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 [30Y] Malachi & Birdie #03

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Iracebeth

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Birdie #03   [30Y] Malachi & Birdie #03 EmptySam 21 Nov - 18:06


     

Here is no competition of sounds
Between a nightingale and a violin.
@"Birdie Cadburry"
Les échos clapent et s'enflamment. Ce sont des nuées de lumière qui irradient l'espace. Les lieux sont incandescents. L'ambiance électrique. L'adrénaline se noie au creux des veines alors qu'il retient l'instrument de ses phalanges. L'expression se veut retenue, contenue. Professionnelle. Mais il ne trompe pas personne, pas même lui-même. Le regard est vif, assuré. Une nouvelle nuit, une nouvelle fin. Un autre acmé. Ses pas le portent en coulisses après quelques minutes. L'effervescence règne encore, libérée par les éclats d'un triomphe supplémentaire. Il accueille les mots, les remarques. Les sourires et les gestes. Il renvoie les compliments qu'il partage même en ayant tenu le cœur de la scène. Bientôt c'est un regard qu'il cherche, une paire de prunelles irréelles. Il la reconnaît alors qu'elle arrive, à quelques mètres. Elle rejoint ses bras bien vite, un sourire gravé sur les lèvres. Il la serre, la relâche, la retient du bout des mains. Ses mains à elle sont sur ses traits, dessinant ses pommettes. Il pourrait se noyer dans ses iris qui trahissent toutes les paroles. Elle n'ajoute rien. Elle n'en a plus besoin. Ils s'éloignent enfin, quelques centimètres à peine. La nuit n'est pas vaine. Elle n'est pas terminée. La loge. Son instrument dans son écrin. Il retourne dans l'ébullition des lieux, dans les couloirs bruyants de rires. Ils sortent finalement. Ce soir, l'orchestre est de gala. Il faut qu'ils rentrent et se revêtissent.

Il observe le reflet qui traverse la pièce alors qu'il jauge sa propre figure. Ses yeux se perdent, loin de lui-même. Il ne la lâche pas d'une mesure. Elle arrange ses cheveux, légèrement relevés dans sa nuque. La vision lui offre un sourire et puis il croise ses prunelles. C'est l'expression sur les traits qui se reflète entre eux, alors elle se rapproche. Elle se place derrière lui, remet en place le nœud à son cou. Il aurait du être parfait. Il en fait depuis qu'il est môme mais peut-être a-t-il été distrait. Difficile de le dire. Il la regarde toujours, à travers la glace. Sa tête trouve son épaule; ses iris, son regard. "Pronto ?" Il sourit de plus belle. Il aime cet idiome, surtout entre ses lèvres. Ce n'est pas le sien mais elle essaye, encore. En une mélodie sereine. "Certo." Elle s'éloigne, se retourne sans qu'il la perde de vue. Il la retrouve bien vite, sur le seuil. La porte claque derrière eux.

La voiture parvient à l'avant de la salle. Sienna a retrouvé l'ancre de sa main. Il la serre sans y penser comme si la place était naturelle, sans  détourner les yeux. A quand remontent les nuits de Brisbane ? Il ne parvient pas à s'en rappeler. Il s'avance, en croise d'autres. Les mots s'échangent, les paroles naissent. Mais il attend avant d'entrer. Il a aperçu son père en hâte plus tôt mais il sait qu'il le verra surtout le lendemain. Il est quelqu'un en revanche qui n'attendra pas si loin. Il n'en voudrait pas d'une autre manière. Il la cherche du regard. Il sait qu'elle saura l'attirer. Les ans passent mais elle n'est pas devenue discrète. Tourbillonnante qu'elle est. Pourquoi l'aurait-elle fait ? Le fait aurait été bien dommage. Mais il n'est pas arrivé. Pas encore. Jamais, il l'espère. Les doigts l'enserrent. Serait-elle nerveuse ?  Il se détourne de sa recherche, ramène les iris vers elle. Son regard la questionne mais elle n'offre qu'un sourire. Elle se veut rassurante. Il n'est pas certain de comprendre. Il repart en quête sans abandonner la pensée. Serait-ce l'attente ? Ce n'est pas exclu. Il mentirait s'il disait qu'elle avait l'air enchantée quand il avait mentionné son invitation. Il ne saisit pas le pourquoi. Peut-être aura-t-il cette nuit des réponses. Peut-être ne voit-il pas. Aveugle ou imperméable. La réflexion se noie. Il resserre ses propres phalanges, saluant aisément ceux qu'il voit. D'autres regards l'attirent et l'objet de leurs attentions le saisit. La vision lui offre un sourire avant même qu'il n'y pense. Elle est lumineuse dans les divers sens du terme. L'inaperçu n'a pas décidé de lui appartenir. Pourquoi voudrait-il ? Il se rapproche, l'interpelle. Sienna le suit comme une ombre. Jusqu'au pas du lieu. "Content que t'aies pu venir. Le père est bien rentré ?" A l'hôtel. Il l'espère. Il est sincère. Il le pense, vraiment. Rien n'est feint, ni dans ses mots, ni dans ses traits. Pas comme elle qui s'adresse d'un ton qu'elle rend distingué. "Bonsoir Birdie." Sur la retenue, la réserve. La distance alors qu'elle le tient toujours enserré. Il ne s'y arrête pas cette fois. Loin de l'idée. La nuit commence. Les ombres ne sont pas encore atténuées.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Birdie #03   [30Y] Malachi & Birdie #03 EmptyLun 30 Nov - 12:46


{outfit&hairstyle} Birdie détonne à travers le décor. Des lieux qui demandent une prestance qu'elle n'a pas, une réserve qu'elle n'a jamais connue. A quoi bon cela servirait de changer alors qu'elle se satisfait très bien dans sa différence ? Elle est ce personnage qu'elle ne force pas, cette façon d'être qui est sienne depuis si gamine qu'elle ne rappelle pas avoir été un jour dans les normes, dans ces moules dans lesquels on essaie de les faire entrer. Il est surprenant de la voir ici, à chaque fois. Mais elle est aux bras du père, celui qui est fier, qui bombe le torse, qui a le visage souriant. Birdie aime bien le père ; elle n'a jamais vraiment connu le sien autre que de journées furtives et de cartes postales. Alors le père Etherstone est l'idée la plus proche qu'elle puisse se faire d'une figure parentale. Il doit bien l'aimer aussi, même s'il ne lui offre que peu de répondant, et souvent que des "mmh" ici et là. Mais cela ne dérange pas Birdie. Elle a l'habitude de parler pour dix, se faire la conversation est un art qu'elle pratique déjà au stade des balbutiements. Le seul moment où elle peut se taire, une mélodie moins rocambolesque et plus musicale fait place. Ses prunelles bleutées sont figées sur la scène, passant du chef d'orchestre à la basse en restant un très long moment sur le violon. Elle sourit plus d'une fois, elle se permet juste de jeter un coup d'œil à côté pour voir le patriarche presque ému. Birdie ne peut que comprendre ; Malachi est dans son élément vital. Celui qu'il maîtrise, qu'il apprend, qu'il respire pour depuis tant d'années. Le voir à l'Opera de Sydney est une fierté que même la Cadburn peut comprendre. Autant qu'il soit dans cette ville, loin de Brisbane, pour une raison valable. Et même ces traits concentrés qu'elle observe sans retenu ne peuvent cacher la hauteur de la joie certaine qu'il doit ressentir. Il n'est pas invisible, pas pour elle, et elle sait à quel point il en avait trimé et bavé, les sacrifices qui se sont enchaînés et, surtout, la discipline imposée par une passion que Birdie ne pourra jamais vraiment comprendre. Mais ce qu'elle saisit, c'est la musique elle-même qu'elle n'aurait jamais apprécié si Malachi ne se tenait pas derrière son archer et son instrument. La transe des notes prend fin, elle s’éteint en même temps que les applaudissements grondent et Birdie étant Birdie, elle se permet même un sifflement qui lui attire forcément des regards dédaigneux ; elle s’en fiche, elle a un grand sourire qui s’étale sur son visage, le fendant comme à chaque fois en deux.

Elle ne l’a pas attendu, pas cette fois. Le patriarche a souhaité rentrer alors ils ont fait un détour à l’hôtel. Malachi compte sur elle pour que son père arrive à destination sain et sauf. Birdie n’est pas la personne la plus raisonnable ou responsable du monde mais elle a la confiance de Maki ; alors si telle est la tâche qu’on lui confère, la tâche qu’elle acquittera à accomplir. Même si cela signifie bougonner dans sa barbe deux fois plus sur sa robe qui n’est pratique ni pour marcher ni pour entrer dans une voiture. Que ses chaussures lui font mal. Et qu’elle a vraiment hâte de goûter le champagne de la soirée organisée.

« Content que t'aies pu venir. Le père est bien rentré ? » Il est là, enfin, et elle ne se soucie même pas du protocole (si protocole a) quand elle se jette à son cou ; pour l’accueillir, lui dire bonjour, le remercier et le féliciter. « Evidemment qu’il est bien rentré. J’ai presque failli le border mais il m’a grogné dans les oreilles, je ne comprends toujours pas pourquoi. » Sa plaisanterie lancée, Birdie rayonne, ses lèvres tirées le prouvent et le démontrent, autant que ses billes bleutées qui s’imprègnent de la vision de Malachi, tripotant son nœud, bien trop serré, bien trop cérémonieux et définitivement de trop, qu’elle fait vaciller, le rendant un peu moins droit sous ses doigts piqués et coupés pour produire la robe qu’elle porte. « Je ne dis jamais non à une soirée où il y a de l’alcool et des petits fours à volonté, Maki, tu es bien placé pour le savoir au fil des années. » Là où il l’invitera, là où elle pourra venir s’y promener. Son monde qui est le sien à lui, où elle n’est pas à sa place mais où on finirait par s’habituer à la voir. ‘‘La petite blonde originale’’ (parce qu’ici, on est polis apparemment) qui se trimbale de temps en temps avec le premier violon de l’orchestre.

« Bonsoir Birdie. »
« Sienna, tu es là ! Je ne t’avais pas vu. » La femme de Malachi qui semble la fuir autant que possible. Ou sinon, elle se tient comme en ce moment, reculée, sur ses gardes, son joli minois relevé. Birdie ne peut que comprendre l’attrait physique de son ami d’enfance pour la jeune femme ; bien moins sur son caractère coincé, son air sérieux, son aura bien trop guindé. Elle juge silencieusement, elle pince les lèvres pour ravaler sa désapprobation. Sienna est à l’opposé de la façon dont ils ont grandi. Il n’y a qu’à voir Birdie qui s’est approchée avec ce sourire qui se veut pétillant, touchant la pointe des cheveux de la brune pour les faire rebondir, comme une enfant qui veut s’amuser – ce qu’elle est. « J’adore ce que tu as fait à tes cheveux. Même s’il manque un quelque chose que je ne saurai dire. » Sûrement un sourire. Un éclat de vie. Quelque chose qui lui prouverait que Sienna n’est pas un automate, qu’il y a de la brillance à l’intérieur, quelque chose. « Mais ça te va bien. » Aussi sage, propre, lisse et prévisible. Quelques pas en arrière, il y a les prunelles qui frôlent l’ombre de Malachi, leurs mains jointes, l’apparente uniformité qui les lie puis le serveur qui tombe au bon moment, apportant dans une valse sans fin entre les convives les fameuses, précieuses, indispensables flûtes pétillantes. « Il est l’heure du champagne ! Je me demande s’il sera aussi bon que la dernière fois. Vous savez qu’il y a plus de pression dans une bouteille de champagne que dans des pneus de voiture ? Il faut faire attention de pas éclater à cette pression. » Dotée de l’aisance familiale à toute épreuve pour parler toujours plus qu’il ne faut en dire, la Cadburn prend deux coupes, une pour elle, l’autre qu’elle tend à Malachi. Sa main s’en va pour prendre une troisième avant de s’arrêter en plein vol. « Tu bois, Sienna ? Ta voix te le permet ? D’habitude, vous autres les chanteurs, vous prenez des boissons avec du miel ou je–ne–sais–quoi, non ? Tu chantes toujours, d’ailleurs ? » Regarde, Maki, je me montre gentille, j’espère que ta femme sera capable de me retourner la pareille. Même si cela sous–entend qu’elle n’est pas évoquée dans leurs conversations, que Birdie ne se soucie pas vraiment de la carrière de Sienna ; mais pour la forme (surtout celle de Malachi), Cadburry s’apprête de ces traits qui se veulent amicaux. Mais il y a une bataille silencieuse si forte qu’il est presque impossible de nier l’indifférence ; même le serveur doit le sentir.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Birdie #03   [30Y] Malachi & Birdie #03 EmptySam 12 Déc - 16:21


     

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Between a nightingale and a violin.
@"Birdie Cadburry"
Les silhouettes défilent. Apprêtées au centimètre. Elles vont entres les corps, les tissus onéreux. Elles s'abreuvent de mille breuvages, vaporeuses dans les effluves alcoolisées. Les voix s'élèvent, se baissent. Elles murmurent sur les passages. Elles masquent les sourires. La symphonie du soir qui suit celle des grandes lumières. Les éclats sont faux, les expressions contenues. On maintient des masques, des apparences comme une pièce qui se joue. Un acte qui se fait. La comédie après l'opéra. A moins que la performance n'ait pris fin. Qu'elle se poursuive en d'autres lieux. Il les observe ses silhouettes, ses figures qu'il devine. Il en connaît la plupart, la majorité. Les ans qui filent. Il n'est pas différent. Vêtu de sa propre façade. Il garde cet air sur ses traits, cette idée dans le regard. Il écoute, il acquiesce. Il se noie mais ne s'égare. Ce théâtre, c'est le sien. Le monde qu'il maîtrise. Il en a appris les enjeux, il les joue avec adresse. Une partition comme une autre. Simple changement d'instrument. La musique est plus incertaine mais les notes sont toujours semblables. Elles pressentent, se discernent. Il domine depuis peu la pyramide. Alors il a vu évoluer les mascarades. Ceux qui cherchent les faveurs, les avantages. Ceux qui rêvent de sa place mais la félicitent un sourire immense. Bal de nuit. Danse incertaine. Il pourrait s'en formaliser. Il n'en a que faire. Il a grandi entre tant d'horizons divers. Le faux de la scène. La cruelle véracité de la fin. Et puis la vie. Fantaisiste. Folle. Trop prégnante pour être ignorée. Trop flagrante pour être feinte. Les trois se séparent habituellement. Enfermés dans des cases précises et claires dont les murs se croisent peu. Le paraître n'est pas ardu. La représentation est constante. Ou presque. Le troisième horizon n'autorise aucune illusion. Elle anéantit le moindre travestissement. Le mêler aux autres semble un synonyme de catastrophe. Peut-être est-ce de là que provient la réserve.

Celle de l'être qui se tient à ses côtés, qui ancre ses doigts dans les siens comme on se retient à tout. Le masque, la retenue. Il appartient à ses traits. Le pourquoi, il l'ignore. Il le cherche sans y penser. Parce que la réalité se détourne, se modifie. Elle prend la forme d'une lueur incandescente, solaire, immanquable. Elle fait naître un sourire parce qu'il n'a aucun rôle, aucune copie à jouer. Elle sait tout, elle sait trop. Il n'y accorde pas la moindre formalité. Il s'adresse à elle, sincère et elle se jette à sa nuque. Il la retient comme il retient un rire. L'enthousiasme est si beau que les lieux le rendent déplacé. Il garde l'expression sur la figure pourtant. Elle répond. La vision lui parvient. Il ne va pas retenir l'amusement. Elle rapproche ses doigts encore, cette fois du nœud à son cou. Il lève les sourcils mais n'ajoute rien encore. Trop apprêté. Il a saisi. Il laisse faire. Laisse le nœud vacillant. Qu'importe au fond. Il sait par avance qu'il n'aurait pas le luxe en cette soirée de la discrétion. "Heureux de voir que ça n'a pas changé alors." Heureux en effet. Qu'elle ne change pas surtout. Qu'elle ne devienne jamais l'une de ses marionnettes qui lui ment juste pour les attraits. Sienna n'a pas quitté son côté, ni sa paume. Elle salue la jeune femme avec une tension qu'il ne saisit pas encore. Les apparences. Sans doute. Les apparences. Il observe l'échange. Sans intervenir. Il n'en a pas besoin.
Son épouse se crée un sourire, un ton stable dans le creux de la voix. "Merci." La sincérité manque. La chaleur aussi. Elle la regarde avec des prunelles inquisitrices, désapprobatrices peut-être même. Mais elle ne trahit rien. Elle ne trahit pas qu'elle la trouvé déplacée, qu'elle la préférerait en d'autres lieux. Plus appropriés. Qu'elle n'aime pas l'attention qu'elle génère. Curieuse, amusée. Elle se retient à son homme alors que la folle silhouette avance. Elle l'écoute, ne pince pas les lèvres, se prétend intéressée. La jeune femme prend deux coupes, une pour elle. Une pour Malachi. Ce dernier la prend avec un sourire, cette expression presque trop affable sur les traits. Comme s'il comprenait tous les mots. Comme s'il trouvait le tout ordinaire, naturel. Intéressant. Comme si les palabres avaient de l'importance. Comme si elle méritait l'attention. Attention qu'elle ramène vers elle pourtant, une interrogation après l'autre. Sienna suit ses gestes, le mouvement de ses lèvres du regard. Elle sourit encore. Elle lui répond, poliment. Sincèrement presque. "A l'occasion. Le tout est une question de modération." Un mot qu'elle ne doit pas connaître. Tu chantes toujours, d'ailleurs ? Un pincement. Un grand sourire. Surfait. "Bien sûr. Nous en sommes encore au répétition mais nous démarrons les représentations la semaine prochaine." Et elle retrouvera le devant de la scène. Elle aussi. Elle sent les doigts qui la tiennent encore, se détourne vers lui. Le sourire bien plus vrai, bien plus fin aussi. Il y a de la fierté dans le reflet de ses prunelles et elle se sent presque idiote. Sans savoir pourquoi. Elle se refuse à baisser les iris, se détourne moins circonspecte. "Et toi, Birdie, que deviens-tu ces derniers temps ?" Il la tolère. Elle se doit d'en faire autant. Le jeu en vaut la chandelle. Il le doit. Forcément.
Il suit la scène sans rien ajouter, passe le regard d'une silhouette à l'autre. L'une abat les questions avec le talent de l'habitude. L'autre y répond, retenue encore, décidément fière mais plus sincère au moment de retourner l'interrogation. Elle a paru presque timide la parcelle d'une seconde, dévoilant un autre sentiment. Lequel il l'ignore. Mais il observe. Quelques bulles après les autres. La séance qui se joue, qui le détourne des autres participants. Ils sont tous semblables, copies similaires. Elles sont si différentes qu'en d'autres circonstances, il s'en serait amusé. En celles-ci, il contemple simplement, intrigué.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Birdie #03   [30Y] Malachi & Birdie #03 EmptySam 3 Juil - 10:13


« Heureux de voir que ça n'a pas changé alors. » Jamais elle ne pourra changer. Birdie n’est pas de ceux qui changent mais qui ceux qui veulent tout chambouler pour qu’ils changent selon sa propre volonté. Elle ne change pas quand elle observe les traits de Malachi, qui reste souriant, obtempérant toujours sans aucune résistante aux assauts d’un petit oiseau qui n’hésite pas à bousculer son nœud autour du cou. Elle n’a jamais aimé les nœuds papillons. Pas autour de Malachi. Pire que la bague qu’il porte, c’est presque insultant. Birdie n’ignore pas que Sienna est passée par là, qu’elle a réglé chaque pli qui aurait pu être, chaque mèche souhaitant retrouver sa liberté. Sienna aime qu’il soit apprêté et cela donne juste le sentiment d’une vulgaire poupée que l’on exhibe. Une fierté d’avoir un mari qui réussit, qui a du succès. Comme si Malachi a besoin de tout ça. La Cadburn sait à quoi il ressemble sans tout ça. Avec des feuilles dans les cheveux, le jean tâché de boue, les mains écorchés par les ronces suite à une stupide pari. Elle l’a connu bien mieux que Sienna ne le pourra jamais et elles le savent toutes les deux. Voir son ami d’enfance aussi guindé, aussi sévère, quand bien même il rayonne de mille feux, Birdie sait qu’elle ne résistera pas à la tentation de foutre son grain de sel là–dedans. Sienna ou pas, ce n’est pas maintenant que cela changera, non, effectivement. Tu peux te rassurer, Malachi. Comme s’il en a besoin.

Birdie n’aime pas non plus qu’elle continue à s’accrocher à lui. Elle ne peut pas se montrer un peu plus fière, indépendante de son mari, une entité unique qui n’a besoin de personne pour exister ? Non. Sienne tend sa main libre vers la coupe – Birdie pourrait presque soupirer de soulagement. Ce n’est visiblement pas demain que Malachi va lui apprendre qu’il va devenir père ou une bêtise de ce genre. Elle imagine déjà le gamin avec une mère pareille ; toujours bien présentable, à être poli à outrance, dégoulinant de bienséance et de cet air pincé. « A l'occasion. Le tout est une question de modération. » La Cadburn roule des yeux, les laissant en l’air alors qu’elle porte la coupe à ses lèvres pour y dilapider déjà bien trop de gorgées qu’il n’est normalement d’usage. Sienna et sa modération, Sienna et ses limites, Sienna et son manque de fun. Comment Malachi ne peut pas ne pas s’ennuyer avec une compagne comme ça ? Il ne doit y avoir aucune surprise, aucun droit à l’écart, les journées qui doivent se ressembler et s’assembler, un vide de palpitations et d’excitations perpétuel. La mort assurée pour une jeune femme comme Birdie mais un conte de fée pour quelqu’un comme Sienna, assurément. « Bien sûr. Nous en sommes encore aux répétitions mais nous démarrons les représentations la semaine prochaine. » En plus de son aura exaspérante, il y a aussi sa façon de parler. Pour cela encore, Birdie se rajoute deux gorgées dans le gosier – à ce rythme, elle va avoir fini sa coupe avant même que les autres aient eu le temps d’y toucher. Il lui faut bien au moins cela pour tenir ce genre de réception et encore plus pour la compagnie. « Et toi, Birdie, que deviens-tu ces derniers temps ? » Pourquoi Malachi ne peut pas parler ? Il n’intervient pas, il reste planté là, à les observer, sans rien faire à part jouer du ping–pong de ses yeux et Birdie pourrait lui en vouloir de faire preuve d’une telle inertie. Elle n’est pas là pour parler avec Sienna, elle n’a jamais été là pour elle. Alors pourquoi il ne peut pas se montrer, s’imposer ? Ses prunelles céruléennes se détournent de l’italien pour les poser de nouveau sur sa femme – ne grimace pas, tu devrais avoir l’habitude. Non. Jamais. « Je suis en vie, c’est déjà une bonne chose, je trouve. » Elle vit, elle, au moins. Elle exulte dans son univers, elle ne vit pas dans un monde d’apparences, elle peut être elle–même. Comme ce soir où elle voit bien que sa tenue ne plait pas à Sienna. Et à d’autres. Pour changer. Ils n’y comprennent rien. Comment le pourraient–ils ? Les lustres scintillants sont la preuve suffisante que son monde à elle n’a rien à voir avec le leur. « J’ai commencé la broderie, j’écris pour un journal que personne n’achète, je passe faire un saut à Sydney, la routine, en somme. » Une routine qui change tous les jours mais qui ne l’empêche pas de faire un clin d’œil malicieux à Malachi. Ses séjours à Sydney sont les évènements les plus routiniers qu’elle puisse avoir, ne manquant jamais l’occasion d’y faire un saut. « Je crois qu’il va m’en falloir une deuxième coupe. Oops. » Birdie n’est pas désolée, elle est même amusée quand elle brandit son verre à pied vide. « En même temps, ils devraient en mettre plus. Avec modération, c’est sûr. » Elle retient ses lippes pour s’empêcher de glousser face à l’absurdité de ses derniers mots, une moquerie dissimulée des propos de Sienna. « On aura le temps d’aller faire un tour en ville, demain, Maki ? Y a la brasserie Young Henrys qui a quatre étoiles et demi, c’est un must à faire à Sydney, je peux pas partir sans l’avoir fait, tu veux bien, dis dis dis ? » Le retrouver seul, sans l’agitation, sans femme, sans père pour rôder, juger, toiser.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Birdie #03   [30Y] Malachi & Birdie #03 EmptyJeu 22 Juil - 12:53


     

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@"Birdie Cadburry"
La silhouette détonne. Elle vit. Elle s'agite. Elle parle. Elle boit. Presque trop vite. Elle brille de couleur vive. Un soleil qui scintille dans une ambiance guindée. Les corps sont vêtus avec mesure, une élégance subtile qui se noie dans la masse. Les voix sont des murmures, à peine plus hauts, parfois sporadiques. Les regards ne posent jamais. Ils voguent dans la multitude. Ils reviennent pourtant. Ils s'accrochent sans cesse. Des lucioles que la lumière attire.
Il le sait. Il n'en a que faire.
Il maîtrise. Jusqu'à la dernière note. Il savait. Aucune importance. Il sait la gêne de celle qui s'accroche. Il est aveugle, sans doute sourd. Mais il sent. Il sent la tension dans sa posture, la mesure dans son ton. Il sent la paume qui s'accroche à la sienne, son regard perçant. Elle lui a signifié. Par une voix claire. Par des détours. Il a répondu par un sourire, des silences, parfois des mots. L'intention est restée la même. L'autre est elle. Une petite étoile. Un tourbillon. Les expressions dans les prunelles sont familières. Il s'en détourne. Il suit la scène. Les répliques s'échangent. Il s'en amuse. Spectateur silencieux. Etrangement à son aise.

Sienna répond. Elle conserve la tête haute. La prestance qui est due. Il faut bien que quelqu'un la possède. Elle le pense. Elle perçoit la désapprobation. Le mépris même peut-être de la jeune femme. Qu'importe. Elle la tolère. Elle n'est pas là sans cesse. Elle n'envahit rien. Juste une soirée. Juste une nuit encore à l'entendre. Demain, elle sera oubliée. Elle vide sa coupe. Sans la moindre mesure. Sienna a à peine touché la sienne. Quelques gorgées, toujours du bout des lèvres. Elle n'est pas une débauchée. Elle se contrôle. Elle s'intéresse. Elle tente d'être sincère quand elle lui demande. La réponse peu sérieuse ne la surprend guère. Elle se surprend à prendre une nouvelle dose de son verre. La suite est plus appropriée. Elle sourit. Un échange de prunelles. Elle mord subtilement sa lèvre. Boit encore. Modérée. Elle doit le rester. Contrairement à elle. Sa coupe est déjà vide. Combien va-t-elle en écouler ? Si la honte s'invite. Non. Elle ne doit pas y penser. Elle devine la moquerie dans les mots. Elle ne laisse rien paraître. Le sourire sur ses lippes ne rejoint pas ses yeux. Elle serre toujours sa paume. Pourquoi reste-t-il silencieux ? L'autre paraît penser de même. Elle se permet des questions, parle comme une enfant. Ce qu'elle est. Elle se demande encore comment il la supporte. La relation reste un mystère. Une équation sans réponse. Quand elle a posé l'interrogation un soir après une autre rencontre, il a aussitôt souri. Puis il a répondu, un ton sans masque "Birdie, c'est la maison." Rien d'autre. Comme si ça voulait tout dire. Tout justifier. Comme si ça avait du sens. Comme si elle comprenait. Elle ne comprend pas. La notion est lointaine. Etrangère. Elle s'y égare. A nouveau.

Il a suivi la scène. Les expressions. Les tons. La coupe entre ses phalanges. Sans la moindre intervention. La parade semble avoir assez duré cependant. Birdie se détourne. Elle s'adresse à lui. Elle s'enthousiasme. Quand a-t-il déjà dit non ? "J'ai prévu de voir le père demain matin mais après, j'ai rien prévu d'autre. Je suis tout à toi." Il sent la pression contre sa main. Il retient son regard. Il connaît déjà l'expression. Il sait que la perspective ne l'enchante guère. Elle ne viendra pas. Elle sera en répétition. Elle ne vient jamais. Il s'apprête à poursuivre. L'attention est détournée. C'est Jack qui s'approche. Second violon. Il ambitionnait sa place. Qu'importe. Elle n'aurait pas été méritée. L'homme est faux. Incompétent. Mielleux à souhait. Désespérant. Son regard se perd sur Sienna qui conserva sa stature puis sur Birdie où il s'arrête. Avec un sourire. Il va lui refaire le portrait. La pensée furtive. Soudaine. Elle meurt sans s'arrêter. Il n'a pas détaché son propre sourire. Mais ses prunelles masquent à peine le mépris qu'il ne cherche pas à dissimuler. "Bonsoir, mesdames." Ce ton. Ses tympans s'en irritent. Mesdames. Il n'observe qu'elle. Comme une chose curieuse. Il reste en retrait. Il la connaît. On pourrait presque croire que tu joues les chevaliers si j’étais une princesse en détresse. Parce que je suis pas en détresse, hein. Je le suis jamais. Non, Birdie, jamais. Il le sait. Il se tait. L'autre porte deux coupes entre les doigts. "J'ai cru voir que vous aviez fini la vôtre." Il lui en tend une. Le ton se veut séducteur et poli. Il va le graver sur un mur. "Vous êtes un plaisir pour les yeux, miss ?" Les mêmes yeux qui la déshabillent. Il reprend une gorgée. Il va retailler sa figure. Tant pis pour la bienséance. La pression de la paume de Sienna se prononce encore. Presque trop. Il se détourne vers elle. Le mépris est sans doute trop flagrant. Son regard l'invite à la retenue. Laquelle ? Il ne l'a jamais délaissée.

Il lui a répondu. Le ton était entendu. Comme une évidence. Incompréhensible. Elle n'a rien dit, tout juste pincé ses lèvres. Je suis tout à toi. Si elle ne le connaissait pas mieux. Tant que l'autre ne se fait aucune illusion. Elle ne doit pas y penser. Elle n'a pas le temps de le faire. Un intrus se pointe. Elle connaît l'aversion de son homme pour l'individu. Ses traits le déguisent à peine. Elle ne l'a jamais contredit. Le spécimen est un cloporte. Il n'a pas mérité sa place. Un affront. Pourtant ce soir, ce n'est pas vers elle qu'il s'oriente. Mais bien vers l'autre. Elle attire l'attention. Sans surprise. Elle pourrait presque sans offusquer. Si ça n'avait pas été la sienne. Cette fois, elle cède sa place. Il lui tend une autre coupe. Comme si elle en avait besoin. Pitié qu'elle ne s'entiche pas de ce genre de types. Un plaisir pour les yeux. Elle retient les siens de s'élever. Au lieu de quoi, elle presse sa main. Elle sent la tension à côté d'elle. Elle dépasse la simple animosité. Il ne doit pas. Ca n'en vaut pas la peine. Il ne bouge pas. C'est sans doute une victoire. Pour combien de temps ?

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Birdie #03   [30Y] Malachi & Birdie #03 EmptyMar 11 Jan - 19:45


Ce n’est pas une scène surprenante. Elle n’est pas inédite. Elle est conforme aux règles établies depuis le début. Depuis qu’elles se sont rencontrées. Depuis que Malachi l’a épousé. Pire depuis qu’ils se sont mariés. L’impression que l’univers lui vole quelque chose, à la gamine des prés. Pire, Sienna lui vole quelque chose. Cette insipide personne qui n’a que de valeur cette voix horripilante. Elle est si jolie, pourtant. Comment une telle beauté peut se montrer aussi froide, aussi désagréable ? Ou alors ce n’est que pour elle, ce comportement. Que pour le feu follet qui rencontre une reine des glaces édition spéciale pour ses beaux yeux bleus. Quelle chance. Après tout, elle doit avoir des qualités en dessous de tout ceci pour que Malachi en soit amoureux. Pour qu’il garde sa main contre la sienne, fermement. Cependant, il a son attention sur son amie. Il ne dit rien, se désignant comme un spectateur plutôt qu’un acteur. Elle n’est pas facile, Birdie. Elle peut être épuisante, quand elle s’y met. L’italien doit être aussi exaspéré que Will mais Birdie n’a pas assez de scrupule pour s’émouvoir d’un tel comportement. Cela est sûrement la raison du silence poignant de son ami. Celui qui les regarde mais qui ne communique pas. Il semble amusé par la situation. C’est une preuve habituelle. Que rien n’est étrange. Tout est comme d’habitude. Ce qui est rassurant.

Sienna ne répond rien et Birdie est persuadée qu’elle n’a écouté que d’une oreille ses propos. Ils sont repartis aussi vite qu’ils sont arrivés mais elle n’en fait pas l’étalage ; elle a conscience que la femme n’approuverait de toute façon pas sa façon de vivre. Elle ne supporte déjà pas sa façon d’être. Tu en survivras. Tu as connu pire qu’une Sienna ou une Sofia dans ton existence. "J'ai prévu de voir le père demain matin mais après, j'ai rien prévu d'autre. Je suis tout à toi." Je suis tout à toi. Oh si seulement. Non. Pas comme ça. La pensée s’évapore aussitôt car ce n’est pas correct. De détourner la formulation dans un sens qui lui est propre. Cependant, son sourire ne se déloge pas du visage rayonnant de la blonde. “Parfait alors! Tu me diras quand.” Elle sera sûrement déjà dehors le temps qu’il profite de son géniteur. Elle n’est pas contrariante pour cela. Elle aura son moment avec lui et c’est le visage encore plus souriant qu’elle offre à Malachi. "Bonsoir, mesdames.." Elle ne l’avait pas vu arriver. Birdie détourne son attention sur l’intrus, le regard mielleux et les lippes retroussées. Elle le reconnaît pour être dans l’orchestre de Malachi. Au violon aussi. Elle plisse des yeux parce qu’il la dévisage avec une certaine rigueur. Ce n’est pas que de la curiosité ; il y a autre chose et Birdie n’est pas sûre de pouvoir apprécier de telles flatteries ce soir.

"J'ai cru voir que vous aviez fini la vôtre." Mais il attaque par une coupe et ça, ce n’est pas une mauvaise chose. L’intrus lui épargne un aller/retour, ses jambes apprécient. Surtout ses pieds dont la voûte plantaire est littéralement en train de mourir dans ses chaussures à talons qu’elle a daigné à mettre - une véritable torture, elle devrait s’en vanter auprès de Sienna pour que cette dernière apprécie l’effort de la Cadburn. "Vous êtes un plaisir pour les yeux, miss ?" Ohmondieu. Birdie pouffe de rire. Elle est blonde, elle passe pour une écervelée ; elle ne l’est pas mais elle peut prétendre de l’être. Ne serait-ce que pour le plaisir de jouer à ce chevalier servant impromptu. “Vos yeux savent où se placer, visiblement. Merci pour la coupe.” Elle plonge ses lèvres dans le liquide en observant le nouveau protagoniste par-dessus tout en papillonnant des yeux. Oh elle va jouer de lui. “Olive. Vous voulez la mienne ? Ma mère en a tellement mangé pendant sa grossesse que j’ai ces choses en horreur.” La voix plus aïgue, plus mielleuse alors qu’elle lui tend son bâtonnet de bois avec la boule ronde dessus. Il n’est pas obligé de savoir sa véritable identité. Tout comme il ne verra pas pour l’instant ses véritables intentions. “Vous faites partie de l’orchestre, n’est-ce pas ? Il me semble vous avoir vu. Derrière ou à côté, je ne sais plus trop.” Parce qu’elle n’est là que pour Malachi et les autres se ressemblent cruellement quand elle n’y prête pas attention. Elle feint le charme, cependant, la tête penchée et la bouche en coeur ; les crocs accérés prêts à se planter dans la chair d’une nouvelle victime qui pense qu’elle va se laisser charmer aussi facilement.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Birdie #03   [30Y] Malachi & Birdie #03 EmptyMar 11 Jan - 19:51

A quoi pense-t-elle ? Elle. A quoi réfléchit-elle cette petite poupée blonde ? Qu'est-ce qui traverse sa pensée ? Derrière ce sourire, cette façade. Derrière ces couleurs criardes et aveuglantes. Derrière ces manières cavalières. A quoi tient-elle ? Demoiselle superficielle. Demoiselle. Un bien grand mot. Elle retient l'acide entre ses lèvres, entre ses traits dignes. Comment se justifie-t-elle pour être si ? Elle ne la comprend pas. Cette jeune femme trop vive. Trop ... trop. Elle est affligeante, affligeante d'épuisement. Elle palabre. Elle virevolte. Elle agit en conscience. Elle ne réfléchit pas. Elle pourrait lui prêter des intentions peu louables. Elle n'ira pas jusque là. Elle ne craint rien. Rien d'elle. Trop délirante. Trop ... trop. Pourtant, elle est là. La grande inconnue. En dépit des questions. En dépit des réponses. De la réponse. Récurrente. Presque lasse. Un sourire en coin. Alors elle subit. Ce soir, encore. Elle subit, cette silhouette effarante de lumière. Celle qui attire l'attention. La mauvaise. Il n'en a que faire pourtant. Elle saisit l'évidence. Il est d'un aveuglement étrange quand il s'agit d'elle. C'est peut-être ça qu'elle craint. C'est un non-sens dans les faits. Il n'y a rien qui devrait. Alors elle reste. Elle subit. Elle échange même. Elle serre sa main tandis qu'elle cause. Prétend avoir un intérêt. L'autre n'est pas dupe. Elles sont chiens de faïence. Elles font illusion cependant. Lui s'en amuse. Incompréhensible. Quand il intervient enfin, elle laisse le retrait la prendre. Elle se fait silencieuse. Latente. Elle serre encore. Retient la flamme idiote qui naît. Elle a mal saisi. Il ne pense pas à mal. Jamais. Elle sait, bien sûr. Elle sait. Je suis tout à toi. Une gorgée. Oui. Non. Peut-être. Elle se contrôle. L'enthousiasme répond. Mais l'affaire tourne court. La tension gagne. Les deux jeunes femmes n'en sont pas l'origine. Bonsoir, mesdames. Non, c'est lui. Ce musicien de pacotille. Celui qui prétend au trône. Qu'il puisse retourner ramper d'où il vient. Lui et sa figure libidineuse. Un frisson. Elle se maintient. Le port altier, la figure droite. Mais ce n'est pas elle qu'il vise. Non, c'est l'autre. Que lui trouve-t-il ? Elle l'ignore. Elle a attiré l'œil. Elle ne peut le lui reprocher. Peut-être même l'a-t-elle cherché. Elle n'en serait pas surprise. Il lui offre un autre verre. Elle n'en a guère besoin. Elle n'aurait rien contre un autre, elle-même. Juste pour l'ignorer. Comme il l'ignore. Captivé. Par elle. Elle sent la tension dans sa paume. Elle resserre. Elle le connaît. Elle le retient. Elle retient le regard pour l'inciter à laisser faire. Il faut qu'il tienne. Elle ne le vaut pas.

L'homme s'est approché. Jack. Il est vêtu sans apprêt. Rien ne le distingue. Il tente. Il parle de cette voix à peine voilée. Il croise le regard de la jeune blonde. Il observe la rousse du coin de l'œil. Mais c'est à elle qu'il s'adresse. La blonde. Il ignore presque obstinément l'homme entre les deux. Une question. Il sent les prunelles qui transpercent. Elles ne sont pas bleues. Il poursuit. Elle papillonne. Peut-être a-t-il ses chances. Sous son nez à lui. Ce serait parfait. Il sourit. Affable. Le regard longe la silhouette. La robe est inhabituelle. Le changement n'est pas désagréable. "Avec plaisir." Il accepte le bâtonnet. Elle est plutôt jolie la demoiselle. Familière. Il l'a déjà aperçu. Dans les premiers rangs. A chaque fois. Ou l'a-t-il trouvé ? C'est une autre affaire. Elle est à l'opposé de l'épouse derrière elle. Pas moins déplaisante. Elle l'interroge. Sublime créature. "Oui, en effet. Juste sur le côté. Derrière notre vénérable premier violon." Cette fois, il la lâche du regard. Pour croiser le sien. Il le regrette presque. Non, pas presque. Il ne se défait pas de son sourire. La demoiselle lui plaît. "J'en déduis que vous êtes une amatrice pour être si attentive." Elle est là après tout. Il aurait tort de ne pas en profiter.

Il a fait sien le silence. Il a observé. Il a retenu contre ses lèvres le sourire amusé. Il n'est pas ignorant de leurs divergences. A tant de niveaux que la résolution en paraît vertigineuse. Mais elles sont elles. Et elles sont tout. Elles le savent. Peut-être. Elles sont un pan. Indissociables. Même si mal accordées. Il n'est pas homme de tacet pourtant. Alors il délaisse. Un sourire. Et il répond. Elle aussi. Il devrait poursuivre. Il se trouve une autre attention. Lui. Lui, c'est Jack. Lui, c'est. L'épitome de la décrépitude. Celle qu'il tolère parce qu'il le doit. Si ça ne tenait que lui. Mais il n'a pas ce pouvoir. Pas encore. Il le toise. L'homme n'a d'yeux que pour elles. Elle. Doucereux qu'il est. Il va lui redessiner la figure. Instantané. Réel. Il maintient sa paume contre celle de sa femme. Le reste de ses phalanges accroché au cristallin récipient. L'homme offre un verre. A elle. Elle accepte. Avec un rire. Elle reprend une gorgée. Elle offre l'olive. L'autre dit oui. Evidemment. Il sent la nuance dans sa voix. A elle. Elle s'amuse. Peut-être. Il ne s'en étonnerait pas. Le regard longe. Il va la tailler en pièces. Birdie poursuit. L'homme le croise enfin. Il ne l'a pas lâché des yeux. Il sent Sienna contre sa paume. Mais elle est là. Sans l'être. Il a conservé le sourire. Il le considère. Sans diluer son dédain. L'homme se détourne. Pas si vite. "Ce n'est pas comme si tu retenais l'attention." Le sourire reste. Il n'offre pas de réponses. C'est sans doute pour le mieux. Il revient vers elle. Il se retient de lever le regard. Pièce. Par. Pièce. "Un minimum d'égard pour le public t'aurait déjà donné la réponse, Jack." Il avance. Un pas. Sienna suit. Telle une ombre. Une gorgée. "Mais il ne faudrait pas trop t'en demander." Une autre. "Tu n'en pas assez d'une, Etherstone ?" Oh. Il n'oserait pas. Pourtant, si. Il jauge Sienna puis Birdie. Le regard sans équivoque. La première resserre encore. Il va le retailler. Le sourire entre les lèvres. Mesure par mesure. La coupe entre les doigts. Morceau par morceau. La lèvre entre les dents. Pièce par pièce. Le regard entre ses prunelles. Miette par miette. Un mouvement de tête. Exaspéré. En apparence. "Irrespectueux. Incompétent. Et inepte. Olston, je crois que tu viens de battre un nouveau record." Le sourire en face s'abaisse. Légèrement. Le sien se fait plus clair. Il n'atteint pas ses iris. "Il ne faut pas le prendre comme ça, voyons. Je ne demande qu'à partager la compagnie. Rien de plus." Le sourire est revenu. Le geste avec. Ses doigts sont autour du poignet. Celui de Birdie. L'homme veut mourir.
Il va mourir.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Birdie #03   [30Y] Malachi & Birdie #03 EmptyMer 2 Mar - 15:42


"Avec plaisir." il n’a pas l’air de vouloir lui refuser quoique ce soit. Tu l’as dans ta main car il veut mettre la sienne entre tes jambes - ça se voit comment ça danse dans ses prunelles sombres. Tu n’as aucun intérêt pour ce type, tu as un minimum de décence et tu n’ignores pas non plus qu’il n’est pas grand chose comparé à Malachi. Il n’est qu’un violon derrière que l’on n’entend pas, qui se meurt dans les autres violons qui ont aussi peu d’importance que lui. Seulement, les autres joueurs ne viennent pas te faire la cour aussi peu subtilement - tu as l’habitude, tu es pareille. Mais tu choisis de t’en amuser car la jolie jeune femme que tu es n’est pas à son premier rodéo du genre. Cela fait toujours plaisir à cet égo malicieux que tu ne possèdes pas à la hauteur de ton ami mais qui a le mérite d’être présent dans la mesure qui est la tienne. "Oui, en effet. Juste sur le côté. Derrière notre vénérable premier violon." c’est qu’il souffle dans les plumes pour souffler le chaud mais la froideur pique un peu dans son expression. Ton sourire ne te quitte pas, il est grand et large, se tournant deux secondes ou dix vers le vénérable premier violon pour un regard plus amical et tendre. C’est Malachi, il est vénérable, il est doué, il est parfait - et tu ne dis pas ça parce que tu es complètement sous le charme (de son talent, ahem). "J'en déduis que vous êtes une amatrice pour être si attentive." tu glousses légèrement en passant ta main sur ton nez dans un geste qui se veut mignon. “J’ai une attention particulière pour le côté des violonnistes.” que tu réponds sobrement mais le sourire amusé ne partant toujours pas. Sienna doit bouillonner, elle bouillonnera sûrement encore plus mais ce n’est que la plus simple vérité ; ça ne serait pas pour Malachi, tu n’assisterais pas à ces concerts. Certes, ils sont beaux mais tu as plus d’intérêt à voir ton ami d’enfance vivre sa meilleure vie que tout le reste. Il est beau, Malachi, quand il est dans son élément.

"Ce n'est pas comme si tu retenais l'attention." mais il a l’air aussi de vouloir piquer, l’italien, et tu hausses un sourcil à son attention. La raison t’échappe, mais sûrement que ton ami pense que tu as besoin d’être secourue. Tu peux te défendre seule. Tu t’amuses. Même si ce n’est pas le lieu ni le moment. Jack est venu de lui-même. Tu n’y peux rien si tu attires l’oeil. Ta robe bouffante jaune est faite pour. Tape à l’oeil et liberté sauvage au milieu des tenues guindées et de cérémonie. L’impression d’une tristesse générale, d’un ennui mortel jusqu’aux habits. Mais la scène change d’odeur. Tu ne t’y étais pas vraiment attendue. "Un minimum d'égard pour le public t'aurait déjà donné la réponse, Jack." alors là… Y’a-t-il danger ? Tes prunelles bleutées dérivent sur Sienna. Cette dernière semble vouloir transmettre un message à son mari mais celui-ci n’a pas l’air de vouloir l’entendre. Ni même l’écouter. Il a son regard braqué sur son second, ce bras droit dont il n’a nul besoin. Une compétition de tous les instants ? "Mais il ne faudrait pas trop t'en demander." il pique et il attaque, Malachi ; ça ne devrait pas, mais ça te plaît beaucoup trop. Tu observes la scène en sirotant quelques gouttes de ta coupe - tu as l’impression de voir un combat de coq. Qui es-tu pour les interrompre ? Malachi ne va pas oser créer de scandale - par contre, tu ne connais pas Jack, rien n’est moins sûr. "Tu n'en pas assez d'une, Etherstone ?" alors là. Les yeux ronds pour observer Jack, l’attaque droite et dure, ton petit coeur faisant une pirouette dans sa cage. Qu’est-ce qu’il raconte ? "Irrespectueux. Incompétent. Et inepte. Olston, je crois que tu viens de battre un nouveau record." c’est quand les noms de famille commencent à sortir de la bouche des participants que l’on peut sentir la tempête à venir. "Il ne faut pas le prendre comme ça, voyons. Je ne demande qu'à partager la compagnie. Rien de plus." tu aurais pu rester comme ça à les regarder se chamailler mais il t’attrape le poignet. Pas Malachi, évidemment, car autrement, tu n’aurais pas bousculer ton bras dans tous les sens pour échapper à son étreinte. “Oh oh, je ne suis pas un objet ni un faire valoir, monsieur. Si vous voulez qu’on s’envoie en l’air, y’a juste à le demander. Mais j’accepterai pas de me faire insulter dans le processus.” tu as un minimum de valeur quand même. Tu couches avec beaucoup mais pas au moins d’entacher ta fierté. Le concentement, c’est important. Tu es bien placée pour le savoir. Le respect aussi. Tu passes ta langue sur ta lèvre alors que ta main se pose sur le torse de Malachi vers qui tu te tournes. “Ca va aller, Maki. J’ai toujours pas besoin de chevalier pour me secourir.” que tu dis même si tu te lèves quand même sur tes pieds pour embrasser sa joue. C’est rare de voir Malachi comme ça. “Maki ? C’est ton surnom ?Jack, Jack, Jack…Décidément, vous dites tout pour fâcher.” que tu t’exclames en te retournant vers le charmeur qui se transforme en chieur. D’autant qu’il a véritablement l’air de s’en moquer - du surnom - et tu fronces des sourcils car oui, pour le coup, t’es vexée. “Et vous alors, Jack ? Comment se porte votre haricot magique ?” que tu demandes avec mauvaise langue et mauvaise foi. “Je demande car je ne suis pas sûre d’avoir très envie de le voir.” il est clair que Jack n’est pas prêt à mettre sa main entre tes jambes. Et encore moins son haricot magique. Tu t’attends presque à une exclamation scandalisée de Sienna. D’oser un tel sous-entendu au milieu d’une telle soirée. Elle devrait être habituée, depuis le temps.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Birdie #03   [30Y] Malachi & Birdie #03 EmptyMar 26 Avr - 19:21

Dans une autre vie, il le taillerait en pièces. Il ferait disparaître le corps sans laisser de traces.
Dans une autre vie, il lui ferait ravaler ses mots, il lui couperait les gestes. Il ferait un scandale comme la Cour en raffole sans l'avouer.
Mais il n'est pas dans une autre vie. Il est dans la réelle et dans la réelle, il se retient. Il fomente mais il tait. Il sourit mais il toise. Il abhorre et il retient.



"Avec plaisir."
"Oui, en effet. Juste sur le côté. Derrière notre vénérable premier violon." "J'en déduis que vous êtes une amatrice pour être si attentive."
“J’ai une attention particulière pour le côté des violonnistes.”
"Ce n'est pas comme si tu retenais l'attention."
"Un minimum d'égard pour le public t'aurait déjà donné la réponse, Jack."
"Mais il ne faudrait pas trop t'en demander."
"Tu n'en pas assez d'une, Etherstone ?"
Les yeux ronds pour observer Jack, l’attaque droite et dure, ton petit coeur faisant une pirouette dans sa cage. "Irrespectueux. Incompétent. Et inepte. Olston, je crois que tu viens de battre un nouveau record."
"Il ne faut pas le prendre comme ça, voyons. Je ne demande qu'à partager la compagnie. Rien de plus."
u aurais pu rester comme ça à les regarder se chamailler mais il t’attrape le poignet.
“Oh oh, je ne suis pas un objet ni un faire valoir, monsieur. Si vous voulez qu’on s’envoie en l’air, y’a juste à le demander. Mais j’accepterai pas de me faire insulter dans le processus.”
Tu passes ta langue sur ta lèvre alors que ta main se pose sur le torse de Malachi vers qui tu te tournes.
“Ca va aller, Maki. J’ai toujours pas besoin de chevalier pour me secourir.” que tu dis même si tu te lèves quand même sur tes pieds pour embrasser sa joue. C
“Maki ? C’est ton surnom ?”
“Décidément, vous dites tout pour fâcher.”
que tu t’exclames en te retournant vers le charmeur qui se transforme en chieur.
tu fronces des sourcils car oui, pour le coup, t’es vexée.
“Et vous alors, Jack ? Comment se porte votre haricot magique ?”
“Je demande car je ne suis pas sûre d’avoir très envie de le voir.”


Dernière édition par Iracebeth le Sam 17 Sep - 9:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Birdie #03   [30Y] Malachi & Birdie #03 EmptyVen 16 Sep - 18:36

Elle perd la main. Elle le sent. A cause de l'autre. L'autre. Elle. Avec ses mèches blondes. Avec son tournesol qui lui sert de robe. Avec sa bouche trop grande, sa langue trop pendue. Elle détonne. Forcément. Elle capte l'attention. Bonne ou mauvaise. Celle de l'homme à son côté. Celle de l'homme en face. Une part d'elle devrait se réjouir de ne pas être l'objet de ses yeux ce soir. Une part d'elle la ressent pour ça pourtant. Et puis l'autre, l'autre aurait presque pitié parce que même elle ne devrait pas avoir à supporter ça. La nuit n'est pas avare. Elle est parvenue à lui offrir pire compagnie encore que la jeune échevelée de la campagne. Elle la tolère. Pour lui. Elle ne tolérerait pas l'ersatz d'être humain. Mais elle n'est pas la seule. Elle n'occupe l'attention de personne ce soir. Pas même la sienne. Seule sa main dans ses doigts semble rappeler sa présence. Il n'a d'yeux que pour elle. Et pour lui. Bien qu'il semble vouloir se défaire de lui. Compréhensible. Devrait-elle convoquer les femmes de ménage ? La tâche s'accroche.
Une, deux ? J’ai une attention particulière pour le côté des violonistes. Qu'elle pérore. Elle ne devrait pas lui en vouloir, c'est son cas aussi. Et pourtant. Pourtant ... Elle observe l'échange. Son homme a choisi l'attaque. Acerbe comme il sait. Le machin a, lui, fait le choix de la mauvaise lutte. Assez d'une ? Mais quelle pauvre imbécile décérébrée ! Il n'y a qu'elle bien sûr. En doute-t-elle parfois ? Elle n'en dira rien. Elle menace de sa propre réplique mais ...

Il connaît la mort. Il a vu des corps éteints toute sa vie. Des corps ayant perdu la vie de mille façons différentes. Un coin de son esprit les a gardé en mémoire. Contre son gré parfois. Il connaît une infinité de méthodes. Comment ne pas laisser de traces. En temps normal, il y pense peu. Jamais. Il a toujours préféré la vie des notes aux méandres sépultures. En l'instant, le dit coin de son esprit est pourtant en train de tout passer en revue. Le plus fantaisiste, le mieux. Le plus douloureux, le plus intéressant. Pourquoi ? Il devrait s'en inquiéter. La partie rationnelle le ferait sans doute si elle était en première ligne. Pour l'heure, elle semble surtout occupée à retenir ses mots et ses gestes. Ça serait regrettable. Ou pas. Il pourrait le faire disparaître. Mais ça ne serait pas raisonnable. Ou le serait-ce ? Il faut qu'il s'en débarrassé. Vivant si possible. Ça engendrera moins de questions. Il a besoin d'un verre. Il est encore trop sobre semble-t-il pour écouter les ignominies qui sortent des lèvres de cet individu. Il serre les doigts. Il ne doit pas fermer un poing. La probabilité qu'il atterrisse dans la face d'en face est dangereusement élevée. Les doigts de l'homme ont saisi le poignet. Les siens se resserrent mais elle réplique, Birdie. Elle n'a besoin de personne. Elle se rapproche cependant. Sienna se tend. Elle la fusille du regard, il n'a aucun doute. Il reste concentré sur la blonde et les mots qui s'échappent. Un écho. Un surnom. Il voudrait presque en sourire. Il a retourné dans le temps. Mais Olston est toujours là. Persifleur formidable. Pitoyable. Elle démarre encore. Un geste furtif dans son dos. "Il ne sait rien faire d'autres, Bi', j'en ai peur. Ca impliquerait qu'il sache utiliser l'excuse qui lui sert de cervelle." La suite. La suite menace de lui faire lâcher un rire. Un regard lui apprend que sa femme se retient de toute remarque. Peut-être qu'il n'aura pas besoin d'éteindre l'homme. Les mots semblent faire son œuvre pour lui.

Il ne devrait pas être là. Il le sait. Il le sent. Dans le regard qu'elle lance. Dans l'expression qu'il masque. Mais qu'importe. Il n'est pas là pour eux mais pour elle. Elle est inédite. Elle l'intrigue. Alors il palabre, il tente. Il s'introduit dans la conversation. Mais il se heurte à un mur. Oh non, pas elle. Lui. Toujours lui. Les mots fusent et il reçoit avec ce sourire surfait dont il a fait sa spécialité. Correct mais méprisant. Il a maîtrisé l'art et la manière. Mais c'est elle qui l'intéresse alors il se rapproche, saisit son poignet. Mauvais calcul. Trop de paramètres. Elle réagit. Mais pas de la bonne façon. Les mots claquent. Elle s'éloigne. Va vers lui. Quelle relation ces deux-là entretiennent ? Il en vient à se poser la question. Il y a la main sur le torse, le surnom, le baiser sur la joue. C'est sur le précédent qu'il s'arrête, moqueur. Nouvelle erreur. Elle répond, il surenchérit. L'épouse se veut muette. Elle le toise, se détourne à peine pour les regarder, eux. Il s'apprête à répondre à la nouvelle pique mais la jeune blonde n'a pas terminé. Les sourcils froncés, elle lance. Et il reçoit avec l'impression de revenir des années en arrière. Son haricot magique. Le voilà môme dont on s'amuse. Ils vont bien ensemble finalement ces deux-là. Mais il ne veut pas laisser paraître. "A merveille. Pardonnez mon erreur. J'aurai du mieux faire que de venir chercher la maîtresse prostituée d'un collègue."

Un.
Ses yeux s'écarquillent. Elle va l'éviscérer. Le choc la retient. Mais elle lâche. L'insinuation s'imprègne. Il n'a pas ... osé ?
Deux. Les phalanges se desserrent. Lâchent. Se resserrent. Et virevoltent. Il va le regretter. Lui ou l'autre ? Il ne sait pas encore. Les doigts ont touché.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Birdie #03   [30Y] Malachi & Birdie #03 EmptySam 14 Jan - 9:08


"Il ne sait rien faire d'autres, Bi', j'en ai peur. Ca impliquerait qu'il sache utiliser l'excuse qui lui sert de cervelle." tu glousses légèrement, telle une petite groupie alors que son artiste favori se montre moqueur. T’aime beaucoup trop quand Malachi devient acerbe, moqueur, ironique. Qu’il pique, qu’il attaque. Quand vous êtes du même côté, du même camp, ça te rappelle à quel point tu as de la chance de l’avoir. Tu as grandi avec les meilleurs et Malachi te le prouve. Il est capable de te protéger, même s’il sait très bien que tu peux le faire toi-même. Tu apprends à ne plus avoir du monde et tu fonces, tu t’affirmes, t’assumes. Il est rare de voir ton ami perdre le contrôle et pourtant, il y a des signes avant-coureurs qui ne trompent pas pour un peu qu’on le connaisse. Cependant, Jack ne le connait pas aussi bien que toi, Sienna non plus d’ailleurs, et ce n’est pas pour rien que t’as tenté de l’apaiser gentiment. T’es là, Jack ne peut rien contre toi, t’as pas envie d’aller avec lui et tu lui fouteras un coup dans les bijoux de famille s’il ne le comprend toujours pas. Tu t’en fiches, tu n’as pas de réputation à tenir - mais tu ne veux pas non plus que Malachi gâche la sienne. Même s’il est sanguin, même s’il peut vriller plus rapidement qu’une ballerine sur ses doigts de pied.

Jack vous observe et ton attention se reporte sur lui. Tu lui as bien fait comprendre que tu ne cèderas pas - il y a bien d’autres poissons plus intéressants dans les environs que sa silhouette perfide qui pense que chaque courbe féminine lui est acquise. Qu’on s’accroche à ton poignet sans ton consentement t’horripile, te fait avoir des suées et le palpitant. Malachi ne le sait pas, Sienna encore moins, personne ne le sait et c’est très bien comme ça. Tu fais bonne figure et tu te maîtrises, tu restes souriante quoique maligne et mauvaise dans le regard. Tu veux qu’il dégage - il y a déjà un bloc qui se fout entre ton ami et toi, mais le deuxième, inattendu et indélicat, est encore plus dérangeant qu’il n’a vraiment rien à foutre dans votre cercle. "A merveille. Pardonnez mon erreur. J'aurai du mieux faire que de venir chercher la maîtresse prostituée d'un collègue." ton coeur tombe dans ta poitrine. Tu tournes la tête vers Malachi mais si tu penses que ce dernier va rester stoïque face à l’insulte, c’est mal le connaître. Comme le ralenti d’un mauvais film, tu vois de tes prunelles claires le poing de Malachi voler en l’air avant d’atterrir sur la face de Jack. “Malachi!” tu t’exclames rapidement en te précipitant sur lui. Tu le recules d’une main sur le torse avant de te tourner vers Jack. “La prostituée t'emmerde.” avant de prendre la main de Malachi et de l’entraîner plus loin. Tu ne sais pas trop où, alors tes pas te dirigent vers l’extérieur, le balcon de la salle car ton ami aurait bien besoin d’un peu d’air. Et toi aussi. “Bordel, Malachi, je t’ai dit que j’avais pas besoin qu’on prenne ma défense! Je sais le faire toute seule, merde!” même si, on ne va pas se mentir, t’es dans le fond bienheureuse de voir qu’il met un poin(g)t d’honneur à vouloir se battre pour… ta réputation ? ton image ? T’en sais trop rien. “Sienna va me détester encore plus et Jack… Et ben Jack va être encore plus convaincu de ses idées.” tu passes ta main sur ton front en secouant la tête. “C’était totalement stupide, Maki.” d’autant que les regards vous ont suivi, les gens ont vu, les gens ne sont pas dupes et il est clair que ça sera les ragots du prochain mois au sein du groupe symphonique - les deux violonistes ne peuvent pas s’entendre, c’est sûr de chez sûr maintenant. Tu lèves les yeux vers le brun en mordant ta lèvre. “Ta réputation à tenir, toi. On s’en fout de la mienne. J’existe pas ici.” ce n’est pas une désolation mais un constat. Demain, ils t’auront tous oublié - mais pas le poing de Malachi, non. Cela n’empêche pas ton palpitant de battre furieusement alors que tes prunelles le scrutent avec attention.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Birdie #03   [30Y] Malachi & Birdie #03 EmptySam 21 Jan - 10:17

C'était une erreur. Elle, ici. Elle ne devrait pas être là. Elle n'aurait jamais du y être. Elle dépare. Aucune classe, aucune dignité, aucune élégance. Une poupée trop habillée qui découvre le monde avec des yeux et des idées de petite fille. Qui ne sait que se mettre dans les ennuis. Pourquoi a-t-elle laissé faire ? Pourquoi ? Elle aurait du dire non (elle l'a fait). Elle aurait du insister (elle l'a fait). Montrer sa désapprobation (elle l'a fait). Mais rien n'y fait. Rien n'y a fait et maintenant .... Maintenant, elle fulmine. Intérieurement, bien sûr. Le masque parfait sur ses traits parfaits. La prestance même. Nul ne viendra penser qu'elle est une erreur. Et pourtant. Pourtant, là voilà, en arrière. Sous le feu des regards à défaut de ceux de la rampe. La tête haute. Le port altier. Elle est une reine. Que nul ne bouscule. Elle toise au contraire. Elle le toise, lui. L'autre erreur. A-t-il mérité sa sentence ? Absolument. L'insulte n'était pas que pour lui ou pour elle. Elle aussi était concernée. L'insinuation. Qu'elle tolère une maîtresse. Qu'elle est la femme trompée. Trompée pour ... ça. Un frisson la parcourt. Quelle ignominie. Mais elle est une tragédienne. Une actrice. Par la voix comme par la posture. Alors elle le toise. Indifférente. Souriant presque. Intérieurement, elle bout. Mais en surface, elle est de marbre. Fière et droite. Imperturbable. "Cet enfoiré de ..." "Tais-toi, Jack." Elle se rapproche alors qu'ils se sont éloignés. Loin de la foule, des murmures, des regards et de la tension acérée. "Va donc nettoyer les traces de ta bêtise. Tu dégrades le parquet." Il va protester. Elle le sent. Une autre insulte au bord des lèvres. Un autre coup à porter. Les dégâts qu'il pourrait faire. Les regards restent. Ils restent, ils parlent, ils disent, ils inventent. Ils sont tous égaux dans la pièce. L'un d'eux osera-t-il ? La perspective est effrayante. Elle ne doit rien en montrer. Alors elle se rapproche. Encore. La voix est un murmure que lui seul peut entendre. Elle lui tend un mouchoir qu'elle sort de sa pochette. Puis elle se rapproche et se penche, juste à son oreille. "Ose utiliser ça contre lui et je veillerai personnellement à ce que tu ne puisses plus jamais toucher un violon de ta vie." Elle s'éloigne. "Tu sais que j'en ai les moyens. Ne me tente pas." Elle le fixe. Le dévisage de haut en bas. Le mépris dans les prunelles. Un ver. Il est un ver affligeant. Les moyens, elle n'en use jamais. Mais cette fois, peut-être n'aura-t-elle pas le choix. La suite lui dira. L'excuse d'homme est imprévisible. Et si un autre parle. Elle ne veut pas y penser. Pas encore. Pas avec les milliers d'yeux qui suivent.

C'était une erreur. Il le sait. Il aurait du se taire. Il aurait du rester éloigné. Mais il n'a pas résisté. Le couple parfait en marbre méritait bien quelques fissures. Tout ça pour qu'elles terminent sur son nez. Est-il cassé ? Il l'ignore. Il doit l'être. La douleur lui dit qu'il l'est. Il se retient de hurler, de geindre. Cet enfoiré. Il lui a fracassé le nez ! Il voudrait lui rendre la pareille. Mais il s'éloigne. Pas de son gré. C'est elle qui le retient, elle qui l'entraîne. Elle qui l'envoie promener avant qu'ils ne quittent la pièce. Il voudrait entraîner la foule dans sa miséricorde mais une est restée. L'épouse. La reine des glaces à en croire certains. Vu son talent pour l'indifférence, il serait enclin à les croire. Elle le toise. De sa hauteur. Pourquoi faut-il qu'elle soit si grande ? Elle ne semble même pas perturbée. Nulle fissure sur sa pâle figure. Rien dans son apparence ne suggère que son mari vient de ridiculiser, de ruiner sa carrière s'il le voulait. Rien si ce n'est ce regard qui l'obnubile et le fixe comme s'il était ... rien. Une tâche. Un désagrément. Indigne de son attention. Quelle ... Elle le coupe, elle se rapproche. Il se retient d'en ajouter. Elle tend un mouchoir en tissu. Qu'il accepte et porte immédiatement à sa plaie. Cet espèce de ... Puis elle se penche, sans un bruit. Sa voix murmure à son tympan et il se fige. Elle s'éloigne, le fixe encore. Plus méprisante que jamais. S'il s'écoutait, il ira rapporter l'incident. Son visage pour preuve. Les autres en guise de témoins. Ruiner sa réputation. Lui voler sa place. Il est incontrôlable. Il est indigne. Il vient de rien. Mais pas elle. Non, pas elle. Elle n'use jamais de ses relations. Mais ils savent tous. Qu'un claquement de doigts suffirait. A quoi a-t-il pensé ? A rien. Ni l'un, ni l'autre semble-t-il. Il pourrait lui couter sa place. Mais il n'y a aucune garantie pour la récupérer. Pas avec elle. Il trouvera un moyen. Il trouvera. Mais pas ce soir. Ce soir, il en a assez. Sa face lui fait mal. Et il doit avoir l'air ridicule. Ce foutu ...

C'était une erreur. Il le sait. Il l'a su. Dès l'instant où le poing a lâché. Dès le moment où il a ressenti le sang vriller. Les veines en feu. L'esprit aveugle. La douleur dans les phalanges, il se laisse guider. Il a entendu sa voix. En fond. Il a senti son geste sur son torse. Sa main dans la sienne. Il suit dans l'obscurité de sa pensée. A quoi a-t-il pensé ? A rien. C'est sans doute là le problème. L'air frappe ses traits et il devrait inspirer. Il inspire. Les mains sur son visage, entre ses boucles. Il ferme les yeux. Quel imbécile. Il les ouvre, s'oriente vers le balcon. Le regard sur l'horizon. La vibration des veines se calme. Lui aussi. "Je sais." Il murmure. Dans le bruit de l'extérieur, il doute qu'elle entende mais il dit. Quand même. Il a l'impression qu'il doit des excuses. Mais pas à lui, à elle. Etrangement. Je ne suis pas une demoiselle en détresse. Il sait. Et pourtant. Elle est intouchable, Birdie. Même par les mots. Tant qu'il sera là. Qu'importe qu'il sache. Qu'importe qu'elle soit amplement en capacité de se défendre. De bien le faire même. C'est elle. Il ne la laissera pas insulter. Ni elle, ni ... Sienna. Ou est-elle ? Il ne l'entend pas, il se retourne alors que la jeune blonde la mentionne. Elle est restée dans la salle. A l'intérieur. Est-elle furieuse ? Sans doute. C'était stupide. Et pourtant. Il se surprend à ne pas le regretter autant qu'il devrait. C'est elle. C'est tout ce qui compte. Que Jack soit convaincu, au fond quelle importance. C'est un imbécile. Un simulacre d'être humain. Ce qu'il pense est le cadet de ses pensées, de ses soucis même. Oh, il peut parler. Se plaindre. Lui créer plus d'ennuis encore. Alors pourquoi n'a-t-il aucun regret ? Elle insiste, Birdie. Elle continue alors qu'il maintient son silence. Ses esprits retrouvés. Le sang chaud. Sa mère serait outrée. Tout devrait faire naître des remords. Sa mère, sa carrière. Sienna, Jack. Birdie, son public imprévu. Il n'en a pas. Il ne sait pas ce que cela dit de lui. Peut-être est-ce mieux de ne pas savoir. "Je sais." Il répète encore. Plus fort cette fois. Les yeux dans les perles bleues de son oiseau d'infortune. Qu'elle n'est pas. J'existe pas ici. Peut-être pas. Elle dit vrai. Elle va et vient. Il reste. Il restera si l'on veut encore de lui. Si Jack ne ruine pas sa vie ou sa carrière ou sa réputation. Celle dont elle parle. "Peut-être pas ici. Mais tu existes." Appuyé à la rembarde, il la fixe, il la regarde. "Tu existes et je ne laisserai personne te réduire à moins que tu n'es. Que ça soit en tant que personne. Ou pour moi." Il détourne les yeux. "Je prendrai les conséquences, Birdie. On ne s'attaque pas aux miens. Et ce soir, il s'est attaqué à toi et à Sienna. Je n'ai pas de regrets." Une erreur peut-être. Pas celle-là.
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