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 [30Y] Malachi & Gabriel

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Iracebeth

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MessageSujet: [30Y] Malachi & Gabriel   [30Y] Malachi & Gabriel EmptySam 26 Déc - 13:30

Il entend. Il écoute. Les mots viennent. Les mots sont. Eclats d'une réalité offerte au monde. A son monde. Il embrase l'instant. Euphorie claironnante qui résonne à ses tympans inaltérés. Comment a-t-il pu douter ? L'appréhension est surfaite. Mais elle rend le fait plus beau alors il accepte. Il capitule à l'hésitation insidieuse qui a osé se creuser. Ils étaient brillants il faut dire. Symphonies harmonieuses. L'acmé n'en est que plus appréciable. Paupières closes. Il inspire, se saisit. Il s'empreigne de la fulgurance victorieuse dans les parcelles de son être. L'air est léger, incandescent. Il vibre des entrelacs heureux qui se manifestent. Excitation soudaine. Les gestes se créent. Ils se font chaleureux. Les pas s'agitent, s'éloignent. Les déceptions fuient dans l'immersion des rues. Il ne s'y arrête guère. Il ne veut pas prétendre. Il n'est pas masqué. Il n'a pas de faux-semblants, de façade entre ces murs. Il est où il doit.

Il entend. Il écoute. Les voix qui se mêlent et s'entremêlent. Elles se noient dans les flots de la foule, dans l'effervescence des lieux. C'est une ritournelle qui s'élève et qui se poursuit à travers les couloirs. C'est une sortie de scène. Une fin de compétition. L'après a toujours cette différence, cette essence si singulière. Les émotions des uns sont exacerbées. Les autres se prêtent à de grandes analyses détaillées des diverses performances avec des expressions connaisseuses. Lui-même échange à peine, tout juste quelques mots aux entrecoupes des silhouettes. Il se manifeste par son sourire, par l'expression de ses traits qui trahit sans férir son ressenti de l'instant. Celui-ci est beau. Il est dansant. Il est fait de lumières et d'éclats. Il en aime la folie, la portée incandescente. Il savoure les dernières minutes, les dernières heures. Il sait sa chance, il a bataillé. Les années ne paraissent plus si longues, si harassantes. Elles prennent sens. Encore. Réalité. L'euphorie pourrait durer des temps inconsidérés. Il le sait. Cela n'a aucune importance. Il navigue dans cet univers fantasmagorique. Dans ce nouvel état de fait. Il perçoit cette gloire au bout de ses doigts. Il la savoure. Il compte en profiter. Encore. Célébrer l'occasion, la première de nombreuses autres parce qu'il ne possède aucun doute à leur sujet. Apprécier le goût sur ses lèvres, savourer les heures. Les prochains jours seront animés. Rien qu'il ne connaisse déjà. Il y parviendra sans peine.

Il entend. Il écoute. Pourtant, il se détache. Il aura les heures pour les connaître. Pour les appréhender. Mais il veut offrir autre chose aux minutes. Une autre festivité. Feutré, il avance, recule hors des planches. Les prunelles gravent la scène puis abandonnent les lieux. L'astre au dehors luit encore, irradie de sa matérialité. Il est le reflet du sourire qui n'a pas quitté ses traits. Fébrile, il s'enjoint au flot des passants, naviguant de leur ignorance. Il y prête peu d'intérêt. C'est une autre silhouette qu'il cherche, qu'il entend trouver. Une que sa pupille a gravée après quelques semaines à peine. Avec amusement. Curiosité. Elle porte un nom céruléen comme reflet de ses iris. Il s'en amuserait presque. Vivifié qu'il est. Il ignore d'où le sentiment vient. Sans doute porté encore par l'instant. Il ne veut y arrêter sa pensée, transformer ce qui ne doit l'être. Réfléchir, s'égarer. Perdre. Non, pas ce soir. Ce soir, il fête. Il enserre l'euphorie, la garde sienne. Il s'accroche à ces étoiles, à ces lueurs instantanés. Elles sont fictives encore. Mais la nuit viendra. Et avec elles, quelques heures diluviennes que le temps noie. Il se rapproche du lieu. Celui qui l'intéresse. Ses prunelles prospectent en quête de traits, de lignes fines de figure que le sourire transforme en nitescence inaltérée. Il navigue, incertain, se rapproche encore. Une silhouette l'approche. Il croit. Mais se méprend. Ce n'est pas lui. Ce n'est qu'un autre. Son cousin. On le reconnaît à l'angle de ses pommettes. Un sourire. Une attente. "Allora ?" Le ton ne ment pas. L'impatience transpire. Malachi retient son expression une seconde. Impénétrable. Puis flanche. Le rire qui prend ses traits confesse les mots qu'il tait encore. Le cousin n'attend pas, il se jette à sa nuque. Il le serre avec entrain, gaieté enjouée. "Sempre il migliore, si ? Sempre !" Il le relâche puis l'invite. Il veut rentrer chez eux, célébrer avec enthousiasme. Le faire boire, beaucoup, un peu. Mais il reste en arrière. Une promesse. Inexistante. A lui-même. Mais Carlo n'a pas besoin de le savoir. Il est attendu ailleurs. Pour l'instant. Il viendra plus tard. Il faut d'abord qu'il retrouve quelqu'un d'autre. Carlo paraît surpris, presque déçu puis son visage prend un rictus. Amusé. Comme s'il savait. Mais quoi ? Il l'ignore. Le regard reste entendu. Le cousin s'éloigne. "In bocca al lupo." Un clin d'oeil. Quelques pas en arrière. Pour quelle raison en aurait-il besoin ? Il a connu sa victoire. L'échéance est acquise. La folie sans doute. Les yeux sont interrogatifs mais le jeune homme n'ajoute rien. Il part soudain et puis se retourne à la dernière seconde. "La piazza." Le ton conspire. La raison lui échappe. Comment ? Il secoue la tête. Carlo est reparti, sautillant presque. Fou. Complétement fou. Il lui rappelle la maison. Il est hors de vue. Il se mord les lèvres. Peut-être a-t-il raison. Peut-être a-t-il deviné. Il en connaît peu d'autres encore. Ce n'est que le premier été. Il prend la direction qu'il lui a offert. Incertain. Mais que risque-t-il ? A sa surprise, il le trouve enfin. Finalement. Il s'arrête. Il devra toucher deux mots à son germain. Mais il peut attendre.

Il entend. Il écoute. Il observe. Les traits fins que la chaleur du soir qui naît éclairent. Les boucles folles qui vivent sans attache. Les reflets qu'elles offrent à la vue, illuminées. L'air pensif, concentré. Dévoyé à d'autres sphères, sans doute une création de l'imagination. Il patiente. Presque nerveux. Il ignore pourquoi. C'est idiot. Insensé. Qu'attend-il exactement ? Il se résonne. Il avance. Il se rapproche sans qu'il ne le remarque. D'un geste, il atteint son épaule. "Hey." Il masque son enthousiasme. Comme auparavant. Masque en place. Parfaitement imperméable. Comme si l'échec était concevable. Comme s'il était ce qu'il s'était produit. Il le leurre. L'idée l'amuse. Des semaines à répéter. A lui bassiner ses oreilles bien trop bienveillantes. A lui déclamer ses ambitions sempiternelles. Cette existence qu'il envisonne. Folle. Immaculée. Il baisse les prunelles. Il prétend. Se mord la lèvre. Evite son regard. Créateur de doutes. Juste pour observer. Et voir se transformer peut-être la marque de ses traits.


Dernière édition par Iracebeth le Lun 11 Jan - 17:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Gabriel   [30Y] Malachi & Gabriel EmptyMer 6 Jan - 18:01


     

Happiness is a thing to be practiced,
like the violin.
@"Gabriel Carnahan"
Il entend. Il écoute. Les mots viennent. Les mots sont. Eclats d'une réalité offerte au monde. A son monde. Il embrase l'instant. Euphorie claironnante qui résonne à ses tympans inaltérés. Comment a-t-il pu douter ? L'appréhension est surfaite. Mais elle rend le fait plus beau alors il accepte. Il capitule à l'hésitation insidieuse qui a osé se creuser. Ils étaient brillants il faut dire. Symphonies harmonieuses. L'acmé n'en est que plus appréciable. Paupières closes. Il inspire, se saisit. Il s'empreigne de la fulgurance victorieuse dans les parcelles de son être. L'air est léger, incandescent. Il vibre des entrelacs heureux qui se manifestent. Excitation soudaine. Les gestes se créent. Ils se font chaleureux. Les pas s'agitent, s'éloignent. Les déceptions fuient dans l'immersion des rues. Il ne s'y arrête guère. Il ne veut pas prétendre. Il n'est pas masqué. Il n'a pas de faux-semblants, de façade entre ces murs. Il est où il doit.

Il entend. Il écoute. Les voix qui se mêlent et s'entremêlent. Elles se noient dans les flots de la foule, dans l'effervescence des lieux. C'est une ritournelle qui s'élève et qui se poursuit à travers les couloirs. C'est une sortie de scène. Une fin de compétition. L'après a toujours cette différence, cette essence si singulière. Les émotions des uns sont exacerbées. Les autres se prêtent à de grandes analyses détaillées des diverses performances avec des expressions connaisseuses. Lui-même échange à peine, tout juste quelques mots aux entrecoupes des silhouettes. Il se manifeste par son sourire, par l'expression de ses traits qui trahit sans férir son ressenti de l'instant. Celui-ci est beau. Il est dansant. Il est fait de lumières et d'éclats. Il en aime la folie, la portée incandescente. Il savoure les dernières minutes, les dernières heures. Il sait sa chance, il a bataillé. Les années ne paraissent plus si longues, si harassantes. Elles prennent sens. Encore. Réalité. L'euphorie pourrait durer des temps inconsidérés. Il le sait. Cela n'a aucune importance. Il navigue dans cet univers fantasmagorique. Dans ce nouvel état de fait. Il perçoit cette gloire au bout de ses doigts. Il la savoure. Il compte en profiter. Encore. Célébrer l'occasion, la première de nombreuses autres parce qu'il ne possède aucun doute à leur sujet. Apprécier le goût sur ses lèvres, savourer les heures. Les prochains jours seront animés. Rien qu'il ne connaisse déjà. Il y parviendra sans peine.

Il entend. Il écoute. Pourtant, il se détache. Il aura les heures pour les connaître. Pour les appréhender. Mais il veut offrir autre chose aux minutes. Une autre festivité. Feutré, il avance, recule hors des planches. Les prunelles gravent la scène puis abandonnent les lieux. L'astre au dehors luit encore, irradie de sa matérialité. Il est le reflet du sourire qui n'a pas quitté ses traits. Fébrile, il s'enjoint au flot des passants, naviguant de leur ignorance. Il y prête peu d'intérêt. C'est une autre silhouette qu'il cherche, qu'il entend trouver. Une que sa pupille a gravée après quelques semaines à peine. Avec amusement. Curiosité. Elle porte un nom céruléen comme reflet de ses iris. Il s'en amuserait presque. Vivifié qu'il est. Il ignore d'où le sentiment vient. Sans doute porté encore par l'instant. Il ne veut y arrêter sa pensée, transformer ce qui ne doit l'être. Réfléchir, s'égarer. Perdre. Non, pas ce soir. Ce soir, il fête. Il enserre l'euphorie, la garde sienne. Il s'accroche à ces étoiles, à ces lueurs instantanées. Elles sont fictives encore. Mais la nuit viendra. Et avec elles, quelques heures diluviennes que le temps noie. Il se rapproche du lieu. Celui qui l'intéresse. Ses prunelles prospectent en quête de traits, de lignes fines de figure que le sourire transforme en nitescence inaltérée. Il navigue, incertain, se rapproche encore. Une silhouette l'approche. Il croit. Mais se méprend. Ce n'est pas lui. Ce n'est qu'un autre. Son cousin. On le reconnaît à l'angle de ses pommettes. Similaires aux siennes. Un sourire. Une attente. "Allora ?" Le ton ne ment pas. L'impatience transpire. Malachi retient son expression une seconde. Impénétrable. Puis flanche. Le rire qui prend ses traits confesse les mots qu'il tait encore. Le cousin n'attend pas, il se jette à sa nuque. Il le serre avec entrain, gaieté enjouée. "Sempre il migliore, si ? Sempre !" Il le relâche puis l'invite. Il veut rentrer chez eux, célébrer avec enthousiasme. Le faire boire, beaucoup, un peu. Mais il reste en arrière. Une promesse. Inexistante. A lui-même. Mais Carlo n'a pas besoin de le savoir. Il est attendu ailleurs. Pour l'instant. Il viendra plus tard. Il faut d'abord qu'il retrouve quelqu'un d'autre. Carlo paraît surpris, presque déçu puis son visage prend un rictus. Amusé. Comme s'il savait. Mais quoi ? Il l'ignore. Le regard reste entendu. Le cousin s'éloigne. "In bocca al lupo !" Bonne chance. Un clin d'oeil. Quelques pas en arrière. Pour quelle raison en aurait-il besoin ? Il a connu sa victoire. L'échéance est acquise. La folie sans doute. Les yeux sont interrogatifs mais le jeune homme n'ajoute rien. Il part soudain et puis se retourne à la dernière seconde. "La piazza." Le ton conspire. La raison lui échappe. Comment ? Il secoue la tête. Carlo est reparti, sautillant presque. Fou. Complétement fou. Il lui rappelle la maison. Il est hors de vue. Il se mord les lèvres. Peut-être a-t-il raison. Peut-être a-t-il deviné. Il en connaît peu d'autres encore. Ce n'est que le premier été. Il prend la direction qu'il lui a offert. Incertain. Mais que risque-t-il ? A sa surprise, il le trouve enfin. Finalement. Il s'arrête. Il devra toucher deux mots à son germain. Mais il peut attendre.

Il entend. Il écoute. Il observe. Les traits fins que la chaleur du soir qui naît éclairent. Les boucles folles qui vivent sans attache. Les reflets qu'elles offrent à la vue, illuminées. L'air pensif, concentré. Dévoyé à d'autres sphères, sans doute une création de l'imagination. Il patiente. Presque nerveux. Il ignore pourquoi. C'est idiot. Insensé. Qu'attend-il exactement ? Il se résonne. Il avance. Il se rapproche sans qu'il ne le remarque. D'un geste, il atteint son épaule. "Hey." Il masque son enthousiasme. Comme auparavant. Masque en place. Parfaitement imperméable. Comme si l'échec était concevable. Comme s'il était ce qu'il s'était produit. Il le leurre. L'idée l'amuse. Des semaines à répéter. A lui bassiner ses oreilles bien trop bienveillantes. A lui déclamer ses ambitions sempiternelles. Cette existence qu'il envisonne. Folle. Immaculée. Il baisse les prunelles. Il prétend. Se mord la lèvre. Evite son regard. Créateur de doutes. Juste pour observer. Et voir se transformer peut-être la marque de ses traits.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Gabriel   [30Y] Malachi & Gabriel EmptyVen 15 Jan - 11:20

Happiness is a thing to be practiced, like the violin
Vérone ~ 2005


Vérone est belle, plus encore lorsque les derniers rayons solaire la baigne. C’est l’heure où la chaleur estivale retombe à peine, où les ombres s’étirent lentement, celle où le soleil paresse encore un peu sur les pierres et tuiles avant que le crépuscule ne les drape d’un manteau d’obscurité. Viendra alors une autre heure, celle où la lune et les étoiles règneront en seules maîtresses, celle où leur lueur bien plus douce, bien plus intimiste, caressera murs et toits, et la ville entière se parera soudain d’un autre visage, d’une atmosphère autrement plus feutrée. En attendant la cité se laisse noyée par toutes les nuances d’ors, orangés et ocres que la fin du jour sait faire naître. Un spectacle dont Gabriel ne semble pas se lasser, lui qui a toujours préféré à la lumière crue du zénith tout le panel et la variété des couleurs qui s’étendent du soir jusqu’à l’aube. Plus d’une fois il en est venu à oublier de fermer l'œil, perdu dans sa contemplation des dorures du couchant, des velours bleutés du crépuscule, des  teintes sombres de la nuit ou de la clarté naissante de l’aurore. Il s’y perd encore à cet instant, sur cette place où il a égaré ses pas. Crayon à la main, carnet à dessins non loin, il semble observer le décor pour mieux le reproduire ensuite. Du moins est-ce l’impression qu’il donne, la vérité, elle, est ailleurs. Un œil averti l’apercevrait peut-être, que la mine de graphite n’a guère retouché le papier depuis de trop longues minutes déjà, qu’elle n’en noircit plus le grain, que le petit brun est bien trop songeur pour se prétendre à la recherche d’une quelconque inspiration. Partout autour la vie pulse, dans ces enfants qui jouent non loin, dans ces gens qui parlent fort, dans ceux qui rient. C’est une valse incessante, une danse qui ne souffre aucune pause. Pourtant rien ne parvient à retenir entièrement son attention, ni la majestueuse architecture qu’il regarde sans réellement la voir, ni le sempiternel mouvement autour de lui. Tel une statue de sel, Gabriel demeure immobile au milieu de ce ballet perpétuel. Ses pensées l’absorbent, l’entraînent en d’autres lieux. Ses songes sont irrémédiablement dirigés vers autre chose. Vers quelqu’un serait sans doute plus juste. Une personne pour laquelle aujourd’hui est un jour important. Il le sait parfaitement, s’en souvient évidemment. Comment diable aurait-il pu l’oublier de toute façon ? La chose est tout bonnement impossible, trop conscient qu’il est de ce qui se joue quelque part sur une scène de la ville. Et plus les minutes filent, plus il sent une certaine impatience s’immiscer en lui dans l’attente de nouvelles, d’un dénouement qu’il espère heureux. Il n’en doute cependant pas, confiant qu’il est. A raison, il en est persuadé. Le temps s’étire encore, Gaby a perdu le compte des minutes, a oublié l’horaire, il sait seulement que le soir s’avance lentement, qu’il s’étend sur Vérone, qu’il la pare de ses plus belles teintes, de celles qu’il aime tant et auxquelles il n’accorde cependant que peu d’intérêt en cet instant.

Soudain un contact sur son épaule lui tire un frisson, un tressaillement, l’obligeant à revenir à lui, au monde autour. Le bouclé parvient malgré tout à retenir le sursaut qui menace de le saisir l’espace d’une seconde, instantanément rassuré par la familiarité de la voix venue s’échouer à ses tympans. Malachi est là, il le sait avant même de poser ses prunelles claires sur sa silhouette élancée. Il a reconnu son timbre flirtant avec les graves sans le moindre mal, le connait déjà par cœur, en a bien vite mémorisé les inflexions et intonations qui lui sont propres. Le temps passé ensemble ces dernières semaines n’y est sans doute pas étranger. Un temps qui s’allonge davantage à chaque rencontre. Gabriel n’y trouve toutefois aucune raison de se plaindre. Bien au contraire même, comme il ne se lasse pas le moins du monde de ces moments partagés. Il ne compte jamais les minutes lorsque le musicien est dans les parages, pas plus que les heures passées à l’écouter jouer ou lui conter ses aspirations et espérances. Il y a chez Malachi quelque chose qui le fascine, qui capte son attention avec une aisance folle. Cette même attention qu’il reporte justement entièrement sur le jeune homme à cet instant précis. « Hey. » Le ton est aussi doux qu’enjoué, écho parfait du sourire ravi qui a étiré ses lèvres à l’instant même où son regard s’est posé sur ce visage, couronné de boucles brunes, qui lui est devenu si familier. Tout, alors, dans son attitude trahit sa joie de le voir en ces lieux. « Comment ça s’est passé ? » L’interrogation déborde d’enthousiasme tant Gaby ne doute pas un instant du profond talent de son camarade. Bien sûr, quelques mauvaises langues pourraient dire qu’il n’est assurément pas très objectif à son propos, et elles se fourvoieraient tant il suffit de voir le jeune violoniste à l’œuvre pour être parfaitement convaincu de sa prometteuse virtuosité. Alors l’issue de l’événement du jour lui aura forcément été favorable. Comment pourrait-il en être autrement ? Pourtant l’air confiant de Gabriel s’efface en une fraction de seconde alors que le bleu de ses yeux s’attache à détailler avec davantage d’attention les traits du musicien. Il lui semble même sentir son cœur manquer la régularité d'un battement au passage. Quelque chose cloche, il s’en convainc presque, ne devine pas encore le subterfuge. Et déjà son sourire s’est évaporé au profit d’un air plus soucieux, d’un froissement léger entre ses sourcils. Prompt à s’inquiéter, sa sensibilité naturelle lui joue des tours. Ses prunelles interrogent, cherchent celles de son interlocuteur, en vain, il ne trouve pas ses réponses. Il refuse pourtant de croire à une déroute qui lui semble parfaitement inenvisageable. Il n’a toujours aucune incertitude sur ses capacités, malgré tout il se laisse berner, un peu trop crédule, bien trop candide. « Malachi ? » Presque inconsciemment se sont cette fois ses doigts à lui qui viennent timidement s’attarder sur l’épaule du musicien, cherchant sans doute à recréer un contact quel qu’il soit pour capter un regard, un mot, le moindre indice qui lui permettrait d'obtenir enfin le fin mot de l’histoire, qu'il en ait au moins le cœur net.
@"Malachi Etherstone" & Gabriel
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Gabriel   [30Y] Malachi & Gabriel EmptyVen 15 Jan - 11:24

L'incertitude. Folle pensée irréelle. Comme si la conception en était possible. Le doute, l'hésitation n'appartiennent pas à son champ de vision. Il ne retient que les éclats. Les nuées évanescentes de la couleur des étoiles. Celles qu'il vise sans tergiverser. La fierté est de trop. Il l'entend. Il le sait. Il n'y accorde aucune importance. Elle n'est pas déplacée. N'en déplaise à sa chère mère qui accroche ses regards avec insistance. La désapprobation y transparaît. Mais en ces lieux, elle est absente. Il est chez elle. Mais elle est restée chez eux. Les lumières les séparent. Et il vit sans se noyer dans l'ébène de ses yeux. La nuit est courte. Elle est faite d'excitation. Il sent croitre l'échéance, l'impatience le conserve éveillé. Au lieu de tourner des heures, il descend, retrouve la vie lunaire qui se bouscule sous les fenêtres. Il observe ces astres qu'il connaît comme ses notes. Il les énumère en silence, calme la vivacité de son palpitant. Les perspectives l'enchantent. Les semaines seront animées. Non que les précédentes ont été lasses. Elles ont au contraire intrigué. Il est une esquisse de traits qui revient en mémoire, qui fait naître un sourire instinctif qui en devient amusé. Combien d'heures a-t-il passé à l'immerger sous ses mots, sous ses notes, ses pensées grandioses ? Il a perdu le compte. Il n'a jamais redit mot. Il a écouté avec une patience presque irréelle. Il a offert à son tour. Des discours clairs, vivants que son oreille a pris et bu de tout son saoul. Mélodies dantesques que le sourire a gravé.

Les heures furtives de l'aube, l'astre est venu éclairer ses traits. L'expression reste sereine, fiévreuse. Les temps qui ont suivi ont paru s'éterniser mais jamais las. Il a accueilli les expressions chantantes, rejoué les notes dans sa tête des milliers de fois. La partition à la seconde près. La perfection au bout de ses doigts. Le souffle a fini par naître, saccadé dans sa poitrine mais l'impatience a pris ses marques et la musique, repris ses droits. Le soir déjà est là. Le sentiment de consécration aussi. C'est peu mais ça paraît immense. Chaque marche est une perle qui s'enfile, une éternité qui se créé. L'enthousiasme est une émotion vive qu'il peine à taire. Il écoute puis il se détourne. Il délaisse les lieux pour suivre une autre pensée. Il déambule, observe à peine. Il est un individu qu'il recherche, dont il poursuit la silhouette entre les ombres délavées. Ces corps aux visages troubles qui se mêlent sur son passage. Il croise finalement une vision familière. Carlo fait vivre l'allégresse qu'il retient sur ses traits. Il s'exalte, s'exprime sans retenue. Il entend célébrer dans les formes. Quand il saisit que son intention est autre, il marque sa déception puis l'amusement récupère la place. La compréhension. Des encouragements puis finalement l'information qu'il cherche. Que son cousin saisisse le laisse circonspect. Mais saisisse quoi ? Il ne s'arrête pas sur cette pensée, le jeune homme a déjà fait place. La fougue marque sa démarche et il se retient de secouer la tête d'un amusement exaspéré. Au lieu de quoi, c'est l'incertitude qui reprend forme. Dans toute son absurdité. Il la balaie comme en d'autres heures, s'avance vers le lieu indiqué. Il noie rapidement sa surprise. La concentration reprend ses traits. Il observe puis s'avance, hésite et puis fait. Il choisit de se distraire. Il pense l'avoir mérité. Idée puérile peut-être. Mais il s'y tient. Le jeune homme sursaute légèrement, ramené à la réalité. Il se retient d'en sourire, masque fixé, doute créé. C'est pourtant un sourire qui lui répond, sincère, réjoui. Il tait les pensées que la vision fait naître, concentré sur sa folle idée. La question exaltée menace encore sa fomentation mais il maîtrise l'impassible. Son regard se baisse, fuit, créer le doute. Pour combien de temps ? Il l'ignore. Les résistances semblent sans cesse prêtes à céder.  Son nom sous forme d'interrogation puis le geste qui vient se créer. L'inquiétude a pris place. Réelle. Singulière. Il relève alors les prunelles, ce regard traitre. Le sourire a disparu. Il parait sincèrement inquiet. Alors son expression le démasque à son tour. Le sourire cesse d'être prisonnier. Il est vif. Il est fier. Il affirme avant que les mots ne disent. Mais il se prend tout de même à confirmer. "Premier de la promotion. Je commence samedi." Un jour à peine de répit mais de quel répit aurait-il besoin ? Il retient ce rire, cette euphorie souveraine, ose abuser encore, l'amusement sur ses traits. "Aurais-tu douté l'espace d'une seconde ?" Il en prendrait presque un air offensé si ça n'avait pas été le but recherché. Il n'en fait rien cependant. Il l'a suffisamment entrainé. Le sourire est trop vif pour être une nouvelle fois retenu. "Prêt à célébrer comme il se doit ?" Il l'observe et se prend à l'attente de ses réactions. L'excitation est transparente. Nul mirage, nulle illusion. Les heures qui viennent appellent le crépuscule. Peut-être des occasions. Il sait quelles formes il veut qu'elles prennent. Le temps est à la festivité. A cette forme de liesse que l'on ne retrouve que dans la certitude, dans l'établissement d'un fait. Alors il retient, soumis à l'impatience. Prêt à dire, à ânonner sans cesse ou peut-être juste apprécier. Suspendu à une absurde paire bleue que ses prunelles ont capturée.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Gabriel   [30Y] Malachi & Gabriel EmptyJeu 22 Juil - 12:57


     

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@"Gabriel Carnahan"
L'incertitude. Folle pensée irréelle. Comme si la conception en était possible. Le doute, l'hésitation n'appartiennent pas à son champ de vision. Il ne retient que les éclats. Les nuées évanescentes de la couleur des étoiles. Celles qu'il vise sans tergiverser. La fierté est de trop. Il l'entend. Il le sait. Il n'y accorde aucune importance. Elle n'est pas déplacée. N'en déplaise à sa chère mère qui accroche ses regards avec insistance. La désapprobation y transparaît. Mais en ces lieux, elle est absente. Il est chez elle. Mais elle est restée chez eux. Les lumières les séparent. Et il vit sans se noyer dans l'ébène de ses yeux. La nuit est courte. Elle est faite d'excitation. Il sent croitre l'échéance, l'impatience le conserve éveillé. Au lieu de tourner des heures, il descend, retrouve la vie lunaire qui se bouscule sous les fenêtres. Il observe ces astres qu'il connaît comme ses notes. Il les énumère en silence, calme la vivacité de son palpitant. Les perspectives l'enchantent. Les semaines seront animées. Non que les précédentes ont été lasses. Elles ont au contraire intrigué. Il est une esquisse de traits qui revient en mémoire, qui fait naître un sourire instinctif qui en devient amusé. Combien d'heures a-t-il passé à l'immerger sous ses mots, sous ses notes, ses pensées grandioses ? Il a perdu le compte. Il n'a jamais redit mot. Il a écouté avec une patience presque irréelle. Il a offert à son tour. Des discours clairs, vivants que son oreille a pris et bu de tout son saoul. Mélodies dantesques que le sourire a gravé.

Les heures furtives de l'aube, l'astre est venu éclairer ses traits. L'expression reste sereine, fiévreuse. Les temps qui ont suivi ont paru s'éterniser mais jamais las. Il a accueilli les expressions chantantes, rejoué les notes dans sa tête des milliers de fois. La partition à la seconde près. La perfection au bout de ses doigts. Le souffle a fini par naître, saccadé dans sa poitrine mais l'impatience a pris ses marques et la musique, repris ses droits. Le soir déjà est là. Le sentiment de consécration aussi. C'est peu mais ça paraît immense. Chaque marche est une perle qui s'enfile, une éternité qui se créé. L'enthousiasme est une émotion vive qu'il peine à taire. Il écoute puis il se détourne. Il délaisse les lieux pour suivre une autre pensée. Il déambule, observe à peine. Il est un individu qu'il recherche, dont il poursuit la silhouette entre les ombres délavées, ces corps aux visages troubles qui se mêlent sur son passage. Il croise finalement une vision familière. Carlo fait vivre l'allégresse qu'il retient sur ses traits. Il s'exalte, s'exprime sans retenue. Il entend célébrer dans les formes. Quand il saisit que son intention est autre, il marque sa déception puis l'amusement récupère la place. La compréhension. Des encouragements puis finalement l'information qu'il cherche. Que son cousin saisisse le laisse circonspect. Mais saisisse quoi ? Il ne s'arrête pas sur cette pensée, le jeune homme a déjà fait place. La fougue marque sa démarche et il se retient de secouer la tête d'un amusement exaspéré. Au lieu de quoi, c'est l'incertitude qui reprend forme. Dans toute son absurdité. Il la balaie comme en d'autres heures, s'avance vers le lieu indiqué. Il noie rapidement sa surprise. La concentration reprend ses traits. Il observe puis s'avance, hésite et puis fait. Il choisit de se distraire. Il pense l'avoir mérité. Idée puérile peut-être. Mais il s'y tient. Le jeune homme sursaute légèrement, ramené à la réalité. Il se retient d'en sourire, masque fixé, doute créé. C'est pourtant un sourire qui lui répond, sincère, réjoui. Il tait les pensées que la vision fait naître, concentré sur sa folle idée. La question exaltée menace encore sa fomentation mais il maîtrise l'impassible. Son regard se baisse, fuit, créer le doute. Pour combien de temps ? Il l'ignore. Les résistances semblent sans cesse prêtes à céder.  Son nom sous forme d'interrogation puis le geste qui vient se créer. L'inquiétude a pris place. Réelle. Singulière. Il relève alors les prunelles, ce regard traitre. Le sourire a disparu. Il parait sincèrement inquiet. Alors son expression le démasque à son tour. Le sourire cesse d'être prisonnier. Il est vif. Il est fier. Il affirme avant que les mots ne disent. Mais il se prend tout de même à confirmer. "Premier de la promotion. Je commence samedi." Un jour à peine de répit mais de quel répit aurait-il besoin ? Il retient ce rire, cette euphorie souveraine, ose abuser encore, l'amusement sur ses traits. "Aurais-tu douté l'espace d'une seconde ?" Il en prendrait presque un air offensé si ça n'avait pas été le but recherché. Il n'en fait rien cependant. Il l'a suffisamment entrainé. Le sourire est trop vif pour être une nouvelle fois retenu. Il le laisse vivre, faire, n'en masque aucun aspect. "Prêt à célébrer comme il se doit ?" Il l'observe et se prend à l'attente de ses réactions. L'excitation est transparente. Nul mirage, nulle illusion. Les heures qui viennent appellent le crépuscule. Peut-être des occasions. Il sait quelles formes il veut qu'elles prennent. Le temps est à la festivité. A cette forme de liesse que l'on ne retrouve que dans la certitude, dans l'établissement d'un fait. Alors il retient, soumis à l'impatience. Prêt à dire, à ânonner sans cesse ou peut-être juste apprécier. Suspendu à une absurde paire bleue que ses prunelles ont soudainement capturée.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Gabriel   [30Y] Malachi & Gabriel EmptyJeu 22 Juil - 12:57

Happiness is a thing to be practiced, like the violin
Vérone ~ 2005


Le soleil décline, coulant lentement à l’horizon. Il cède la place à une douceur appelant à la nonchalance, celle dont savent se parer les soirs d’été. Gabriel aurait pu s’y adonner, à cette aimable flânerie, il aurait pu admirer le décor offert au bleu de ses prunelles, observer le mouvement autour de lui, s’en émerveiller, capturer un instant, des traits, d’un coup d’œil, pour mieux en retranscrire l'essence, d’un coup de crayon. Il n’en fait toutefois rien. A la place ses pensées s’égarent, rien de très inhabituel en soi. Ce qui l’est bien davantage en revanche, est que, loin de se disperser, elles tendent à converger vers un seul et même point. Une seule et même personne en fait. C’est à cause de l’échéance du jour, celle qui rend la date importante. Il s’en convaincrait presque, si cela n’avait pas tendance à prendre, dernièrement, des airs d’habitude. Il ne s’attarde pourtant guère sur la question, pour l’heure, l’effleure sans l’approfondir, laisse vivre l’instant présent, et l’impatience qui le gagne doucement. L’attente se creuse, à mesure que le temps s’égrène. Il attend. L’attend lui, l’espère. Il se perd à imaginer le sourire victorieux qui illuminera son visage comme l’éclat de fierté qui brillera au creux de ses prunelles. Et si ce n’était finalement pas le cas ? L’idée ne le frôle même pas, il n’y pense pas. Le petit brun vit d’optimisme, d’enthousiasme, il songe au meilleur plutôt qu’au pire, la tête emplie de belles espérances et de rêves.

Tout au moins jusqu’à ce qu’une main atteigne son épaule. Malachi est bien là, au rendez-vous. Son sourire, en revanche, ne l’est pas, et Gaby s’en inquiète aussitôt, sincèrement, tombant alors tout entier dans le piège de ce regard qui se dérobe à lui. Il l’observe, cherche à comprendre, l’interroge doucement, retient un souffle, inconsciemment, lorsqu’enfin le jeune homme se redresse, qu’il croise ses prunelles claires. Une seconde encore. Et ils sont soudain enfin là, le sourire, la fierté, vivaces. Ils illuminent ces traits que Gabriel n’a que trop bien mémorisé. Ceux qui lui semblent déjà si familiers. Il dira que c’est son côté physionomiste, qu’il imprime aisément les visages, les attitudes et les gestes, qu’il enregistre sans mal le timbre des voix, leurs intonations propres. Ce faisant il ne mentira pas. La vérité est en partie là, tout comme elle se trouve également ailleurs. Ce n’est pas un hasard, si le sourire du violoniste fait ressusciter le sien en un éclair, s’il le fait tenir sans le moindre effort à ses lèvres. Son soulagement est aussi profond que sa joie est grande, et c’est non sans mal que le bouclé retient l’élan de liesse qui manque de le porter à son cou. A la place ses doigts s’attardent davantage à son épaule, s’y pressent doucement mais sûrement, avant de s’en détacher. « Félicitations ! » Le ton ne ment pas, la nouvelle le réjouit autant qu’elle lui redonne du souffle, il répond aux sourires par les siens, se laisse contaminer avec plaisir par cet entrain communicatif. Et déjà la malice de la question suivante lui arrache un soupir amusé. « De toi ? Jamais. » Les mots lui viennent du tac-au-tac, avec un naturel déconcertant, presque trop facilement. Mais pourquoi les taire, puisqu’ils sont vrais. Il a confiance en ses capacités, en cette passion qui l’anime jusqu’au plus profond de son être. Et en lui ? La question se pose à peine, tant la réponse apparaît évidente. Bien sûr. « J’ai seulement cru qu’il était arrivé quelque chose. » L’inquiétude est pourtant déjà balayée, la frayeur toute pardonnée. Il ne saurait lui en tenir rigueur. A quoi bon quand il y a tant d’allégresse à vivre et partager. « Dois-je te rappeler que je suis franco-irlandais ? Je suis toujours prêt à célébrer comme il se doit. » L’espièglerie est aussi sienne, il ne saurait la taire. Comme si le sang de ses ancêtres le prédisposait aux festivités plus qu’un autre. L’idée l’amuse. Un rien le ferait cependant à cet instant, face à l’air radieux qu’arbore son camarade. « Tu as des plans, des envies ? Je te suis. » Qu’il propose, il dispose. Qu’il l’entraîne dans son monde, en ces lieux qui sont siens et que Gabriel apprend encore à connaître, à apprivoiser. Il est prêt à marcher dans ses pas, à travers le soir qui s’avance et jusqu’aux confins de la nuit même. Confiant qu’il est. Et bien trop heureux de retrouver sa compagnie, celle qu’il apprécie tant. Sans doute bien plus qu’il ne l’entend lui-même. « C’est ta soirée après tout. » Elle lui est toute dédiée, offerte à la célébration de la victoire qui est sienne, que le petit brun est ravi de pouvoir partager avec lui. Un sentiment qui éclaire le sourire qui vit toujours sur ses lèvres, qui alimente le pétillement qui luit au creux de ses prunelles claires. Celles qu’il noie au regard du violoniste qui le toise d’une évidente impatience. Il manque de s’y perdre plus que de raison, le bouclé, s’en détourne un instant, distrait par le chahut des enfants jouant non loin d’eux. Juste le temps de retrouver un soupçon de contenance. Mais c’est finalement bien à Malachi que son attention revient, comme chaque fois qu’il est dans les parages semble-t-il. Sur lui que se pose le ciel d’été de ses iris, affirmant sans un mot qu’il est définitivement tout paré à le suivre là où bon lui semblera.
@"Malachi Etherstone" & Gabriel
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Gabriel   [30Y] Malachi & Gabriel EmptyMar 28 Sep - 12:49

L'ivresse est. Réelle. Consommée. Elle n'est pas née d'effluves. Elle est issue de notes, d'un fait établi. De sa mesure qu'il grandit à chaque seuil. L'acmé évidente. L'hésitation n'est pas. Là, la fièvre reste. Nourrit la désinvolture. Il trouve le parvis. La silhouette. Inconsciente. Il s'en amuse. Quelques secondes. Puis il tombe l'illusion. Ce masque. La félicité éclot des mots. Il cherche. L'autre répond. Sans hésiter. L'aisance aurait pu le surprendre. Il s'en abreuve. Les prunelles dessinent, s'adoucissent à la confession "Rien qu'une nouvelle étoile au palmarès." Le sien. Illimité, il l'espère. Indéfini. La fierté est vive, aveuglante peut-être. Elle ravive les iris alors qu'il propose la suite. Pour l'événement. La fougue demeure. La réponse n'admet rien pour la faire taire. Et l'euphorie reste. L'enthousiasme est vibrant. La superbe. Transparente. L'éclat des prunelles confesse. Mais la lueur n'est pas seule. Il est autre chose. Un sentiment sans nom. Encore un peu. Le temps d'ignorer. Le temps de voir. Il voit. Il laisse ses yeux détailler les contours. Il laisse le sourire prendre figure. Le geste est retenu puis il embarque. A quoi sert l'illusion ? Il n'y réfléchit pas. Il suit. Il fait. Il l'entraîne. Il a une idée. Il y pense depuis la veille. Certain de sa victoire. Le doute vit mais se noit. Il n'est qu'impulsion. Pour transcender ensuite. A fleur de notes. Il prend son bras, effroyablement proche de sa paume, le retient. Mais l'effroi est imaginaire. Il l'invite à le suivre dans les dédales de la cité tragédienne. Mais il ne prévoit nul drame. Pas avec lui. "Il faut que je te montre quelque chose." Il a murmuré d'une voix sourde, de celle qui aggrave le ténor de son timbre. Avant de l'entraîner. Il a lâché son avant bras. La proximité reste. Sur le chemin, il entame alors de discourir sur le déroulement de la compétition. Il lui parle des uns. Brillants mais fragiles. "... elle a été sublime mais elle a un peu sous estimée son morceau ... "De la panique de l'autre. "... Ca devait être sa première. Clairement pas la meilleure malheureusement. On a cru qu'il allait déchirer les cordes ..." Des chuchotements qui lui ont rappelé les couloirs du Conservatoire. "... Un vrai nid de guêpes. Heureusement que Gio n'a pas tout entendu ..." Des yeux perçants des jurés, masqués de retenue "... Ca m'a rappelé celui qu'on m'a appris à porter quand j'étais môme pour les enterrements ..." De combien ses tympans ont grincé à entendre le même morceau des dizaines de fois avec une réussite discutable "... Tu sais combien j'aime Vivaldi mais si j'entends encore une fois l'Estate massacré de cette manière ..." Et de ... Il se mord la lèvre inférieure. Il se montre présomptueux. Il le sait. Il risque un regard puis continue. Il parle d'eux. Jamais de lui. Pas encore. Les rues s'amenuisent. Le pont neuf se créé. Il croise les silhouettes, indifférent. Celle qu'il côtoie est la seule qui gagne son attention. Il l'abreuve de mots. L'éreinte peut être. Une pensée furtive évoque une tête blonde bien plus bavarde. Il l'espère aussi peu las que lui quand il l'écoute des heures durant. Mais il n'est pas lui. Alors il abaisse le flot des paroles, lui offre un regard. Un sourire puis il avance encore. Il n'a pas terminé. Il reste sa performance. Mais il veut lui rendre la main. Il pince les lèvres. "Et toi ?" La question résonne. Comment as été ta journée ? Qu'as tu fait ? Noie mes pensées de tes heures. Oublions les miennes une seconde. "Je parle mais je t'ai pas demandé. T'as pu faire ce que tu voulais ?" Le ton est moins enthousiaste, plus personnel. Les iris transpercent. Croisent les siennes. Se détournent. Les pas n'ont pas cessé. Ils s'ancrent vers la destination. Le soleil retombe. Il ne veut pas être en retard. Vers où ? Il ne lui a pas dit encore. Il garde les mots scellés. Il l'écoute. La mélodie qui résonne est autre. Elle n'est pas pour autant déplaisante. L'allure s'amenuise. Les yeux prennent les rayons sans filtre. Il avance encore. Ignorant des voix dans l'écho. L'entrée détournée. Elle ne paie pas de mine. L'heure est close. Il passe le pas. Un regard en arrière. L'heure est proche. La lueur disparaît. La pierre est ancienne. Le couloir sombre. Il conserve le silence. Ouvre la seconde porte. Il laisse voir. L'étendue. Le crépuscule nimbe. Le Giardino Guisti aux heures solitaires. Les ombres se mêlent aux nitescences que laisse l'astre qui s'éteint. L'émeraude teintée de nacre. Les arbres noyés dans les parures de perles solaires qui écorchent les rétines et agrippent la vue. Les conifères dominent puis laissent place. Aux cercles et aux sculptures. Les minutes submergent. La vue est belle. Ce n'est pas elle qu'il regarde. Le moment est. Latent.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Gabriel   [30Y] Malachi & Gabriel EmptyMar 2 Nov - 15:39


     

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like the violin.
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L'ivresse est. Réelle. Consommée. Elle n'est pas née d'effluves. Elle est issue de notes, d'un fait établi. De sa mesure qu'il grandit à chaque seuil. L'acmé évidente. L'hésitation n'est pas. Là, la fièvre reste. Nourrit la désinvolture. Il trouve le parvis. La silhouette. Inconsciente. Il s'en amuse. Quelques secondes. Puis il tombe l'illusion. Ce masque. La félicité éclot des mots. Il cherche. L'autre répond. Sans hésiter. L'aisance aurait pu le surprendre. Il s'en abreuve. Les prunelles dessinent, s'adoucissent à la confession. "Rien qu'une nouvelle étoile au palmarès." Le sien. Illimité, il l'espère. Indéfini. La fierté est vive, aveuglante peut-être. Elle ravive les iris alors qu'il propose la suite. Pour l'événement. La fougue demeure. La réponse n'admet rien pour la faire taire. Et l'euphorie reste.
L'enthousiasme est vibrant. La superbe. Transparente. L'éclat des prunelles confesse. Mais la lueur n'est pas seule. Il est autre chose. Un sentiment sans nom. Encore un peu. Le temps d'ignorer. Le temps de voir. Il voit. Il laisse ses yeux détailler les contours. Il laisse le sourire prendre figure. Le geste est retenu puis il embarque. A quoi sert l'illusion ? Il n'y réfléchit pas. Il suit. Il fait. Il l'entraîne. Il a une idée. Il y pense depuis la veille. Certain de sa victoire. Le doute vit mais se noit. Il n'est qu'impulsion. Pour transcender ensuite. A fleur de notes. Il prend son bras, effroyablement proche de sa paume, le retient. Mais l'effroi est imaginaire. Il l'invite à le suivre dans les dédales de la cité tragédienne. Mais il ne prévoit nul drame. Pas avec lui. "Il faut que je te montre quelque chose." Il a murmuré d'une voix sourde, de celle qui aggrave le ténor de son timbre. Avant de l'entraîner. Il a lâché son avant bras. La proximité reste. Sur le chemin, il entame alors de discourir sur le déroulement de la compétition. Il lui parle des uns. Brillants mais fragiles. "... elle a été sublime mais elle a un peu sous estimée son morceau ... "De la panique de l'autre. "... Ca devait être sa première. Clairement pas la meilleure malheureusement. On a cru qu'il allait déchirer les cordes ..." Des chuchotements qui lui ont rappelé les couloirs du Conservatoire. "... Un vrai nid de guêpes. Heureusement que Gio n'a pas tout entendu ..." Des yeux perçants des jurés, masqués de retenue "... Ca m'a rappelé celui qu'on m'a appris à porter quand j'étais môme pour les enterrements ..." De combien ses tympans ont grincé à entendre le même morceau des dizaines de fois avec une réussite discutable "... Tu sais combien j'aime Vivaldi mais si j'entends encore une fois l'Estate massacré de cette manière ..." Et de ... Il se mord la lèvre inférieure. Il se montre présomptueux. Il le sait. Il risque un regard puis continue. Il parle d'eux. Jamais de lui. Pas encore. Les rues s'amenuisent. Le pont neuf se créé. Il croise les silhouettes, indifférent. Celle qu'il côtoie est la seule qui gagne son attention. Il l'abreuve de mots. L'éreinte peut être. Une pensée furtive évoque une tête blonde bien plus bavarde. Il l'espère aussi peu las que lui quand il l'écoute des heures durant. Mais il n'est pas lui. Alors il abaisse le flot des paroles, lui offre un regard. Un sourire puis il avance encore. Il n'a pas terminé. Il reste sa performance. Mais il veut lui rendre la main. Il pince les lèvres. "Et toi ?" La question résonne. Comment as été ta journée ? Qu'as tu fait ? Noie mes pensées de tes heures. Oublions les miennes une seconde. "Je parle mais je t'ai pas demandé. T'as pu faire ce que tu voulais ?" Le ton est moins enthousiaste, plus personnel. Les iris transpercent. Croisent les siennes. Se détournent. Les pas n'ont pas cessé. Ils s'ancrent vers la destination. Le soleil retombe. Il ne veut pas être en retard. Vers où ? Il ne lui a pas dit encore. Il garde les mots scellés. Il l'écoute. La mélodie qui résonne est autre. Elle n'est pas pour autant déplaisante. L'allure s'amenuise. Les yeux prennent les rayons sans filtre. Il avance encore. Ignorant des voix dans l'écho. L'entrée détournée. Elle ne paie pas de mine. L'heure est close. Il passe le pas. Un regard en arrière. L'heure est proche. La lueur disparaît. La pierre est ancienne. Le couloir sombre. Il conserve le silence. Ouvre la seconde porte. Il laisse voir. L'étendue. Le crépuscule nimbe le Giardino Guisti aux heures solitaires. Les ombres se mêlent aux nitescences que laisse l'astre qui s'éteint. L'émeraude teintée de nacre. Les arbres noyés dans les parures de perles solaires qui écorchent les rétines et agrippent la vue. Les conifères dominent puis laissent place. Aux cercles et aux sculptures. Les minutes submergent. La vue est belle. Ce n'est pas elle qu'il regarde. Le moment est. Latent.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Gabriel   [30Y] Malachi & Gabriel EmptyMar 11 Jan - 19:46

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Vérone ~ 2005


Son inquiétude s’est dissipée, reléguée au rang de souvenir, abolie par le sourire du violoniste, par la joie et la fierté qu’il ne dissimule plus. Elles sont contagieuses, partagées. Gabriel se prend au jeu, il rend les sourires, la malice aussi. La répartie lui vient naturellement, presque trop. Il ne s’en soucie pas. Au contraire, il la laisse vivre, l’air radieux. Rien qu’une nouvelle étoile. Il y en aura d’autres. Tout un firmament, assurément. L’irlandais y croit en tous cas, il a foi en son talent, sa passion et son travail. En lui, tout simplement. Ce garçon qui lui fait face, qui fait naître des éclats au fond de ses prunelles claires, ceux dont il n’a pas encore vraiment conscience. Il faut dire qu’il ne s’y attarde pas pour l’heure. Actuellement ses pensées sont autres, habitées par l’envie de profiter de l’instant. Du présent. De sa présence à lui. Surtout. Une étonnante impatience, inhabituelle, le tiraille. Il n’attend qu’un mot, un geste, qu’il l’entraîne où bon lui semble. L’attente ne s’éternise pas, le mouvement naît, initié par les doigts de l’italien qui s’ancrent à son bras, par le souffle qu’il lui destine aussi, à lui seul, comme un secret, une surprise. Autant d’invitations qui ne parviennent pas à laisser le petit brun indifférent. Un frémissement, imperceptible, glisse sur sa peau, s’amuse à y courir avec légèreté. La sensation file comme elle est venue. Son attention demeure ailleurs, toute dévouée au vainqueur du jour. Ses pas se calquent sur les siens sans résistance ni hésitation. Il suit sans se poser de question. Sa confiance lui est acquise. Il l’observe, l’écoute, leur cheminement est bercé par la voix grave du violoniste. Son enthousiasme le fascine, le voir aussi vif et rayonnant, le réjouit. Le flot de ses mots ne le noie pas. Le débit ne l’intimide pas. Il se laisse porter par le courant avec plaisir et attention. Il adore cela, ces moments où Malachi lui ouvre les portes de son univers, qu’il le lui dépeint avec toute la passion qui l’anime. Il lui semblerait presque les entendre, les belles envolées, les notes écorchées, le bruissement des murmures. L’italien décrit, lui s’imagine. Dans son esprit, ses mots deviennent images. A l’évocation des œuvres malmenées de Vivaldi, le visage de Gabriel s’éclaire d’un léger amusement. Il sait bien, oui, comme il l’aime. C’est aussi son cas. Et voilà qu’il se prend à espérer l’entendre jouer, une fois de plus, une habitude qui semble s’être ancrée plus que de raison dans ses songes. Il garde pour lui cette espérance, pour l’heure, alors que le discours reprend, clair, aussi passionné que passionnant. Le temps court, les rues ont défilé depuis la place, Gabriel ne s’y repère pas encore. A dire vrai, il n’a guère prêté attention aux alentours, pas plus qu’aux ombres qu’ils croisent en chemin. Lui dont l’attention divague habituellement si aisément, voilà qu’elle se trouve toute entière attachée à une silhouette et une voix. L’écho de cette dernière se réduit soudain. Le débit ralentit, le timbre change. Les prunelles du petit brun accrochent alors avec curiosité celles du musicien, dans l’attente de la suite du récit. Ce n’est toutefois pas celle-ci qui émerge de ses mots. A la place c’est à lui qu’il ramène la conversation. L’attention attendrit Gabriel, qui offre un sourire doux en guise de prime réponse. « Ce n’est rien. » Il parle, mais cela ne le dérange nullement. Au contraire. L’irlandais pourrait sans mal, ni lassitude, l’écouter des heures durant. « Ca ne me gêne pas, j’aime bien t’écouter. » Il confesse d’un ton rêveur, le regard perdu un instant dans la contemplation du ciel. Finalement il revient à eux, à lui. A leurs pas qui les rapprochent d’une destination qui lui demeure inconnue. Aux questions auxquelles il n’a pas encore répondu. Et toi ? Et lui ? Moins de vives émotions, moins d’éclats de lumière et d’effervescence. « Plus ou moins. Je voulais commencer à travailler sur mes cours. » Ceux qu’il aura à dispenser à la rentrée, une première pour lui. « Mais je crois que je manquais de concentration. » Il se mord la joue, l’aveu lui a échappé. C’est vrai, sa journée a été distraite par des pensées vagabondes, et le fautif n’est autre que celui qui marche à ses cotés. « Alors j’ai fini par sortir, j’avais envie de m’aérer un peu la tête, de dessiner dehors, prendre des photos aussi. » Il évoque alors ses inspirations du moment, les projets qui fleurissent dans son esprit, dérive ensuite sur ses explorations du jour, contant l'architecture, les places et fontaines, les endroits qui lui ont plus. Ses mains illustrent ses mots. Ceux qui finissent par se taire, alors que Malachi l’entraîne à travers une porte discrète. Il se laisse guider par la silhouette élancée du musicien, se prend à en détailler les boucles brunes, indociles et légères, le pas long et souple, s’y égare, un instant. Ses doigts effleurent distraitement la pierre vieillie qui les entoure, son esprit s'anime de questions qu'il ne formule pas. Jusqu’à ce que le jour reparaisse, que le paysage se dévoile. Le souffle lui manque soudain. Le panorama est superbe, fait de hauts résineux enserrant de vastes parterres et dédales de buis parsemés de statues. Les sombres verts de la végétation contrastent avec la pâleur des sculptures. Le spectacle l’enchante, sublimé par les derniers rayons solaires. Il s'en émerveille. Les mots lui manquent. Il marque un temps, avant de finalement ramener ses prunelles sur l'italien, pour mieux accrocher les siennes. « C’est magnifique. Où est-ce que tu m’as emmené ? » Il aimerait en apprendre plus sur ce qu’il lui offre présentement, l'écouter lui conter mille et une choses encore, découvrir l’endroit à travers ses mots, son regard. Et laisser son monde à lui infuser le sien.
@"Malachi Etherstone" & Gabriel
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Gabriel   [30Y] Malachi & Gabriel EmptySam 29 Oct - 10:19


     

Happiness is a thing to be practiced,
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@"Gabriel Carnahan"
Son regard se perd. Il dessine les contours, les traits et les boucles. Le sourire sincère, tantôt timide, tantôt franc. Les yeux ne sont pas perdus. Ils sont accrochés, ancrés sur un point qui n'a pas d'horizon, juste le goût d'une promesse. Il observe sans se retenir, juste parce qu'il peut, parce qu'il est là et qu'étrangement soudain, le jour a la saveur d'une autre récompense. Peut-être est-ce-cela qu'il lui réserve. La raison de leur venue ici. Il voit son émerveillement, sa surprise, son impatience et sa patience. L'écho d'une envie, il se retient. Il grave des prunelles une image qu'il n'a pas encore peint.

Son regard se perd, se détourne. Vers le lieu. Il ne peut passer son temps à le fixer lui. Il va lui parler des lieux, des espaces secrets, de l'histoire, des impressions. Il se surprend à vouloir immerger de paroles encore. Peut être parce qu'il semble toujours prêt à l'écouter. "Ce n'est rien" C'est différent de la musique. Quand il joue, il en connaît la valeur. Il sait la beauté du son, la précision du geste. Il n'a pas de doute. Alors que ses mots, ses mots sont libres. Il a appris à les maîtriser par la force des circonstances pour ne pas offenser les endeuillés mais hors de ce cadre comment dit-on assez, comment ne dit-on pas trop. Il hésite mais se laisse porter parfois, par l'enthousiasme, par les sujets qui sont la prédilection qu'il arbore. "Ça me ne gène pas j'aime bien t'écouter". Le sentiment est étrange. Rassurant. Il ne se laisse pas porter encore. Il détourne. L'attention. La question. Il demande. Et se surprend lui aussi à aimer écouter. "Mais je crois que je manquais de concentration"

Le regard s'amuse. "Inquiet ?" Il le tane. C'est si simple. Il le guide, l'écoute encore, se berce au son des mots en avançant à travers les rues, vers la destination prévue. L'autre parle de ses prédilections à lui. Le dessin, la photographie. Il a un œil sûr, capable d'apprivoiser, d'imaginer mille occurrences pour une image qui chez certains ne révéleraient rien. Un artiste. Lui aussi. Alors sans commenter, il se prend à ses paroles, ce flot qui transparaît dans ses mots, dans ses gestes, dans l'animation qu'il y donne. Les inspirations, les projets, les lieux. L'ensemble noie l'espace le temps d'atteindre celui attendu.

Le regard s'ouvre puis s'ancre encore. Il le laisse s'imprégner du lieu, de l'ambiance qui touche au crépuscule. Il sait que ses prunelles noteront les couleurs, les formes. Le flux de vie que le calme enveloppe. Au cœur de l'effervescence de la ville. Il ne dit rien, il le laisse faire, le laisse voir. L'artiste verra, s'inspirera peut-être. La raison première de leur venue s'il voulait être honnête. Pas la seule cependant. Il se détourne quand il croise. Puis revient. Il saisit en silence puis le soupçon de nervosité disparaît. Un sourire puis il prend la mesure du lieu à son tour.

Son regard se perd puis la voix déblatère, le ton assourdi par la fatigue, la nervosité qu'il dénoue. Il parle encore, il décrit les formes, les couleurs. Giardino Giusti. C'est le nom du lieu. Il date sans connaître une folle origine. Il conte une histoire vraie ou fausse, imaginaire créé par l'espace. Il le guide, à nouveau. Il s'avance, évoque toujours. C'est une drôle d'histoire que cette histoire. Une histoire moins tragique que celle qui donne sa notoriété à Vérone. Elle finit bien celle-ci. Elle se veut aussi romantique, peut-être plus. La tragédie est-elle romance ? C'est une autre question. L'issue ici se doit de ne pas l'être. Tragique. Ni même dramatique. Il se retient de le guider par la main, s'anime plutôt par ses gestes et puis il atteint le point voulu. Et s'il disait plutôt avec des notes ? Le lieu est privé, entre l'ombre et la lumière du crépuscule qui se réveille. Envahi de couleurs, de lueurs, de nuances. Le spectre rend l'ensemble irréel, presque. Il n'est que l'eau ruisselante qui manque de couvrir ses mots. Alors il se tait. Il ne le quitte pas de ce regard qui, cette fois, renonce à l'égarement. La nervosité n'est pas éteinte tout à fait. "Et si je te la jouais plutôt ?" Il ressort l'instrument de son étui, prend place. Il grave ses prunelles dans les siennes puis il clôt. Les gestes, eux, s'ouvrent. Il créé sa symphonie pour la deuxième fois de la journée mais cette fois, il ne vise qu'un public. Il ne cherche aucun prix, aucune sélection. Il peut se permettre des fantaisies alors il le fait. Il laisse les notes libres, vivre, raconter son histoire à leur manière. Une histoire commune, surnaturelle. Sur un enchantement dont on ignore la réalité. Les arbres bercent, s'ajoutent à la farandole. Ils interprètent leurs propres chants, leurs propres clés. Il s'y laisserait prendre mais il ne veut pas se perdre. Les yeux s'ouvrent à nouveau pour le fixer, lui.

Son regard se prend. Prisonnier volontaire. L'écho du silence fait suite à la performance. Les yeux n'ont rien lâché. Les doigts s'abaissent. Il s'avance, s'assoit à côté. L'instrument retrouve son socle sans qu'il n'ait regardé. Pourtant, les iris se baissent. L'assurance du musicien a laissé place. Il s'apprête à parler à nouveau et puis. "Elle est toute neuve, je l'ai pas encore écrite. La partition. Je sais pas si je devrais." Ce sont ses mains qui accaparent ses yeux. "Je joue parfois, ici. Souvent, en fait. J'ai un accord avec les propriétaires. Ce sont des vieux amis de la famille. Il y a un silence ici qui n'en ait pas un. Ca m'inspire et puis j'ai que les fleurs pour juger. Habituellement. T'es le premier." Il relève les traits, vers les siens. Le regard se perd, dessine encore puis se tait.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Gabriel   [30Y] Malachi & Gabriel EmptyMer 26 Avr - 13:09

Happiness is a thing to be practiced, like the violin
Vérone ~ 2005


Il se laisse guider. Se prend au jeu d'une déambulation dont il ne connait pas encore le point d'orgue. La chose lui est facile, sa confiance toute acquise. Alors ses pas se calquent sur les siens. Ses prunelles bleutées, tantôt s'accrochent aux siennes, tantôt s'attachent au décor. Et ses réponses font écho à ses questions. Inquiet. L'est-il ? "Peut-être un peu." Ce serait mentir que d'affirmer qu'il n'éprouve pas le moindre trac à l'idée de se retrouver devant des étudiants. Place qui était encore la sienne il n'y a pas si longtemps. Ce n'est toutefois pas réellement cela qui a monopolisé ses pensées ce jour, trop occupées à voguer vers celui qui marche à ses côtés. Il tait le fait, laisse vivre le présent. Advienne que pourra.

Leur destination se dévoile enfin. C'est une palette infinie que le soleil mourant fait naître en ces lieux, tandis qu'il se noie à l'ouest. Bientôt d'autres nuances prendront place, faites d'ombres et de velours, animées d'une lumière infiniment plus discrète, plus subtile. L'entre-deux prend des airs d'instant suspendu, chimérique. Le bouclé admire, fasciné. Le nom de l'endroit s'inscrit dans sa mémoire. Giardino Giusti. Comment ne pas tomber sous son charme ? Cyprès séculaires, parterres de fleurs et de buis, labyrinthe végétal, élégantes fontaines, sculptures et autres caprices architecturaux. L'équilibre entre nature et bâti est mesuré. Parfait. Nombre de références classiques y trouvent place, qu'il ne peut s'empêcher de noter, perdues au milieu de la végétation. L'ensemble compose un véritable écrin verdoyant au beau milieu de la ville. Gabriel se laisse bercer aux graves de la voix du musicien, par l'histoire des lieux, s'en imprègne à mesure. Réelle ou fantasmée ? Qu'importe. C'est la frontière ténue entre les deux qui en fait toute la beauté, qui laisse toute sa place aux horizons de l'imagination, à la grâce des songes. Soudain le flot des mots s'atténue jusqu'à disparaître, ramenant toute l'attention du petit brun à l'italien. Ses iris clairs se noient aux siennes. Le regard de ce dernier arbore une profondeur rare à ceux de son âge. Une gravité qui le trouble, davantage qu'il ne saurait le dire. Ironique. Lui, le garçon des livres, le garçon des lettres, se trouve à court de mots. Il semble qu'il soit des êtres qui parviennent ainsi à le laisser sans voix. Malachi en fait indéniablement parti. Avec ses prunelles dont il n'est toujours pas parvenu à cerner la nuance avec certitude. Avec les notes qu'il fait soudain vivre avec tant de virtuosité que tout paraît d'une utopique simplicité. Ce n'est certes pas la première fois que l'irlandais a l'occasion de l'entendre jouer. Bien au contraire. Depuis leur première rencontre la musique a toujours eu toute sa place entre eux. C'est néanmoins la première fois que cela lui paraît si personnel. Intime même. Comme une plongée plus lointaine encore dans son monde. L'harmonie se crée, s'envole. Il en oublie son souffle, n'oserait bouger. De peur, sans doute, de briser la magie, délicate. Même son appareil photo n'a pas droit de cité, délaissé au fond de son sac. Il préfère préserver la préciosité de l'instant. Peut-être aussi pour le garder rien que pour lui tandis qu'il en grave mentalement la moindre seconde, conscient de sa chance. C'est tout un univers qui naît et vit dans ces notes. Hors du temps.

La symphonie finit pourtant par retomber. La réalité par reprendre ses droits. Un instant il semble au bouclé que les mots s'avèrent dérisoires après pareil discours musical. Alors il se contente d'observer le jeune prodige s'avancer vers lui, ranger son précieux instrument, le laisse reprendre la main. Gabriel l'écoute, avec une attention jamais feinte. Encore porté par le flot d'émotions enivrant de ce récital privé, sa réponse ne se fait guère attendre, empreinte de ce mélange d'enthousiasme et de douceur qui lui est propre. "Bien-sûr que tu devrais." L'élan qui le tourne vers l'italien va jusqu'à amener sa main à se perdre contre la paume de la sienne. "Je veux dire... c'est un très beau morceau, alors ce serait sûrement une bonne idée." Ses doigts quittent finalement la peau du musicien. "Merci, de me l'avoir joué." Le sourire à ses lèvres est aussi sincère que ses mots. "Et merci pour tout ça." Qu'il ajoute, quittant un instant le regard de Malachi pour balayer du sien les environs. "C'est vraiment superbe." Il y aurait tant d'autres choses à dire. Cependant le petit brun préfère contempler les alentours, se nourrir du calme qui les enveloppent. Loin du reste du monde. Il inspire profondèment, le parfum des fleurs fraîches se mêle à celui des arbres. Il écoute, le coulis de l'eau, la brise légère, les chants des derniers oiseaux de jour. Tout est paisible, et pourtant si vivant. "Je vois ce que tu veux dire à propos du silence qui n'en est pas un. C'est vraiment un lieu inspirant." Lui-même y est sensible, à cette atmosphère propice à l'imaginaire et à la création. Il ne s'y attarde toutefois guère. Son esprit occupé par d'autres mots. T'es le premier. L'écho reste. L'aveu le touche. Le trouble même. Encore. Il perd son regard ailleurs, devinant la teinte, presque imperceptiblement plus rosée, qu'ont probablement prises ses joues à la révélation de ce qu'il considère comme une forme de privilège. Qui oserait prétendre le contraire ? Certainement pas les fleurs qui composent habituellement le seul public du jeune homme. C'est d'ailleurs sur leurs homonymes floraux que finissent par se poser ses iris bleus. Des symboles de beauté, parfaitement à leur place dans ce décor qui n'en manque pas. "Je comprends mieux pourquoi elles sont si belles." A s'épanouir au son des partitions de Malachi, comment pourrait-il en être autrement ? Il en demeure rêveur, le bouclé. Trop. La réalisation finit par l'atteindre. Il revient au présent, à celui qui, décidément, possède la fâcheuse capacité d'égarer ses pensées. "Et toi au fait ?" La question seule paraîtrait lunaire, mais il ajoute. "Tu ne m'as pas raconté, comment ça s'est passé pour toi." Gaby n'a pas oublié, que c'est la seule partie des évènements du jour qu'il n'a pas encore évoqué. Celle pourtant qui compte véritablement.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Gabriel   [30Y] Malachi & Gabriel EmptySam 15 Juil - 18:39

La symphonie finit pourtant par retomber.
Alors il se contente d'observer le jeune prodige s'avancer vers lui, ranger son précieux instrument, le laisse reprendre la main. Gabriel l'écoute, avec une attention jamais feinte. "Bien-sûr que tu devrais."
L'élan qui le tourne vers l'italien va jusqu'à amener sa main à se perdre contre la sienne.
"Je veux dire... c'est un très beau morceau, alors ce serait sûrement une bonne idée."
Ses doigts quittent finalement la peau du musicien.
"Merci, de me l'avoir joué."
Le sourire à ses lèvres est aussi sincère que ses mots.
"Et merci pour tout ça."
Qu'il ajoute, quittant un instant le regard de Malachi pour balayer du sien les environs.
"C'est vraiment superbe."
"Je vois ce que tu veux dire à propos du silence qui n'en est pas un. C'est vraiment un lieu inspirant."
T'es le premier. L'écho reste. L'aveu le touche. Le trouble même. Encore. Il perd son regard ailleurs, devinant la teinte, presque imperceptiblement plus rosée, qu'ont probablement prises ses joues à la révélation de ce qu'il considère comme une forme de privilège.
"Je comprends mieux pourquoi elles sont si belles."
"Et toi au fait ?"
"Tu ne m'as pas raconté, comment ça s'est passé pour toi."
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Gabriel   [30Y] Malachi & Gabriel EmptySam 19 Aoû - 14:11

Il hésite parfois. Mais jamais ses mains. Ses doigts trouvent la mesure. Instinctivement. A chaque fois. Qu'importe les circonstances. Qu'importe le lieu. C'est une habitude qu'il a prise. Un reste de ses débuts. Au départ, c'était une forme d'assurance. Simuler la confiance par la stabilité de ses gestes à défaut de celle de son esprit. Et puis bien vite, ses phalanges sont devenues aussi assurées que ses tympans. Inaltérables. Exquises de précision. Ce sont plutôt ses pensées qui s'égarent, qui dérivent, qui réfléchissent trop. Ce sont elles qui tergiversent et qu'il fait taire à coup de notes. Quand il a appris, c'était pour faire taire les échos de voix. A coup de baguettes sur des caisses, à coup de touches sur un clavier. Puis l'aigu du violon est parvenu à atténuer le grave du ton. Puis il y a eu les pleurs à rendre muet. Ceux des êtres qui restent, qui désespèrent. Puis il y a pris goût. Et c'est resté. C'est resté dans les jours sombres, dans les journées éclairées. Dans les nuits insomniaques, dans celles plus aisées.
Alors quand il doit à profit, faire face aux iris d'autrui, il coupe le souffle et laisse ses mains le porter. Cela fonctionne souvent. C'est son langage, son expression première. Il le maîtrise plus que les mots, il n'y bute jamais. Encore moins quand il faut. Ce jour-là encore, ça n'a pas fait défaut. Il a obtenu ce qu'il souhaitait, une sélection à ajouter au palmarès qui le rapproche peu à peu des astres. Peut-être est-ce pour cela qu'il s'y laisse prendre une nouvelle fois. Pour la seconde de la journée. Même pour des raisons bien différentes. Parce que les mots ne sont pas siens autant que les mesures. Parce que parfois, elles sont plus claires, plus évidentes, moins maladroites. Il s'y abandonne, s'en libère. L'écho de son instrument se marie à celui de l'eau, du vent et des cigales. Le crépuscule approche. Il teinte l'horizon. Il se suspend cependant à la pointe de son instrument. Puis il retrouve ce silence. Son simulacre. Ce tacet qui n'en est pas un mais qui fait taire celui de son crâne. Ses yeux reprennent la lumière, ses mains déposent l'objet dans son écrin. Il s'assoit à côté de son public et puis parle pour combler.

Alors il se contente d'observer le jeune prodige s'avancer vers lui, ranger son précieux instrument, le laisse reprendre la main. Gabriel l'écoute, avec une attention jamais feinte. Encore porté par le flot d'émotions enivrant de ce récital privé, sa réponse ne se fait guère attendre, empreinte de ce mélange d'enthousiasme et de douceur qui lui est propre.
"Bien-sûr que tu devrais." L'élan qui le tourne vers l'italien va jusqu'à amener sa main à se perdre contre la sienne.
"Je veux dire... c'est un très beau morceau, alors ce serait sûrement une bonne idée." S
es doigts quittent finalement la peau du musicien.
"Merci, de me l'avoir joué."
Le sourire à ses lèvres est aussi sincère que ses mots.
"Et merci pour tout ça."
Qu'il ajoute, quittant un instant le regard de Malachi pour balayer du sien les environs.
"C'est vraiment superbe."
Cependant le petit brun préfère contempler les alentours, se nourrir du calme qui les enveloppent.
Il inspire profondèment, le parfum des fleurs fraîches se mêle à celui des arbres. Il écoute, le coulis de l'eau, la brise légère, les chants des derniers oiseaux de jour, le son incessant des cigales. Tout est paisible, et pourtant si vivant.
"Je vois ce que tu veux dire à propos du silence qui n'en est pas un. C'est vraiment un lieu inspirant."
Il perd son regard ailleurs, devinant la teinte, presque imperceptiblement plus rosée, qu'ont probablement prises ses joues à la révélation de ce qu'il considère comme une forme de privilège.
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