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 [30Y] Malachi & Heather #02

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Iracebeth

Iracebeth


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MessageSujet: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptyLun 3 Aoû - 23:36



     

@"Malachi Etherstone"
&
Heather Harris
Good things come to those who play the violin
Se balader avec un terrarium dans les mains qui plus est avec une mygale dedans, n’était peut-être pas la meilleure idée qu’elle ait eu ses derniers jours ou même tout court. Elle s’en rendait compte à présent qu’elle avait sorti la bestiole de sa voiture et qu’elle avait peut-être fait une connerie. Aussi l’actrice ne savait pas si c’était réellement dangereux ou pas. Mais après tout si elle l’avait acheté en magasin ça ne devait pas être si risqué non ? Enfin de toute façon elle s’en débarrasserait très rapidement ce n’était pas pour décorer son appartement. En effet la blonde se dirigeait à l’appartement de son nouveau prof de violon. La petite araignée qu’elle tenait dans les mains étaient un cadeau, après tout John lui avait demandé d’être gentille avec lui et de faire bonne figure. Alors quoi de mieux que de prouver sa bonne foi en apportant un cadeau. Si l’idée de ce cadeau semblait assez saugrenue c’est parce qu’elle l’avait personnalisé. Heather n’était pas bête elle n’allait pas offrir un truc du genre à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas, il s’agissait d’un petit clin d’œil. La jeune femme avait failli exploser de rire quand elle s’était rendue compte de qui était son nouvel instructeur. Lorsque son agent lui avait donné le nom du jeune homme, au début cela lui avait vaguement rappelé quelque chose. Après tout Malachi n’était pas un prénom qu’elle avait entendu tous les jours mais c’est John qui lui mit la puce à l’oreille. Il avait eu un sourire narquois en disant qu’il devait lui être familier vu qu’elle avait déjà partagé la une avec lui. C’est à ce moment-là qu’elle avait eu un éclair de lucidité, l’acteur porno ! Lui et la blonde légèrement atteinte ne lui avait pas menti ! Finalement c’était ce jour-là qu’elle avait fait les recherches qu’elle avait voulu faire à l’époque mais qu’elle avait totalement zappé, voulant oublier cette histoire honteuse. Alors Heather lui avait pris ce petit présent en souvenir parce qu’elle préférait en rire juste avec lui et pour le remercier encore une fois de l’avoir sauvé. Enfin il pourrait en faire ensuite ce qu’il en voulait, si il voulait la tuer ou la jeter il pouvait et elle comprendrait.

Heather rentra péniblement dans l’immeuble chargé comme un mulet entre le vivarium et le violon. La demoiselle ne comprenait d’ailleurs toujours pourquoi ils s’entêtaient à ce que son personnage sache jouer du violon. Après tout elle savait jouer du piano mais ils lui avaient dit que l’instrument avait été inventé bien plus tard qu’en période médiévale et que c’était donc impossible. Elle avait été dégouté, pour une fois qu’elle pouvait jouer d’un instrument dans une série ce n’était même pas son fétiche. Enfin elle disait ça mais dans la nouvelle saison de sa série Disney elle avait pu jouer un peu de piano. Mais ce qui l’embêtait le plus c’est qu’elle s’était un peu renseignée sur l’instrument et qu’elle savait que en quelques séances il serait impossible pour elle de sortir un son correct même si elle savait qu’elle avait l’oreille musicale. Mais c’était pour donner l’impression qu’elle savait en jouer et cela la faisait rouler des yeux, car au final elle aurait une doublure pour en jouer. Enfin ça ne servait plus à rien de débattre là-dessus car de toute façon elle était devant la porte de son ancien partenaire dans le crime. En sortant de l’ascenseur elle manqua de se casser la figure en trébuchant entre le transport et le couloir. Si elle avait fait tomber l’araignée et que celle-ci avait regagné sa liberté, Heather serait surement parti en courant sans le moindre remord de poser un lapin au jeune homme. Elle finit par frapper avec son pied à la porte n’ayant pas ses mains de libre. Et attendit en espérant qu’il ne mette pas trop de temps à ouvrir car elle ne savait pas combien de temps elle tiendrait avant que cela ne soit trop lourd. Lorsqu’il ouvra la porte, elle lui fit un grand sourire, se retenant de rire en voyant immédiatement la moustache porno année 80 sur son visage. Cela faisait au moins 6 mois qu’elle ne l’avait pas vu voir plus et il cherchait déjà le bâton pour se faire battre. Elle réussit à se retenir de rire mais lorsqu’elle prit la parole, l’amusement dans sa voix était très perceptible.

- Bonjour Malachi ! Nice la moustache on dirait que tu as pris l’option de carrière que je t’avais proposée au sérieux ! John m’a dit que c’était toi qui m’apprendrais le violon, le monde est vraiment petit et je t’ai amené un cadeau !

Elle n’attendit pas qu’il l’invite à entrer et s’enfonça dans l’appartement à la recherche d’une table pour poser ce qu’elle avait entre les bras. En posant le vivarium elle se retourna vers Malachi en se remettant une mèche de cheveux.

- Je t’ai amené une araignée en souvenir de notre aventure pour la moins mémorable… De la dernière fois. Je n’ai pas trop compris comment on s’en occupait, le vendeur avait un accent et un idiolecte incompréhensible ! Juste de ne pas lui mettre de la menthe poivrée dessus. Elle lâcha un petit rire. Mais bon je me dis que tu dois trouver un guide ou un manuel sur internet il doit y avoir des fans de ce genre de bestioles de toute façon.



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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptyMar 18 Aoû - 18:26


     

Good things come to those
who play the violin
@"Heather Harris"
Il suit la ligne. Du bout des phalanges. Ses prunelles observent le mouvement irrégulier de cette main incertaine. Elle se meut toutefois. Elle existe. Encore. Il est trop tôt pour renoncer. Il peut toujours y croire. La ligne se casse soudain et il en perd le fil. La lassitude fait naître un soupir comme la valse des jours. C'est un cycle ternaire. Une boucle qui se répète. Une rengaine quotidienne qu'il suit sans y penser. Les jours se suivent, sans cesse. Semblables. Ils naviguent entre des eaux calmes, à peine troublées par les larmes. Les sanglots d'inconnus, sous la lumière soudaine. Les torrents de pleurs animés pour ceux qui n'en ont plus. La ritournelle se poursuit. Inlassable. Elle est simple. Répétitive. Insupportable. L'âme hurle, intérieure, immergée dans le silence. Cette vie n'en est pas une. C'est un mirage. Une non-existence. Une asphyxie à l’œil nu. Une perdition pérenne. Il en deviendrait fou. Pourtant, il poursuit. Dans l'attente d'un faux rouage. Inaltérable.

Il se lève une fois encore, passe ses doigts au travers de son visage. Il délaisse l'idée de se raser et s'avance à pas incertain. Il est seul. Une nouvelle fois. Il a parfois l'impression de vivre en solitaire tant son cadet est si peu chez lui. Ça fait quelques semaines. Il évite de s'en formaliser. Il s'inquiète mais se tait. Il est censé n'être que de passage.
Ça fera bientôt un an. Il ne veut pas s'en souvenir. Un an sans y toucher. L'idée donne le vertige. Il la hait. Profondément. Il sait les conséquences d'un manque de pratique. Il n'avait jamais dépassé quelques jours. Douze mois et quelques autres peut-être. Le répit a trop duré. Mais il résiste aujourd'hui encore. C'est trop tôt. Il le sent. Il maudirait ses fausses notes. Alors, il attend. Sans patience. Un breuvage amer. Puis deux. Il repasse les prochaines heures dans un coin de sa tête. Elles sont toujours les mêmes. Il ignore pourquoi il continue de le faire. Quelque chose le rend confus cependant. Comme une pensée occultée. Il cherche, tergiverse mais rien ne vient et il se lasse. Il abdique, saisit son téléphone. Le dernier message vrille sous ses iris. Alors il le relit. Entre ses doigts. Le message de cet homme qu'il n'a pas revu depuis des années. Il est resté les mots pourtant. Les appels parcimonieux. Et cette dernière requête. Qu'il a failli refuser. De quelle aide pourrait-il être. Avant de finalement accepter. Parce que le son lui manque. Viscéralement. L'élève jouera probablement faux. Qu'importe. Il est venu à le désirer plutôt que le silence. Une poussière dans les rouages. Juste une. Et quelle poussière. L'identité de cet étudiant soudain s'est révélée ne pas être inconnue. Il possède un cadre en témoignage de cette rencontre inopportune, arrivée des mois plus tôt. Il revoit la jeune femme, son port altier et son accent typiquement britannique. Leur aventure avait atteint des sommets d'absurde qu'il parvient encore mal à raconter sérieusement. Comme le monde peut être réduit parfois. Quelles étaient les chances ? Il pensait ne jamais la recroiser. Le temps a choisi d'autres circonstances. Il observe momentanément les lieux autour de lui et se dit qu'il devrait y mettre de l'ordre. Tout pour oublier les autres pans de cette journée qui se promet du reste monotone.

Les heures ont fini par s'évaporer à la mesure des secondes. Il est rentré. Déjà éreinté mais étrangement moins éteint que la veille. Il est seul encore mais qu'importe. Ce n'est qu'une question de minutes. Il a gardé sa tenue sombre, tout juste abandonné la veste. Il ignore si la jeune femme est ponctuelle. Il le saura bien assez tôt. Une tasse encore. Brûlante. Son regard s'est perdu sur la rue. Des coups claquent à la porte. Un sourire plus sincère que de circonstance. Puis il se dirige vers l'entrée. C'est un autre sourire qui l'accueille et des mots qui ne manquent pas de résonner. Il secoue la tête, presque exaspéré. Amusé. Il aurait du s'en douter. Ses derniers messages avec Birdie lui ont confirmé que c'est ainsi encore qu'elle le considère. Aujourd'hui est l'occasion de lui montrer le contraire. En dépit de l'apparence. "Heather. Je me doutais qu'elle te plairait." Il allait poursuivre, l'inviter à entrer avant qu'il ne remarque qu'elle n'est pas venue seule. Elle s'avance dans les lieux, sans plus attendre, déposant le chargement dans ses bras sur la première table. Pour la première fois, il note alors ce dont il s'agit. Elle n'a pas osé ? Il faut croire que si. Ses mots le lui confirment. Il manque d'éclater de rire, se mord la lèvre pour s'en retenir. Une araignée. Elle lui a offert une araignée. Que va-t-il bien pouvoir en faire ? Il pense à Elwyn. Puis à Zeke. Cillian va haïr l'idée mais les deux autres pourront peut-être l'aider. Il trouvera. Alors il sourit. "Merci. Fallait pas" Il s'en amuse. Il ne devrait pas peut-être. Qu'importe. Les rouages ont cassé. Au moins pour cette fois. C'est une raison suffisante. Amplement. Il clôt la porte qu'il a laissé ouverte dans sa surprise puis s'avance vers elle et le vivarium. "Je connais quelques personnes qui pourront peut-être me filer un coup de main. Je leur demanderai" La créature est énorme et il ne l'aime toujours pas. Même Birdie n'a jamais osé. Il a sous estimé la jeune femme. Il se détourne de son cadeau pour lui faire face. "Je pensais pas qu'on se recroiserait un jour. J'ai été surpris quand John m'a parlé de toi. Je suppose que t'es son fameux prodigue ? Lui dis pas que je t'ai dit ça." C'est sans doute elle. Même s'il n'en connait pas le nom. Son actrice de série jeunesse au potentiel inexploité. Il repense à l'excitation de sa nièce suite à la parution de leur cliché volé. Elle lui en a presque voulu de ne pas la reconnaître. Quel mal renseigné. Quand Elvi saura. Le coffret de l'instrument entre ses doigts lui saute soudainement aux yeux, comme le motif de sa visite. Le violon. "Je t'offre un truc avant qu'on démarre ?" Avant que l'objet ne résonne entre ces murs, après des mois de latence. Comme une rupture dans le cycle. Un accroc à la rengaine.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptyDim 18 Oct - 18:38



     

@"Malachi Etherstone"
&
Heather Harris
Good things come to those who play the violin
Apprendre à jouer du violon n’avait jamais été un de ses désirs, même si Heather appréciait le son de l’instrument, la jeune femme connaissait les difficultés de son apprentissage. Et l’actrice n’était pas quelqu’un d’assez patient pour attendre des années avant d’être capable de sortir un son mélodieux qui ne cassait pas les oreilles à tout le monde. Même si techniquement c’était juste pour donner l’impression pendant les scènes que c’était elle qui jouait. C’était frustrant de devoir apprendre un instrument sans aller réellement au bout. La jeune femme ne savait pas combien de séances John avait prévu avec Malachi, mais si Heather y prenait réellement goût, elle lui demanderait surement la possibilité de continuer. Enfin dans un premier temps elle allait voir s’il était un bon professeur car elle se souvenait très bien de son aventure avec lui. Et s’il était aussi farfelu dans la chasse à l’araignée que dans son enseignement, Heather ne savait pas du tout à quoi elle devait s’attendre. Pour le moment la blonde se concentra plus sur le fait de ne pas faire tomber son cadeau, son idée est stupide elle le sait, mais elle l’amuse beaucoup. Elle n’était pas persuadée que le musicien penserait la même chose mais bon c’était un cadeau, il n’avait pas vraiment le choix. La jeune femme ne pouvait pas s’empêcher de se dire que lui laisser jouer du piano aurait évité beaucoup d’organisation pour rien mais une partie d’elle était reconnaissante. C’était un plaisir qui lui était propre, elle n’avait jamais vraiment joué à l’écran et c’était un talent qu’elle n’utilisait pas spécialement pour draguer. C’était plus pour le privé pour quand elle voulait s’échapper et se mettre dans sa propre bulle. Elle était arrivée pile à l’heure malgré le fait qu’elle soit d’abord allée chercher la bestiole. Dans un premier temps elle s’était demandée si elle ne l’achèterait pas en avance mais elle s’était vite ravisée en se disant qu’il était hors de question qu’elle dorme avec ça dans son loft. Si l’araignée s’était échappée durant la nuit, elle ne voulait pas bruler sa nouvelle maison. A son grand bonheur, elle fut rapidement accueillie par Malachi portant une très belle moustache, qui ne manqua pas de l’amuser et de lui faire un commentaire. Son amusement augmenta de plus belle au commentaire du jeune homme.

- Oui elle est parfaite.

Elle lâcha un rire à la fin de sa phrase avant de rentrer. Si à l’époque il l’avait amené dans un sex shop avec cette moustache. Qu’il soit musicien ou non jamais elle ne lui aurait fait confiance, il aurait pu lui dire tout ce qu’il voulait et lui montrer des preuves, elle ne l’aurait pas cru. Surtout que vu le coin de Brisbane où il vivait, il était clair que musicien ne devait pas être un métier dans l’art qui rapportait énormément. Elle ne fit pas de commentaire car elle était polie et que l’appartement en soit n’était pas trop moche. Mais à se faire reconnaitre potentiellement dans la rue, elle choisirait un métier où elle pouvait avoir mieux que ça. En posant l’araignée un sentiment de satisfaction augmenta en elle, elle ne voulait pas se jeter des fleurs mais elle avait vraiment aimé son idée. Lorsqu’elle annonce de quoi il s’agit, la jeune femme scrute la réaction du violoniste avec le plus grand intérêt. Elle le voit sourire et à sa réaction, elle n’arrive pas à déterminer si il est embêté ou non, dans tous les cas, il n’a pas crié.

- Oh si ! Je voulais te remercier pour les cours surtout que la production a attendu le dernier moment pour prévenir au lieu de le dire avant que la série ne commence. Quoi de mieux qu’un petit clin d’œil de notre dernière rencontre.

Enfin petit n’était pas réellement le mot approprié vu la taille du vivarium mais bon c’était l’attention qui comptait non ? Elle sourit de plus belle lorsqu’il lui explique qu’il connaissait déjà des gens qui pourraient l’aider pour s’en occuper. Au pire si il voulait s’en débarrasser, il avait déjà des potentiel acquéreurs.


- Parfait, je pense pas que ce soit câlin mais ça change d’un chat ou d’un chien. Elle n'a pas de nom pour le moment.

Heather hocha la tête lorsqu’il lui dit qu’il ne pensait pas la revoir. Elle non plus en toute franchise, c’était une histoire un peu trop proche dans le temps pour qu’elle arrive encore à en rire totalement. Cela faisait une super anecdote à raconter mais elle avait toujours un peu de mal à prendre à la rigolade, l’article apparut le lendemain. Son ego gonfla d’un coup quand Malachi l’appela le prodige de John. Oh ça elle allait le retenir qu’il racontait ça, ce n’était absolument pas passé dans l’oreille d’une sourde bien au contraire. Elle était réellement flattée de son agent la vende de cette manière, la blonde savait qu’elle était douée mais pas à ce point-là. Même si bon elle sait que la vision de John était biaisé mais cela ne l’empêchait d’avoir son égo flatté.

- Oh ça je te ne le garantis pas. Ça risque d’être utilisé et reutilisé en temps voulu. Moi non plus je ne pensais pas te revoir. J’avais toujours des réserves sur le fait que tu étais vraiment un violoniste. Mais bon John me la confirmé et une amie à toi aussi. Et je veux bien un thé avant de te massacrer les oreilles.



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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptySam 21 Nov - 15:49


     

Good things come to those
who play the violin
@"Heather Harris"
Il s'égare dans les incertitudes, dans ce flot de latence qu'il transfigure. Les jours sont des ennuis, des formes difformes, des nuits vacantes de musique, silencieuses d'ombre. Il stagne, c'est un fait. Il s'ennuie des temps inassouvis, s'effraie des heures passées. Quelle fin. Quel dénouement. Quel but cela poursuit s'il laisse passer les vents. Les mois sont des éternités, des pans de vie entières. Comment autrement expliquer qu'il ne se sente plus le même ? Que l'homme du cliché volé pourtant plus mort lui paraisse plus vivant. Que le temps qui passe lui donne l'effet d'un effondrement. Il s'y raccroche pourtant. A cette idée. A cette face moins pâle. Il se prend à sourire. Ce naturel l'amuse. Le symbole d'une gloire réelle que les autres ont écorché. Mais le tout n'est pas une fin. Elle en est la preuve. Renoncer est encore vain. Une dernière épreuve. Une dernière tentative. Pour donner du sens.

Elle entre. Change toute la pièce. Elle a cette classe que ces murs ignorent. Il a depuis longtemps perdu la sienne. Il pourrait s'y arrêter une seconde, y penser. Il n'en fait rien, poursuit l'échange et se laisse surprendre. Même à se retenir de rire, en un sourire. L'absurde les poursuit. Il leur appartient. L'idée est excentrique mais loin des allées policées de Sydney, c'est dans ce domaine qu'il se sent chez lui. Etrangement. La pensée est furtive mais réelle. Il est né entouré d'êtres et d'activités fantasques. Fils de croquemorts sur plusieurs générations. Pourquoi serait-il surpris ? Les noms défilent tandis qu'il pense à ce qu'il pourrait en faire. De cette créature somme toute immonde, tout juste offerte. La jeune femme lui explique le pourquoi. C'est un clin d'œil, en effet. Il les évoque, ceux qui lui viendront peut-être en aide. L'idée paraît agrandir son sourire. Elle enchaine et il doute, tout comme elle, de l'affection de la chose. Non pas qu'il soit prêt à tenter l'expérience. Birdie pourra sans doute le lui dire. Habituée qu'elle est des animaux de compagnie peu ordinaires. Il l'observe de plus près alors qu'elle mentionne qu'elle ne l'a pas nommée. "Oh, je suis certain que je trouverais bien quelque chose." Il a déjà une idée. Mais il ignore encore comment elle serait reçue. Il la retient donc même si elle l'amuse. Déjà. Au lieu de quoi, il revient à la situation présente. A l'objet de cette visite. Il est surpris de la revoir. Il a été surpris d'avoir des nouvelles de John. Mais le plus surprenant peut-être, c'est finalement ce hasard. Ferait-il bien les choses ? Un élan de fierté paraît émaner d'elle alors qu'il mentionne les mots de l'ami commun à son égard. L'homme en question lui en voudra peut-être. Qu'importe. Il a peu de doutes quant au fait que ça soit elle. Son prodige sous-exploité. Celle qui a chuté et qui semble renaître. Tel un phénix inépuisé. Il sourit face à ses réserves. Les apparences trompent encore. "Je suis en arrêt forcé depuis l'année dernière. Mais oui, je suis vraiment musicien." Violoniste. Depuis trente ans. En théorie désormais. Il détourne sa pensée. Il s'oriente vers une autre de ses remarques. Une amie à toi. Le monde est infime. Elle parle de Birdie. Elle lui a mentionné il y a quelques semaines à peine. "Birdie m'en a parlé, oui. Brisbane est moins grande qu'on pourrait le croire." Elle accepte un thé. Il prend la direction de la cuisine. Elle est encore dans son champ de vision. Alors le temps que l'eau chauffe. "John m'a aussi mentionné que tu jouais du piano. Ca te donne déjà quelques bases." Il palabre encore au rythme du sifflement. Son bras gauche toujours perdu dans une poche, par réflexe. Pour l'oublier. Il revient avec une tasse, la lui tend. "Le violon fait partie des instruments qui ne tolère pas la fausse note. C'est pour ça que celui que je préfère." Il prend appui contre son piano, qui prend un pan de la pièce. "Qu'est-ce qui t'a amené au piano ?" A la musique. A ce monde-là. A ce point commun inattendu qu'ils partagent. A ce langage qu'il maîtrise peut-être mieux que les mots. Il écoute. Sans cesse. Les paroles. Les simagrées. Les histoires et les disgressions rocambolesques. Les intonations. Les mots. La mélodie des autres. C'est ce qui reste. C'est l'ancre. Le point d'attache pour ne pas chuter. Pas encore.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptySam 21 Nov - 15:50



     

@"Malachi Etherstone"
&
Heather Harris
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Dans un sens Heather était contente que son professeur soit Malachi. Malgré leur rencontre des plus originale et dont la jeune femme aimerait parfois oublier son existence, elle dégageait tout de même un avantage. Dans la situation de danger imminente qu’ils avaient vécu, la blonde n’avait pas eu à faire de faux semblant. A chaque fois elle essayait de faire bonne impression surtout quand c’était lié à son activité professionnelle pour garder une bonne réputation. Si elle n’avait aucuns soucis à accepter qu’on pouvait dire d’elle, qu’elle était chiante et dure à vivre au quotidien, donner de bon écho pour son travail en était une autre. Surement un reste ancré en elle par rapport à comment sa famille l’avait éduqué, toujours paraitre parfaite pour donner la possibilité d’être recontactée. Mais au moins l’avantage avec le violoniste c’est qu’il l’avait déjà vu dans son état naturel. Heather n’aurait pas spécialement à faire semblant de s’intéresser au violon, elle aimait le son mais apprendre à jouer de cet instrument était vraiment compliqué. Elle avait fait quelques recherches et ce qu’elle avait trouvé n’était pas de bonne augure. Rien que de comprendre où mettre les doigts, avait l’air ardu. Il fallait qu’elle donne le meilleur d’elle-même pour que ça paraisse réaliste à l’écran. Au moins avec le brun elle pourrait râler sans soucis et ne pas faire semblant de sourire si elle avait envie de jeter l’instrument par la fenêtre ou le donner en décoration à la nouvelle partenaire de Malachi dans son vivarium. Créature qui n’eut pas l’air de le dégouter et heureusement car elle était bien heureuse de s’en débarrasser. S’il lui avait dit non et qu’elle la reprenne, Heather l’aurait surement abandonné sur le trottoir en sortant même si elle n’était pas persuadée que ce soit très légal ou peut-être donné à une association suivant son humeur en sortant.

- Tu me diras ça quand tu trouveras.

Cette leçon était aussi l’occasion d’en découvrir un peu plus sur l’homme qui l’avait sauvé. Il fallait dire que jusqu’à présent elle avait encore quelques doutes sur la véracité de son métier. Mais là il n’y avait plus de doutes surtout que John le connaissait vraiment finalement. Quelle idée cependant d’avoir une moustache pareil maintenant, elle n’allait plus être la seule à avoir un doute. Il lui reconfirma d’ailleurs qu’il était musicien et le fait qu’il évoque qu’il était arrêté, éveilla sa curiosité.

- Oh pourquoi ?

Est-ce qu’il était plus rebelle qu’il ne parraissait l’être au premier abord ? Après tout de ceux qu’elle avait eu l’impression de comprendre, il était proche de la blonde qui l’avait ouvertement dragué alors qu’elle voulait se changer. C’était un bien drôle de specimen et au premier abord rien n’avait l’air de les lier tous les deux, surtout niveau caractère. Peut-être qu’il cachait bien son jeu.

- Ouais on dirait… Etrange oiseau cette demoiselle, d’ailleurs je me demandais. C’est ta copine ? Ou ton ex ? Ou un truc du genre ? Car lorsque j’ai mentionné l’histoire du sex shop elle semblait assez jalouse. Et j’ai remarqué qu’étrangement elle n’était pas jalouse de toi mais de moi.

Heather avait d’ailleurs trouvé ça totalement fou mais bon la blonde était vraiment bizarre alors elle ne lui en avait tenu que à moitié rigueur. Et puis la manière dont elle avait réagi l’avait vraiment rendu suspicieuse et l’avait amusé. Elle l’entendit mentionner et John et le piano alors que son regard se dirigea naturellement vers l’instrument pendant son absence. Elle effleura les touches du piano, ayant beaucoup plus envie de s’assoir devant et de jouer un morceau que d’apprendre à jouer d’un autre. En élevant un peu la voix pour se faire entendre elle prit la parole, tout en ne quittant pas l’instrument dur regard.

- Oui j’en joue depuis que j’ai 8 ans. Mais bon j’ai l’impression que le violon est tout à fait différent.

L’actrice se retourna en sentant la présence de son interlocuteur dans son dos. Elle attrapa la tasse et le remercia tout en faisant abstraction de cette main qu’elle n’avait toujours pas vu bouger de la poche du pantalon du brun. Levant un sourcil d’étonnement, Heather ne s’attendait pas à cette raison pour le choix de son instrument préféré et elle rigola ensuite de manière amusée à la réalisation qu’elle venait de faire.

- Et tu vas me laisser te massacrer les tympans en essayant de sortir quelques notes. Et ben le son doit extrêmement te manquer pour que tu en arrives là. Mais bon c’est intéressant je ne t’imaginais pas perfectionniste comme ça.

Un autre rire s’échappa de sa gorge et la blonde bu une gorgée de sa boisson chaude. Un sourire mélancolique se dessina sur son visage à sa question. Le grand pourquoi le piano ? Instrument que beaucoup ne l’imaginait pas savoir jouer car elle n’était pas d’une patience exceptionnelle en temps normal.

- Mes parents, il fallait que j’ai une compétence que les autres enfants n’avaient pas à mon âge pour me démarquer. Et puis j’ai vraiment fini par apprécier, le son, les émotions que l’on peut en dégager. J’ai l’impression qu’une bulle autour de moi quand je joue et j’ai le contrôle sur ce que le morceau dégage.  


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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptyJeu 24 Déc - 16:13


     

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who play the violin
@"Heather Harris"
Singulière. Altière. Silhouette fine qui impose. Regard franc qui méduse. L'accent qui flotte entre les murs, étranger ordinaire, singulier aussi à sa manière. Elle va sans virevolter, elle n'est pas une tornade. Pas même un tourbillon mais elle marque de son passage. Ses pas sont sûrs, décidés. Sa voix n'est pas de celle qui flanche. Elle n'est pas quiconque, elle le sait. Elle manie l'absurde de ce qu'ils sont avec une aisance qui parle d'un monde qui l'est encore davantage. Il n'est pas surpris. Les paillettes sont plus rocambolesques, artificielles, jeux de masques. Il y a navigué par le passé, dans une version autre, pas moins délétère. L'ambiance lui manque parfois. Elle était fantaisiste. Il a grandi dans un carnaval. Les tours de passe ne lui semblaient pas extraordinaires. Mais ils changeaient les idées, détournaient des faux-semblants de la réalité. Il en est loin désormais. Egaré solitaire.

Pour une étrange raison, le fait ne lui a pas sauté aux yeux la première fois. Des mois plus tôt, dans ce drôle de théâtre où ils ont joué un vaudeville condensé. Les brumes de la veille. Les effluves de l'incertitude. La faute aux circonstances qui ont capturé l'attention. Il l'ignore. Les indices étaient là. Marquants de leur flagrance, distillés aux entrelacs. Peut-être le perçoit-il désormais parce qu'il sait davantage. Parce qu'il est devenu moindre, un simulacre, un mirage. Elle vibre encore. Elle vit toujours. Plus forte que les adversités qui s'imposent qu'il ignorait alors. L'appréhension a changé. Elle est devenue autre, plus précise, plus affutée. Est-ce vraiment là toute la différence ? Il délaisse les interrogations, retrouve la scène pour un deuxième représentation. Une comédie encore. Ce n'est pas impossible. Pas quand le premier acte s'ouvre sur ce cadeau étrange. Aberrant. Insensé. Si on ignore toute l'histoire. Mais lui la connaît. Il a joué son rôle. Il en comprend le sens et il s'en amuse de la folle tournure. De l'avancée des événements. Le nom de l'être se devrait de l'être autant. Au vu de son idée, il sait qu'il tient la bonne mesure. Elle fait part de sa surprise, de ses doutes. Les apparences trompent. Conscient de sa dégaine actuelle, il a du mal à lui en vouloir. Son reflet lui-même ne sait plus parfois à quoi il appartient. Un croquemort. Un musicien. Quelques mois plus tôt, il aurait répondu le second sans errance. Avec une assurance presque fière, imposante. L'est-il toujours ? Oui. C'est pour ça qu'elle a. Il confirme alors. Il est juste en arrêt. Forcé. C'est temporaire. Il le faut. Il voudrait en sourire. Il s'en retient. Il n'a pas envie de masque. Tragicomédie qui s'écrit. La question. Le pourquoi. Il n'aime pas y répondre, s'avouer déminué, moindre. Défait. Par réflexe, les phalanges endoloris se serrent, nerveusement, traversées de spasmes. Il les relâche aussitôt, se détourne et répond. A peine. "Un accident." Un euphémisme. "J'ai eu besoin de rééduc'. J'en ai pour quelques mois je pense encore." Y croit-il seulement ? Non. Mais il s'y tient. Il s'y accroche comme il résiste. A la chute. Au gouffre dense. Elle a mentionné Birdie. C'est vers elle qu'il revient. Ce tourbillon qu'elle est. Poussière d'étoiles plus singulière encore. La définition du mot. Le clou de la scène. L'objet de son rire par les paroles qu'elle engendre. Le sourire franc, sans filtre qui s'amuse. Il baisse les yeux. Elle n'est pas la première à se méprendre. Il se souvient des mots de son aîné quelques mois plus tôt. Peut-être devinent-ils des choses qu'il ignore. Il ne s'y est pas arrêté. L'idée est ... rocambolesque, même pour elle. C'est plus simple de le penser. "Non, non. On a grandi ensemble. Je crois qu'elle était surtout déçue de pas avoir eu l'idée. C'est tellement insolite que ça lui ressemble." L'amusement marque toujours ses traits quand il concentre son attention sur elle. "J'étais surpris que tu le lui mentionnes par contre. J'ai pas le souvenir que t'aies apprécié l'expérience." C'est une litote. Pour tous les deux. Qu'elle en parle à une inconnue qui n'en est pas une. C'est donc un fait surprenant. Le père disait que Birdie pourrait faire avouer les morts. Si elle le voulait. Peut-être ne faut-il pas la sous-estimer avec les vivants. Imprévisible. Inaltérable. Intarissable de mots. Sans cesse animée. Il conserve le sourire sur le bout des lèvres quand il l'invite à boire quelque chose. Il s'éloigne de quelques pas, gagne la cuisine puis reprend ses mots. Il ramène la conversation sur elle, sur John, sur le piano. Elle lui répond. Elle n'a pas tort. Les instruments sont bien différents. Il aime les deux, préfère la discipline de son outil de prédilection. Nulle place à l'erreur, à la demi-mesure. A lui, actuellement. Il revient dans la pièce, lui tend la tasse. Il parle comme s'il jouait encore. Comme si la vie n'offrait qu'un contre-temps. Elle paraît étonnée puis s'offre un rire. Il enjoint rapidement le sien à l'écho de ses propos. Elle va lui massacrer les tympans. Sans doute. Il le sait. Elle débute. Pourquoi il le tolère, il l'ignore. Peut-être parce que comme elle le dit, le son lui manque. Peut-être a-t-il atteint le seuil du désespoir. "Peut-être bien. Ca me rappellera le Conservatoire." Perfectionniste. Le mot se suspend. Si elle savait. "Oh si, c'est l'une des traits qui a forgé ma réputation. Je m'en plains pas. Ca m'a valu des prix et des scènes partout dans le monde." Un certain nombre. Une autre époque. Presque lointaine. Un soupçon d'ego qui subsiste, qui vit. Il résiste malgré tout. Le fait survivre aux méandres de l'inaction. Il revient vers elle, leur point commun. L'origine de sa pratique. Et la mélancolie prend ses traits. Il l'écoute et il s'y laisse prendre. Les sensations, il les connaît. La scène lui manque, viscéralement. Ses doigts nerveux. Comme il les hait. La bulle. Le contrôle. Tout ce qui manque désormais. "Je vois ce que tu veux dire. C'est ce qui me manque en ce moment. Mais je joue de celui-ci, un peu." Celui-ci, le piano contre lequel ils sont. Mais pas l'instrument pour lequel elle est là. "Voyons ce violon. Il est à toi ou à la production ?" Il n'en a pas touché un depuis des semaines, des mois. Une éternité. Une seule main ne suffira pas. Mais qu'importe. Il ne sera pas l'interprète, pas encore. Pas dans cet acte-là.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptyMar 12 Jan - 20:19



     

@"Malachi Etherstone"
&
Heather Harris
Good things come to those who play the violin
Revoir Malachi dans ces conditions était beaucoup plus appréciable que leur première rencontre, un traumatisme gravé à jamais dans sa mémoire. Entre la monstruosité qui avait pris place ce jour-là sur sa voiture de location et l’aventure qui avait fini par un souvenir en première page à la sortie d’un sex-shop. C’était une journée sombre que Heather avait au début souhaité barrer de sa vie. Mais finalement elle le prenait un peu plus à la rigolade aujourd’hui même si elle n’avait toujours pas digéré la photo du paparazzi. Alors le retrouver chez lui pour un cours de violon lui paraissait à première vue beaucoup moins risqué. Même si elle n’oubliait pas la possibilité que ça se transforme vite en cauchemar autant l’un que pour l’autre. Entre l’actrice qui ne garantissait pas d’avoir la patience nécessaire pour ne pas se frustrer si elle n’arrivait pas à sortir un son potable et lui ses oreilles qui allaient surement saigner. Lorsque la blonde lui demanda pourquoi il ne jouait plus en ce moment, elle sentit immédiatement dans sa gestuelle, qu’elle avait touché la question à ne pas poser. L’actrice avait immédiatement mis les pieds dans le plat et elle voyait qu’elle avait touché la corde sensible en le voyant se détourner pour répondre mais c’était lui qui avait lancé le sujet.

- Oh… Et bien j’imagine qu’il doit te tarder la fin de la rééducation alors.

La jeune femme ne savait pas quoi dire de plus, elle avait envie de savoir quel accident il avait eu. Mais elle voyait aussi que ce n’était pas la question à poser et elle était venue pour apprendre à jouer du violon et se mettre son prof à dos n’était pas le meilleur plan pour commencer. Heureusement elle changea vite de sujet de conversation en parlant de leur connaissance commune, qui à ses yeux lui avait semblait bien proche du musicien. Enfin plus que des simples amis contrairement à ce que lui disait Malachi. Même si Heather ne semblait pas tout à fait convaincue par cette histoire de simple amis d’enfance, l’idée que Birdie soit déçue car ce n’était pas elle qui avait eu l’idée, était plausible. Mais la manière dont celle-ci avait réagi quand elle l’avait appris lui donnait une autre impression. Cependant ce n’était pas ses oignons et ça ne l’empêcherait pas de dormir.

- Hum oui possible, si tu le dis. Ça semble une originale qui serait capable d’amener son ami d’enfance dans ce genre de lieu.

Elle ne connait pas leur relation après tout, une grimace apparait ensuite sur son visage lorsqu’il évoque sa surprise d’avoir vendu la mèche. Ce n’était pas son intention à la base, elle avait essayé de mentir. Mais bizarrement la blonde avait été perspicace pour voir à travers son mensonge et Heather avait voulu se débarrasser d’elle.

- Non mais j’ai essayé de lui mentir ça a pas marché, je t’avoue que j’étais fatiguée. C’était la fin d’un tournage, je voulais rentrer chez moi. J’avais plus la tête à inventer des excuses… Mais oui le jour où j’apprécierais d’aller dans un sex-shop car les insectes sont des monstres ici, n’est pas encore arrivé.

Elle insista bien sur le mot monstre car franchement, c’était des araignées qui sortait tout droit d’un film d’horreur ou de la forêt interdite de Harry Potter, il n’y avait pas d’autres possibilités. En parlant d’horreur Malachi s’apprêtait à en vivre une. Après il avait signé pour ça mais le massacre des oreilles allait être imminent. Si l’instrument avait été facile, l’actrice aurait surement cherché à s’entrainer seule grâce à internet. Mais là c’était impossible et son égo ne l’acceptait pas car elle connaissait Malachi d’ailleurs. Il avait intérêt à ne pas raconter ça à Birdie sur ses débuts qui ne serait surement pas fantastique. Son regard se remplit de curiosité au moment où il parle de récompense. Ah oui, il est si doué que ça ? John ne s’est pas foutu de sa gueule en lui prenant n’importe qui en prof.

- Ah oui carrément des prix ! Je ne savais pas que tu étais si connue que ça dans le monde de la musique classique. Ca explique peut-être qu’on te reconnaisse même dans les magasins de cul.

Il fallait dire qu’elle était assez impressionné, il fallait vraiment qu’elle aille le chercher sur internet plus tard pour voir ça. Mais si il était si doué et qu’il se retrouvait à donner des cours à une débutante ça devait être l’enfer. La déchéance même, déjà que donner des cours de théâtre si sa carrière ne marchait pas la déprimait. Alors donner des cours à plus que des débutants, elle se tirerait une balle. Mais sa surprise se transforme vite en mélancolie, lorsqu’il évoque ce qui la amené au piano. Elle aime vraiment cet instrument et si sa déchéance de un an lui a apporté quelque chose, c’est le temps de pouvoir y rejouer. Avec ses plannings souvent bien remplit, elle n’avait plus le temps de trop se poser pour jouer et cela lui avait permis de se concentrer de nouveau sur un de ses hobbies. Sentiment qu’à l’air de comprendre son ami musicien, peut-être qu’elle avait raté sa vocation dans la musique finalement. Son regard se concentra sur le piano et elle eut presque envie de jouer un morceau, alors qu’elle n’était pas là pour ça.

- Au moins ça te laisse un pied dans la musique en attendant que tu puisses reprendre le violon.

Son attention se dirigea ensuite vers le violon qu’elle avait amené. Achat qu’elle avait fait sans vraiment s’y connaitre mais elle avait l’impression qu’il s’agissait d’un bon. Pour le coup elle ne s’était pas trop cassé la tête et avait cherché les bonnes marques de violon sur internet. Elle alla le récupérer et ouvrit l’étui et le sortit pour le montrer au brun.

- C’est le mien, je me suis dite que si j’aimais ça ensuite autant avoir mon propre instrument. Après j’avoue que je ne sais pas trop s’il est bien, c’est un Yamaha, j’ai l’impression que c’est une bonne marque.

Elle lui tendit pour qu’il le prenne.


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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptyJeu 14 Jan - 13:23


     

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@"Heather Harris"
Prisonnier d'un corps sans chaînes, d'une cage sans barreaux. C'est l'impression qu'il est. Celle qu'il ressent. Celle qu'il déteste aussi. L'inaptitude. A peine potable. Le poids sans mesure mais qui pèse telle une masse. Une masse morte que l'on traîne, qui s'accroche. Parfois, il aimerait juste la mettre en pièces, repartir à zéro. Il aurait le sentiment que ce serait plus utile, plus efficace. Une belle illusion. Il n'en est rien. Juste les jours qui s'étirent, se traînent diluviens. Interchangeables. Des progrès peut-être mais si infimes. Sans intérêt. L'entracte qui s'éternise d'une symphonie qu'il n'a jamais voulu interpréter. Bien trop dissonante, bien trop criarde. Bien trop lasse. Comme ses traits. Il prétend et puis il cesse. La solitude n'a besoin d'aucun artifice. Ce n'est pas ce qu'il est aujourd'hui cependant. Les invités sont rares. Rarement inconnus. Elle ne l'est pas non plus, plus après leur rencontre d'infortune. Des circonstances exagérées qu'ils n'auraient pas même inventées s'ils l'avaient voulu. Elles différent cette fois, plus naturelles, décemment moins rocambolesques. L'absurde s'invite toujours, il s'échange. Les sourires se font, se défont, se créent. Les mots suivent. La question naît, inextricable. Il y répond par des illusions. Une litote. Elle n'insiste pas. Le fait est appréciable et la réponse vraie. Il lui tarde. Il compte dans le vide. Le sujet évolue, part vers d'autres sphères. Il devient moins déprimant. Il est revenu vers elle. La lueur vive, incandescente. Indécente aussi peut-être. La jeune femme s'interroge. Il élude, ce n'est rien. Tout juste des temps qui se poursuivent, indissociables. Un sourire, amusé. Presque sentimental. Il dévoie encore. L'attention vers elle. La surprise est réelle, nouée de curiosité. Il voit le changement dans ses traits, entend les explications qu'elle évoque. La fatigue. Certainement. Il compatit presque. Le feu-follet semble hermétique aux mensonges. Il sait ce qu'il en est. Elle accentue sur les monstres. Un hochement de tête, un sourire qu'il ne prend la peine de masquer. "Bienvenue en Australie." Il lui propose une tasse finalement, s'éloigne vers la cuisine. Les mots enchaînent la conversation, les ramène vers la musique. Sa visite. Il mentionne le piano. Cet instrument qu'ils partagent. Il ramène une tasse, elle est tournée vers l'objet. Des paroles encore. Et puis le violon. Elle se surprend de son perfectionnisme. Un sourire. Toujours. Un soupçon de fierté qui subsiste, transparaît dans sa réponse. Il sent son intérêt gagner un cran, une vision qui s'altère. Il garde la marque sur ses traits. Il n'est pas éteint, pas encore. Le ton s'amuse. "Carrément, oui. Une vingtaine, il me semble. L'Anglaise que tu est peut-être familière avec celui de Windsor." Un temps, un rire léger. "Je suis pas sûr qu'elle m'ait reconnu pour mes prix. J'ai joué un certain temps dans l'Orchestre Symphonique du Queensland avant de faire celui de Sydney." Les scènes lui manquent. Viscéralement. Alors il délaisse la nostalgie l'espace d'une seconde, la sienne. La mélancolie a rejoint l'expression de son interlocutrice qui se concentre à nouveau sur le grand instrument à côté d'elle. Le seul qu'il pratique encore désormais. Un pied dans la musique. C'est tout ce qu'il reste. A défaut du violon. L'objet de sa visite alors il y ramène l'attention. La jeune femme s'éloigne pour le récupérer, ouvre l'étui et le lui montre. De sa main valide, il l'effleure légèrement alors qu'il l'écoute. Elle le saisit, le lui tend. Sa mâchoire se serre, insidieusement. Presque un an. Onze mois agonisants. Le sien est toujours clos dans sa boite, loin de son regard, loin de ses doigts. Il ne dit rien, l'attrape de la main droite, incertain de l'autre. Il y accroche ses yeux. L'inconscient reprend ses droits. D'instinct, les phalanges gauches retrouvent l'ancre du manche. Le geste manque de fluidité mais les muscles se souviennent. L'instrument trouve l'arche de son épaule. Il ignore la douleur lancinante qui commence à taillader son poignet détérioré. Les doigts retrouvent les cordes, s'y figent. La sensation seule lui donne l'impression de vivre. Un sourire relâche la tension de ses traits. L'objet est beau, elle ne s'est pas trompée. Il rêve d'en jouer mais redoute la sentence alors il revient à leur échange. "Celui que j'ai actuellement est un Gagliano de 1793 mais j'ai démarré sur un Yamaha. C'est une marque de qualité, oui. Tu t'es pas trompée. La sonorité est vraiment pas mal même si j'ai une petite préférence pour les Gliga. Question d'oreille." La tension gagne son avant-bras et il le relâche avant de le regretter. Il plaque un sourire mais la frustration est réelle. Qu'a-t-il donc accepté ? Il repose l'instrument, examine l'archer. Neuf évidemment. Il faudra qu'il raccorde le sien un jour. Un jour. Il le dépose à son tour, ferme les yeux une seconde puis revient vers elle. Sans masque. Décidé. Plus détendu. "Prête à faire une tentative ?" Tout pour le détourner. De lui, de cette envie latente, déchirante de son impossible. Ne pas désespérer. Oublier cette inaptitude. Se rappeler à ce qu'il sait. Ce qu'il n'a pas omis encore. Ce qui conserve un intérêt.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptySam 20 Fév - 8:47



     

@"Malachi Etherstone"
&
Heather Harris
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Heather sent de l’ironie et de l’amusement quand Malachi lui souhaite la bienvenue ici. Franchement si les gens de ce pays sont cool, elle a l’impression que le pays l’est beaucoup moins. C’est assez étrange de voir le contraste entre les deux et de se dire que la mort est possible à chaque coin de rue. L’actrice se sent presque courageuse en y réfléchissant car bon si une araignée comme ça peut venir sur sa voiture, elle n’est jamais à l’abri de tomber sur un serpent géant dans son loft, qui serait rentré comme par magie dedans. Si elle commence à prendre un peu plus avec le sourire cette histoire d’araignée et de sex shop, ce n’est pas pour autant que c’était devenu un de ses sujets de discussion préféré. Généralement car ses interlocuteurs finissaient toujours par se moquer d’elle mais surtout que foutre les pieds dans ce genre de boutique pour ça, bonjour la honte. Elle était juste heureuse de savoir qu’elle arrivait à rendre quelqu’un jaloux même avec un évènement fâcheux de ce style. Ce qui attira par contre beaucoup plus son attention c’était que le fait que Malachi lui explique qu’il avait gagné beaucoup de prix. Même si pour le coup la jeune femme était vraiment une amatrice dans le domaine de la musique et qu’elle ne connaissait aucun prix, elle n’en restait pas moins impressionnée. Vraiment il fallait qu’elle fasse des recherches sur lui pour savoir vraiment à qui elle avait affaire. Elle ne pouvait pas s’empêcher de toujours trouver impressionnant les gens qui avaient des prix dans des domaines artistiques. A ses yeux ce n’était pas comme les récompenses qu’on pouvait avoir dans le domaine de la science. Là il ne suffisait pas d’être un rat de bibliothèque pour réussir à en obtenir un. Il fallait avoir en plus des compétences un réel talent ce qu’Heather trouvait beaucoup plus admiratif. Heather ouvrit un presque la bouche tellement elle était impressionnée quand en entendant le nombre. Une vingtaine carrément et même dans plusieurs pays. Elle ne s’était vraiment pas attendue à tant de prestige et surtout elle se rendait compte aussi que John ne s’était pas fichu d’elle. Quand il lui avait dit qu’il avait pris un bon prof pour, il n’avait vraiment pas fait semblant.

- Désolée j’y connais rien en prix pour la musique malheureusement mais une vingtaine c’est impressionnant. Mon pauvre avec tout ça, tu vas te retrouver à saigner des oreilles en m’apprenant à jouer.

Devenir prof de violon après avoir eu un tel parcours c’était vraiment vraiment triste. C’était la hantise de Heather, que toute sa carrière s’arrête et qu’elle se retrouve à être prof d’art dramatique. Elle était persuadée qu’elle ne le supporterait pas, faire cours à des merdeux qui penseraient être plus talentueux qu’elle. Car devenir enseignant voulait dire que ta carrière était morte et enterrée et qu’au final tu avais un peu loupé ton départ dans le monde des acteurs. Alors elle s’imaginait que ça devait être un peu la même chose chez les musiciens. Si Heather avait beaucoup d’ego, elle savait aussi qu’elle ne pouvait pas encore prétexter de se la péter pour ses compétences de violon. Quand elle ne maitrisait pas totalement un sujet, la blonde savait garder les pieds sur terre avant d’avoir un minimum de savoir. Heather finit par lui tendre son violon ne sachant pas si elle s’était faite arnaquer ou pas. C’était toujours difficile d’acheter son premier instrument sans réellement savoir quelle était la différence entre les marques. Vu la réaction du jeune homme, elle avait l’impression de ne pas s’être trop trompé pour un premier choix. Et pour la première fois depuis qu’ils s’étaient rencontrés, Malachi devint tout d’un coup très bavard. Ce qui en soit n’était pas une mauvaise chose mais le problème c’est qu’il lui parlait de violon et qu’elle ne comprenait absolument pas ce qu’il lui racontait. Il lui parlait de Gagliano et de Giliga, il partait vraiment trop loin. La seule chose que c’est deux marques lui disaient c’est qu’elles devaient être italienne vu la consonance et encore. Elle récupéra son instrument en battant des cils, essayant de comprendre ce qu’il lui avait raconté.

- J’avoue que là j’ai absolument rien compris de ce que tu me racontes à part le fait que tu sais de quoi tu parles. Si j’avais encore des doutes sur ton gagne-pain, là tu as réussi à me convaincre que tu as dois être violoniste. Ça se voit que tu aimes ça, ça doit te manquer.

Elle lui fit un sourire car ça se voyait qu’il était passionné dans sa manière de parler comme lorsqu’on l’a lancé sur son propre métier. Une petite boule de stress se créa en elle lorsqu’il lui demanda si elle était prête car franchement cela lui paraissait bien complexe comme instrument. Mais bon quand il fallait si m’être, il fallait s’y m’être.


- Oui c’est bon, je suis prête à te faire saigner des oreilles.


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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptyDim 18 Avr - 15:17

Le manque est prégnant. Viscéral. Il consume l'empreinte de ses veines mais il fait mine de l'ignorer. Les mois ont passé. S'appesantir est inutile. Pourtant le sentiment se poursuit. Il est ardu de passer outre quand ses phalanges retrouvent l'élément. L'instrument n'est pas sien mais il est. La sensation reste la même. Tout comme la réalité. Il n'est plus. Il ne peut plus. Il repousse la pensée, l'échéance qu'elle engendre. Il remet à d'autres temps la réflexion. Pour l'heure, il se concentre. Sur les gestes de l'habitude, sur l'aisance qu'il n'a pas oblitéré. L'idée est presque apaisante, rassurante. La douleur est. Mais elle reste secondaire. Encore un peu. Il peut se prendre à espérer. Peut-il seulement ? Il se recentre. Aucun détour ne peut être fait. Pas ici, pas encore. Peut-être jamais. La proximité du gouffre est effrayante. Il ne veut pas l'appréhender. Il résiste à la tentation. La crainte est insidieuse. Et si ? Non, pas encore. A regret finalement, il se détourne. C'est mieux ainsi. Plus prudent, plus lâche aussi peut-être. Mais il n'est ni le temps, ni le lieu des remises en question. Pourtant, la sensation est là, bien réelle. Dans quelle méandre s'aventure-t-il ? Ne pas penser, ne pas réfléchir. Laisser passer l'attrait. Pour un autre temps. Cet instrument n'est pas sien. Elle n'est pas venue pour ça. Elle, c'est Heather. La rencontre inopportune que le hasard des relations ramène sur le pas de sa porte. Le lien est moins tenu. Ils ont un nom en commun. Peut-être plus au bout du compte. Elle est douée de cette ambition. Cette intention qu'il se refuse, qu'il endort à coup de déni flagrant. Elle est là pour apprendre. Il a accepté. Le pourquoi échappe parfois mais pourquoi refuser ? Même si la proximité est dangereuse, même si la pensée vacille. Ecrire une autre page sans fermer le premier livre. Peut-être. En attendant. Revenir à la minute, à la conversation. Elle s'est excusée de ne pas connaître son monde. Il ne lui en tient aucun rigueur. Saignera-t-il des oreilles comme elle le prédit ? Le fait n'est pas impossible. L'absolu de ses tympans ne tolère pas la fausse note. Il va devoir apprendre. Il pense au Conservatoire, des siècles plus tôt. L'occasion de retrouver un pan de jeunesse, à défaut de l'être à nouveau. "Ca me fera peut-être compatir avec mes anciens enseignants. Tu devrais voir une classe de Conservatoire, c'est un capharnaüm sans nom." Un joyeux maëlstrom de dissonances dont il ressortait souvent avec la migraine. S'en prévoit-il une ? Qu'importe. L'alcool ambré saura lui offrir une autre raison si la mélancolie frappe à son tour. Elle a fini par lui tendre l'instrument. Celui qu'il relâche à présent. Il se perd dans ses discours, les mots filent à l'habitude de l'expertise. La jeune femme paraît désarçonnée. Sans doute parle-t-il une autre langue. Elle le lui confirme. Il en a un sourire amusé. Elle avait encore besoin d'être convaincue. Il est vrai qu'il ne l'a pas vu jouer. Ca doit te manquer. "Tous les jours." Il détourne les prunelles puis revient vers elle. "Ce n'est que partie remise." Fol espoir. Il s'accroche. Les yeux clos une seconde puis la demande. Est-elle prête ? Elle paraît hésitée. La distraction sera bienvenue. Un détour de ses ineptes pensées. Elle répond par l'affirmative. Un sourire puis il s'engage. "Parfait. La première chose à voir, c'est la posture. De façon générale, à moins d'être en orchestre, le violon se joue plutôt debout. L'idée, c'est de se tenir droit sans être tendu. Physiquement, jouer du violon n'a absolument rien de naturel. Tu dois rapprocher ton menton de ton épaule, tordre ton poignet, garder tes coudes en suspension. Ca peut créer un certain nombre de tension. Si tu forces trop, tu risques de te faire mal. Et je pense pas me tromper en disant que c'est quelque chose que tu préférerais éviter." Peut-être même plus que tu ne le penses. Il marque un temps. Il l'observe. Puis il poursuit, le flot incessant. "Ok, pour démarrer, on va laisser l'archer de côté et se concentrer sur le violon. Tu vas vouloir placer l'instrument sur ton épaule dans le creux de ta nuque, l'idée, c'est de le caler de la manière la plus confortable possible parce qu'il va pas bouger de là. Ton menton doit se positionner sur la bande noire. Normalement, s'il est bien calé, ton violon doit pouvoir tenir sans que tu le tiennes avec tes mains." Il marque une nouvelle pause, il suit ses gestes des prunelles. Idéalement, il ferait en miroir. Il se contente de guider ses mouvements. La pensée même de ressortir son instrument. Il la retient. Il l'enferme. Il ne l'autorisera qu'en dernier recours. Il fuit encore. L'appel du gouffre. Non. Il n'est pas égaré. Il est dans son élément, à défaut de sa musique. Il revient des temps en arrière. Quand l'horizon était plus évident, la réalité plus amène. Il se revoit des ans plus tôt, avec l'objet de leur conversation précédente. Le petit feu follet blond l'avait tanné. Il n'avait fait preuve d'aucune résistance. Ca aurait été une première. Elle manquait de patience mais point d'enthousiasme. L'élève est différente. C'est à elle qu'il revient. Il trahit un sourire. Elle est musicienne. Elle comprendra sans doute plus aisément. Que tout vient à mesure des secondes. Si l'on s'octroie la patience pour y parvenir.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptySam 19 Juin - 12:28


     

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@"Heather Harris"
L'air consume. Fébrile. Il est dans les gestes. Dans les expressions. Dans l'impatience qui se niche. Qui attend. En paradoxe. L'instrument n'est pas sien. Il a retrouvé la marque de sa clavicule. La douleur. Furtive. L'incendie. Contenu. Au fond s'il est une peine, elle est moins physique. Il l'ignore. Comme il ignore et fuit et tergiverse. Un déni. Une réalité. Elle est là. La jeune femme. Alors il l'écoute. Il palabre même. Il est dans son élément. A défaut d'y exister. Il s'y trouve. En attendant.
Il emprunte à sa posture. Il enseigne à d'autres. Il ne peut plus apprendre. Il s'apprête à le faire avec elle. Elle paraît convaincue de sa future fausseté. Elle a raison. A moins qu'elle ne soit surdouée. Ses tympans souffriront sans doute. Ils n'ont toujours toléré que la perfection. Ils perçoivent la moindre faute, la moindre erreur, le moindre faux-pas. Il s'impatientent, ils s'inquiètent. Ce n'est pas son cas. Il la rassure. Ce ne sera pas la première fois. Combien en a-t-il entendu incapables d'émettre le plus infime des dignes sons ? Trop. Suffisamment pour une migraine. Si elle en fait naître une, il la noiera. Dans l'ambre. Ou dans le regret des performances qui n'atteignent plus ses doigts. Des oreilles en acier. Peut-être. Masochiste. Surement. Il répond avec un sourire. "Peut-être un peu des deux." Il discourt. Elle évoque le manque. Il est réel. Il le confesse. Il retient les lignes qui restent. Il ne répond pas. Il acquiesce. Il détourne le sourire qui s'éteint. Il détourne le regard, se concentre sur la situation. Les mots naissent. Ils sont fluides. Naturels. Il n'a rien oublié. Pas cette vie-là du moins. Pas cette vérité. Il poursuit. Il annone. Il parle de cette posture que ses membres trahissent. Il préférerait démontrer. Au lieu de quoi, il explique. Il dit. Il attend. Il poursuit. Elle s'exécute. Elle sourit. Il y répond. Tant qu'il parle, tant qu'il est. Il omet. Il omet qu'il n'est pas certain de pouvoir faire. Qu'il n'est pas certain de ne pas lui s'y blesser. "La musique sera toujours mon premier sujet. Au bout de trente ans, on finit intarissable." Puis il continue. Il continue. Elle fait. Elle écoute. Elle demande. Il sourit. L'impatience. Il la connaît. "Dès aujourd'hui, si on avance bien. On fera rien de grandiose encore mais je pourrai au moins te montrer comment le positionner et le faire résonner."  Il se recule. Il observe. Elle suit les mots. Il la sent impatiente. Ils le sont tous. Même lui. Encore à présent. Quand il devra réapprendre. Bientôt. Sans doute. Peut-être. Il enferme la pensée. La concentration reste maître. La jeune femme semble assurée. Il lui fait confiance. Puis le doute le saisit quand elle lâche. A raison. L'instrument chute. L'effroi traverse l'expression. Les réflexes restent. Ils sont faibles. Il retrouve l'objet au sol. Elle n'est pas la première.
Il fût le dernier.
Il entend à peine les paroles qui viennent. Ses prunelles fixes. Le violon entre ses phalanges. Figé. Des mois en arrière. Presque un an. La pensée immerge. L'instant s'inverse. Il n'est pas brisé. Il ne l'a pas endommagé. Une éraflure peut-être. Rien d'irrémédiable. Rien de tragique. Une corde distendue. Il faudra peut-être la changer. Il en a d'autres. Il devrait se lever. Il devrait faire. La rassurer.
Il se relève. Il ne pense pas. Il est là. Sans l'être. Il est là-bas. La prise de sa main gauche sur l'objet lui rappelle le présent. Mais il n'y est pas rattaché. Le sifflement résonne encore. Là. Dans l'empreinte de son crâne. Disharmonique. Toujours. Il n'y a trouvé aucune mélodie. Il ignore son origine. Il ne peut rien produire d'aussi faux. Un écho. La flamme s'imprègne. Il la sent. La brûlure. L'instant. Là. Il revient. Il se détourne. Vers un meuble. Plus loin. Les voix s'étouffent. La sienne ? Il pose l'instrument. Ses doigts frissonnants cherchent. Quoi ? Oui. La mallette. La droite saisit, sort la boîte de la commode. Il n'y avait pas retouché. Elle est froide. Il réalise. Il n'est pas seul. Il n'est pas là-bas. Le souffle retrouve ses poumons. Les spasmes naissent dans le membre gauche. Se ressaisir. Revenir. La voix sourde. Encore lointaine. Qu'a-t-elle dit ? A-t-elle seulement parlé ? Elle. Oui, elle. Il n'est pas seul. Il y prête attention. La voix sourde. Plus haute qu'un murmure. Apre. "Rien de cassé. C'est pas grave. On va recommencer." Recommencer quoi ? De quoi déblatère-t-il ? L'air consume. Encore. Le masque. Où s'est-il effondré ? Il doit se retourner. Les iris prisonnières. Sur l'instrument. Il doit les ramener vers elle. Que pense-t-elle ? Si seulement, il écoutait. Il clôt les paupières. Qu'a-t-il fait ? Pathétique. Affligeant. Foutu être raté que tu es. Il élude. Il conjure. L'expression sur ses traits. Un sourire. Peut-être. Il faudrait. Il faudrait. Il faut. Sans cesse. Arrête. "Je vais le réparer." Réparer quoi ? L'instrument ou sa déchéance ? L'objet qu'il ne peut jouer. Pourquoi a-t-il cru ? Et si les voix pouvaient se taire. Elles sont discordantes. Décharnées. Il respire. Mais les gestes chancellent. Il devrait s'éloigner une seconde. Reprendre la barre. La raison. La maîtrise de sa pensée. De l'instant qui est. Il reste.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptyJeu 22 Juil - 12:54



     

@"Malachi Etherstone"
&
Heather Harris
Good things come to those who play the violin
Le violon n’était pas n’importe quel instrument qu’elle avait l’habitude d’avoir appris. Le piano même si elle faisait des fausses notes à part ruiner le morceau qu’elle jouait, ne dégageait pas un son à faire saigner les oreilles. Les puristes et les professionnels diraient surement le contraire mais c’était des plus grosses divas qu’elle. Car à part le dérangement que ça ne soit pas la vrai note, il n’y avait pas mort d’hommes. La guitare qu’elle avait un tout petit peu appris mais dont elle avait tout oublié depuis c’était pareil. Le son n’était pas agréable en cas de raté mais ça ne valait pas le son d’un violon mal joué. Alors franchement vouloir être prof pour cet instrument, elle ne savait pas ce qui pouvait passer dans la tête des gens voulant faire ça. Un sourire amusé se dessina sur visage quand Malachi fut d’accord avec sur un potentiel masochisme.

- C’est le cas pour toi ?

Son ton était amusé mais elle était heureuse de découvrir le brun sous un nouveau jour. Il était beaucoup plus bavard et on voyait que le sujet l’intéressait vraiment. Elle avait beau connaitre pas mal de célébrité et être un poil dans le monde de la musique avec sa série disney, elle ne connaissait pas vraiment de vrai musicien et encore moins dans le classique. Mais de savoir que John connaissait Malachi qui connaissait lui Birdie, montrait à quel point le monde pouvait être petit.

- Je suis certaine que tu dois avoir plein d’anecdotes à raconter à ce sujet.

Elle lui fit un autre sourire avant de se concentrer de nouveau. Heather n’aurait jamais imaginé que la première difficulté serait de savoir tenir correctement le violon. S’il lui fallait une séance d’entrainement pour ça, elle maitriserait l’instrument dans 50 ans. La blonde n’avait vraiment pas le temps et la patience de se permettre ça. Mais bon Malachi sembla la rassurer un petit peu en lui promettant que si elle faisait des progrès elle pourrait peut-être s’entrainer avec l’archer aujourd’hui.

- Oh super ! Je vais faire de mon mieux alors, j’ai vraiment envie d’essayer !

C’était avec une pointe d’excitation et dans sa voie, qu’elle essaya de nouveau de tenir bien l’instrument. Mais malheureusement son impatience paya et pas dans le meilleur sens du terme. Alors qu’elle voulut le caler pour lui montrer qu’elle maitrisait. La jeune femme lâcha l’instrument et à sa plus grande déception, elle le sentit glisser de son cou. Elle eut l’impression de voir la scène passer au ralentit. Alors que le violon tomba par terre et fit un bruit sourd en arrivant sur le sol. Alors qu’Heather s’excusa elle regarda Malachi se précipiter à vitesse grand v, vers le violon comme si elle avait fait tomber un bébé. Elle s’excusa et n’eut aucune réponse, elle regardait le brun agir comme s’il essayait de ressusciter quelqu’un qui venait de mourir d’une crise cardiaque. Il ne la calculait plus du tout, elle le voyait très bien. Il avait l’air dans une sorte de transe qu’Heather ne comprenait pas vraiment. Certes elle avait fait tomber son instrument et elle s’attendait plus à un énervement ou qu’il lui dise que ce n’était pas grave. Lorsqu’il reprit la parole, l’actrice n’était pas certaine qu’il s’adressait à elle ou qu’il se parlait tout seul. Elle était vraiment confuse et quelque chose lui disait qu’il y’avait peut-être une histoire derrière ce comportement un peu disproportionné à son gout. Heather posa sa main sur l’épaule du musicien.

- Tu vas bien Malachi ? Tu es blanc d’un coup, j’ai l’impression que tu as vu un fantôme.

Délicatement elle récupéra le violon avant de le poser sur la table doucement comme si elle essayait de ne pas faire plus de dégât qu’elle n’en avait déjà fait.

- On va le poser là un instant, on verra tout à l’heure. Assis toi je vais chercher un truc à boire.

Elle prit la direction qu’avait pris Malachi tout à l’heure pour trouver la cuisine et farfouilla pour trouver des verres qu’elle remplit d’eau avant de revenir et de poser celui de Malachi sur la table et prendre une gorgée du sien. Franchement la jeune femme ne savait pas trop quoi faire, elle se sentait vraiment perdue.

- Qu’est ce qui s’est passé ? J’ai l’impression que t’es parti ailleurs quand le violon est tombé. Je suis vraiment désolée encore.


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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptySam 13 Nov - 18:56

L'aisance. L'échange. Les secondes qui se forment. Elle fait. Il poursuit. Les échos évoquent des souvenirs. Il s'en amuse. En silence. En mots aussi. La leçon s'entame. Presque. Le regard parle plus que les paroles. Le sourire. "J'ai l'oreille absolue. Je te laisse deviner la réponse." Elle est affirmative. Bien sûr. A quoi pense-t-il ? L'échange suit son cours, s'évoque entre deux paroles. Il abreuve des siennes. Plus discours qu'à l'accoutumée. Il sent sa surprise, la décèle dans son expression. Le domaine lui est plus familier. C'est le sien. Même de loin. Même maintenant. Le Conservatoire, les concerts. Les faits remontent. Ils restent ancrés. "Oh, tu n'as pas idée." Peut-être que si. Elle aussi, elle vogue. Entre les plateaux à défaut des scènes. Entre les silhouettes à défaut des instruments. "Mais je suis sûr que toi aussi." Ils évoluent dans des sphères distantes, presque similaires. Parfois. Des champs d'ego. Des lieux de masque. Des endroits de création. Perdus entre les arts immatériels. Le cœur de sa venue s'aborde finalement. Il observe l'objet. Le manipule. La précaution est de mise. Il n'a nulle confiance en ses doigts. Ses maudits doigts. Qu'il les abhorre là, tout de suite. Il les ignore. Ils ne sont pas l'objet. Elle l'est. Alors il ramène la concentration vers elle. Il délivre les instructions, lui explique. Il palabre. Avec précision cependant. Il se plaît à ce rôle. Ce n'est pas le sien. Il devrait jouer, non dire. Il devrait montrer, non simplement parler. Il n'en fait rien. Garde le sourire. Les instructions, les étapes. Elle suit à la lettre. Mais pas assez. Non, pas cette fois. Cette fois, elle a été trop présomptueuse. A moins que ça ne soit lui. Il ne peut dire. Il ne peut rien dire. Il est muet. Muet de silence. Muet de froid. Muet de retour en arrière. Il y a des mois. Et pourtant. La sensation reste. Elle broie ses veines. Elle broie ses actions, inexistantes. Il se fige. Il se noie. La réaction est instinctive. Les phalanges s'élancent. Le rattrapent. Trop tard. Maudit réflexe. Ou est-il ? Il ne sait pas. Il observe l'instrument. Celui qu'il retient. Il semble sans dommage. Alors pourquoi rester ? Ses pas le guident, le relèvent. Il s'éloigne, se retourne. Il murmure dans le marbre. Il s'immerge. Ou est le son ? La lumière aveugle. Il devrait éteindre. Mais éteindre quoi ? Il n'est rien en face. Il tient. Il ne sait. Il tangue. Peut-être pas. Des voix. Il est des voix. Mais où ? Rien ne se distingue. Il tient. Mais quoi ? La douleur s'éveille. La braise luit. Mais rien ne se distingue. La commode. Si. Il la trouve. Laisse les bras faire. Les bras ? Les siens. Il murmure, couvre le silence. Le silence bruyant qui résonne entre les parois. Il est seul. Non. Pas seul. Ou est-elle ? La voix. Les voix. Non, juste une. Pas la sienne. Une autre. Il clôt les yeux. Foutue lumière. Il parle. Non, il ne dit rien. Il est face au mur. Son mur. Les mains sur le meuble. Non, sur l'instrument. Le sien. Non, celui d'elle. Elle. Heather. Elle est là. Il n'est pas seul. La voix. C'est la sienne. Celle de la jeune femme. Il se retourne. Il le doit. Il ne sait plus. Reviens, bordel. Le souffle se brise. Le sien. La cage vrille. Celle qui le retient. Celle qui. Il faut qu'il s'éloigne. Qu'il. Il est retourné. Il croit. Elle est là. Oui. Non. Si. Ressaisis-toi. Une main. Etrangère. Ou ? Sur l'épaule. Il croise des prunelles. Il l'entend. Elle. Il est là. Il devrait répondre. C'est une question puis une remarque. Dans cet ordre. Elle fait un autre geste. Elle prend l'objet. L'instrument. L'instinct lui dit de le retenir. La raison de lâcher. Il lâche. Elle le prend. Elle le pose sur la table. Elle parle encore. Assieds-toi. Il entend. Il s'exécute. Elle part. Ou ? Il l'ignore. Ses mains libres rejoignent ses yeux; ses coudes, ses genoux. Il les presse. Il clôt les lumières. Les sons s'amenuisent. L'air est. Un autre son. Du verre. Sur la table. Il le distingue. Elle parle encore. Qu'a-t-il fait ? Qu'est-il bon sang ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Il se sent faible soudain. Il sait. Il sait et c'est pire. Il voudrait céder. Mais il en a assez fait. Que pense-t-elle ? Quel pathétique être il fait. Il devrait libérer ses mains, lui faire face. Il va devoir. Sois pas minable. Ressaisis-toi. Il inspire. Libère ses traits. Ses mains restent face à lui, ses yeux fixés. Il inspire. Les lèvres s'endommagent. Il doit dire. Il le sait. Les prunelles sont sèches. C'est ça de gagné. Par où il commence ? Il devrait s'excuser. Non, lui dire que c'est pas sa faute. Que c'est lui. Que c'est lui l'endommagé. Le mutilé de ses doigts, de sa raison aussi de toute évidence. Il massacre ses lèvres, perdu sur ses pauvres phalanges. La voix se fait sourde, plus que d'usage, l'accent menace. Trahit l'état. Si elle savait. "C'est pas ta faute. C'est moi. T'as rien fait de mal. Ca arrive tout le monde. Au début. On panique une seconde puis on en rigole. C'est rien. En général, c'est rien." Un souffle, il mord encore. Il inspire. Il tord ses doigts, ses foutues mains. "Je t'ai dit tout à l'heure que j'étais en arrêt forcé. Je t'ai pas dit pourquoi. J'évite de le faire en général. Ca m'évite d'y penser. Et puis, certains le remarquent. Ca se voit moins qu'avant. Faut dire que ça va faire un an. Je peux presque refaire du piano correctement. Mais pas du violon. Y a un an, j'étais à Sydney. Premier violon. Maître de concert. Appelé à jouer sur des scènes partout dans le monde. Au sommet de mon art. Au bout de trente ans. J'en ai fait. Beaucoup. Peut-être trop. J'en sais trop rien. Je sais pas si je saurais jamais. Mais mon corps a cédé. Ou plutôt un anévrisme. J'étais sur scène. Par chance, en répétition. Je m'en suis sorti mais pas sans dommage. J'ai perdu l'usage de mon bras. Hémiplégie partielle qu'ils disent. Quand on s'est rencontrés, il ne bougeait toujours pas. Maintenant, c'est mieux. Il fonctionne. En partie. C'est pas encore ça. Il me manque mes doigts et sans doigts, je peux oublier les cordes. A moins de vouloir écorcher des tympans. Le son d'un violon qui tombe, c'est le dernier que j'ai entendu. Ce jour-là. Le violon au sol, c'est la dernière chose que j'ai vu. Faut croire que ça m'a pas rappelé de bons souvenirs." Il clôt une seconde. Il relève les iris vers elle. Les baisse. La réalité a repris pied. "Je suis désolé". Un murmure. "Je voulais pas te faire peur." Il l'observe maintenant. Sans se détourner. Les faits s'imprègnent. La conscience. Définitivement endommagé. Il attend. Patiente. Il a d'autres à dire. Mais cette fois, il l'entend. Alors il va la laisser faire, décider. Choisir. Partir. Comprendre. Rester.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptyDim 14 Nov - 18:02


     

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L'aisance. L'échange. Les secondes qui se forment. Elle fait. Il poursuit. Les échos évoquent des souvenirs. Il s'en amuse. En silence. En mots aussi. La leçon s'entame. Presque. Le regard parle plus que les paroles. Le sourire. "J'ai l'oreille absolue. Je te laisse deviner la réponse." Elle est affirmative. Bien sûr. A quoi pense-t-il ? L'échange suit son cours, s'évoque entre deux paroles. Il abreuve des siennes. Plus discours qu'à l'accoutumée. Il sent sa surprise, la décèle dans son expression. Le domaine lui est plus familier. C'est le sien. Même de loin. Même maintenant. Le Conservatoire, les concerts. Les faits remontent. Ils restent ancrés. "Oh, tu n'as pas idée." Peut-être que si. Elle aussi, elle vogue. Entre les plateaux à défaut des scènes. Entre les silhouettes à défaut des instruments. "Mais je suis sûr que toi aussi." Ils évoluent dans des sphères distantes, presque similaires. Parfois. Des champs d'ego. Des lieux de masque. Des endroits de création. Perdus entre les arts immatériels. Le cœur de sa venue s'aborde finalement. Il observe l'objet. Le manipule. La précaution est de mise. Il n'a nulle confiance en ses doigts. Ses maudits doigts. Qu'il les abhorre là, tout de suite. Il les ignore. Ils ne sont pas l'objet. Elle l'est. Alors il ramène la concentration vers elle. Il délivre les instructions, lui explique. Il palabre. Avec précision cependant. Il se plaît à ce rôle. Ce n'est pas le sien. Il devrait jouer, non dire. Il devrait montrer, non simplement parler. Il n'en fait rien. Garde le sourire. Les instructions, les étapes. Elle suit à la lettre.
Mais pas assez.
Non, pas cette fois.
Cette fois, elle a été trop présomptueuse. A moins que ça ne soit lui. Il ne peut dire. Il ne peut rien dire. Il est muet. Muet de silence. Muet de froid. Muet de retour en arrière. Il y a des mois. Et pourtant. La sensation reste. Elle broie ses veines. Elle broie ses actions, inexistantes. Il se fige. Il se noie. La réaction est instinctive. Les phalanges s'élancent. Le rattrapent. Trop tard. Maudit réflexe. Ou est-il ? Il ne sait pas. Il observe l'instrument. Celui qu'il retient. Il semble sans dommage. Alors pourquoi rester ? Ses pas le guident, le relèvent. Il s'éloigne, se retourne. Il murmure dans le marbre. Il s'immerge. Ou est le son ? La lumière aveugle. Il devrait éteindre. Mais éteindre quoi ? Il n'est rien en face. Il tient. Il ne sait. Il tangue. Peut-être pas. Des voix. Il est des voix. Mais où ? Rien ne se distingue. Il tient. Mais quoi ? La douleur s'éveille. La braise luit. Mais rien ne se distingue. La commode. Si. Il la trouve. Laisse les bras faire. Les bras ? Les siens. Il murmure, couvre le silence. Le silence bruyant qui résonne entre les parois. Il est seul. Non. Pas seul. Ou est-elle ? La voix. Les voix. Non, juste une. Pas la sienne. Une autre. Il clôt les yeux. Foutue lumière. Il parle. Non, il ne dit rien. Il est face au mur. Son mur. Les mains sur le meuble. Non, sur l'instrument. Le sien. Non, celui d'elle. Elle. Heather. Elle est là. Il n'est pas seul. La voix. C'est la sienne. Celle de la jeune femme. Il se retourne. Il le doit. Il ne sait plus. Reviens, bordel. Le souffle se brise. Le sien. La cage vrille. Celle qui le retient. Celle qui. Il faut qu'il s'éloigne. Qu'il. Il est retourné. Il croit. Elle est là. Oui. Non. Si. Ressaisis-toi. Une main. Etrangère. Où ? Sur l'épaule. Il croise des prunelles. Il l'entend. Elle. Il est là. Il devrait répondre. C'est une question puis une remarque. Dans cet ordre. Elle fait un autre geste. Elle prend l'objet. L'instrument. L'instinct lui dit de le retenir. La raison de lâcher. Il lâche. Elle le prend. Elle le pose sur la table. Elle parle encore. Assieds-toi. Il entend. Il s'exécute. Elle part. Ou ? Il l'ignore. Ses mains libres rejoignent ses yeux; ses coudes, ses genoux. Il les presse. Il clôt les lumières. Les sons s'amenuisent. L'air est. Un autre son. Du verre. Sur la table. Il le distingue. Elle parle encore. Qu'a-t-il fait ? Qu'est-il bon sang ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Il se sent faible soudain. Il sait. Il sait et c'est pire. Il voudrait céder. Mais il en a assez fait. Que pense-t-elle ? Quel pathétique être il fait. Il devrait libérer ses mains, lui faire face. Il va devoir. Sois pas minable. Ressaisis-toi. Il inspire. Libère ses traits. Ses mains restent face à lui, ses yeux fixés. Il inspire. Les lèvres s'endommagent. Il doit dire. Il le sait. Les prunelles sont sèches. C'est ça de gagné. Par où il commence ? Il devrait s'excuser. Non, lui dire que c'est pas sa faute. Que c'est lui. Que c'est lui l'endommagé. Le mutilé de ses doigts, de sa raison aussi de toute évidence. Il massacre ses lèvres, perdu sur ses pauvres phalanges. La voix se fait sourde, plus que d'usage, l'accent menace. Trahit l'état. Si elle savait. "C'est pas ta faute. C'est moi. T'as rien fait de mal. Ca arrive tout le monde. Au début. On panique une seconde puis on en rigole. C'est rien. En général, c'est rien." Un souffle, il mord encore. Il inspire. Il tord ses doigts, ses foutues mains. "Je t'ai dit tout à l'heure que j'étais en arrêt forcé. Je t'ai pas dit pourquoi. J'évite de le faire en général. Ca m'évite d'y penser. Et puis, certains le remarquent. Ca se voit moins qu'avant. Faut dire que ça va faire un an. Je peux presque refaire du piano correctement. Mais pas du violon. Y a un an, j'étais à Sydney. Premier violon. Maître de concert. Appelé à jouer sur des scènes partout dans le monde. Au sommet de mon art. Au bout de trente ans. J'en ai fait. Beaucoup. Peut-être trop. J'en sais trop rien. Je sais pas si je saurais jamais. Mais mon corps a cédé. Ou plutôt un anévrisme. J'étais sur scène. Par chance, en répétition. Je m'en suis sorti mais pas sans dommage. J'ai perdu l'usage de mon bras. Hémiplégie partielle qu'ils disent. Quand on s'est rencontrés, il ne bougeait toujours pas. Maintenant, c'est mieux. Il fonctionne. En partie. C'est pas encore ça. Il me manque mes doigts et sans doigts, je peux oublier les cordes. A moins de vouloir écorcher des tympans. Le son d'un violon qui tombe, c'est le dernier que j'ai entendu. Ce jour-là. Le violon au sol, c'est la dernière chose que j'ai vu. Faut croire que ça m'a pas rappelé de bons souvenirs." Il clôt une seconde. Il relève les iris vers elle. Les baisse. La réalité a repris pied. "Je suis désolé". Un murmure. "Je voulais pas te faire peur." Il l'observe maintenant. Sans se détourner. Les faits s'imprègnent. La conscience. Définitivement endommagé. Il attend. Patiente. Il a d'autres à dire. Mais cette fois, il l'entend. Alors il va la laisser faire, décider. Choisir. Partir. Comprendre. Rester.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptyMar 11 Jan - 19:47



     

@"Malachi Etherstone"
&
Heather Harris
Good things come to those who play the violin
Heather ne put s’empêcher de lâcher un rire quand Malachi lui avoua qu’il avait l’oreille absolue. Comment avait-il pu accepter d’être prof pour une débutante totale comme elle. Clairement il devait vouloir se punir lui-même pour quelque chose qu’il avait commis pour s’infliger ça. Presque sur le coup, elle se demanda si John ne l’avait pas sorti d’une grosse galère et maintenant il avait une dette avec lui qu’il allait compléter en devenant son prof.

- Tu es définitivement masochiste.

Elle avait un sourire amusé sur le visage car entre ça et leur première rencontre, Malachi commençait à l’intriguer réellement. Elle essaya d’en apprendre un peu plus en jouant sur le fait qu’il devait en avoir des anecdotes depuis le temps. Avec cette question elle avait eu l’espoir d’en profiter pour qu’il lui en raconte une mais malheureusement ce ne fut pas le cas. Au contraire, il lui retourna la question, ce qui dévia totalement son attention. Il était toujours très facile de changer de sujet avec Heather quand on voulait en éviter un. Il suffisait de lui poser des questions sur sa carrière et l’actrice tombait totalement dans le panneau. Après tout son travail était sa vie depuis l’âge de 5 ans alors elle adorait en parler et surtout se mettre en avant grâce à ça. Alors elle hocha la tête d’accord avec son propos avant de reprendre la parole.

- Oh oui si tu savais. J’en ai vu des choses se passer sur les tournages de drôle et de moins drôle. J’ai aussi vu le vrai visage de certaines personnes et quand je vois leur réputation et le rôle qu’ils jouent en permanence devant le public, ça me donne toujours très envie de m’énerver.

Elle en avait vu des producteurs et des acteurs qui donnaient l’impression d’être des anges tombaient du ciel mais qui au final étaient les pires personnes qui peuvent exister. Bizarrement elle avait surtout des noms masculins qui lui venaient en tête. Des hommes qui avaient des noms avec une grosse renommée et qui à cause de ça ne se sentaient plus pisser. Que ce soit en remarques inappropriées ou avec des égos qui leur faisaient croire qu’à présent tout leur était dû. Mais elle n’était pas là pour cracher sur les gros porcs d’Hollywood car sinon ils n’en finiraient jamais tellement elle aurait de choses à dire, surtout sur les gens vraiment limite à son époque à Disney. Elle était là pour apprendre à jouer du violon, enfin à surtout donner l’impression qu’elle savait en faire. Et à vrai dire Heather prenait vraiment du plaisir à essayer d’apprendre à le tenir pour apprendre les bases. Mais la patience n’était pas un art que la blonde avait acquis bien au contraire. Alors qu’elle pensait se débrouiller pour le tenir correctement parce que franchement ? Il n’y avait pas dix millions de manière de le tenir et le caler, elle tenta l’expérience de le lâcher avec les mains et de ne le tenir qu’avec le menton. Mais elle avait été trop gourmande et trop confiante en ses capacités. Et le violon tomba bien trop rapidement pour qu’elle puisse le rattraper, elle avait été simplement témoin de sa chute avec un visage horrifié sur le visage. Alors qu’elle se sentit mal d’avoir permis à l’instrument de rencontrer le sol de manière violente, elle ne s’était pas attendue à la réaction de Malachi. En effet, celui-ci avait l’air de vivre un flashback totalement traumatisant. Comme s’il revivait son propre Vietnam et par cette image, la blonde ne s’imaginait pas à quel point elle était proche de la réalité. Ne sachant pas quoi faire car le brun avait clairement l’air d’être parti dans un autre monde, elle tenta de lui parler sans succès et décida de prendre le violon qu’il tenait comme si celui-ci était mort dans ses bras et alla lui chercher un verre d’eau. La jeune femme ne savait pas du tout quoi faire si elle n’arrivait pas à le faire parler ou le calmer. Est ce qu’elle devrait appeler John pour l’aider ? Ou peut-être même Birdie ? De ce qu’elle avait compris ils étaient amis proches, alors elle aurait peut-être plus de résultat avec elle.

En revenant il est recroquevillé sur lui-même comme un enfant. Et là il n’y avait plus de doute, elle savait que ça n’allait pas du tout. Elle avait été dans cette position un nombre incalculable de fois suite à des crises d’angoisses liées à ses parents. Elle essaya tout de même une dernière fois de lui parler avant de prendre contact avec quelqu’un pour l’aider. Heureusement Malachi eut revint à lui pour lui dire qu’elle ce n’était pas sa faute. Heather s’en doutait bien car s’il avait réagi juste comme ça parce qu’elle avait fait tomber le violon, c’est qu’il avait vraiment un gros souci à régler en hôpital psychiatrique. Mais là, il était certain que la chute lui avait rappelé un souvenir très désagréable. Et là le musicien se mit à parler et tout lui raconter, à son plus grand étonnement et tristesse pour lui. Honnêtement cela devait être la première fois qu’il lui parlait autant, c’était elle qui faisait les monologues habituellement. Et au fur et à mesure que le brun lui expliquait ce qu’il avait vécu, le visage d’Heather changea totalement pour avoir une mine très triste pour lui. Si elle n’était pas musicienne, cela restait une artiste aussi et elle ne pouvait que comprendre le sentiment qu’il devait vivre. Franchement ce qu’il avait vécu était l’un des pires cauchemars qu’Heather avait pu imaginer pour sa vie. Un événement qui aurait tout changé à sa vie et qui surtout l’aurait empêché de continuer à faire son métier d’actrice. Elle s’assit en face de lui et reprit une gorgée d’eau et montrant à Malachi le sien avant de parler.


- Non ne t’inquiète pas, je vais m’en remettre. Mais je suis vraiment désolée pour toi, je ne peux qu’imaginer ce que tu as dû vivre. Je ne sais pas ce que j’aurais fait si un accident m'avait empêché de reprendre mon boulot. Déjà qu’un scandale ça m’a pas réussi alors un accident comme le tien. Franchement tu as du courage à accepter de donner des cours, moi je n’aurais pas pu. Et tu penses que tu pourras rejouer un jour ? En tout cas je comprend mieux pourquoi tu avais ta main dans ta poche, à l’époque j’avais pas trop percuté et je me disais que t’étais pas dégourdi mais là je comprend mieux.



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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptyDim 6 Fév - 11:49


     

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@"Heather Harris"
L'illusion se joue à si peu. A ces lignes que l'on abîme, comme des éclats de verre assemblés. Le souffle lourd. Le souffle court. La sensation incertaine. L'attendu qui se complait. L'ennui. L'ennui menace. Reste le masque. Craquelé.
La fébrilité. L'assurance.
Le sourire est né sans anicroche. Les mots sont venus sans lutter. L'échange est amusé. La pensée, sincère. Les minutes puis le rire. La suite.
L'incertitude. Plus le flot. Le flot qui vit, qui se libère. Il est viscéral ce manque, mélancolique. Il ne joue pas. Il indique. Rien n'a été oublié. Rien ou presque. La glace qui accueille. Sensation funeste. L'effondrement. Non. Les jambes tiennent. Le flou. Il n'a rien d'artistique. Il est triste. Pathétique. Il cède. La réalité se refait. Quelle déchéance. Quelle décadence.

La première note était fine. Elle avait lâché un rire. Elle s'en était amusée. Masochiste. Sans nul doute. Les notes, ensuite, viendraient le prouver.
La suivante avait gardé la mesure. Le sourire, amusé. Il avait détourné la conversation. Vers elle. Un sujet plus simple. Elle avait acquiescé et poursuivi. Parlé de cette réalité qu'il connaissait. Il avait abondé sans approfondir. "Crois-moi que dans le classique, le côté snob, ce n'est pas qu'une impression." Et puis la suite était venue. L'objet de cette visite. De ce rendez-vous inattendu. Il avait parlé. Longuement. Distillé paroles et conseils. L'expérience fluctuant dans l'échange. La démonstration était venue et avec elle, l'accident. Il s'était retenu, avait divagué. Jusqu'au point de chute.

Le souffle, saccadé. Il est assis, sans s'en souvenir. Il est vivant, sans y parvenir. Le monde reprend forme. Alors le flot se créé. Celui de ses mots qu'il abandonne. Il raconte ce qu'il hait raconter. Il s'excuse. Il développe à coup de paroles, presque hachées. Le rythme aurait pu avoir du sens s'il avait été voulu. Il n'est que conséquence, résidu de ces sensations qu'il peine à taire. Il s'en veut encore, renouvelle son amende. Puis attend. Il a relevé les yeux. Les a baissé encore. Ses doigts se tordent entre ses mains, invalides. Elle parle alors. Il écoute. Il entend chaque son, intonation de sa voix. Les prunelles s'élèvent. Le sourire se dépeint presque. A la fin. Une absurdité. Mais n'est-ce-pas dans la logique ? Le cocasse se rappelle à lui, comme un écho. "J'ai jamais eu de scandale. J'aurais pu." Tant de fois. "Mais même mon divorce s'est réglé sans histoire." Sans éclat. Quelques mots. La signature. Elle était partie. Ailleurs. Par choix. Fin de l'affaire." John m'en a parlé. Puis ma nièce a développé - elle m'en veut de pas t'avoir reconnu tout de suite d'ailleurs -." Il revoit encore. L'expression face à la une. L'exclamation. Sa propre surprise. Et puis le rire soudain. Lointain à l'instant. "Je suis désolé. J'ai jamais pu blairer les paparazzi, même avant qu'ils fassent cette une sur nous." C'est le moins qu'il puisse dire. De son temps, il est pourtant parvenu à les éviter. De son temps. La jeune femme ne peut en dire autant. Cible qu'ils semblent apprécier. Charognards qu'ils sont. Le pire aurait pu venir "J'avais la gueule de bois ce jour-là alors j'imagine bien qu'entre tout, je devais pas avoir l'air très dégourdi, non." Le sourire, presque. Puis l'expression qui retombe. La réalité. "Je sais pas si je pourrai. J'espère. J'aime le piano mais c'est pas la même chose." Non. Même sans cesser d'essayer. "Y faudrait." Que ça revienne. "Pour pas devenir dingue." Peine perdue. C'est mieux de l'ignorer. "J'ai commencé jeune comme toi. A six ans, j'avais déjà le violon entre les doigts. Je connais rien d'autre. Si on omet les pompes funèbres. Mais en bon masochiste que je suis, je préfère encore donner des cours que passer mes journées là-bas." L'étrangeté ne le frappe pas. Dans ses paroles. Il est vrai qu'il connaît que ça. La musique et la compagnie des morts. Les enterrements que l'on crée, que l'on enchaîne. Les deuils que l'on transcende en notes qu'ils le demandent ou pas. Et puis la scène. Le monde des vivants. L'adrénaline pure. La lueur incendiaire des projecteurs et des coups d'éclats. Une porte close. A clé. Pour l'heure. Pour toujours peut-être. Pensée dangereuse. Illicite. L'ennui n'est peut être une raison d'être. Reste à espérer. "J'étais l'un des meilleurs mais si tu veux autre chose qu'un traumatisé, je comprendrai." La détresse a quitté les traits. Pas toute la résignation encore. La fierté luit à peine, sous jacente. Infime mais réelle. "Je perds pas la tête habituellement cela dit." Se prendrait-il en sourire ? Presque. Peut-être. Le masque parviendrait à peine à se reformer. A quoi servirait-il ? Il a joué cartes sur table. Plus qu'il n'en a l'usage. L'idée le surprend. La dernière note n'est pas jouée.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptyMar 26 Avr - 19:21

Faiblesse intrinsèque que la sienne. Celle de l'homme que le temps endommage, que les vagues réduisent en poudre de rochers. Faiblesse de faire, de céder. Ça s'effondre, pathétique. Ça se relève pour s'excuser. Elle est compatissante mais sans doute lasse. Il doit admettre. Lui-même s'en défait. Alors il serre. Les phalanges endolories. Il relève le regard vers elle, plus assuré. La trace d'abandon a laissé place. Un sursaut de vie encore. Pas tout à fait enterré. Pas comme eux, pas comme ces dépouilles qu'il dépose chaque jour dans le creux de la terre. L'absence de vie hante. Il garde un regain. Il fait fi de la douleur lancinante. Il devrait avaler quelque chose. De plus fort que l'eau face à lui mais il s'y refuse. Il n'est pas un adepte. Pour l'effet que ça lui fait. Et puis il lui doit sa conscience, même effilée. Il se redresse. Elle fait table rase. Elle est forte elle aussi. Peut être devrait-il s'en inspirer. Il a livré, confessé, dit. Sans doute trop. Après l'aveu de faiblesse, les scandales. Ceux qu'il n'a pas connu. Qu'elle connaît. L'idée de ne plus être parce que l'extérieur en a décidé autrement. Il a déjoué l'aspect dramatique. Mais il n'y omet pas l'effet. Au petit rire qu'elle lâche, les mots suivent. Le trouble dont elle parle n'est pas un dont il a eu à s'affliger.

"Je ne me plains pas de pas l'avoir connu. Cette foutue une est peut-être le plus proche que j'ai eu." Le scandale. Celui qu'elle porte. Qu'il évite. Ils ne sont pas de son milieu. Probablement une bonne chose. Il n'ose imaginer les titres qui naîtraient. Pour lui. Pour les autres dont il sait. Si ça avait le malheur d'intéresser. Mais ce n'est pas le cas. Un soulagement. Peut-être. Celui de ne pas ajouter à son fardeau ceux qui ont tenté de la faire chuter, elle. Mais elle en sortira. John en a l'air persuadé. Lui aussi. Il poursuit. Elle développe. "C'était ridicule. Mais en même temps, c'était tellement rocambolesque comme journée que ça pouvait pas être autrement." Un vaudeville qui semble à peine réel désormais. Il était plus mal pourtant. Qu'est-ce qui a changé ? Y réfléchir reviendrait à s'enfoncer encore. Le temps viendra. Il doit d'abord remonter. Alors la conversation se détourne. Un sourire, presque amusé. La réaction, habituelle. Comme un sens de normalité. "J'ai grandi autant dans la musique que dans les pompes funèbres. Ca aurait été à moi de prendre la suite sans mon aînée. Tradition familiale. Aujourd'hui, ça m'occupe mais je suis pas fait pour y rester." Il l'a jamais été. Trop attiré par la lumière. Pour naviguer dans l'ombre. Trop accroché au devant de la scène. Pour rester dans les coulisses des adieux des autres. Et puis il reste l'envie. L'ego. La connaissance. Le fait de savoir que oui, il était bon. Qu'il a fait le tour du monde. Pour une bonne raison.
Un sourire se trace chez elle. Elle se rapproche. Il se prend à lui rendre. Presque. Plus lui-même qu'il ne l'a été ces dernières minutes. Elle reste. Il ne lui fera plus perdre son temps. Elle poursuit. Il met les doutes hors de la place. Ils reviendront, en rampant, insidieux. Ils envelopperont, noieront et éteindront presque. Mais là la lumière demeure. Lueur instable. Encore vivante. La résignation s'éloigne, juste un peu. "C'est vrai que j'y ai pas eu droit encore." Il ironise. Presque. Le masque revient teinté de l'ego qui n'a pas rendu l'âme. Le sourire vient finalement. Tout juste tracé. Il acquiesce, repasse ses phalanges sur sa face, les perd dans ses cheveux puis les laisse retomber. Il doit avoir pâle mine. Se ressaisir. Il se lève. "Donne-moi une minute. Et j'arrive." Il quitte la pièce, sans chanceler. Une bonne augure. Il trouve la salle de bain. Le reflet fait face. Il l'évite puis l'observe. Figure affligeante. Il y passe une ondée, stagne une seconde. Les paupières closes. Un souffle. Les bords du lavabo. Il reprend forme, l'abîmé. Le regard se redresse. Il tremblerait. Il s'arrête. Le contre-coup viendra. Il va devoir patienter. Il rêve d'une clope. Mauvaise idée. Il a parlé. Trop. Il pense. Trop. Il n'y a pas d'évidence dans ces gestes, ces actes. Il sombre. Il remonte. C'est aussi simple et dramatique que ça. Il tortille les doigts meurtris. Ces foutus coupables. Puis il cesse. Assez de tergiversations. Présentable. Il ressort. Revient vers elle. Puis l'instrument. La main sûre le saisit. Il ne cesse pas. Il le lui tend. "Sans le faire tomber cette fois ? Pas sûr qu'il survive à une autre chute" Ni lui, ni moi. Peut-être bientôt parviendra-t-il à en rire. Pour la seconde, il fera avec. Il éloigne la pensée comme il le fait continuellement. Au lieu, il reprend la précédente. Celle d'avant la chute. Celle qui doit l'intéresser maintenant. "Pour la peine, on passera même à la pratique si tu veux. On m'a promis les oreilles qui saignent. Je voudrai pas manquer ça." Faiblesse qu'il dompte. Quelques espaces d'heures. Le gouffre momentanément éloigné. Reprendre la partition à l'arrêt.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptySam 7 Jan - 9:16



     

@"Malachi Etherstone"
&
Heather Harris
Good things come to those who play the violin
Ah ça les paparazzis, elle pourrait en parler pendant des heures pour expliquer le pourquoi du comment, ils étaient le fléau de l’humanité et dans des termes très peu élogieux. Ils lui avaient pourri la vie depuis son adolescence et elle savait qu’avec ses objectifs de vie, elle n’en serait jamais vraiment débarrassée. Mais au moins parler d’eux avait un avantage c’est que Malachi avait l’air de reprendre quelques couleurs. Entre le fait qu’elle avait cru qu’il allait mourir car elle avait fait tomber le violon et le fait qu’il se retrouvait plus tard à se confesser d’un traumatisme qui avait encore l’air de bien le hanter à juste titre, ils en oubliaient un peu la raison de sa venue. Mais elle était encore assez surprise de le voir se livrer aussi facilement alors que ce n’était que la deuxième fois qu’il se parlait. Au fond elle avait peut-être une aura rassurante, c’était pour ça que cette fichue image d’enfant sage lui collait à la peau. En tout cas le musicien avait raison de ne pas se plaindre sur le fait de ne pas avoir des paparazzis collés aux fesses avec des articles beaucoup trop ridicules qui la collait. Elle trouvait tellement stupides les gens qui disaient que s’ils étaient connus ça ne les dérangeraient pas d’avoir les photographes car c’était le prix de la célébrité. Vraiment elle avait envie de les tarter, on lui avait souvent dit ça dans les bars ou autre endroit où elle parlait avec des gens qui n’étaient pas du milieu. Tant qu’on avait pas connu l’expérience, on ne pouvait pas se rendre compte de l’intrusion affreuse que ça avait dans sa vie et du voyeurisme que c’était. Leur article ensemble était du pipi du chat et avec le recul l’une des plus drôle expérience qu’elle avait pu vivre. Cette après-midi là, avait tellement été ridicule et quand elle y repensait, presque n’avait aucun sens. Evidemment qu’il avait fallu que quelqu’un photographie ce grand moment du sex-shop au lieu du moment où ils avaient dégagé la bête de sa voiture.

- C’est ça mais je n’en reviens toujours pas que dans ce pays, ça ne choque personne des bestioles de cette taille. Ça ne devrait même pas exister dans la nature… En tout cas je sais que John en a gardé un exemplaire tellement ça l’a fait rire.

Heather savait que ça arrivait à son agent de garder en souvenir certain articles à son sujet mais bizarrement, il aimait garder en priorités ceux qui le faisait le plus rire. Elle était certaine avec le temps qu’il devait tellement avoir un dossier géant pour se moquer d’elle. Si le fait qu’au final Malachi était un très bon musicien était surprenant, le fait de faire une reconversion dans les pompes funèbres l’était encore plus. Vraiment elle ne comprenait pas comment on pouvait avoir envie de faire ce métier. Et même si il lui expliqua que c’était une tradition familiale vraiment elle ne comprenait. Jamais elle n’aurait repris le flambeau de l’affaire familiale, c’était vraiment trop morbide à ses yeux. Entendre des gens chouiner toute la journée et voir des cadavres… Rien n’allait dans ce métier. Et il avait l’air au final de le savoir car il lui avouait que ce n’était pas pour lui pour toute sa vie.

- Et bien j’espère pour toi que tu pourras vite rebondir et retourner dans la musique.

Puis vint le moment de reprendre le cours car même si c’était bien sympa de discuter, elle n’était pas venue ici pour boire le thé. Elle essaye de relancer le cours avec un trait d’humour qui a l’air de fonctionner. Il se lèvre et lui demande un peu de temps, elle hoche la tête car à présent elle n’est plus à ça près. Lorsqu’elle le voit disparaitre du salon, elle attrape son téléphone pour regarder ses messages. L’actrice en vit un de son agent qui lui demandait comment ça se passait, elle sourit de manière amusé en lui répondant que ça allait mais qu’il aurait quand même pu choisir quelqu’un de moins dépressif et moins en mode artiste maudit. Le temps qu’elle finisse son message, il revint et elle hocha la tête.

- Oui t’inquiète je vais faire attention, je ne veux pas que tu me fasses une syncope, je ne sais pas comment j’expliquerais ça aux pompiers après.

Ses yeux s’illuminèrent un peu quand il parla de la pratique car enfin ils allaient passer dans le vif du sujet. Puis elle rigola quand il mentionna les oreilles qui saignent.

- Je savais bien qu’il y’avait un petit côté masochiste en toi.

Puis elle attrapa de nouveau le violon délicatement, prête à reprendre sa leçon.


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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptyJeu 30 Mar - 15:17


     

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@"Heather Harris"
Première leçon. L'archet s'effondre. Il raye sur le parquet. En face, le regard est à l'exaspération. Ou la lassitude. Il ne sait pas encore. Il apprendra. A côté, les yeux sont baissés. Gênés. Celui-là, il reconnaît. Il l'a vu. Déjà. Sur les traits de son aînée. Le regard d'en face se transforme en voix, en simagrées. Le ton s'élève mais à peine. Réprobateur. Respecte l'instrument. Fais attention à tes doigts. Ne joue pas avec l'objet. Il va falloir apprendre, faire attention. La litanie se poursuit et à côté, ça se décompose. Ça voudrait se faire engouffrer par le sol. C'est l'impression qui reste. Celle de vouloir disparaître. Et puis la leçon reprend. Ou débute. L'autre hésite, tremble presque. Il lève les yeux. Il les croise. Un hochement de tête. On ne bavarde pas dans les rangs. Il se détourne. Lui se retient d'un soupir puis s'exécute comme les autres. Les minutes s'étirent et à la mesure des notes, les tympans s'écorchent. Le mal de tête saisit entre les tempes avec lancinance. Comme un bruit de son laissé par les discordances du mélange. L'oreille siffle. Puis l'heure prend fin. Même heure. Même jour. Dans une semaine.
Et le rituel recommence. Et les rangs se vident.

Trente ans plus tard, il est plus l'élève. Le débutant. Il est celui en face. Il se retient pourtant. Ni exaspération. Ni lassitude. Nulle simagrée ou réprobation. De l'amusement peut-être. Sous-jacent puis visible. Puis la chute. La chute qui n'entraîne pas sa mélopée de reproches mais sa panique. Sourde, glaçante, aveuglante. La noyade puis le retour à la surface se succèdent. La complainte qui suit n'est que celle du désespoir que la situation réveille. Un souffle, deux. Les mots changent. Ils voguent vers un autre jour. Leur rencontre. L'opportunité est saisie. Le sourire a retrouvé la marque de ses lèvres. L'évocation de l'absurdité a cet effet. La normalité revient peu à peu. "Je te dirais bien que tu n'as encore rien vu mais parfois, il vaut mieux pas y penser. Pour avoir grandi à la campagne, je peux t'assurer que la ville est plutôt tranquille de ce côté-là."
Il évoque Elimbah. Sans la nommer. Ses pensées s'orientent vers la petite fée blonde qui semblait s'être fait la mission d'adopter toutes les créatures les plus folles et les plus absurdes qu'elle pouvait trouver. Une autre époque. Un autre lieu. Bien loin de la jeune femme qui lui fait face. Puis les minutes détournent les mots et la conversation. Il parle de lui, encore. Il devrait cesser. Son enfance n'appelle pas que la campagne mais aussi la musique et les pompes funèbres. Il ne vit plus qu'avec l'un des deux. Mais pas celui qui l'intéresse. Trop sombre. Trop funeste. "Je l'espère aussi". Rebondir. Revenir. Doux rêve. Inaccessible encore. Il devrait cesser. Il ne le fait pas encore. Pas elle, non plus. Elle reste. Déterminée à lui faire saigner les tympans. Une parole est une parole. Même sans promesse. Il prend quelques secondes alors, se relève. Il quitte la pièce. Il est temps qu'il reprenne contenance. Le souffle s'exécute. Une fois. Deux fois. Les pensées flottent. Il ne s'y arrête pas. Il se redresse. Une entrée en scène. Une autre. A défaut de la vraie. Pas encore. Quand il revient, il tente d'afficher lui, non son simulacre. Il reprend l'instrument, le lui rend. "Tu as raison, évitons une nouvelle une scandaleuse." Il reprend la mesure.

Première leçon. Nouvel essai. Le violon est entre ses doigts. Il indique la position précédente. Elle a retenu. Il lui a promis la pratique. "Maintenant que tu as saisi qu'il ne fallait pas le faire tomber, tu vas le reposer quelques secondes. Pour produire un son au violon, tu as besoin de deux éléments : tes doigts et ton archet. Je sais qu'on m'a promis les oreilles qui saignent mais on va peut-être essayer d'éviter le massacre des tiennes par la même occasion. Je vais te laisser prendre l'archet à la place. De la position de celui-ci va dépendre le son que tu vas produire. C'est aussi de ça que va dépendre la crédibilité de tes mouvements à l'écran." Il hésite. Il n'a pas sorti le sien depuis des semaines. Mais le choix lui manque. Le masque en place. Il reste en scène. "Je vais te montrer. Tu n'auras pas qu'à recopier en miroir." Il se retourne. L'étui n'a pas quitté le placard. Il ne ressort. Ne le laisse pas le temps d'y penser. De réfléchir au sens. De s'atermoyer sur la situation. Assez d'une fois. Il le pose donc sur le meuble. L'ouvre sans prendre la seconde d'hésitation. L'objet est beau. Il n'a pas changé. Il y rejouera. Il le sait. Il le faut. Il saisit l'archet. Se refuse à toucher à l'instrument. Il se retourne. Il ne la fera pas attendre davantage. Face à elle. Il reprend sa posture. Puis il montre. La position du coude. La hauteur. L'angle. La pression des doigts. La localisation sur l'objet. Le mouvement du bras. Dans un sens puis dans l'autre. Ce bras-là fonctionne. Le geste est assuré. Précis. Il n'a rien oublié. "Prête à tenter sur le violon ?" Prématuré. Peut-être. Qu'importe. Il n'y a pas eu de nouvelle chute. Ce sera peu mais ça sera quelque chose.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Heather #02   [30Y] Malachi & Heather #02 EmptyJeu 30 Mar - 15:17



     

@"Malachi Etherstone"
&
Heather Harris
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Heather n’aurait pas dû être si présomptueuse quand elle avait voulu prendre les devants dans leur leçon en essayant de tenir le violon sans les mains. Une leçon qu’elle ne referait pas une seconde fois avec Malachi de vouloir être trop rapide dans son apprentissage. Elle savait que le violon était un instrument qui m’était du temps à être maitrisé mais elle n’avait pas imaginé que rien que de le tenir serait une épreuve. Et surtout elle n’avait pas imaginé qu’une simple erreur comme celle-ci puisse faire ressurgir un traumatisme chez le brun. Après qu’il se soit livré, le sujet de leur rencontre et des bestioles plus que monstrueuses de ce pays revint sur la table. Vraiment c’est le gros point noir de l’Australie et le pire c’est qu’elle était persuadée que l’araignée géante n’était qu’une des bestioles les moins effrayantes de ce pays. Elle avait vu des témoignages affreux comme des araignées qui pouvaient te venir dessus par centaine pendant la récolte des cranberries. Rien qu’imaginer la chose elle en avait froid dans le dos, elle ne comprenait vraiment pas les habitants de ce pays qui acceptait que le pays voulait les tuer. Et Malachi la rassura encore moins en lui parlant de la campagne. C’était si pire que ça ? Genre c’était quoi, le serpent dans ton lit au petit matin que tu confonds avec une peluche ? Berk rien que d’y penser ça la dégoutait, jamais elle ne mettrait les pieds dans la campagne australienne même si on l’invitait, elle n’était pas masochiste.

- Et bien je vais bien rester en ville dans ce cas, je ne tiens pas à rencontrer la version mutante d’une autre espèce d’insecte. La campagne ce n’est pas pour moi.

Heather secoua la tête dépitée par de telles idées de bestioles qu’elle s’imaginait pouvoir trouver. Il lui raconta sa vie et la blonde prit le temps de l’écouter car ça avait l’air de lui changer les idées mais dans le fond elle aurait bien aimé un peu avancer le cours car elle n’avait pas la journée à y passer. Elle tenta de trouver les mots pour le réconforter mais l’actrice n’avait jamais été très douée pour ce genre de chose. Ce fut enfin le moment de reprendre la leçon et elle le remarqua un peu plus déterminé qu’au début. Elle espérait qu’il n’allait pas se mettre à pleurer à la première note de violon car ça lui rappellerait des souvenirs d’avant son accident. Elle ne voulait pas se montrer insensible mais elle n’avait pas envie de jouer les psys parce que chaque touchée du violon allait lui rappeler quelque chose. Ils enchainèrent et il eut l’air d’arriver à se contenir. La blonde commença à l’écouter avec attention et elle essaya de faire ce qu’il lui disait. Enfin ils rentraient dans le vif du sujet et elle se concentra. Il avait raison elle ne serait pas capable de réellement produire un bon son mais il fallait que ce soit un minimum crédible.

- Oui tu as raison, il faut surtout que j’ai l’air crédible.

Elle le regarda faire et mima le geste, il était précis et le faisait avec beaucoup d’aisance, on voyait clairement qu’il était musicien.

- Tu sais tu gagnes en charisme directement quand tu as l’instrument en main.

Elle lui fit un sourire en coin se disant que ça pourrait le motiver. La position n’était pas encore très naturelle pour elle mais elle avait quand même l’impression de bien s’en sortir. En rentrant elle se dit qu’elle continuerait à s’entrainer pour faire semblant rapidement.

- Plus que prête c’est quand tu veux.



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