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 [SH] Eliott & Silas

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Iracebeth

Iracebeth


J'ai envoyé : 728
depuis le : 18/11/2012

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MessageSujet: [SH] Eliott & Silas   [SH] Eliott & Silas EmptyDim 9 Sep - 17:12







Bonsoir, je...Je suis Silas Hawkins et je suis à la recherche d'Eliott d'Arundel. C'est très important, je dois absolument le rencontrer, je...c'est nouveau pour moi tout ça et mon créateur ne m'a rien expliqué, il m'a juste dit de venir ici pour rencontrer Monsieur D'Arundel...et que lui pourrait m'aider. Tout ce que je sais de mon créateur, c'est qu'il vient du nid de Manhattan. Je n'ai pas eu le temps de lui demander son nom avant qu'il s'expose au soleil.
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Iracebeth

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MessageSujet: Re: [SH] Eliott & Silas   [SH] Eliott & Silas EmptyDim 16 Sep - 13:50

L'air était âpre, saturé. L'être à ses côtés anhélait alors même que sa nature lui en ôtait le besoin. Les affres temporels avaient défilé sans prévenir, laissant la fièvre s'amonceler. Le pourpre de l'hémoglobine teintait le décor sans jamais avoir atteint ses traits. Les prunelles ankylosées de son propriétaire paraissaient fixer un point marqué dans le vide. Ses membres étaient séquestrés derrière sa silhouette qui ne paraissait être plus que l'ombre d'elle-même, son reflet déformé se perdant sur la teinture albâtre du mur qui lui faisait face. Il ressemblait bien plus alors à une figure de chiffon qu'à une créature surnaturelle à l'apogée d'une certaine idée de la perfection. Les traits fins, merveilleusement taillés. La peau, sans défaut, ni tenure, la silhouette, absolue et les pupilles, remarquablement ensorcelantes. Sa figure n'était désormais plus qu'un simulacre, une illusion d'existence qu'il ne rêvait que de voir s'achever. Tant d'ères pourtant, tant d'années à naviguer au travers du monde et des appréciations de l'univers. Tant d'époques à apprécier la beauté de la nature et le goût splendide de la chair. Il était loin d'être des derniers temps. Il avait vu quelques lieux, quelques périodes. Il avait joué de prudence et usé des charmes octroyés par sa constitution irréelle. Il avait abattu les cartes et cru à la valeur de son intelligence. Ou avait-il donc échoué ? Quel pari avait-il manqué pour se trouver aux portes de la mort à supplier pour son salut, à espérer pour son absolution, à pleurer même pour sa libération ? Il ignorait qu'en étant un être comme il l'était encore, on pouvait toujours crier, hurler à s'en arracher la mâchoire et s'en déchirer la gorge. Sa retenue lui avait jusque là valu de s'épargner les désagréments de l'existence qui plus est éternelle. Il s'était égosillé pourtant, avait crié, imploré encore et encore. Si le temps avait eu pour lui seulement la moindre mesure, il l'avait définitivement perdu. Le lieu lui était inconnu mais il avait désormais l'impression sinueuse de n'en connaître nul autre. La lueur vacillante et presque criarde sur sa gauche lui donnait la sensation d'être ce que l'astre solaire avait été il y avait si longtemps alors. Il en avait perdu la perception, la couleur. A ne vivre que la nuit, il avait fini par oublier la grandeur du soleil. Etait-ce là sa méprise ? Avait-il fait l'erreur d'omettre la puissance du phébus ? Il n'avait pas pensé pourtant. Pourquoi craindre ? Après tant d'années, de vie et d'états, pourquoi redouterait-il l'autre si semblable seulement doté d'un stupéfiant privilège ? Son erreur l'avait frappé avec plus de force qu'il n'en pensait la réalité capable. Quel sot avait-il été. Ce n'était point une rumeur en fin de compte, ni même une légende que les déités évoluaient parmi le monde, même parmi eux. Cette espèce, son espèce qu'il considérait comme supérieure mais si uniforme. Pauvre fou orgueilleux. Les dieux étaient bien réels, du moins, lui, l'était-il.
D'ailleurs où se trouvait-il désormais ? Le calme l'était trop, il en était inquiétant. Avait-il finalement terminé, allait-il mettre un terme à la souffrance qui le constituait ? Allait-il l'absoudre de son existence ? Reprenant un souffle d'existence, il tenta de mouvoir ses paupières pour le chercher du regard. Il n'eut pas à sonder longtemps. Ses pores le sentirent avant même que ses prunelles ne remarquent sa silhouette taillée dans le marbre. La pénombre masquait ses traits mais il savait que même pour un membre de leur gent, il était merveilleusement ciselé. De son avis, cela ne faisait que le rendre plus létal encore. Même si ses gestes suffisaient amplement. Dans quel univers et dans quel temps avait-il fini par apprendre à créer ainsi la souffrance, il l'ignorait et se disait qu'il valait peut-être mieux qu'il en continue ainsi. Peut-être aurait-il du se fier à la raison, obéir, lui aussi, vénérer comme il se devait plutôt que défier. Si la paix lui était accordée, il savait qu'il s'y plierait, qu'il se soumettrait avec déférence. Le premier d'entre eux avait beau avoir quitté le monde, sa progéniture n'en conservait pas moins sa domination. Aussi inégalitaire fusse-t-elle. Une résonance s'opérait soudainement dans l'air et il détourna son attention de son tortionnaire tout comme de son fantoche d'assistant qui ne l'avait pourtant pas quitté du regard avec son souffle court et inutile. Il perçut sur sa droite un mouvement léger et tourna difficilement sa nuque. Une silhouette se découpa dans la lumière grinçante de l'ouverture qu'il venait de créer. C'était donc seulement le bruit de la porte. Qu'était-il devenu ? Une ombre, un soupçon. Les mots effleurèrent son ouïe sans qu'il ne parvienne à leur donner le sens alors que le murmure s'ancrait à l'arrière de son crâne sans qu'il n'en démêle l'enjeu. Allait-on enfin l'occire ou lui rendre vie ? Il ne paraissait pas l'objet de ces paroles pourtant. Il était devenu si insignifiant alors que le messager ne lui accorda aucune attention avant de partir aussi vite qu'il était parvenu. Son destinataire, en revanche, ne l'avait guère oublié. Il s'était rapproché de lui et il ne put retenir un spasme de terreur en le sentant à nouveau à ses côtés. Il croisa ses prunelles d'une couleur irréelle même pour un strige et sentit ses mots contre ses pores à peine plus haut qu'un bruissement. Il n'en manqua nul sens pourtant, nulle intonation. Ils étaient aussi clairs que s'il les avait vociféré et cela acheva de le convaincre de sa singularité, même parmi eux.
"J'espère que tu as appris ta leçon."
Il s'éloigna aussi vite qu'il s'était approché et souleva l'épaisse porte de plomb qui masqua l'ouverture avant de sortir sans un regard pour son supplicié.

Refermant la porte derrière lui, Eliott s'appuya une seconde contre le mur et s'autorisa à fermer les paupières. Un souffle souleva son torse plus par assurance que par nécessité. Inhaler l'air capiteux lui donnait l'impression d'être davantage que l'exceptionnel. Rouvrant ses prunelles, il accorda un regard à ses mains longues, fines et travaillées qui n'étaient plus tachées d'une goutte de sang. Elles en paraissaient imprégnées pourtant, noyées d'écarlate. Mais il savait que ce n'était pas réel. Ce n'était qu'une image, une désagréable illusion née d'un souvenir plus déplaisant encore. Les prunelles claires de son aîné croisèrent à nouveau les siennes et il dut les clore une nouvelle fois. Un nouveau souffle puis il quitta les lieux. Les échos de la musique vinrent accueillir son ouïe avec une insouciance réjouissante et particulièrement décadente. Maudissant sa soudaine faiblesse, il s'arrêta une seconde pour observer son reflet. Ses traits étaient fatigués, tirés ce qui le rendait d'autant plus anguleux. Ses iris conservaient leur teinte impitoyable et méprisante qu'il s'autorisa à agrémenter d'un amusement qu'il ne ressentait pourtant guère. En d'autres circonstances, il ne serait même pas en ces lieux. Il serait en train d'hanter ceux de sa prime existence où tout avait commencé en maudissant le destin d'y avoir mis un terme avec des accès prématurés. Notant qu'il était parvenu à épargner son sombre costume des effluves ensanglantées de son parjure nauséabond, il remit son masque sur ses traits et rejoignit son messager et son nouvel objet de contrariété dans le salon privé où il avait eu la bonne intuition de le déposer. Entrant dans la pièce aux murs de bois délicatement ouvragés et savamment meublés d'ouvrages d'antiquaires, il l'aperçut aussitôt, planté en son sein avec une expression inquiète. Il en nota les traits tout comme la jeunesse et la fraîcheur du sang. Quel sort allait-il pouvoir lui réserver ? Il était la cause dernière de ses tourments, il le savait. Si jeune, si peu éduqué. Encore l'un de ces rejetons mal élevés. Michael avait perdu la main avant de perdre la vie. Il était une époque où il n'aurait certainement pas toléré de telles inepties. Mais en ce qui le concernait, cette époque n'était toujours pas révolue. De ce qu'il avait saisi, l'aberration avait mis fin à ses jours. Prudente décision s'il en était mais pourquoi créer ? C'était une affaire qu'il allait devoir dénouer rapidement. La palpitation dans les veines n'avait pas encore cessé et il n'était pas certain de sa clémence alors que la frénésie venait à peine de s'éteindre.
S'avançant vers son naïf visiteur, il fit naître un sourire sur ses lèvres mais ses traits ne trahissaient nullement son rang ou son humeur. Il n'en était pas de bonne. Une pensée sournoise lui soufflait de mettre fin à la misérable existence de la créature face à lui. Il ne désirait pas laisser libre cours à la perte de sa raison pourtant, pas encore. Le contrôle était toujours sien et peut-être parviendrait-il à trouver un amusement, un divertissement dans cette rencontre autrement déplaisante et problématique. Il s'arrêta finalement à quelques centimètres de lui, ses prunelles le détaillant avec déplaisir. Quand il releva son regard vers lui cependant, le sourire n'avait pas quitté ses lippes et sa voix profonde avait une couleur amusée qui trahissait qu'il n'était pas, même au sein de son espèce, un être ordinaire.
"Mr. Hawkins si je ne m'abuse. J'admire votre témérité. A moins que ce ne soit purement de l'inconscience. Je pourrai mettre fin à votre existence en un claquement de doigts, pourtant je me sens d'humeur charitable. Il ne dépend que de vous de me donner envie de l'être."
Il s'éloigna à peine, le jaugeant de toute sa stature. Qu'allait faire de lui ? L'épargner ou lui infliger un sort semblable à sa dernière victime pour calmer son irritation ? L'écho de ses cris et de ses supplications résonnait encore à ses tympans mais ils n'avaient suffi à apaiser la désespérance de son palpitant. Peut-être avait-il seulement besoin d'une nouvelle distraction.
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