu étais petit, avant qu'on ne te mette au Conservatoire, tu pouvais tout jouer, rien qu'à l'oreille. Rien qu'avec tes gestes. C'était fascinant. C'est là qu'on a su. C'est là qu'on a trouvé le premier piano puis ton violon. Tu t'es perdu. Tu as laissé le Diable entrer mais le don. Le don, lui, venait de Dieu. Vient de Dieu. Je ne pense pas que lui, tu l'aies perdu. Je me trompe ?" Le mutisme. Statique. Je fixe les lignes de ses traits, la nuance dans ses yeux. J'entends le son de sa voix sourde, le ton ocre qui vient à atteindre. Les discours ne sont pas d'elle. Elle n'a jamais aimé parler. Elle ne parle jamais. Ou peu. Toujours pour viser. Pour dire la vérité qui brûle, qui incendie le bout de ses lèvres. Le Diable, elle l'a déjà mentionné. Mais rien d'autre. Aucune de ses paroles ne fait sens dans ce que je sens. Dans sa voix a pu donner au fil des ans. La confusion brûle encore, laisse sans discours. Puis l'interrogation soudaine transparaît sans que je la retienne. "Pourquoi maintenant ?" Un fin sourire. Ses traits rajeunissent. Mais les prunelles restent, incisives, implacables. "Parce que toi, tu t'es perdu." Elle paraît hésiter. L'image est captivante tant elle est insolite. "Ma vocation est entre ses murs. Elle l'a toujours été. La tienne est sur une scène. Que je l'approuve ou non. Croire autre chose serait aller contre sa volonté." Elle se rapproche. Je m'immerge dans le silence. Ses mains abimées saisissent les miennes. Je me surprend à les trouver plus marquées. Le contact manque de provoquer un sursaut. Je ne quitte plus ses yeux qui s'ancrent. "Ta sœur est née pour sa tâche. Comme l'était ton père. Pas toi. Toi, tu es trop vivant. Tu t'es assez égaré, mon fils. Il est temps que tu retrouves ta place. Comme il se doit." Les perles se forment, restent accrochées. Je n'y prête aucune attention. Ses paroles s'imprègnent. L'incompréhension. L'évidence. Je n'ajoute rien. Elle ne l'attend pas. Elle relâche soudain, l'expression satisfaite.
J'accroche mes prunelles à sa stature. Elle a trouvé le silence. La lueur scintille encore. Alors peut-être. Peut-être devrait-elle rester allumée.
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