Crossing Street
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Crossing Street


 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

 

 [30Y] Malachi & Archibald #01

Aller en bas 
AuteurMessage
Iracebeth

Iracebeth


J'ai envoyé : 728
depuis le : 18/11/2012

[30Y] Malachi & Archibald #01 Empty
MessageSujet: [30Y] Malachi & Archibald #01   [30Y] Malachi & Archibald #01 EmptyDim 6 Oct - 13:55


     

The stars in the heavens
sing a music
@"Archibald Ford"
Il hésite. L'espace d'une seconde. Doit-il l'attendre ? Il se ravise. L'étendue des murs l'emprisonne. Il se sentirait presque suffoquer. Pourquoi ? Il l'ignore. Le sens de sa pensée manque de l'atteindre. Il sait simplement qu'il ne peut rester. Il sort sans plus de répit, sans même laisser un mot, n'offre aucun regard en arrière à la porte qu'il cloisonne dans la pénombre. Le silence l'oppresse. La nuit est là. Il est pourtant bien naturel. Mais en cet instant, il le hait. Il ne l'a jamais bien aimé. Les bruits qui résonnent dans le néant de sa réflexion sont alors assourdissants en sa présence. Répétitifs, débilitants, effroyablement faux. Ils ne sont fait d'aucune cohérence, d'aucune mélodie. Ils le rendraient fou. Au début, il pensait qu'ils s'en iraient. Que l'incident, que cette foutue rupture aurait mis fin au désagrément. Mais il a été floué. Il y a peu encore, il noyait cette dépravation dans la musique, dans la fulgurance de son violon, la vie au creux de ses doigts. Or cette existence lui a été dérobée. Elle est partie en éclats, en ondée de poussière pour ne lui en laisser que la réminiscence de ce qu'elle a été. Il n'y a pas retouché. Il l'a refusé. Il connaît son instrument presque mieux que lui-même. Pour le saisir, pour l'embraser à nouveau, il lui faudrait une aisance, une dextérité, sa célérité naturelle. Il se plaisait à l'avoir, à la connaître, à la posséder. Seulement, elle n'est plus. Il ne reste désormais qu'une ombre. Pâle et doucereuse qui lui donnerait envie de tout briser. Il s'en retient. Toujours. Il n'a pas abandonné la partie. Il entend bien tenter encore, sans cesse, indéfiniment. Poursuivre comme il l'a toujours fait, à s'en brûler les doigts dans l'incendie de ses veines. Les semaines passent, elles se ressemblent mais elles avancent. Peu à peu, elles vivent. Il se ranime, il le sent. Certains jours, il ose se rapprocher du piano. Le son est moins âpre, moins enivrant mais il est sien tout de même. Il peut le faire vivre, conserver une raison d'exister à ses doigts. Ces jours-là, Cillian l'observe sans un mot. Il se veut aussi discret que possible. Mais il le sent, il le sait là à le regarder, sans se retourner. Il ne s'arrête pas pour autant. Il essaye encore, la frustration latente de ne pouvoir user de toutes ses mains. Mais il s'en contentera. Jusqu'à la fois d'après. Ce soir pourtant, il n'est pas là. Le tacet l'oppresse. Il pourrait le combler or l'air s'échappe. Alors il sort.

Quand il parvient à rejoindre la rue, la cacophonie le submerge mais il l'accueille. Vivant. La nuit est belle, sans nuage. Les astres qu'il sait le dominent avec une désinvolture sempiternelle. Il s'évapore dans les lueurs de la ville. Il sait où il veut se rendre. Il n'y est pas revenu depuis si longtemps qu'il n'est pas certain de le retrouver à l'identique mais qu'importe. Le ciel est immuable et miroitant de plus belle. En dépit des ans, il retrouve ses pas sans y penser. L'idée le fait sourire. La cathédrale infinie qui le domine l'ancre dans une certaine réalité. Il prête peu d'attention à ceux qu'il croise. Ils vivent tout simplement, poursuivent leur chemin, dépravés de leur attention. L'été subsiste encore. Ils auraient tort de s'en priver. Il devrait s'inquiéter sans doute de l'absence de nouvelles, de la solitude inopinée dans laquelle la nuit l'a emporté. Il ignore où il se trouve mais se refuse à le harceler sur le sujet. Il lui en voudrait sans doute, il n'est plus un enfant. Il a vécu pendant des années sans un chaperonnage, il ne va pas commencer maintenant. Même s'il est le plus jeune, même si les excès ont tendance parfois à le trouver trop aisément. Il s'en inquiétera plus tard peut-être. Il n'est pas Bianca. Au lieu de quoi, il pense à Sydney. Il aurait du jouer ce soir. Shostakovich. Il se souvient encore des sons. C'est effroyable à quel point ça lui manque. Il n'a pas eu cœur d'apprendre qui s'est octroyé sa place. Il sait qu'il ne la retrouvera sans doute jamais. L'euphorie lui manque pourtant. L'accalmie avant le prélude est bien la seule forme de retenue qu'il tolère. L'anticipation qu'elle fait naître rend toujours la naissance de la symphonie bien plus belle. Le silence est alors précieux, suspendu. Il appartient à la musique comme un autre instrument de l'orchestre. Mais il est rare et dans la réalité du monde, il ne se retrouve jamais vraiment. A mesure qu'il s'éloigne de l'animation des rues, il se sent revenir. Il sait cependant qu'il sera bientôt à destination. Il n'a pas compté le temps. Il l'évite souvent. Il n'a plus tellement le choix. Il a du renoncer à conduire parmi tant d'autres. Il laisse ses pas le porter, le guider dans les méandres. Quand la familiarité des lieux le frappe à nouveau, il se surprend à sourire, encore. Le site est calme sans être assourdissant, la vue, toujours aussi belle. Il s'assoit à même le sol. Il est parti les mains vides. Il embrasse le panorama stellaire qui paraît jouer son propre ballet. Il a eu rester là pendant des heures en d'autres temps, souvent seul sans que ça ne le dérange. Un mouvement sur sa gauche saisit son attention pourtant. Détachant ses prunelles, il aperçoit une silhouette découpée dans la pénombre que le lieu dessine sans lumière artificielle. La silhouette prend figure. Elle n'a pas son âge. Il n'a pas le souvenir d'avoir déjà croisé le jeune homme mais après tout depuis quand connaît-il vraiment Brisbane maintenant ? Il se détourne l'espace d'un instant, le regard raccroché aux étoiles. "Canopus est magnifique ce soir." Les mots lui échappent sans y penser. Il ignore même si son interlocuteur sait de quoi il parle. C'est pourtant toujours mieux que le silence, celui-là même qui s'offre une valse avec les astres.


CODE BY MAY
Revenir en haut Aller en bas
Iracebeth

Iracebeth


J'ai envoyé : 728
depuis le : 18/11/2012

[30Y] Malachi & Archibald #01 Empty
MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Archibald #01   [30Y] Malachi & Archibald #01 EmptyDim 6 Oct - 13:55

The stars in the heavens

sing a music


ft. @"Malachi Etherstone"


Archibald ne trouve pas le sommeil. Ce soir, la pleine lune montre son visage.


Huit jours qu’il se trouve à vivre à Brisbane et huit jours qu’il s’amuse à découvrir la vie nocturne de cette ville. Commencer par le coeur de la cité était pour lui une bonne idée bien qu’il se retrouvait constamment submergé par le flot de néons, de musique et par les gens. Non, pas qu’il n’aimait pas ça, au contraire, mais il préférait le calme avant de commencer toute festivité. La fin des études, le commencement de la vie, la trentaine… C’était assez récalcitrant comme idée lorsqu’on sort à peine de longues années de travail. Il voulait profiter, en un sens, du reste de sa jeunesse avant de devenir une ombre. Oui, il regrettait parfois d’avoir fourni un travail si acharné qu’il en oubliait les plaisirs de la vie. On pouvait le qualifier de perfectionniste, de fou. Au choix.


En revanche, petit à petit il s’était éloigné de ce brouhaha infernal pour rejoindre les hauteurs de la ville : les étoiles possédaient un effet répéteur et arrivaient à le calmer et à le reposer.
De fait, il pouvait se sentir moins seul car son arrivée récente n’était pas des plus agréables : ses amis d’enfances, d’université et autres ne lui avaient toujours pas donné de signe de vie et avec le début de son travail, il n’avait pas encore eu le temps de se faire quelques amis.  
Au moins, sur les hauteurs, dans un coin bien à lui depuis trois ou quatre jours, il arrivait à se retrouver et misait sur ce repos pour les jours à venir…
Le repos est bénéfique comme dirait sa grand-mère et se retrouver en harmonie avec soi-même l’est encore plus. En effet, celui que l'on surnommait Holden n’était pas véritablement dans ses bons jours, il ne fallait donc pas lui en tenir rigueur si il pouvait se montrer acerbe, sibyllin.
Un changement de vie n'était jamais très simple à encaisser et son humeur varier du tout au rien.
Tout ce qu’il voulait, en réalité, c’était vivre. 



Seul dans la rue, Archibald marchait pour rejoindre cet endroit. Pour lui, impossible que quelqu’un d’autre ne le connaisse, assez en hauteur, loin des lumières artificielles… Non, décidément, c’était son endroit. Dans les rues pavées il s’affairait pour quitter le monde bruyant de la ville et rejoindre le calme et la volupté. C’est au bout de quelques longues minutes de marche que ses pas le guidèrent jusqu’au dit endroit. Le petit brun poussait les feuilles de manière à se frayer un chemin et arriver au bord du précipice, c’était de là qu’on voyait le mieux les étoiles.

Par chance, la météo se montrait clémente, il allait pouvoir jouir pleinement de ce spectacle stellaire. Ford n’avait toujours pas remarqué la présence de l’homme. Il finit donc par s’assoir, posant son sac à dos à côté de lui. Il serait tenté par sortir son petit télescope mais il allait attendre un peu et se familiariser avec ce spectacle, comme chaque soir, avant d’en scruter les moindres détails. Une voix masculine s’éleva : "Canopus est magnifique ce soir."
Archibald ne s’attendait tellement pas à cela qu’il n’avait pas entendu au prime abord. Silence. Il eut surtout besoin d’un temps avant de comprendre ce que la personne présente avait dit. Tout d’abord, après avoir sursauté, il s’était correctement installé de nouveau. Il lâcha un long soupir, tête bêche et décida de regarder sur le côté où une silhouette prit enfin place. Ford arqua un sourcil, l’air presque dédaigneux, probablement honteux de ne pas avoir remarqué la présence de l’homme. Un grand sourire gêné restait sur son visage, trahissant sa nature profonde, posant ses grands yeux clairs sur Malachi.  
« Pas autant que Sirius. » se contenta-t-il de répondre, froid. La peur l’avait quelque peu rendu chafouin. « Vous êtes ? » demanda finalement Archibald avant de légèrement recroquevillé ses jambes, les entourant de ses bras.
Les gestes trahissaient son inconscient : il était probablement apeuré et énervé à la fois alors que dans sa tête il se disait serein. Ford en restait tout de même assez mignon, malgré son âge il avait réussi à garder une certaine innocence physique : on pouvait lui donner le bon Dieu sans confession même s’il faut toujours se méfier des apparences.

D’ailleurs, attention, Archi’, ce n'est pas bien de se mentir à soi-même : serein, serein,… C’est vraiment une question de point de vue. Seul ton grand sourire fait de toi un garçon sympathique, ce soir. Idiot.


Néanmoins, l’illustre inconnu avait marqué un point, parler des étoiles et montrer une certaine culture astronomique pouvait éveiller le respect et la curiosité de notre protagoniste. Peut-être arriverait-il à l’apprivoiser ?

:
Revenir en haut Aller en bas
Iracebeth

Iracebeth


J'ai envoyé : 728
depuis le : 18/11/2012

[30Y] Malachi & Archibald #01 Empty
MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Archibald #01   [30Y] Malachi & Archibald #01 EmptyDim 6 Oct - 13:56


     
The stars in the heavens
sing a music
@"Archibald Ford"
Conta le stelle delle tue notti, non le ombre.
Combien de fois a-t-il entendu ces mots ? Il l'ignore. Dans les méandres de sa réminiscence, il a oublié. C'était il y a bien longtemps, il doit le reconnaître. C'était l'une de ses habitudes de la mère. Citer de l'italien quand elle en éprouvait le besoin. Comme pour ne jamais perdre le sens premier de ses origines. Il avait toujours trouvé ça plaisant. Il aime cette langue, son intonation chantante. Il y trouve une mélodie particulière faite de lumière, d'écume et de sonate. Il n'a pas revu ce pays-là depuis des années mais celui-ci vit encore dans les mots de son histoire, dans l'écho de ses notes de musique qu'il s'est plu à jouer pendant si longtemps. Elles lui manquent. Toujours. Sans cesse. C'est paradoxal peut-être. Après tout, il joue encore. Il compose même. Il n'a rien perdu de son oreille, de son sens du son. Ses doigts pianotent toujours le damier du clavier avec une harmonie parfaite. Mais ils n'appartiennent plus à son instrument, à ce prolongement de lui-même qu'il a appris à manier sans y penser, à cet archet qui lui offrait sa fulgurante symphonie.
Conta le stelle delle tue notti, non le ombre. Compte les étoiles de tes nuits, pas les ombres. Il est étrange d'observer qu'après tant d'années ces mots peuvent encore trouver écho. Il ne sait vraiment pourquoi il les a retenu alors qu'il en a perdu tant d'autres. Peut-être est-ce les étoiles, peut-être sont-elles la cause. Ces astres qu'il se plaît à contempler quel que soit le lieu dans le monde. Ces dernières années, c'était surtout à Sydney. Après les nuits à l'opéra, les soirées infinies à l'orchestre. Ses doigts tremblants, fuyants de fatigue. Après les feux de la rampe, il se noyait dans les étoiles, se perdait dans l'immensité de cette coupole céleste à la beauté inaltérée. Dans la nuit sans nuage, elle offrait son propre ballet, sa nocturne si personnelle qu'il en oubliait presque la pesanteur du silence. Parfois les temps étaient si occupés qu'il cessait d'y penser, qu'il se laissait porter par l'aisance de l'existence. Mais certains soirs, il ne pouvait les éviter. Certains soirs, elles étaient même nécessaires. Il est bien moins croyant que sa mère, il n'est pas certain de la réalité de ceux qui s'évaporent dans le creux des étoiles. Pourtant quelque fois, il aimerait y croire. Il aimerait se dire, comme les anciens, que ceux qui abandonnent le monde ne vont que se perdre dans l'immensité de l'univers. La vie apparaîtrait sans doute moins cruelle. La sienne probablement. Il n'est pas de nature pessimiste. Pas vraiment. Il vit comme les temps s'y prêtent, dans un sonate en plusieurs mouvements. Il est des nuits plus vivaces que d'autres, plus enchantées, plus tolérables. Il est des jours qui l'insupportent, qui lui donnent envie de briser les doigts qui lui restent contre les cendres de son piano. Des heures où il devrait compter les astres, les étoiles immergées dans l’ecchymose du ciel à l'incandescence solaire plutôt que les ombres que les murs séquestrants laissent dans le brouillard incontrôlé de ses pensées. Oui, il devrait mais ça n'est jamais si simple.
Cette nuit cependant, il se surprend à se dire que peut-être. A observer les perles de lumière qui le surplombent et s'étonner encore à penser que c'est finalement si peu de choses. Que si cette existence peut prendre une teinte douloureuse, elle n'en est pas moins infime, imperceptible à hauteur de constellations. La pensée le fait sourire. Sortir ce soir a été la bonne décision. Il ignore combien de moments passent avant qu'il ne réalise que la solitude astrale a pris fin. Il ne s'en offusque pas pourtant. La vue est belle. Elle embrase le silence, joue son propre concerto loin de la ville et si proche en même temps. Il perçoit la présence avant même de la voir, comme un froissement fin, presque éthéré. Ses iris tentent de lui donner forme. Elle se dessine. Il ne dit rien, ramène son attention vers les pléiades stellaires. Sa voix résonne avant qu'il ne la retienne. Il sent naître la surprise chez son voisin inopiné. Quand les mots de ce dernier retentissent, il éprouve un sourire qui gagne à nouveau ses traits. Sirius est beau ce soir, en effet. Il ne prend pas le temps de penser à autre chose. Il n'en a pas besoin. Déjà le jeune homme s'enquit de son identité, le surprend à son tour. Il laisse vibrer son nom d'une expression calme, presque avenante, de cette voix sourde, écorchée qui est la sienne. "Malachi." Il se retient de lui tendre une main. Ce n'est pas comme si la gauche répondait encore. Il se concentre plutôt sur lui, sur sa posture soucieuse qui lui donne l'air plus jeune qu'il ne le semble déjà en réalité. Étrangement, la vision donne matière à son sourire qui en serait presque amusé. "Rassurez-moi. Je vous ai pas piqué la place ?" Il a une forme d'amusement pratiquement désolé sur son visage. Il n'est pas bien ardu de penser qu'il est loin d'être le seul qui ait appris à apprécier les lieux, à affectionner la vue et la perspective incomparable des astres que l'ampleur de la ville ne parvient pas à atténuer. Il espère de ne s'en faire tenir rigueur. "Agena se défend bien aussi" Il en revient alors aux étoiles, à ces astres qu'il compte encore et encore comme une litanie. Compte les étoiles. Au figuré peut-être. Pour l'heure, il se contente de leur réalité. Cette réalité.

CODE BY MAY
Revenir en haut Aller en bas
Iracebeth

Iracebeth


J'ai envoyé : 728
depuis le : 18/11/2012

[30Y] Malachi & Archibald #01 Empty
MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Archibald #01   [30Y] Malachi & Archibald #01 EmptyDim 6 Oct - 13:56

The stars in the heavens

sing a music


ft. @"Malachi Etherstone"


La voix de son inconnu vint prendre place dans la nuit noire afin d’enlever le voile sur son identité. Malachi. M-a-l-a-c-h-i. C’est un prénom qu’il n’a encore jamais entendu. Archibald lève un sourcil et n’ose plus agir comme la petite puce énervée qu’il peut être. Le roquet se calme et semble étonné du comportement de l’homme dans face. Un petit sourire, une attention. Il avait suffit de quelques secondes pour que Ford se sente idiot. Jamais il n’avait été calmé si rapidement et ce, sans avoir besoin que l’on s’énerve. Il semblait presque déçu de n’avoir aucune réponse. Mais, au contraire, c’était le mieux qui pouvait arriver.
« Archibald. » se contenta-t-il de rétorquer, comme pour signer un traité de paix imaginaire. Doit-il s’approcher ? Non, non. Ne jamais faire confiance aux inconnus, le sonder d’abord.

Ainsi, le jeune criminologue se contenta de s’asseoir en tailleur, dans l’herbe encore humide. Il jouait avec les brins qui caressaient ses doigts tout en regardant devant lui. Il évitait le regard de Malachi comme pour éviter la honte de la situation : s’énerver si rapidement ou se donner des airs froids n’était jamais bon, cela pouvait faire très rapidement mauvaise impression. Il le savait. Et pourtant…
« Je pensais simplement être le seul à connaître cet endroit. Je pensais que c’était mon endroit. » grommela Ford à voix basse, avant de se rendre compte de l’absurdité de sa phrase. Il ferma les yeux très fort, aussi fort qu’il le pouvait, comme si cela allait changer quelque chose. Comme s’il allait disparaître. Idiot ! 
De nouveau, il ouvre les yeux et se contente de contempler les étoiles. Il n’est pas du genre égoïste, au contraire, mais la tranquillité est parfois sacrée. 

Les minutes passèrent et le temps d’adaptation commençait à se faire. La simple présence de Malachi semblait avoir un effet thérapeutique. Aussi doux et calme que les étoiles il arrivait à entraîner positivement Archibald qui était tout aussi serein de nature. Ses amis, eux, l’étaient moins, alors rencontrer quelqu’un qui arrivait à l’apaiser pouvait être un atout majeur.


« Oui mais Agena ne vaut pas Rigel. » se contenta de répondre Ford avec une nonchalance déconcertante. Personne ne lui parlait jamais d’étoiles et pour une fois que quelqu’un le faisait, il décidait d’agir comme si cela était normal. Pour lui, banaliser un acte le rendait plus simple et facile d’accès. Il avait pris cette mauvaise habitude en côtoyant les mauvaises personnes durant son adolescence. On se servait souvent lui, plus jeune, et de ce qu’il aimait. Alors il restait toujours un peu impassible, au premier abord. En réalité, il avait vraiment l’air d'une tortue avec une carapace bien trop épaisse.

Allez, Archibald, lance-toi, sois sociable. C’est ta première rencontre depuis que tu es à Brisbane. Tu n’as même pas encore croisé tous tes amis.

« Alors, Malachi. C’est original… » souffla Ford, commençant par une discussion très vague et bateau, « Si ça vient du terme voleur de place, cela ne m’étonnerait pas. » et il esquissa un petit rictus taquin tout en tournant finalement son visage sur l’homme assit à ses côtés.

Fallait-il être un peu plus gentil et attentionné ? Allez, un petit effort…

« D’ailleurs, si tu as faim ou soif, j’ai de quoi manger et boire. »
 avertit Archibald avant de sortir de son sac à dos une bouteille d’eau et un paquet d’oursons au chocolat. 27 ans… 27 ans et son comportement pouvait parfois paraître enfantin. La jeunesse avait filé et l’avait laissé sur le quai de la gare durant ses études. Elles l’ont accaparé et volé une partie de sa vie d’étudiant. C’est pour cela qu'il profitait sur le plan post-étudiant et qu'il n'était pas le seul à user de cette technique. Il tentait de se persuader que ces années là seraient probablement les meilleures et rattraperaient de toute évidence tout ce qu’il avait manqué en se concentrant dans les livres. Astronomie, peinture et crimes… En revanche, il ne serait pas laxiste au travail et il n’avait pas vraiment conscience que cette combinaison était bien trop paradoxale pour marcher.

« Les constellations sont très visibles, elles, et j’adore ce genre de soir… »
finit-il par annoncer, en se laissant tomber en arrière.

Revenir en haut Aller en bas
Iracebeth

Iracebeth


J'ai envoyé : 728
depuis le : 18/11/2012

[30Y] Malachi & Archibald #01 Empty
MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Archibald #01   [30Y] Malachi & Archibald #01 EmptyDim 6 Oct - 13:56


     

The stars in the heavens
sing a music
@"Archibald Ford"
Quand a-t-il commencé à venir en ce lieu ? Le souvenir lui fait défaut une fois encore. Il tente de ne pas trop s'en formaliser. Il sait pourquoi. Ca pourrait être pire. Ca le bouffe un peu à chaque fois. C'est le genre d' instant où il ne rêve que de se noyer dans un instrument. Il cède alors. Bien souvent. Il s'atèle à son piano, claque les touches sous ses doigts. Les heures passent sans se saisir dans son attention. Il est submergé par le son, par les échos de la mélodie qui flottent dans l'air pour le rendre vivant. Un peu. Rien qu'un instant. Le bras qui lui reste le rappelle à l'ordre, ses tympans, ses tempes aussi. Alors il s'effondre. Souvent pour quelques heures nouvelles puis le cycle reprend. La mélopée se poursuit sans une interruption réelle. Les matins qui suivent sont souvent assourdissants, emportés par les larmes, les pleurs et les lamentations des endeuillés. La marche funèbre avant l'heure. La vie lui manque alors. Celle qui vibre, celle qui est, celle qui avance sans se soucier des affres, des autres ou des ombres. Celle qui rompt le tacet, qui s'évapore et qui s'immerge dans les éclats de voix. Celle qui allume les étoiles. Les astres dans la nuit au dessus du monde endormi.
Quand a-t-il commencé à venir en ce lieu ? Il a oublié. Au fond qu'importe. Les années ont passé mais son charme n'a rien perdu. La paix intrinsèque qui en naît est toujours présente. Fulgurante dans le silence. S'il a perdu l'origine, il n'a pas tout égaré. Il revoit encore les soirs clairs à observer, les nuits de concert où il en était presque rendu sourd des sonates déchaînées. Le temps a changé, s'est éloigné, a suivi son cours sans avertir. La vie est devenue bien différente mais combien de fois les astres de cet antre à ciel ouvert ont-ils été témoins de ses aspirations oniriques presque démesurées ?  Il a en tête un soir, particulier. Ce soir-là, il n'était pas venu seul. Non, il l'avait pris avec lui. Son extension. Cette autre part de lui. Son instrument. Son violon. La lune était haute, les étoiles lumineuses à souhait. Il avait joué pour elles ce morceau qu'il devait présenter. Elles avaient offert un public difficile mais raisonnable. Il avait du se retenir de carillonner jusqu'à l'aube, jusqu'au retour de l'astre premier. Il a été seul en ce lieu pendant bien longtemps. Les amateurs préfèrent généralement le planétarium alors qu'il n'y a pas mis les pieds depuis des années. L'endroit est simple, sans artifice. On pourrait presque le manquer sans le chercher. Il n'y a longtemps eu que lui pour le faire mais le temps a bel et bien évolué.

Quand la silhouette s'approche, il est surpris. Sans l'être. Il s'est éclipsé à Sydney. Il n'est que justice que le lieu n'ait pas voulu rester solitaire. Il s'adresse à elle, à lui sans y penser. La suite lui donne raison. Un peu plus encore. Il ne lui en veut pas. Les étoiles sont d'une compagnie bien suffisante sans ajouter un exemplaire de l'humanité. Il se surprend à ne pas être de trop. La nuit est bien trop belle. Il obtient son nom en échange du sien, l'observe sans le regarder, noyé dans la coupole céleste, dans les noms stellaires. Il s'excuse presque. Quand même un peu. Amusé. Désolé. La réponse ne se fait pas attendre. Un sourire naît sur ses traits. Il a vu juste. Il ne lui en veut pas. La voix est basse, presque douce, écorchée comme toujours, légère dans l'air comme pour ne rien déranger. "Je le pensais aussi. Mais il faut croire que je suis parti trop longtemps." Il s'égare à nouveau dans les étoiles parce que la conversation étrangement n'est pas ce soir son forte. La fatigue peut-être. La lassitude aussi. La journée a été longue sans l'être. Monocorde. Étouffante. Discordante. Rigel est belle aussi sans être sa préférée. L'échange est étrange mais il l'amuse. Il est fait de mots, de contre-mots et d'astronomie sans y penser, avec nonchalance. Il l'entend briser le silence à nouveau, s'amuse à faire jouer sa voix à ses oreilles. Un rictus se mêle à la remarque et il se retient de le rejoindre dans son élope. Il n'a rien perdu de son sourire cependant, se surprend alors à réfléchir presque sérieusement à l'idée. "Je crois qu'en hébreu, c'est le ... messager ?" Il hésite, s'interroge. Il a su. Il hésite encore. "Quoique que c'est plutôt dérivé de l'irlandais dans mon cas. Maeleachlainn ? Si mon souvenir est bon ... On a clairement perdu la base. Alors qui sait. Peut-être. Ca serait approprié." Il se questionne. Ca l'amuse. Il a oublié le sens. Qu'importe. Il aime le son. La symphonie des phonèmes si rares ici. C'est loin pourtant. Tellement loin. Il vaut mieux s'en distraire. Il observe les mouvements de son vis à vis, compagnon du hasard que la nuit a porté. Il le remercie d'un mouvement des traits, le voit revenir sur les astres. Les constellations. Il est vrai qu'elles honorent de leur présence cette nuit. Elles sont belles à s'époustoufler. Il le sent bouger plus qu'il ne l'aperçoit. "Il n'y a qu'elles pour donner du sens au silence." Il n'y a qu'elles pour le rendre supportable. Pour lui éviter de devenir trop. De devenir tout. De submerger les méandres. De dérober la raison. Il y a longtemps qu'il n'était pas venu. Il en viendrait presque à le regretter.

CODE BY MAY
Revenir en haut Aller en bas
Iracebeth

Iracebeth


J'ai envoyé : 728
depuis le : 18/11/2012

[30Y] Malachi & Archibald #01 Empty
MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Archibald #01   [30Y] Malachi & Archibald #01 EmptySam 9 Nov - 14:33

The stars in the heavens

sing a music


ft. @"Malachi Etherstone"


L’art. L’art pouvait relier deux âmes errantes, l’art et la beauté, la beauté de l’art, l’art de la beauté. Les étoiles sont relatives à l’art, elles appartiennent aux grands curieux et aux rêveurs, aux musiciens et aux peintres. Elles appellent, elles réclament jusqu’à ce que des yeux se posent sur elles, des yeux avertis, des yeux qui arrivent à voir la véritable beauté du monde. On pourrait presque écrire une ode à ces éclats de feu. Il a l’âme d’un artiste, Archibald, il chérit ce qu’il peut peindre et figer sur ses toiles mais la réalité du monde le reprend à chaque fois pour le plaquer au sol. Il ne faut pas se poser de question mais lorsqu’on devient un criminologue et un adulte, on doit prendre des responsabilités et parfois laisser tomber des loisirs qui étaient en réalité des passions. Des passions qui peuvent panser les blessures les plus profondes, des passions dans lesquelles nous sommes doués mais que l’on refuse de l’admettre.

Archibald se retrouve décontenancé, il aimerait lui dire, à cet homme, que c’est son endroit, le seul endroit où il peut être lui-même. Il aimerait lui crier de se trouver autre part où aller. Mais il ne peut pas. Il ne peut pas car les mots n’arrivent pas à trouver de sens, n’arrivent pas à s’échapper de ses lippes rosées. Les phrases sont impossibles à former, il ne veut pas. Ce garçon est doux, bienveillant, comme il l’est. Son sarcasme et sa carapace allaient donc lui faire faux bond ? Sûrement, sans doute, Ford n’est pas étonné. Il entrouvre les lèvres, il n’a pas l’habitude de la douceur venant de quelqu’un d’autre que de sa grand-mère ou que de son grand-père. La voix de cet homme est mélodieuse.

« Parti ? Où ? » sa curiosité ne le lâchera jamais, ce don, cette qualité que les enfants possèdent jusqu’à l’âge de raison, et pourquoi le ciel est bleu ? et pourquoi ceci ? et pourquoi cela ? Il avait passé cet âge mais n’avait pas perdu cette chose qui l’avait mené à devenir ce qu’il était aujourd’hui et ce qu’il allait devenir demain ; un grand profiler – même si le terme n’existait pas en Australie, lui, il se nommerait comme cela car les américains avaient eu raison de lui -.
« Messager en hébreu, tu serais donc Hermès ? » rétorqua le jeune homme alors que ses yeux dessinaient chaque constellation, le ciel était beau ce soir, dégagé, parfait pour le regarder. C’était étrange, il se détendait en la présence de Malachi. M a l a c h i. Original, vraiment, tellement qu'il décomposait plusieurs fois ce prénom dans sa tête. C'était plus fort que lui et encore plus maintenant qu'il en connaissait la signification.

« Elles donnent du sens à beaucoup plus. Elles donneraient presque du sens à ma vie. Je me sens proche d’elles. C’est idiot, n’est-ce pas ? » Archibald rit de bon cœur, sa voix semble détendue, plus qu’au départ. Lui, il est le renard dans le Petit Prince, du moins, s’il se souvient bien du livre. Tiens..? « Comme dans Caligula d’Albert Camus, je rêverais presque qu’on me décroche la lune. C’est inspirant, en plus d’être une thérapie. »

Allongé dans l’herbe, il tirait les feuilles et les tiges à l’aide de ses fins doigts, profitant de l’air qui venaient doucement caresser sa peau. La sensation était si agréable, la compagnie n’était pas si déplaisante. C’était sa première bonne soirée ici, en dehors des cris et des mauvaises postures. Dans le calme et la volupté il trouvait enfin sa place.

Voici une des raisons pour laquelle il ne faut jamais mettre Ford en confiance ; il parle énormément. Enfin, simplement lorsqu’il sent qu’il a des choses à dire et que son corps ne peut les garder, il faut que ça sorte, sinon quel serait le but et le sens de la vie ? Se refreiner c’était bon pour l’ancien lui, maintenant qu’il était à Brisbane, il voulait vivre. Pleinement. Vivre. Tout court. Vivre.

:cute:


Revenir en haut Aller en bas
Iracebeth

Iracebeth


J'ai envoyé : 728
depuis le : 18/11/2012

[30Y] Malachi & Archibald #01 Empty
MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Archibald #01   [30Y] Malachi & Archibald #01 EmptyDim 10 Nov - 18:52


     

The stars in the heavens
sing a music
@"Archibald Ford"
Le calme enveloppe, sans perdre dans le silence. Il observe les astres. Ils ont la force de l'habitude, la forme d'un émerveillement qui ne cesse jamais. Ils sont une constante qui rend insignifiant, qui ferait presque oublier le reste. La vie qui s'égare et qui perd les siens en quelques éclats. Il a eu de la chance, il le sait. La plupart des soirs pourtant, il a du mal à le reconnaître. Il est des nuits où la colère vient noyer ses veines, où il s'aveugle de la situation qui est la sienne. Il a eu de la chance, il le sait. Mais il l'oublie parfois. Il l'oublie parfois parce que la liberté lui manque, parce que la vie a pris une couleur tragique qu'il a tenté de fuir désespérément. Il n'est pas son cadet. Il ne rejette pas ce monde au point de ne pouvoir le supporter. Mais ça n'est pas le sien. Le sien est fait de notes, de vie, de symphonies et de lumière. Les jours qu'il embrasse désormais sont sombres, submergés de larmes et de désarroi. Il est obligé de relativiser mais il n'est pas rare qu'il s'enfonce, qu'il se perde encore davantage dans les méandres. Quand il étouffe alors, il ne reste qu'à fuir la prison des murs. Comme ce soir. Il a cédé. Au vu de la fébrilité qui a été la sienne, il semble presque étrange que le calme soit parvenue à l'atteindre. Il l'a fait pourtant. Il l'a laissé agir, sans se débattre. Il a respiré les ombres et s'est accroché les prunelles aux astres. Mais la solitude ne l'a pas entouré bien longtemps.

Il en est arrivé un autre. Un jeune homme avec des traits doux, presque enfantins. Les volutes de leur voix se sont entremêlés dans le tacet de la nuit, sans empressement, ni violence. Comme un murmure au creux d'une clairière, comme un chuchotement au cœur des constellations. Archibald c'est son nom. Il connaît ceux des étoiles. C'est si rare que ça lui fait naître un sourire. Il prend rapidement conscience qu'il n'attendait pas de compagnie, que c'est lui qui a profité des lieux en son absence. Il ne peut lui en vouloir. Que personne ne le fasse aurait été dommage. Il est parti si longtemps finalement. Où ? Cela semble intriguer le jeune homme. Il ne lâche pas le ciel des iris, répond toujours de la même voix posée et grave. "Sydney. Pendant quelques années. Si nous avions eu de la chance, vous auriez pu rester ici seul bien plus longtemps." De la chance. Une bonne étoile peut-être. Il s'interroge. L'idée est absurde et soudaine. Elle se dissout lentement sans crier gare. Il ne sert à rien d'y penser. Il reste perdu vers ce qu'il voit, ce qu'il observe. Ce qu'ils observent. Plus que les astres pourtant, c'est son prénom qui semble l'intriguer à son tour. Il n'est pas commun, il est vrai. Pour autant qu'il sache, sa mère a lutté contre ce choix avant de céder, de faire une compromission avec de l’hébreu. Du religieux. Il se demande parfois quel autre patronyme elle lui aurait choisi, sans doute le nom du grand-père. Merveilleusement italien. Mais c'est son père qui a gagné la bataille, qui est parvenu à ramener de ses anciens. Il se surprend à s'interroger avec son vis à vis sur son origine, son sens premier. Messager. Voleur. Il a fait la connexion. Le sourire ne quitte pas ses traits. "Ce soir, peut-être. Il n'y avait qu'un pas à faire finalement." Un pas de deux. Bien étrange. Mais l'ordinaire n'a que peu d'intérêt. Même en musique. Surtout en musique. Cette nuit, elle n'est que céleste. Presque silence. Un calme indolent, clairsemé de lumière. D'étoiles qui lui offrent un intérêt, un sens, presque un propos. De l'aveu du jeune homme pourtant, ce n'est pas qu'à lui qu'elle en donne. Son rire sonne dans les ombres, jouant une mélodie sans nom. Non, ce n'est pas idiot. N'est-il pas lui-même venu se noyer dans l'océan stellaire pour se sentir vivre. "Non, c'est pas idiot." C'est un murmure, un morceau de voix, une parole qui se perd dans ce rire, dans la suite de ses mots. Il lui cite Caligula mais il n'en dégage pas la folie. Il comprend pourtant, il saisit. Sa thérapie, ce sont ses cordes, son archet, ses notes jetées au vent, cueillies par ses tympans. Le manque lui noue les membres, se rappelle à lui. Mais il est vivant, vivant. Le mot résonne vide alors il s'en détourne. L'instant est plus plaisant, plus simple. Tellement plus simple. "Décrocher la lune. Caligula ne sait-il pas perdu dans la folie pour elle ?" Une folie. Laquelle ? Celle de l'existence. Celle du silence. Celle de la vie qui ne suit que ses propres règles. La perspective pourrait être inquiétante mais dans la quiétude, elle n'est que son, parole, fragment de voix. La nuit est belle, sereine, aisée. Il en profite lui aussi, comme pour reprendre vie. Et si le silence résonne dans le calme, ce n'est que dans l'écho des étoiles.

CODE BY MAY

Revenir en haut Aller en bas
Iracebeth

Iracebeth


J'ai envoyé : 728
depuis le : 18/11/2012

[30Y] Malachi & Archibald #01 Empty
MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Archibald #01   [30Y] Malachi & Archibald #01 EmptySam 7 Déc - 21:08

The stars in the heavens sing a music

ft. @"Malachi Etherstone"




Archibald a toujours été le bonhomme qui restait au fond de la cour avec ses bouquins ses son crayon. C’était le bonhomme qui dessinait dans ses livres, qui souriait seul en découvrant les lettres former des mots. Un art qu’il chérissait, pas plus qu’un autre mais un art qu’il pouvait emmener avec lui, partout, à tout heure, à tout instant. Le petit bonhomme du fond de la cour n’était pas tout seul, une âme proche de la sienne était présente et la volupté du moment les enveloppait dans un voile de bienveillance et de philosophie trop agréable. La nuit et ses habitants. Cette expression trouve soudainement son sens dans l’esprit d’Archibald : Malachi et lui étaient des habitants de la nuit qui s’étaient trouvés afin de contempler.

Ford est étrangement calme, lui qui aurait d’habitude pesté telle une petite chose énervée ne peut le faire. C’est plus fort que lui, son homologue est bien trop apaisant et calme. Ce n’est pas avec lui qu’il pourrait se disputer ; il aurait plus l’air idiot qu’autre chose et ce soir il allait s’en passer. « De la chance ? » demanda-t-il avant de légèrement se redresser sur ses coudes. « Moi, je crois au destin. Je crois aux astres. En fait, je crois à beaucoup de chose. Je suis un peu naïf. » avoue-t-il humblement tout en humectant ses jolies lippes rosées.
Les deux se complètent, en un sens, Archibald aime les arts, les adore mais il ne s’est jamais penché sur la musique, elle n’a jamais été présente dans sa vie. Il ne le sait pas mais peut-être est-ce la raison pour laquelle ils se sont rencontrés ? Partager la beauté de tous les arts en plus de cette voute céleste. « Alors, je vais t’appeler Hermès. » Il ne sait pas si son interlocuteur y voit un inconvénient mais il s’en fiche, après tout. C’est un surnom honorable, du moins, pour Archibald. Un prénom, un nom, c'est une identité. Un surnom, c'est autre chose, ce n'est même pas reconnu par la loi.

Fan de théâtre et de littérature il n’avait pu s’empêcher de citer du Camus et surtout Caligula. Oui, ce dernier s’est complétement perdu dans la folie pour elle. « Même s’il n’était déjà pas très sain avant, c’est pour elle qu’il s’est perdu. » souffla le jeune homme avant de clamer : « À l'Histoire, Caligula ! À l'Histoire ! » dans un ton théâtral tout en jouant avec un morceau d’herbe. Sourire sur le visage, il finit par laisser s’envoler la feuiller et à se concentrer de nouveau sur la nuit noire. « Tu fuis quelque chose, toi, en venant ici ? » demanda finalement Ford tout en reportant son attention sur le jeune homme qui se tenait à ses côtés. Après tout, il devait être là pour quelque chose, on fuit tous quelque chose. On fuit notre quotidien, des parents trop présents ou au contraire absents, un amant trop pressant, une jeune fille trop accro, un patron omniprésent, des amis trop toxiques, un boulot trop stressant, et encore des milliers exemples...
Tout le monde a des raisons, tout le monde a ses histoires, tout le monde aime tomber sur une oreille attentive, sur quelqu’un avec qui parler tout en se sentant à l’aise. Ce soir, ils étaient deux inconnus au milieu de l’herbe et de la voute céleste, le jugement avait totalement disparu et seulement les mots, les métaphores, la transparence étaient de partie.

Parfois, ça fait du bien, de ne pas se sentir seul au monde.



Revenir en haut Aller en bas
Iracebeth

Iracebeth


J'ai envoyé : 728
depuis le : 18/11/2012

[30Y] Malachi & Archibald #01 Empty
MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Archibald #01   [30Y] Malachi & Archibald #01 EmptyDim 8 Déc - 12:32

Response content

« De la chance ? » demanda-t-il avant de légèrement se redresser sur ses coudes.
« Moi, je crois au destin. Je crois aux astres. En fait, je crois à beaucoup de chose. Je suis un peu naïf. » avoue-t-il humblement tout en humectant ses jolies lippes rosées.
« Alors, je vais t’appeler Hermès. »
« Même s’il n’était déjà pas très sain avant, c’est pour elle qu’il s’est perdu. » souffla le jeune homme avant de clamer : « À l'Histoire, Caligula ! À l'Histoire ! » dans un ton théâtral tout en jouant avec un morceau d’herbe.
Sourire sur le visage, il finit par laisser s’envoler la feuiller et à se concentrer de nouveau sur la nuit noire.
« Tu fuis quelque chose, toi, en venant ici ? » demanda finalement Ford tout en reportant son attention sur le jeune homme qui se tenait à ses côtés.
Revenir en haut Aller en bas
Iracebeth

Iracebeth


J'ai envoyé : 728
depuis le : 18/11/2012

[30Y] Malachi & Archibald #01 Empty
MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Archibald #01   [30Y] Malachi & Archibald #01 EmptyMer 8 Jan - 17:28


     

The stars in the heavens
sing a music
@"Archibald Ford"
Les mots naissent puis s'évaporent. Ils se noient dans le tacet des astres, se perdent dans les lueurs étoilées. Le rythme n'est pas soutenu. Il est simple. Il vibre avec le temps, s'étire dans la nuit noire clairsemée de paillettes argentées. Il est calme. Étrangement. Il n'est pas nerveux, impatient. Il n'est pas même éreinté malgré l'heure tardive. Il observe le ciel avec les iris des premières fois, embrasse le silence qui surgit parfois alors qu'il l'abhorre. C'est un paradoxe mais c'est de ceux que la vue des galaxies fait naître. Que fait son cadet ? Est-il rentré ? Il l'ignore. Le téléphone qu'il porte sur sa droite est resté figé. Sans doute est-ce là sa réponse. A moins qu'il ne soit rentré sans un mot, se soit effondré sur ses draps sans remarquer son absence. Ça ne le surprendrait pas. Lui-même n'est pas particulièrement hâtif. Il y a une forme de contemplation solennelle dans l'instant, une aura plus religieuse que celle qu'il ressent quand il franchit le parvis d'un lieu de culte. Ce n'est pas rare. Il les fréquente tant qu'ils ont presque perdu de leur majesté. Alors que la coupole stellaire n'a rien égaré de son charme, comme la scène en son temps. Elle lui manque. Viscéralement. Il aurait du s'y trouver ce soir. Il le sait. Il possède encore les dates dans un recoin de son esprit. Il a perdu des informations au fil du temps mais celle-ci est restée. Pour le tourmenter peut-être. Au lieu de quoi, il se trouve là. En ce lieu qu'il n'a pas revu depuis si longtemps. Trop sans doute. La fébrilité l'a quitté. La magie fonctionne encore. Il est seul sans l'être. L'étranger est à ses côtés. Ce jeune homme arrivé sans qu'il ne le note vraiment. Cet habitué. Son remplaçant. La pensée est absurde, presque amusante. Le temps ne cesse jamais de vivre qu'importe les chemins que l'on prend.

Cette nuit, le chemin les a réuni là. Dans quel dessein ? Il n'en a aucune idée et au fond, il s'en moque. Il n'est pas à réfléchir à des plans obscurs, à des destinées hallucinées. Il est submergé dans l'instant, indifférent aux circonstances. Il est là au lieu d'être à Sydney. C'est ainsi qu'il le lui formule quand il lui demande. Il a l'air intrigué, continue de l'être alors qu'il déploie une nouvelle interrogation. De la chance. Peut-être, oui. La chance a-t-elle joué un rôle ? L'idée lui manque, la réponse aussi. Le jeune homme semble croire à d'autres augures. Le destin, les astres. Sa présence prend un sens qui lui donnerait à sourire. Peut-être est-il naïf comme il l'affirme, peut-être a-t-il raison. Les événements ont suivi leurs cours sans avis contraire. Ils les subissent sans férir, à leur manière. "Peut-être est-ce le destin alors ou le choix des étoiles. En d'autres circonstances, ce ne sont pas celles que j'aurais du observer ce soir". Non, ça aurait été celles de l'opéra, d'une forme différente mais pas moins merveilleuse, enchevêtrées dans les mélodies diluviennes, fulgurantes dans leur réalité. Son voisin poursuit ses questions. Il continue d'y répondre. La conversation prend des tours étranges mais elle est plaisante. Il fait naître un sourire au coin de ses lèvres dont il ne se détache jamais vraiment. Hermès. C'est le nom qu'il lui offre et il le prend sans s'offusquer. Il est de circonstance, drôle à sa manière. "Va pour Hermès"  C'est ancien, antique. Comme le nom qui flotte dans l'air ensuite. Caligula. La conversation dérive. Sur la folie, sur lui. L'être qui veut décrocher la Lune alors qu'il se noie dans l'abîme de la conscience. L'écho qui résonne dans les méandres de sa pensée l'interpelle et il l'ignore consciemment. Il refuse de s'y perdre. Il connaît la saveur de la chute. Là, pourtant, il se surprend à vouloir rire de la théâtralité de son partenaire d'observation. Les constellations restent indifférentes, gravées dans l'ébène nocturne. Il sourit toujours, amusé. L'endroit redevient serein, loin de tout spectacle. Le tacet reprend puis se brise. Une interrogation. Il ne s'en saisit pas tout de suite, la laisse s'insinuer. Il fuit le silence, le solitude de ses pensées. C'est ce qui la ramène en ce lieu. Mais peut-être fuit-il autre chose ? Ce n'est pas nécessairement dans sa nature mais qui tromper au fond ? Il ne rêve que de fuir ce qu'il est devenu. Il haït ce membre pleutre sur son côté. Il haït les sons qu'il fait naître et qui sonne à ses tympans comme une atroce mélodie. Il haït d'être rentré contre son gré, prisonnier d'une autre condition. Il haït l'absence. Cette absence. Brisbane n'est plus la même, pas plus que Sydney. Il voudrait retenir ses pensées mais elles divaguent, se fourvoient sinueusement. Il ferme les prunelles, quitte la vue des astres. L'espace d'une seconde. Dire la vérité, se taire. Chanceler encore. Il se contente de l'évidence. De la réalité de l'instant. Avec un nouveau sourire. Parce que c'est aussi absurde que c'est vrai. "Le silence." Il s'arrête, pourrait cesser là. Donner vie à ce qu'il fuit dans un paradoxe. C'est le cas, l'espace d'une seconde. Le murmure revient, le craquelant à peine. "J'aimerais jouer. Mais je peux pas. Il me reste que le piano mais il a jamais eu la même saveur. Alors, je sors. Les astres ont leur propre mélodie. Je trouve qu'elles le rendent supportable." Les mots sont nés sans qu'il ne les arrête. Pourquoi ? L'homme est un inconnu. Il n'en parle jamais. Il évite. Il n'aime pas se plaindre. Il le fait sans le faire, sur le ton de la conversation, comme s'il parlait du temps, des étoiles encore. C'est le cas en un sens. Elles ont leur symphonie céleste. Peut-être est-ce de là que proviennent les paroles, celles qui paraissent puis s'éteignent. Dans cette quiétude irréelle. Dans la nitescence de la nuit.

CODE BY MAY
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





[30Y] Malachi & Archibald #01 Empty
MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Archibald #01   [30Y] Malachi & Archibald #01 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
[30Y] Malachi & Archibald #01
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [30Y] Malachi & Will #01
» [30Y] Malachi & Hadès #01
» [30Y] Malachi & Clément #01
» [30Y] Malachi & Owen #01
» [30Y] Malachi & Elwyn #01

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Crossing Street :: Terminés-
Sauter vers: