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 [30Y] Malachi & Elwyn #01

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Iracebeth

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MessageSujet: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptySam 9 Nov - 14:36

Il était quelle heure déjà? Comment ça huit heures et quart? Il était censé ouvrir la boutique quand? Merde, neuf heures. Pourtant, Elwyn ne ressentait pas spécialement l'urgence, sûrement parce qu'il était particulièrement intéressé par le dernier reportage de National Geographic. Il aurait vraiment dû arrêter cet abonnement, pour sa santé mentale, mais en même temps, il avait besoin de savoir. Tant de choses se passaient dans le monde et il y avait des connaissances nécessaires à son développement psychique, en tout cas, c'était ce qu'il disait pour justifier ses multiples retards. Cela dit, on ne voyait pas tous les jours des documentaires animaliers sur les diverses races de poules et il en était ravi de découvrir toutes ces petites choses futiles sur ces petites bêtes ô combien intéressantes. Les oeufs, c'était quand même un truc de génie, non? On ne savait pas trop comment le tout arrivait mais il s'avérait que c'était réel et Elwyn trouvait le spectacle fascinant. Alors, il s'était empressé de faire une expérience approfondie pour comprendre le phénomène sans avoir à regarder un autre documentaire scientifique. Et là, du coup, c'était le merdier parce qu'il portait son pyjama Avengers dans la cuisine et qu'il venait de faire exploser un oeuf, s'en mettant partout au passage. Ce n'était pas écrit dans le mode d'emploi cela, si? Puis, merde, il y avait le détecteur de fumée qui se mit à biper à ce moment précis et il se retrouva dans le couloir pour essayer de désactiver le bordel avant que les pompiers ne se ramènent pour rien. Et là, il envoyait du rêve avec son peignoir rose à petits pois (celui de Nea, il fallait l'excuser) par dessus son pyjama rempli de coques d'oeufs. La porte du voisin s'ouvrit à ce moment là et quel spectacle merveilleux, Elwyn qui sautait vers le plafond avec un vieil outil pour essayer de faire taire la sonnerie à la noix alors qu'il arborait la tenue la plus sexy au monde. "Hey, voisin. Ca va, toi? Il fait chaud aujourd'hui, non? Pas aussi chaud qu'en Asie à tous les coups mais bon... D'ailleurs, tu savais que la poule-soie est une race de poule d'origine asiatique. Elle a la particularité d'avoir la peau noire. Les os eux aussi apparaissent noirs mais seulement grâce aux membranes qui les entourent, qui elles, sont réellement noires. C'est dingue, j'ai appris ça cette nuit sur National Geographic." Pourquoi parlait-il sans cesse? Pourquoi ne pouvait-il pas être comme tout le monde cet idiot?
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Iracebeth

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptySam 9 Nov - 14:37


     

Quand les poules auront des dents
@"Elwyn Cadburry"
L'appareil lui glisse des doigts. Il l'envoie valser dans la pièce. L'objet s'effondre sur le sofa. Sans dommage. Il n'en a que faire. La colère se noie dans ses veines. Il le savait pourtant. Il le savait. Il attendait la nouvelle depuis des semaines, des mois même. Pourquoi faut-il qu'elle le mette dans cet état-là ? Mais ce n'est pas la nouvelle elle-même le problème. Pas alors qu'il savait qu'ils n'auraient pas d'autre choix, que le monde n'allait pas s'arrêter de tourner pour lui. Non, le souci est autre. Le souci, c'est lui. Ce ramassis d'être humain dont la simple vue a toujours suffi à lui hérisser le poil. Qu'il le déteste. Il n'est pas du genre à haïr, à exécrer. Mais lui, oh lui. Avec son sourire mielleux, ses expressions fausses, son talent inexpressif. De tous. De tous les candidats, les être les plus doués, il a fallu que ce soit lui. Non pas Jenny avec ses doigts de fée, non pas Alex avec sa musicalité naturelle. Non, lui. Cette pâle imitation d'homme. Il le voit déjà pavoiser, il l'entend se pavaner dans sa silhouette libidineuse. La vision lui donne un frisson d'horreur. Quel déshonneur. Etre remplacé par ... par ça. Sont-ils si désespérés ? Ou a-t-il su usé de ses inexplicables relations ? Il  préfère ne pas le savoir. Une chose est certaine. Lui qui n'était pas certain d'avoir la force de venir observer ses anciens collègues vient de se voir la décision grandement facilitée. Il ne sait comment il ferait s'il devait le voir là, à sa place. S'il devait le croiser et se faire offrir un regard condescendant noyé de pitié qu'il ne manquerait pas de lui lancer. Il passe ses doigts sur ses traits. Ceux qui fonctionnent. Il fait les cent pas, tente de respirer. Il ne peut rien y faire, rien. Dans son aveuglement, il s'ouvre une bouteille, s'effondre sans éclat sur le banc de son piano. Il s'immerge dans une gorgée brûlante, la repose devant lui. Il est seul cette nuit. Son cadet ne rentrera pas. Pas ce soir. Il écrase quelques touches. Le son est épouvantable. Au lieu de le calmer, ça l'horripile. Il se ressert puis recommence. La valse dure, dure et dure encore. Lancinante, dissonante. Les heures passent. La nuit s'égare. Et il s'endort là, sans prévenir. Exténué.

L'aube est stridente. Discordante. Grinçante comme de la craie sur un tableau noir. Insupportable. Le son vrille à ses oreilles et il se réveille en sursaut. Pourtant, il ne s'arrête pas. Il sonne encore et encore dans son crâne et l'association avec les vrombissements dans ses tympans rend le tout abominable. Quel imbécile a décidé que c'était le bon moment pour jouer de la perceuse ? Non, pas de la perceuse. C'est plus aigu encore, plus crissant. A-t-il veillé ? Est-il encore à Sydney en train d'écouter Clay massacrer son piccolo ? Il met un certain nombre de secondes à remettre ses idées en place, à se concentrer sur autre chose sur sa main plaquée sur son oreille droite, l'autre restant désespérant immobile sur son autre flanc. Quelle heure est-il ? Fait-il jour seulement ? Il tente d'allumer la lumière, chute de son banc. S'est-il seulement couché hier soir ? Il atteint l'interrupteur, délaissant l'atténuation du sifflement. La lueur l'aveugle puis la vue revient. Il respire une seconde, tente de se concentrer. Ça semble peine perdue mais il essaye tout de même.  Les palpitations paraissent se calmer peu à peu, réduisant la cacophonie. Non, il est toujours à Brisbane. Il est toujours chez son frère, bien loin de tout orchestre. Alors au lieu de tenter de l'ignorer, il ramène son attention sur le son, sur son origine. Il en retrouve le nom, maudit son invention puis cherche à se rappeler où peut bien se trouver cet engin de malheur. Le premier réflexe le ramène vers la cuisine. Il y guide ses pas, chancelants. Combien a-t-il bu ? Elle est vide pourtant, encore noire du matin. Non, le son est plus éloigné, atténué bien qu'à peine. Il passe sa main valide sur le visage, réfléchit encore. Les pensées sont embrouillées, incertaines. C'est logique pourtant, il sait que c'est logique. La réponse surgit sans prévenir. La frayeur est passée. En partie du moins. La raison revient à la surface. Les pièces se remettent en place. Une fois, l'agitation passée, l'énervement prend la place. Quel imbécile a déclenché cette saleté d'alarme ? Un regard vers l'heure lui apprend qu'il est encore tôt. Mais pas tant que ça. Ça aurait pu être pire mais il se trouve que c'est l'un des rares jours où il peut dormir. Point de rééducation. Au vu de son état, ce n'est pas plus mal. Il veut s'en blâmer mais ne parvient qu'à ramener la faute sur l'autre. Sur ... Il oblitère son nom dans un coin. La priorité à cet instant, c'est de faire cesser cette stridence insupportable.
Il prend la direction de l'entrée, manque de se tromper de main mais l'ouvre quand même. Il a vu juste. La nuisance a pris une croissance soudaine. Il se fige quelques secondes. Est-il véritablement réveillé ? Ou dort-il encore ? S'est-il embrumé tant que ça ? A-t-il consommé autre chose que la bouteille de scotch de son frère ? Les interrogations fusent, sans réponse. Ce n'est pas tant la vision somme toute surréaliste qui le chiffonne. L'homme a à peu près son âge, peut-être davantage, en dépit de ce que son accoutrement peut suggérer. Non, ce sont plutôt ses paroles. Ses mots noyés dans le sifflet infernal du détecteur qu'il tente d'éteindre sans succès. Il met un certain temps à leur donner du sens. Blâmez ses excès de la veille. Mais même quand il y parvient, il n'est pas certain d'y trouver une cohérence ou du moins un lien avec la situation présente. Il passe une nouvelle fois ses doigts sur son visage, tente de se réveiller encore. Mais il ne paraît pas rêver. En apparence. Il hésite une seconde puis se rapproche. De quoi parle-t-il déjà ? Ah oui. Les poules. Pourquoi les poules ? Pourquoi l'Asie ? La nonchalance avec laquelle il donne ses informations comme si c'était parfaitement naturel réussit étrangement à atténuer son agacement précédent, le remplace par une forme de perplexité. Il se surprend presque à sourire. C'est qui ajoute encore à l'étrangeté. Mais sont-ils à ça près ? Si seulement ce foutu bruit pouvait cesser. "Euh, non, non, je l'ignorais." Il se rapproche, voulant lui donner un coup de main sans réaliser qu'avec les doigts vides, il n'y ferait pas grand chose. "Ca a ... un lien avec les coques d'oeuf sur ta chemise ou ?" Est-il sérieusement en train de lui faire la conversation sur ce sujet ? N'y-a-t-il pas plus pressant ? Vraiment ? Il faut qu'il trouve autre chose, un autre objet, un autre outil. Mais quoi ? Ou une chaise ? Ça serait peut-être une bonne idée, une chaise. Parce qu'il aura beau tenter de l'aider, il n'est pas plus grand. Et il est hors de question qu'il saute. "Tu veux pas tenter avec une chaise ? Pour éviter de sauter ?" Dans quoi il s'engage, il l'ignore. Mais c'est mieux que ce que ses ruminations de la veille peuvent lui offrir.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptyDim 10 Nov - 16:55

Les aventures d'Elwyn étaient toujours hors du commun et aucune personne normalement constituée n'était en mesure de le suivre. A croire qu'il le faisait exprès, de toujours partir sur une nouvelle comète, loin du regard de tous, pour se créer des délires toujours plus farfelues que le précédent. Cadburry avait juste besoin d'avoir un cerveau qui turbinait de manière constante, sinon il se mettait à penser au pire et comme il était plus effrayé que la moyenne de la population, il ne pouvait pas se permettre de paniquer, là, tout de suite. Dans ces conditions, tout valait mieux que le silence et quand Nea n'était pas dans l'appartement, la morosité venait prendre sa place avec envergure. Elwyn ne pouvait pas l'accepter alors, c'était sûrement pour cette raison qu'il empruntait un de ses plus beaux peignoirs, cherchant à se faire tuer par sa colocataire avant qu'il n'ait atteint la cinquantaine. Sa hantise. Cette histoire lui échappait totalement au final, puisqu'il se retrouvait parsemé de coquilles d'oeufs, avec une sirène qui lui bousillait joyeusement les tympans et on était encore que le matin. Cela présageait une sacrée journée pour le quarantenaire... Et pour ses voisins. L'un d'eux était vite sorti, sûrement pour vérifier ce qui faisait tout ce capharnaüm en tout début de journée et clairement, Elwyn avait l'air fin vêtue ainsi à sauter comme un idiot dans l'espoir d'atteindre la fameuse sirène qui le forçait à crier pour parler à son interlocuteur. Dans ce genre d'instants, Elwyn ne montrait clairement pas qu'il avait un quotient intellectuel plus élevé que la moyenne, bien au contraire, il continuait à avoir des idées débiles, comme si sauter pour atteindre les deux mètres de hauteur allait aider à régler le souci. Ce n'était en tout cas pas ce que son voisin laissait entendre et tous ces oeufs qui prenaient place dans la conversation ne devaient pas faire sens pour le brun devant sa porte. Comment le blâmer? "Non, mais, ça t'intrigue pas, toi, de savoir comment ça marche un oeuf? C'est quand même exceptionnel ce que les poules sont capables de faire. Regarder National Geographic cette nuit m'a clairement atteint la cervelle, je devais savoir de quoi il en retournait mais j'avais pas spécialement anticipé l'alarme et tout ça... Désolé." Il avait beau s'excuser et hurler par dessus le chant de cette fichue sonnerie, pas sûr que le problème ne se règle de la sorte. L'idée de la chaise aurait pu être utilisée, certainement, mais Elwyn avait envie d'en finir avec toute cette affaire. Alors, il pria son voisin de l'attendre d'un signe très subtil avant de revenir avec une batte à la main et s'acharner sur l'objet de toutes leurs angoisses, celui-ci s'éteignant dans un bruit de grand fracas. Oups. "Bon, voilà, ça va toi, sinon? Maintenant, on dira pas quand les poules auront des dents mais quand les dauphins n'auront plus de poil dans leurs oreilles, hein." Il se tenait à sa batte, le souffle haletant, mais souriant, il était vraiment insupportable dans son genre. "Je peux te servir un truc pour me faire pardonner? Bon, du coup, pour l'omelette, c'est mort, à moins que tu veuilles lécher un pyjama Avengers mais ça a l'air bizarre dit comme ça donc..." Donc tais toi, Elwyn. Juste, ta gueule, s'il te plaît.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptyMar 3 Déc - 18:01


     

Quand les poules auront des dents
@"Elwyn Cadburry"
Le son menace sa raison. Alors qu'il transperce ses tympans, l'impression lancinante que l'on tente de lui vriller le crâne ne cesse de s'insinuer. Il est parvenu à en déterminer l'origine, la localisation. Et pourtant, il ne rêve que de maudire le responsable. Il ignore juste encore s'il s'agit de l'inventeur de cet outil de malheur ou du déclencheur inopportun. Il pourrait réfléchir davantage à la question si la stridence ne réduisait pas ses pensées à l'état de brume sonore. Il hait le bruit. Il le hait d'autant plus qu'il l'entend avec une précision accrue. Il le hait plus que le silence pour lequel il nourrit pourtant un dégoût prononcé. La lumière l'aveugle, ses oreilles vibrent et il atteint la porte avec une démarche peu assurée que les excès d'effluve de la veille n'aident guère. Ses traits sont fatigués, sans doute tirés. Il n'a pas pris le temps de se changer et l'idée ne lui est même pas venue. Ça pourrait être pire, ça pourrait être comme ... lui. Rêve-t-il ? Il l'ignore. Pourtant en cet instant, ça lui  apparaît comme l'option la plus rationnelle. Comment expliquer autrement ? Il n'est pas certain de pouvoir appréhender autre chose. Pas dans cet état-là. Non, il doit rêver. Naviguer dans une forme de cauchemar étrange qui lui fait se demander s'il n'y avait bien que de l'alcool au fond de sa bouteille. Il n'a pas touché depuis longtemps. Il a des doutes. Peut-être le petit a-t-il joué avec les mélanges. Il n'en sait rien. Ça ne fait aucun sens. Au départ, il met ça sur le compte du vacarme, de la brume de son esprit. Ses tympans sont siphonnés par le cacophonie, sa réflexion passablement ralentie. Ses gestes manquent de précision. La gueule de bois qu'il va s'offrir promet d'être fabuleuse. Et pourtant. Pourtant, il est là dans le couloir à observer un homme d'un âge proche du sien sautant vers le plafond dans une tentative désespérée de mettre fin au sifflement. Il ignore comment qualifier son accoutrement mais plus la scène elle-même, ce sont les mots qui l'accompagnent sont ceux qui lui font questionner d'autant plus son réveil. L'homme parle de poules, de couleurs d’œuf, de membranes. Il pense mal entendre. Le siffle, après tout, rend sa voix presque inaudible. Pourtant, même en décomposant, il ne parvient pas à donner un autre sens à ses paroles ou une nouvelle version. Son vis à vis est là, nonchalant, indéniablement naturel. La conversation ou la situation ne le choquent guère. Il en sourirait presque. Pourquoi ? Parce que pourquoi pas. Le tout est absurde, clairement insensé. Pourquoi lutter contre la mélodie ? Il abandonne, se prête au jeu en oubliant le contexte. L'homme crie toujours par dessus la sirène, perdu dans sa conversation. National Geographic. Il l'a déjà mentionné. Peut-être tout cela a-t-il un sens finalement, peut-être n'est-il pas en train de somnoler dans une autre réalité. Il finit par lui proposer une chaise cependant, ne serait-ce que pour pouvoir s'entendre. Mais l'homme s'en va après un dernier geste. Il l'observe faire, figé au centre des lieux. Il se retient de remettre ses mains sur ses tempes sachant qu'il ne pourrait en couvrir qu'une. Mais il n'attend pas longtemps. Son voisin revient bien vite, armé cette fois d'une batte. Il s'éloigne, recule de quelques pas. Il le regarde s'acharner sur cette foutue alarme qui se brise avec éclat mais s'éteint. Le silence qui suit est presque plus assourdissant encore. Ses oreilles sonnent mais il n'est pas certain de la cause. Il se reprend à sourire à l'image de l'autre homme. Il vient de réduire l'objet en miette avec une batte mais qu'importe. Il continue de parler comme si de rien n'était. Lui arrive-t-il seulement d'être perturbé par quelque chose ? Il ne sait que lui répondre. La fin le laisse perplexe. Il se reprend à douter mais il joue le jeu. "Je crois que tu viens de m'offrir le pire des réveils." L'énervement est passé pourtant. Ou ? Il n'en a aucune idée. Il en rirait presque. C'est absurde. Juste absurde. Comme la suite. Le sifflement a disparu. Il ne peut plus le blâmer. A-t-il bien entendu cependant ? Il hésite une seconde, incertain de sa réponse. "Juste un café si tu as. Ça fera très bien l'affaire." Toujours mieux que des miettes d'omelette sur un t-shirt. Est-il vraiment en train de penser à ça ? Alors qu'il s'apprête à le suivre, il est surpris de réaliser qu'il est le seul à être sorti dans le couloir. Travaillent-ils déjà tous ou est-il vraiment dans un songe ? Penser. Il faut qu'il arrête de penser. Rien ne suit, rien n'a de sens. Il s'égare dans le flot parce qu'après tout, pourquoi pas.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptyDim 8 Déc - 22:56

Le concept même de pensée complexe avait dû être inventé par un Cadburry, c'était impossible autrement. Il y avait toujours des centaines d'idées qui s'entrechoquaient là haut, bien souvent insensées ou complètement à côté de la plaque mais Elwyn ne s'en inquiétait jamais outre mesure. Il avait l'habitude au bout de quarante ans, même si, dans les débuts, il se retrouvait fréquemment avec une migraine de tous les diables,  la surcharge cognitive l'entraînant dans le noir sans rien arranger à son petit malheur. Le petit brun qu'il avait été s'en était sorti tant bien que mal cela dit, il s'était juste fait qu'il n'était pas comme les autres, qu'il devrait se battre toute sa vie pour avoir une once de place dans cet univers étrange mais ô combien fascinant. Parfois, il en oubliait même que les autres ne pouvaient pas le comprendre sans un entraînement intensif et c'était clairement le cas en face de son voisin ce matin là. Aux yeux de l'informaticien, il n'y avait rien de très choquant à voir un type débarquer avec des oeufs partout sur le pyjama, le tout vêtu d'un beau peignoir rose en train de hurler à la  mort contre une sirène tonitruante. Pour les autres, c'était une autre paire de manches: il perturbait la tranquillité de toutes les âmes tranquilles de la région mais étonnamment, il n'y avait que Malachi pour réagir au pot aux roses. En un sens, tant mieux, cela évitait à Elwyn de se lancer dans un discours à rallonge pour convaincre l'assemblée qu'il n'était pas tout à fait responsable de toute la mascarade depuis dix bonnes minutes. Le brun en face de lui n'avait pas l'air d'être ultra nerveux, ce qui était une bonne chose puisqu'on lui avait déjà pété l'arcade pour moins que cela mais Cadburry n'avait pas spécialement envie de se prendre la porte dans le pif pour satisfaire les intenses frustrations des gens autour de lui. A la place, il se proposait en cuisinier du dimanche mais avec son sourire de dandy du mercredi, pour sûr que cela ferait son effet alors qu'il invitait Etherstone à le suivre à l'intérieur de l'appartement dans un bordel monstrueux. Routinier avec lui, certes. "Café, d'accord. Je te passerais les colorants à la grenadine ou macaron de ma coloc', me remercie pas, c'est un plaisir." Il actionna la cafetière avant de proposer une chaise à son invité de marque, prêt à parler de tous les  mystères de l'univers en sa compagnie, qu'il le veuille ou non. "Désolé pour les oeufs errants, j'étais en train de tester un petit truc, ça a un peu foiré mais rien de dramatique... Bon, ok,le truc visqueux qui descend du plafond, je risque de me faire tuer par ma coloc' mais rien qui ne change la face du monde. Et toi, tu fais quoi dans la vie de si bon matin?" Pour sûr qu'il ne se traînait pas dans un tel accoutrement en train de jouer avec des oeufs et un mixer mais la curiosité d'Elwyn était quand même piquée au vif... Question de principe.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptyJeu 20 Fév - 17:41


     

Quand les poules auront des dents
@"Elwyn Cadburry"
Il ne sait quoi penser. Il ignore quelle direction donner à ses réflexions. Comment le pourrait-il ? La situation échappe à son contrôle, à sa logique. Elle manque singulièrement de sens. Rêve-t-il ? Délire-t-il ? Il n'en a pas la moindre idée. Étrangement, il ne s'en offusque pas. Il prend l'état de fait comme il vient, si absurde puisse-t-il être. Le cocasse paraît le poursuivre depuis quelques semaines. En d'autres heures, il aurait ramené sa mémoire plus précisément sur une rencontre inopportune qui lui avait valu maintes péripéties et un souvenir presque irréel. Les circonstances actuelles sont bien différentes. Elles divergent diamétralement mais l'absence d'ébranlement de sa pensée est la même. Il accueille comme ça vient sans se poser de questions. Elles risqueraient de renouveler sa migraine. Peut-être devrait-il arrêter de boire. Un jour. Éventuellement. Y penser le ramène aux circonstances de la nuit précédente et il sent sa frustration revenir lancinamment. Il l'ignore, se concentre sur lui. Sur la vision qu'il offre, sur la saugrenuité de son discours. Sur ce voisin dont il ne connaît encore le nom mais qui lui est étrangement familier. Il ne sait d'où. Il ne cherche pas. Il l'a sans doute déjà croisé au cours des dernières semaines sans s'arrêter. Il ne serait pas le premier. Il n'a pas tant échangé. Il doute qu'il aurait pu oublier l'individu qui se trouve face à lui. Il l'écoute, réagit parfois. Il l'observe dans son manège, aller et revenir, suit son mouvement. Le fracas met fin au bruit et le silence en paraît presque assourdissant. Il le hait alors il s'accroche à sa voix, aux palabres qu'il lui adresse encore sur le ton de la conversation. Il sourit presque en réponse, il a laissé filer sa frustration. Il ne cherche pas à savoir où. Elle est mieux où elle se trouve. Au lieu de quoi, il lui répond, accepte l'invitation. Du sens ? Quel sens ? La raison est en veilleuse, la logique à ses pieds. L'homme lui propose un étrange petit déjeuner qu'il refuse sans paroles. Il a forcément mal entendu.
Les lieux dans lesquels il le suit sont dans un joyeux bordel mais étrangement, ça ne le surprend guère. Ça semble à l'image de son hôte qui poursuit sa conversation. Cette fois, il s'agit de colorants que gracieusement, il ne lui propose pas. Il sourit encore. Son crâne est au bord de l'explosion entre la nuit précédente et les circonstances de son réveil mais il tente d'en faire abstraction. Il espère que le calme et la caféine commenceront à y remédier et se concentre sur autre chose. Il s'assied à l'invitation de son vis à vis. Ce dernier s'excuse encore, lui parle d'une expérience. Il avait cru comprendre un peu plus tôt sans en saisir les aboutissants. Il sourit à la mention de la colocataire qu'il n'est pas certain d'avoir croisé non plus mais qui l'intrigue. Est-elle aussi farfelue ou vit-elle simplement dans le capharnaüm des réflexions de son partenaire ? A en croire ses paroles, il pencherait plutôt pour la seconde option. Il ignore s'il doit la plaindre. Elle ne doit certainement pas s'ennuyer. Quand il ramène la conversation vers lui, il est presque surpris. Il sourit toujours. Qu'aurait-il du faire ce matin ? Le quotidien habituellement, c'est la rééducation, les séances de plusieurs heures suivi des après-midi au funérarium. Ce matin aurait du être l'un des bons, l'un de ceux il aurait pu se concentrer sur sa déficience de sommeil. Au lieu de quoi, il s'était attaqué à une bouteille et avait massacré son piano avant d'être réveillé par une perceuse malheureuse. Rien n'a rien de sens. Il n'aime pas parler des séances. Elles amènent toujours des interrogations, de celles auxquelles il n'apprécie pas de répondre parce qu'elles le ramènent au dépouillement de sa condition. Il pourrait mentir, retourner la question. Il a pourtant le sentiment que s'il est quelqu'un qui n'ira pas le juger ou l'observer autrement, c'est bien l'homme en face de lui. Il n'a pas la force de jouer un jeu, aucune envie d'arborer un masque. Sa veisalgie a pris le pas sur ses réticences ordinaires. Alors il cède, choisit d'être honnête. "Normalement, là, je devrais partir pour faire de la réeduc' mais pas ce matin. T'es tombé sur le bon jour. Enfin, si on veut. J'avais pas spécialement prévu une alarme incendie en guise de réveil. Ça change cela dit même si ça manque un peu de mélodie." Parce que c'est l'une des choses qui importe le plus finalement, ce sur quoi il s'est acharné cette nuit encore à cause d'une pâle imitation de musicien. "Et toi sinon, les expériences matinales, c'est pour le boulot ou c'est juste un passe-temps ?" Il est curieux, il doit bien le reconnaître. Peut-être est-il voisin avec une espèce de savant fou. La pensée manque de le faire rire. Ça ne serait pas la première fois. Il y a connu un voisin de genre quand il était plus jeune, quand il vivait encore dans la maison familiale. Comment s'appelait-il déjà ? La pensée manque de le faire rire mais elle l'arrête avant. Le doute s'insinue, imprévisible. Il se retient une seconde. Comment s'appelait-il déjà ? Il réalise qu'il ne connaît pas le nom de l'homme face à lui à moins qu'il ne lui ait donné plus tôt dans la cacophonie sifflante. "Je crois pas qu'on se soit présenté." De ça, il est certain. Alors il s’exécute. "Malachi." Il tend une main, celle qui fonctionne. Peut-être l'autre nom lui reviendra-t-il. Il le sent là, à la frontière de ses réminiscences. Ça en est presque frustrant. Quelque chose l'intrigue. Quelque chose qu'il offre à ses réflexions. C'est un sens comme un autre, une direction. Tangible dans l'absurde mais incertaine dans l'exécution.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptyJeu 20 Fév - 22:40

Il n'était pas étranger à ce genre d'introductions des plus bizarres. Les gens devaient s'habituer à cette présence souvent ridicule de Cadburry, ces babillements incessants qui donnaient mal à la tête. Elwyn, lui, e portait très bien: à croire qu'emmerder le monde à grand renfort d'expériences scientifiques ratées à des heures improbables vous aidaient à garder la santé. Il fallait avouer que l'informaticien n'avait jamais aucun pépin à ce niveau là et on ne pouvait pas dire qu'il faisait spécialement attention à sa ligne tous les jours. Il faisait du sport par contre, beaucoup, ne s'arrêtant jamais d'être actif, même pas quand il dormait puisque c'était dans ces moments précieux que Elwyn trouvait de nouvelles idées qui l'obligeaient à se relever dans la minute. Il n'était donc pas rare qu'on le voit debout à des heures indécentes, à jouer avec les piles de la télécommande pour essayer de faire voler son fil à linge et personne n'était plus choqué de ce genre d'attitudes dans la région. Personne sauf ce voisin là. Il ne l'avait jamais croisé dans la résidence, ou en tout cas, Elwyn ne s'en rappelait pas mais il n'était pas rare qu'il dévale quatre à quatre les escaliers, pris dans ses pensées, alors ce n'était pas toujours simple d'être aussi polyvalent. Quoiqu'il en soit, il avait fait entrer le jeune homme dans son appartement qui ressemblait plus ou moins à Bagdad, et encore, on ne saurait pas dire l'année précise, cela oscillait entre les heures de la journée. Néanmoins, le quarantenaire ne semblait pas avoir honte de tout le barda qui traînait puisqu'il se lança le challenge de préparer le café en escaladant des cartons par terre -car, oui, créer un toboggan à travers toutes les pièces de la baraque était leur dernier délire avec Theo-, allumant la machine en se tournant vers son interlocuteur, apparemment diminué. Forcément, Elwyn avait envie de poser mille questions, habituel, non? Et il n'allait pas s'en empêcher, évidemment. "Il vous est arrivé quoi pour devoir faire de la rééducation? J'ai entendu dire qu'un gars avait dû faire de la rééducation parce qu'il s'était brossé les dents avec une bouteille de vin rouge, vous pensez que c'est possible, vous?" Cadburry avait essayé d'imaginer la scène maintes fois et il finissait toujours par en rire, totalement improbable cette affaire. Comme quoi il ne fallait jamais écouter les rumeurs, c'était à en devenir dingue. "Elwyn." Il lui serra la main en ramenant la tasse de café pleine devant lui, se disant que le nom lui disait quelque chose mais son cerveau était sacrément encombré ce matin là... Pas autant que le peignoir de Nea, cela dit. "J'ai appris un truc génial... Bon, promis, je le  mets pas dans le café pour faire un test parce que oui, c'est une passion de faire toutes ces expériences, pas un métier à proprement parler mais vous saviez qu'en chauffant une bouse de vache vous obtiendrez une odeur de vanille? Ce procédé, découvert par une scientifique japonaise, permet de fabriquer de la vanilline à moindre coût utilisable pour fabriquer du shampoing et des bougies aromatiques. Dingue, hein." Pas aussi fou que lui, cela dit.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptyJeu 20 Fév - 22:55

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Néanmoins, le quarantenaire ne semblait pas avoir honte de tout le barda qui traînait puisqu'il se lança le challenge de préparer le café en escaladant des cartons par terre -car, oui, créer un toboggan à travers toutes les pièces de la baraque était leur dernier délire avec Theo-, allumant la machine en se tournant vers son interlocuteur, apparemment diminué. Forcément, Elwyn avait envie de poser mille questions, habituel, non? Et il n'allait pas s'en empêcher, évidemment.
"Il vous est arrivé quoi pour devoir faire de la rééducation? J'ai entendu dire qu'un gars avait dû faire de la rééducation parce qu'il s'était brossé les dents avec une bouteille de vin rouge, vous pensez que c'est possible, vous?"
"Elwyn."
Il lui serra la main en ramenant la tasse de café pleine devant lui, se disant que le nom lui disait quelque chose mais son cerveau était sacrément encombré ce matin là...
"J'ai appris un truc génial... Bon, promis, je le mets pas dans le café pour faire un test parce que oui, c'est une passion de faire toutes ces expériences, pas un métier à proprement parler mais vous saviez qu'en chauffant une bouse de vache vous obtiendrez une odeur de vanille? Ce procédé, découvert par une scientifique japonaise, permet de fabriquer de la vanilline à moindre coût utilisable pour fabriquer du shampoing et des bougies aromatiques. Dingue, hein."
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptyMer 26 Fév - 11:29

Cette mémoire qui s'embrouille. Il ne peut pas s'y fier. Elle est incertaine, floue et lointaine. Il s'y accroche pourtant parce qu'il sait qu'elle sait. L'information lui manque. Elle est au bout de ses lèvres, au précipice de sa pensée. Il maudit sa fatigue, son excès de boisson de la veille. Il blâme sa frustration et ses perditions qu'il rencontre encore. Les mois passent mais il sait que tout ne reviendra pas. Il hait cette idée. Perdre des informations est une chose mais égarer des souvenirs, des parcelles de vie qui sont parfois tout ce qui reste, c'est le rendre fou. Il ne mentionnera pas la musique parce qu'il espère pouvoir compter sur ses membres, sur cette oreille qu'il maîtrise. Il l'espère. Il n'a pas besoin d'une nouvelle chute et il se refuse alors à s'y aventurer. L'occasion est trop étrange, absurde presque, d'une lueur onirique qui lui ferait oublier peut-être plus encore. De son plein gré cette fois mais il ne cherche pas davantage.
C'est brumeux, c'est assourdissant. L'heure est trop matinale. Elle ne l'est pas tant que ça. Elle rend le tout fantasmagorique et au lieu de sa mémoire, il se demande s'il ne devrait pas douter aussi de sa vision. Comment qualifier le grand enfant qu'il rencontre. Il ignore son âge réel mais ce n'est certainement pas celui que son esprit évoque. Celui-ci est bien trop jeune, bien trop vif au point de le faire sourire, de noyer sa colère première, sa frustration passagère. L'incident est passé avec le sifflement. Les deux ont pris fin et il suit les traces de son voisin à son invitation parce qu'au fond pourquoi pas. L'appartement de ce dernier ressemble à un champ de bataille à moins que ça ne soit à une chambre d'enfant. L'idée ne paraît pas si absurde à la vue du toboggan fait de cartons qui trône au centre de la pièce. Il ne s'en formalise pas cependant, enjambe ce qui doit l'être avant de s'asseoir à l'initiative de son hôte. Ce dernier s'enquiert de lui faire un café tout en poursuivant ses merveilleux palabres et ses belles interrogations. Il est son opposé alors qu'il se plaît plus dans sa réserve. Il ne répond pas forcément, le laisse souvent faire. Il l'écoute d'une oreille, sourit du coin des lèvres. Il l'observe dans ses mouvements et dans ce décor presque insolite. Le tout lui évoque quelque chose sans qu'il ne parvienne à s'y accrocher. Sa frustration revient se faire une place peu à peu alors qu'il tente de la laisser s'égarer. Juste encore un peu. S'il pouvait hériter lui aussi d'une parcelle de cette insouciance que l'homme face à lui semble posséder sans réserve. Mais son interrogation innocente le ramène à une certaine réalité. Il goûte son café, hésite une seconde. Il a eu aimer parler de lui, de son art surtout. La perte de celui-ci est, en revanche, un sujet qu'il abhorre. Pourtant ce n'est pas un badaud face à lui, tout juste un inconnu familier. Il a cette espièglerie, cette forme de nonchalance qui lui fait penser qu'il pourrait tout lui dire et qu'il s'y intéresserait comme il semble s'intéresser de tout. Alors il cède. Il est trop éreinté, trop détaché pour y attacher plus d'importance. Pourquoi mentir ? Il n'a pas besoin de tout dire. Du moins, pas encore. La question tant attendue fait bel et bien suite à ses mots mais elle n'est pas seule. Celle qui l'accompagne est d'une telle absurdité qu'il s'étoufferait avec une gorgée s'il n'avait pas eu la bonne idée de reposer sa tasse juste avant. Il ne sait pas s'il doit en rire, il est perplexe. Il l'observe, incertain avant de réaliser une fois encore que cet homme-là est sérieux jusque dans l'absurde. Doit-il seulement considérer la question ? "Euh, honnêtement, je pense pas. Sauf s'il avait une bouche de la taille de celle d'un hippopotame. Cela dit, j'ai connu un type au Conservatoire qui avait essayé de le faire avec sa clarinette alors une bouteille de vin rouge." Est-il sérieusement en train de partir dans ce genre de discussion ? Il faut croire. Une part de lui se dit qu'il n'est plus à ça près ce matin. Une autre qu'il n'est plus à ça près tout court. Au point qu'il en aurait presque oublié la première question, celle qui possédait véritablement un sens. Celle à laquelle il n'aime pas répondre mais le faire quand même. "Pas de brossage de dents à coup de clarinette ou de bouteille de vin rouge pour moi par contre. J'ai bien peur que ça soit beaucoup moins original. Un simple rupture d'anévrisme avec toutes les saloperies que ça entraîne." Mais il a assez parlé de lui. Ce voisin l'intrigue, il doit bien le reconnaître. Rien en lui ne respire l'ordinaire. Alors c'est vers lui qu'il oriente les questions, vers la curiosité qu'il fait naître. Ce n'est pas son premier voisin original. Loin de là. Il se souvient encore de cette famille qui vivait non loin de ses parents. Un jeune garçon entouré de filles. Il cherche désespérément mais son nom lui échappe, autant que celui de son hôte. Après l'avoir réalisé, il s'enquiert d'introduire les présentations puis se fige. Alors que ses doigts quittent la main qu'il vienne de serrer, ses prunelles se perdent sur le visage de son propriétaire. A-t-il tant perdu ? Ont-ils tant changé ? Il maudit sa mémoire et puis réalise qu'il n'est pas celui qu'il a le plus fréquenté dans cette étrange fratrie. Parce qu'il a peu de doutes désormais. Il pourrait faire erreur mais quelles sont les chances ? Elles sont infimes et il le sait. Le monde est un lieu bien trop réduit. Et s'il possédait encore une hésitation, ce qu'Elwyn poursuit de lui raconter finit de la réduire à néant. "Elwyn ... Cadburry ? Comme le Elwyn Cadburry d'Elimbah ?" C'est une interrogation sous la forme d'une intrigue. Une réalisation sous la forme d'une hésitation momentanée. Le compte des années lui manque et il se prend à a espérer de ne pas faire erreur. Il sait qu'il ne peut se fier à sa mémoire mais il ne pense pas pouvoir douter de l'évidence quand elle se crée.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptySam 14 Mar - 17:50


     

Quand les poules auront des dents
@"Elwyn Cadburry"

C'est brumeux, c'est assourdissant. L'heure est trop matinale. Pourtant, elle ne l'est pas tant que ça. Même si elle rend le tout fantasmagorique, même s il se demande s'il ne devrait pas douter de sa vision. Comment qualifier le grand enfant qu'il rencontre. Il ignore son âge réel mais ce n'est certainement pas celui que son esprit évoque. Celui-ci est bien trop jeune, bien trop vif au point de le faire sourire et de noyer sa colère première comme sa frustration passagère. L'incident est passé avec le sifflement. Les deux ont pris fin et il suit les traces de ce voisin à son invitation parce qu'au fond, pourquoi pas. L'appartement de ce dernier ressemble à un champ de bataille ou une chambre d'enfant. Cette dernière idée, saugrenue, ne paraît pas si absurde à la vue du toboggan fait de cartons qui trône au centre de la pièce. Il ne s'en formalise pas cependant, enjambe ce qui doit l'être avant de s'asseoir à l'initiative de son hôte. Celui-ci s'enquiert de lui faire un café tout en poursuivant ses merveilleux palabres et ses belles interrogations. Il est son opposé, lui qui se plaît plus dans sa réserve. Il lui ne répond pas forcément, le laisse souvent faire. Il l'écoute d'une oreille, sourit jusqu'à l'autre. Il l'observe dans ses mouvements et dans ce décor presque insolite. Le tout lui évoque quelque chose sans qu'il ne parvienne à s'y accrocher. Sa frustration revient se faire une place peu à peu alors qu'il tente de la laisser s'égarer. Juste encore un peu. S'il pouvait hériter lui aussi d'une parcelle de cette insouciance que l'homme face à lui semble posséder sans réserve. Mais son interrogation innocente le ramène à une certaine réalité. Il goûte son café, hésite une seconde. Il a eu aimé parler de lui, de son art surtout. Mais la perte de celui-ci est un sujet qu'il abhorre. Pourtant, ce n'est pas un badaud face à lui, tout juste un inconnu familier. Il a cette espièglerie, cette forme de nonchalance qui lui fait penser qu'il pourrait tout lui dire et qu'il s'y intéresserait comme il semble s'intéresser de tout. Alors il cède. Il est trop éreinté, trop détaché pour y accrocher plus d'importance. Et puis pourquoi mentir ? Il n'a pas besoin de tout dire. La question tant attendue fait bel et bien suite à ses mots mais elle n'est pas seule. Celle qui l'accompagne est d'une telle absurdité qu'il s'étoufferait avec une gorgée s'il n'avait pas eu la bonne idée de reposer sa tasse juste avant. Il ne sait pas s'il doit en rire, il est perplexe. Il le sonde, incertain avant de réaliser une fois encore que cet homme-là est sérieux jusque dans l'absurde. Doit-il considérer la question ? Il se trouve à le faire. "Euh, honnêtement, je pense pas. Sauf s'il avait une bouche de la taille de celle d'un hippopotame. Cela dit, j'ai connu un type au Conservatoire qui avait essayé de le faire avec sa clarinette alors une bouteille de vin rouge." Est-il sérieusement en train de partir dans ce genre de discussion ? Il faut croire. Une part de lui se dit qu'il n'est plus à ça près ce matin. Une autre qu'il n'est plus à ça près tout court. Au point qu'il en aurait presque oublié la première question, celle qui possédait véritablement un sens. Celle à laquelle il n'aime pas répondre mais le fait quand même. "Pas de brossage de dents à coup de clarinette ou de bouteille de vin rouge pour moi par contre. J'ai bien peur que ça soit beaucoup moins original. Une simple rupture d'anévrisme avec toutes les saloperies que ça entraîne." Mais il a assez parlé de lui. Ce voisin l'intrigue, il doit le reconnaître. Rien en lui ne respire l'ordinaire. Alors c'est vers lui qu'il oriente les questions, vers la curiosité qu'il fait naître. Ce n'est pas son premier voisin original. Il en a connu d'autres. Il se souvient encore de cette famille qui vivait non loin de ses parents. Un jeune garçon entouré de filles. Il cherche désespérément mais son nom lui échappe, autant que celui de son hôte. Et pourtant. Il s'égare une seconde, se noie dans ses réminiscences mais cette mémoire qui s'embrouille, il ne peut s'y fier. Elle est incertaine, floue et lointaine. Il s'y accroche pourtant parce qu'il sait qu'elle sait. L'information lui manque. Elle est au bout de ses lèvres, au précipice de sa pensée. Il maudit sa fatigue, son excès de boisson de la veille. Il blâme sa frustration et ses perditions qu'il rencontre encore. Les mois passent mais il sait que tout ne reviendra pas. Il hait cette idée. Perdre des informations est une chose mais égarer des souvenirs, des parcelles de vie qui sont parfois tout ce qui reste, c'est le rendre fou. Il ne mentionnera pas la musique parce qu'il espère pouvoir compter sur ses membres, sur cette oreille qu'il maîtrise. Il espère. Il n'a pas besoin d'une nouvelle chute et il se refuse à s'y aventurer. Au lieu de quoi il se reconcentre sur l'instant, s'enquiert d'introduire les présentations puis se fige. Alors que ses doigts quittent la main qu'il vienne de serrer, ses prunelles se perdent sur le visage de son propriétaire. Elwyn. A-t-il tant perdu ? Ont-ils tant changé ? Il maudit cette foutue mémoire et puis réalise qu'il n'est pas celui qu'il a le plus fréquenté dans cette étrange fratrie. Parce qu'il a peu de doutes désormais. Il pourrait faire erreur mais quelles sont les chances ? Elles sont infimes et il le sait. Le monde est un lieu bien trop réduit. Et s'il possédait encore une incertitude, ce qu'il poursuit de lui raconter finit de la réduire à néant. "Elwyn ... Cadburry ? D'Elimbah ?" C'est une interrogation sous la forme d'une intrigue. Une réalisation sous la forme d'une hésitation momentanée. Le compte des années lui manque et il se prend à a espérer de ne pas faire erreur. Il sait qu'il ne peut se fier à sa mémoire mais il ne pense pas pouvoir douter de l'évidence quand elle se crée.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptyMar 31 Mar - 18:28

On se demandait fréquemment s'il était capable de se comprendre et Elwyn n'était même pas capable de le dire. Il ne réfléchissait pas à ce genre de question existentielles, lui, il se contentait de vivre sa vie sans se soucier des on-dit et du fait qu'il était considéré comme un fou à lier. Il avait pris l'habitude d'être catalogué chez les marginaux et peut être que c'était ce qu'il aimait dans le fond: au moins, personne n'essayait de le blesser de là où il était parce qu'on l'évitait comme la peste. Il faisait l'idiot, non pas pour faire rire les foules, mais pour se mentir à lui-même, un concept décidément bien difficile à comprendre pour le reste de la population. De ce fait, Cadburry se savait jugé, constamment, mais il avait appris à ne plus en avoir peur, d'être mis dans des cases, d'être évité ou envoyé balader dès qu'il ouvrait la bouche. Cela lui prouvait que l'humanité arrivait encore à faire des choix sensés, même si c'était contre productif pour lui. Certes, Elwyn n'était pas une personne très commune et il fallait réussir à tenir le coup en sa compagnie plus d'un quart d'heure, quand on constatait sa propension à partir en vrille aux moindres mots qui faisaient vriller son cerveau sur des sujets bizarres. Comme cette histoire de brossage de dents avec une bouteille de vin rouge, aucune idée d'où cela lui venait mais l'histoire lui était revenue d'un coup, et il avait fallu qu'il la partage, même s'il allait certainement passer pour un dingue auprès de son voisin. Mine de rien, Cadburry ne le connaissait pas du tout et habituellement, les inconnus avaient vite fait de lui claquer la porte au nez pour calmer ses ardeurs avant qu'il ne devienne trop familier et laisse échapper tous ses savoirs inutiles avec un débit qui dépasserait certainement le record du monde donné par le Guiness Book. "Tu crois que c'est possible d'avoir une bouche d'hippopotame? J'suis sûr qu'avec les progrès de la génétique, on peut l'envisager.. Et une trompe d'éléphant, mon dieu, si merveilleux! La clarinette? Je pensais qu'ils essayaient de la mettre ailleurs..." Il aurait pu développer mais Elwyn laissa le suspens au choix du spectateur. Pour sûr que Malachi se ferait une joie d'avoir une image atroce en tête pour le reste de la journée, remercions Cadburry pour ses efforts exceptionnels en termes de gêne d'autrui, un vrai prince. Il était loin d'en avoir terminé sur la question d'ailleurs puisqu'il mettait les pieds dans le plat sur ce qui était arrivé au jeune homme. "T'as des médecins à la hauteur, j'espère. Non, parce que je sais que d'après les stats, la qualité du médecin entraîne une guérison plus efficiente chez le patient, faut te renseigner, c'est important." Il aurait sûrement pu sortir la courbe statistique en question mais il était concentré à essayer de circuler dans sa cuisine sans détruire le toboggan géant qui l'ornait. Alors, la concentration était à son maximum au moment de se poser enfin et de froncer les sourcils en entendant le commentaire de son interlocuteur. "Lui même. Tu me connais? Non, c'est vrai? Comment c'est possible ça? Là encore, d'après les stats, c'est diablement faible comme pourcentage de trouver une connaissance en voisin de palier dans une si grande ville, hein. Va falloir tout me dire, mon coco." En détail. On parlait d'Elwyn, après tout.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptyMar 31 Mar - 18:30

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"Tu crois que c'est possible d'avoir une bouche d'hippopotame? J'suis sûr qu'avec les progrès de la génétique, on peut l'envisager.. Et une trompe d'éléphant, mon dieu, si merveilleux! La clarinette? Je pensais qu'ils essayaient de la mettre ailleurs..."
"T'as des médecins à la hauteur, j'espère. Non, parce que je sais que d'après les stats, la qualité du médecin entraîne une guérison plus efficiente chez le patient, faut te renseigner, c'est important."
Il aurait sûrement pu sortir la courbe statistique en question mais il était concentré à essayer de circuler dans sa cuisine sans détruire le toboggan géant qui l'ornait. Alors, la concentration était à son maximum au moment de se poser enfin et de froncer les sourcils en entendant le commentaire de son interlocuteur.
"Lui même. Tu me connais? Non, c'est vrai? Comment c'est possible ça? Là encore, d'après les stats, c'est diablement faible comme pourcentage de trouver une connaissance en voisin de palier dans une si grande ville, hein. Va falloir tout me dire, mon coco." .
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptyJeu 28 Mai - 14:34

C'est un jeu du hasard, de l'incertitude. Il n'est pas rare que les surprises s'enchaînent depuis son retour. Il n'est revenu que par intermittence, des épisodes furtifs à peine gravés avant de retourner s'immerger sous la lumière. Il a perdu des liens, des noms. D'autres voix, d'autres visages ont pris la place comme il se devait. Il a toujours plus connu les individus qui arpentent les ruelles. Il en a croisé beaucoup. La mort est sans appel. Elle frappe sans prévenir et les rencontres se font. Indésirables. Tristement marquées. Il a la mémoire des traits. L'avait. Il reste physionomiste mais il omet. Plus qu'auparavant. Il perd à mesure que le temps s'égare, que la concentration se défasse. Les époques s'éloignent, elles s'effritent. Parfois, il espère retrouver puis désespère. Ça le hante de perdre, de manquer de ce qu'il ne pourra jamais récupérer. Certains êtres partent et jamais reviennent. Ils sont comme les instants qui passent et deviennent brouillard lorsque le passé les rattrape. L'incertitude prend place. Ont-ils vraiment existé ? C'est une idée effroyable, de celles qui hantent parfois. Ont-ils été rêvés, ont-ils été réels ? Sont-ils d'anciennes réalités ou de simples poussières ? C'est le genre de pensée qu'il préfère repousser. Trop obscure, trop philosophique. Trop déprimante aussi. Combien sont réalités avant de redevenir poussières ? Il se refuse à y réfléchir. Il est parfois mieux d'hésiter. Ceux qu'il croise sont-ils des souvenirs, de simples déjà-vu ? Il n'est pas encore amnésique. Il a juste perdu. Les traits reviennent se marquer, se nourrir d'anciens souvenirs. De détails parfois simples qui restent plus que les effets. Il faut juste un peu plus de concentration parfois pour s'y raccrocher.
Ce jour est de ceux où elle manque encore comme il manque d'heures de sommeil ou d'un réveil décent. Le choc est passé, du moins le croit-il. Il se prend à craindre des hallucinations et à ne pas être réveillé totalement. A mesure que les minutes vivent, il apparaît pourtant de plus en plus flagrant qu'il n'a pas imaginé l'homme, son voisin. La scène est bien réelle, la suite l'est tout autant. Il l'écoute dans ses élucubrations avec réserve mais un certain amusement. Il n'est pas ordinaire, c'est certain. Il est sans doute même unique en son genre, familier presque de ce fait. Il ignore encore d'où, se contente de le suivre dans ses idées. Elles sont folles, farfelues et étrangement savantes. Il doit être imbattable aux jeux de société ou même télévisés. Il ressemble à un grand enfant sans cesse en recherche de quelque chose pour stimuler son cerveau et son imagination. Sans doute est-il épuisant à la longue. Peut-être même. Il parle sans s'arrêter avec un débit impressionnant. A moins que ce ne soit lui qui soit trop lent. Peut-être un peu des deux. Aussi quand son hôte surprise lui propose de la caféine, il ne dit pas non. Il a bien besoin pour tout un tas de raisons. L'une d'entre elles étant d'être suffisamment éveillé pour suivre la conversation et peut-être parvenir à dénouer d'où ce personnage définitivement singulier peut-il lui être familier.
Le breuvage amer est bienvenu surtout au vu du tour que prend leur échange. Il a fini par tourner vers lui et il ne sait trop quoi en faire. Sa condition n'est pas un sujet qu'il aime aborder même s'il est difficile de s'en détacher. Il n'esquive donc pas la demande comme il le fait parfois. Son voisin ne lui paraît pas être de ceux qui font preuve de cette épouvantable et dégoulinante pitié à laquelle il a parfois droit. Cette pensée semble se confirmer. L'affaire vient de prendre une forme de dérision nouvelle qui le ferait presque rire si ce n'était pas si absurde. Il se retrouve à le suivre dans son idée, sans savoir comment. Comment en effet en arrive-t-on à parler des progrès de la génétique ? Son interlocuteur paraît fasciné par l'idée souvent. Lui arrive-t-il seulement de ne pas être fasciné par quelque chose ? Lui-même pourtant ne parvenait pas à envisager en quoi une bouche d'hippopotame ou une trompe d'éléphant serait une modification enviable. Si la génétique pouvait lui permettre de rejouer par contre, il ne dirait pas non. Mais il se garde bien de poursuivre sentant le terrain glissant sur lequel ce type de conversation pourrait l’entraîner surtout avec cet homme. A-t-il des bons médecins ? Il a de sérieuses réserves sur la question. Il est trop tôt pour le dire encore mais il espère ne pas s'être trompé. "J'espère aussi. Difficile de jouer avec un bras en moins. Mais tu as raison, je me renseignerais." Ça ne lui coûterait rien, si ce n'est de la tranquillité d'esprit. Pour un grand enfant, il n'est pas si enfantin finalement cet inconnu. Parce qu'en cet instant, il réalise qu'il ne connaît pas son nom alors même qu'il a le sentiment qu'il devrait. Il sent des brides revenir à lui alors qu'il se remet à partir en quête. Sans résultat probant. En désespoir de cause, il entame donc les présentations. Après tout, son voisin lui-même ne paraît pas se souvenir de lui non plus, c'est peut-être trop lointain, trop furtif. Jusqu'à ce qu'il le donne à son tour son nom. Il se fige alors à mesure qu'il réalise. Les doutes sont là mais semblent peu crédibles. Les chances sont minces, si minces alors que la réponse lui paraît soudainement évidente. Il prend le risque, énonce son idée. Il observe sa réaction, incertain malgré lui. A tort. Elwyn fronce les sourcils avant de le bombarder à nouveau d'interrogations. Il en vient à en sourire, au fond, il a raison. Quelles sont les chances ? Les statistiques comme il en parle encore une fois doivent être bien faibles en effet. Et de quel ordre peuvent-elles bien être en considérant l'autre facteur ? L'idée l'amuse. "Et quel est le pourcentage de chance de se retrouver par hasard deux fois de suite avec la même personne ?" Il le laisse y penser quelques secondes avant de lui offrir de plus amples explications. "Ma famille est aussi d'Elimbah. On a grandi dans le même coin. Je sais pas si tu te souviens de la famille de croque-morts qui vivait quelques maisons plus loin mais c'est la mienne. Je compte pas le nombre de fois où on a eu ta petite soeur chez nous." Birdie. Il lui paraît surréaliste désormais de ne pas avoir fait le lien plus tôt. Elle est l'une de celles avec qui il n'a pas perdu le contact. Comment est-il parvenu à oublier son aîné ? Il n'en a toujours pas le moindre idée. La surprise a laissé place à une forme d’inquiétude. Il la repousse, il aurait tout le temps d'en penser plus tard. Pour l'heure, il s'offre un retour en arrière et dans ses circonstances actuelles, il n'ira certainement pas le refuser.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptyVen 29 Mai - 20:10


     

Quand les poules auront des dents
@"Elwyn Cadburry"

C'est un jeu du hasard, de l'incertitude. Il n'est pas rare que les surprises s'enchaînent depuis son retour. Il n'est revenu que par intermittence, des épisodes furtifs à peine gravés avant de retourner s'immerger sous la lumière. Il a perdu des liens, des noms. D'autres voix, d'autres visages ont pris la place comme il se devait. Il a toujours plus connu les individus qui arpentent les ruelles de cette ville. Tels des ombres. Il en a croisé beaucoup. La mort est sans appel. Elle frappe sans prévenir et les rencontres se font. Indésirables. Tristement marquées. Il a la mémoire des traits. L'avait. Il reste physionomiste mais il omet. Plus qu'avant. Il perd à mesure que le temps s'égare, que la concentration se défasse. Les époques s'éloignent, elles s'effritent. Parfois, il espère retrouver puis désespère. Ça le hante de perdre, de manquer de ce qu'il ne pourra jamais récupérer. Certains êtres partent et jamais reviennent. Ils sont comme les instants qui passent et deviennent brouillard lorsque le passé les rattrape. L'incertitude prend place. Ont-ils vraiment existé ? C'est une idée effroyable, de celles qui hantent parfois. Ont-ils été rêvés, ont-ils été réels ? Sont-ils d'anciennes réalités ou de simples poussières ? C'est le genre de pensée qu'il préfère repousser. Trop obscure, trop philosophique. Trop déprimante aussi. Combien sont réalités avant de redevenir poussières ? Il se refuse à y réfléchir. Il est parfois mieux d'hésiter. Ceux qu'il croise sont-ils des souvenirs, de simples déjà-vu ? Il n'est pas encore amnésique. Il a juste perdu. Les traits reviennent se marquer, se nourrir d'anciens souvenirs. De détails parfois simples qui restent plus que les effets. Il faut juste un peu plus de concentration parfois pour s'y raccrocher.
Ce jour est de ceux où elle manque encore comme il manque d'heures de sommeil ou d'un réveil décent. Le choc est passé, du moins le croit-il. Il se prend à craindre des hallucinations et à ne pas être réveillé totalement. A mesure que les minutes vivent, il apparaît pourtant de plus en plus flagrant qu'il n'a pas imaginé l'homme, son voisin. La scène est bien réelle, la suite l'est tout autant. Il l'écoute dans ses élucubrations avec réserve mais un certain amusement. Il n'est pas ordinaire, c'est une certitude. Il est sans doute même unique en son genre, familier presque de ce fait. Il ignore encore d'où, se contente de le suivre dans ses idées. Elles sont folles, farfelues et étrangement savantes. Il doit être imbattable aux jeux de société ou même télévisés. Il ressemble à un grand enfant sans cesse en recherche de quelque chose pour stimuler son cerveau et son imagination. Sans doute est-il épuisant à la longue. Peut-être même avant. Il parle sans s'arrêter avec un débit impressionnant. A moins que ce ne soit lui qui soit trop lent. Peut-être un peu des deux. Aussi quand son hôte surprise lui propose de la caféine, il ne dit pas non. Il a bien besoin pour tout un tas de raisons. L'une d'entre elles étant d'être suffisamment éveillé pour suivre la conversation et qui sait parvenir à dénouer d'où ce personnage définitivement singulier peut-il lui être coutumier.

Le breuvage amer est bienvenu surtout au vu du tour que prend leur échange. Il a fini par tourner vers lui et il ne sait trop quoi en faire. Sa condition n'est pas un sujet qu'il aime aborder même s'il est difficile de s'en détacher. Il n'esquive donc pas la demande comme il le fait parfois. Souvent. Son voisin ne lui paraît pas être de ceux qui font preuve de cette épouvantable et dégoulinante pitié à laquelle il a occasionnellement droit. Cette pensée semble se confirmer. L'affaire vient de prendre une forme de dérision nouvelle qui le ferait presque rire vivement si ce n'était pas si absurde. Il se retrouve à le suivre dans son idée, sans savoir comment. Comment en effet en arrive-t-on à parler des progrès de la génétique ? Son interlocuteur paraît fasciné par l'idée. Lui arrive-t-il seulement de ne pas être fasciné par quelque chose ? Lui-même pourtant ne parvient pas à envisager en quoi une bouche d'hippopotame ou une trompe d'éléphant serait une modification enviable. Si la génétique pouvait lui permettre de rejouer par contre, il ne dirait pas non. Mais il se garde bien de poursuivre sentant le terrain glissant sur lequel ce type de conversation pourrait l’entraîner surtout avec cet homme. A-t-il des bons médecins ? Il a de sérieuses réserves sur la question. Il est trop tôt pour le dire encore mais il espère ne pas s'être trompé. "J'espère aussi. Difficile de jouer avec un bras en moins. Mais tu as raison, je me renseignerais." Ça ne lui coûterait rien, si ce n'est de la tranquillité d'esprit. Pour un grand enfant, il n'est pas si enfantin finalement cet inconnu. Parce qu'en cet instant, il réalise qu'il ne connaît toujours pas son nom alors même qu'il a le sentiment qu'il devrait. Il sent des brides revenir à lui alors qu'il se remet à partir en quête. Sans résultat probant. En désespoir de cause, il entame donc les présentations. Après tout, son voisin lui-même ne paraît pas se souvenir de lui non plus, c'est peut-être trop lointain, trop furtif. Jusqu'à ce qu'il le donne à son tour son nom. Il se fige alors à mesure qu'il réalise. Les doutes sont là mais semblent peu crédibles. Les chances sont minces, si minces alors que la réponse apparaît soudainement évidente. Il prend le risque, énonce son idée. Il observe sa réaction, incertain malgré lui. A tort. Elwyn fronce les sourcils avant de le bombarder à nouveau d'interrogations. Il en vient à en sourire, au fond, il a raison. Quelles sont les chances ? Les statistiques comme il en parle encore une fois doivent être bien faibles en effet. Et de quel ordre peuvent-elles bien être en considérant l'autre facteur ? L'idée l'amuse. "Et quel est le pourcentage de chance de se retrouver par hasard deux fois de suite voisin avec la même personne ?" Il le laisse y penser quelques secondes avant de lui offrir de plus amples explications. "Ma famille est aussi d'Elimbah. On a grandi dans le même coin. Je sais pas si tu te souviens de la famille de croque-morts qui vivait quelques maisons plus loin mais c'est la mienne. Je compte pas le nombre de fois où on a eu ta petite soeur chez nous." Birdie. Il lui paraît surréaliste désormais de ne pas avoir fait le lien plus tôt. Elle en rirait sans doute si elle savait. Elle est l'une de celles avec qui il n'a pas perdu le contact. Comment est-il parvenu à oublier son aîné ? Il n'en a toujours pas le moindre idée. La surprise a laissé place à une forme d’inquiétude. Il la repousse, il aurait tout le temps d'en penser plus tard. Pour l'heure, il s'offre un retour en arrière et dans ses circonstances actuelles, il n'ira certainement pas le refuser.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptySam 30 Mai - 17:01

Elwyn était censé avoir une mémoire unique en son genre: il était tout de même en mesure de se rappeler de la moindre émission télévisée qu'il avait l'occasion de regarder, dans les détails les plus superflus, bien évidemment. Néanmoins, quand il était question de se remémorer des visages de son passé, l'affaire était radicalement différente: pourquoi, me direz-vous? Certainement parce que le principal intéressé avait toujours des centaines de choses à dire et qu'il se concentrait sur la teneur de ses discours plutôt que sur les personnes à qui il les faisait entendre. Au final, le grand brun passait à côté d'une masse d'informations importantes, la preuve en était avec cette entrevue: Malachi était une figure emblématique de son passé, lorsqu'il se promenait encore dans la forêt attenante au chalet que ses parents avaient construit de leur main avant de s'en aller sur les routes en camping car, en bons bohèmes qu'ils étaient. Avec du recul, Cadburry aurait dû se rappeler du moindre instant où il avait côtoyé une autre âme humaine que celle d'une de ses soeurs mais il n'y arrivait pas tellement. Il fallait avouer que son enfance n'avait pas été franchement joyeuse dans les grandes largeurs et pour contrecarrer ce malheur insidieux, le jeune garçon avait dû passer par des stratégies d'évitement plutôt conséquentes. Au final, il s'était retrouvé à s'enfermer dans sa chambre des heures durant, tout cela pour construire des objets bizarres car il était digne d'un Léonard de Vinci avec toutes les idées saugrenues qui lui traversaient l'esprit. Alors, il n'avait pas tellement partagé l'appel du monde à côté de tout cela, se noyant dans ses hélicoptères de fortune alors que sa plus jeune soeur traînait dans le quartier avec tous les voisins qu'elle pouvait croiser sur son chemin. Elwyn n'avait pas tant participé que cela à la fête, peut être parce qu'il assumait l'entière responsabilité concernant la vie de ses petites soeurs et que le tout l'avait propulsé à un statut d'adulte bien trop tôt. De toute évidence, il n'en avait pas gardé un flagrant souvenir de tous ces moments là car il avait joué le rôle d'un piètre père de substitution, au moins pour Birdie. Il ne pouvait, pour autant, pas tellement le regretter car ils s'en étaient tous sortis sans trop d'égratignures. Ils étaient désormais tous à traîner en ville, Elwyn prenant soin de Birdie avec ses moyens... Ce qui ne présageait jamais grand chose de bon, par ailleurs. L'homme resta du coup bouche bée face aux dires de Malachi parce qu'il se refaisait le chemin dans sa tête et il reconstituait les traits de son visage pour former un des faciès de son voisin adolescent et il en restait pantois, très franchement. "Pourcentage plus que faible, monsieur. Maintenant, si, je m'en rappelle. Très bien même! Birdie me parlait de vous, la famille idéale où tout le monde se soutient alors que nous, et bien, on avait pas nos parents dans le coin!" C'était un traumatisme fort pour chaque enfant de la fratrie car aucun d'eux n'avait jamais connu cet équilibre parental pourtant essentiel. Elwyn avait tenu le coup du mieux qu'il avait pu et maintenant, il constatait que le passé se rappelait à lui de la plus étrange des manières. "Elle était pas amoureuse de toi, par hasard, ma soeurette? Non, parce que je trouve que Malachi par ci, Malachi par là, c'était flagrant m'enfin." De quoi se mêlait-il? Personne ne savait franchement alors qu'Elwyn avalait cul sec son café, ce qui ne laissait pas entendre que l'affaire allait continuer silencieusement. Le regain d'énergie allait fatiguer son voisinage à nouveau sous peu, lui en était déjà fort heureux.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptySam 30 Mai - 17:21

C'est un voyage dans le temps, embarqué dans les vicissitudes. Il est incertain, presque perdu. Les souvenirs se mêlent sans être précis. Ils sont flous, similaires à des ombres, à des illusions passées dont on aurait perdu le fil. Sans doute est-ce le cas, sans doute le temps a-t-il joué son rôle. C'est une autre époque, une autre période. Une autre vie presque tant les choses ont évolué. Elles ont changé, pas nécessairement pour le meilleur. Il y a quelques années, il aurait dit l'inverse mais désormais que reste-t-il. Des simulacres, des espoirs gâchées, des chances incertaines et des fausses idées. Il se dit que ce n'est que temporaire, que ça va passer. Peut-être est-il fou d'espérer. Peut-être la persuasion parviendra-t-elle à marcher. Il est tôt, encore. Il en a bien conscience. Il est impatient, il le sait. Il déambule avec agitation dans une configuration qu'il n'a pas souhaité ou même choisi. Ça aurait pu être pire mais à quel niveau réellement. Il hait cette dépendance, cette absence, cette indolence qui, parfois, le saisit. Il doit encore attendre, il le fait. Les jours s'enchaînent, si semblables qu'il en oublierait presque la date. C'est avilissant, dérisoire. Passablement déprimant. Mais le sourire est de circonstance parfois alors il s'y prête. Il n'a pas tout perdu. Pas encore. Jamais, il l'espère. Il n'est pas seul. Loin de là. Même dans cette matinée singulière, il n'est pas isolé. Il a croisé cet homme, cette figure d'antan. Les méandres de sa mémoire ont mis un temps considérable à s'y retrouver, à mettre un nom sur ses traits, sans y parvenir, à mettre un temps sur ses images brouillonnes avant de céder. Les mots ont flotté entre eux dans cette attente incertaine. Comment a-t-il pu oublier ? Comment le jeu de son visage ne lui est pas revenu familier ? Il faut croire que ce nom n'a retenu au cours des ans qu'une seule identité. Celle d'une petite tête blonde à la folie enchantée, aux perles translucides et aux rires amusés. Il ne l'a pas revu encore. Pourquoi ? Il n'en a aucune idée. Peut-être parce qu'il redoute l'image, l'impression qu'il va renvoyer. Aux yeux d'étrangers et d'anonymes figures, il a appris à faire mais avec ceux qui sont siens, l'idée heurte le fond de sa fierté. Qu'il est idiot parfois. Qu'en reste-t-il vraiment ? Hors de cette époque que les semaines rendent plus lointaines, hors de sa réalité. Hors de ce passé fait d'ambitions pérennes plus hautes que l'éternité. Il est une ombre qui résiste, qui vît et qui avance. C'est peut-être là l'intérêt de cette fierté qui lui reste, celui de ne pas renoncer. Même quand les réminiscences lui font défaut, même quand l'aisance lui manque. Il devrait blâmer sa veisalgie. Il se prête au jeu de circonstances. Il se retient à l'instant qui lui fait face, à cette silhouette simulacre d'un passé. Il s'autorise un sourire, le suit dans ses exactions. Son hôte se perd dans ses statistiques et dans son flot de connaissances impressionnant. Cela vaut bien de s'amuser de sa surprise. Elle est aussi flagrante que la sienne. Peut-être est-ce là quelque chose de rassurant. Elwyn paraît posséder une mémoire irréelle, pourtant il n'a pas non plus remis ses traits, ni son nom, ni leur histoire. Peut-être son inquiétude latente n'est-elle pas tant justifiée. Il se prête à croire, met la pensée de côté. Son éternel voisin semble le remettre, enfin. Ils sont deux. Le nom qui vient, c'est celui qu'ils ont en commun. C'est Birdie. Il baisse le regard une seconde quand il évoque les siens. La famille idéale. Elle en était loin mais il sait qu'il n'était pas à plaindre. Il n'a pas tout oublié. Les mots de l'homme évoquent des images anciennes, des brides effacées. La seconde remarque fait naître un léger rire alors qu'il décline toujours les prunelles. Il les perd sur la silhouette de sa tasse, prisonnière de ses phalanges valides. C'est une remembrance. Un temps lointain. Une autre époque. Elle était là. Birdie. Son feu follet. Amoureuse peut-être. L'idée est étrange mais est-elle si absurde ? Avec une vaine ironie, il se dit que ça a bien du changer. Il est une parenthèse de ce passé. Égaré de cette existence. Même momentanément. Un sourire presque nostalgique et puis. "Peut-être, oui. Elle était souvent là, c'est certain. Ma mère l'appelait mulinella." Le tourbillon. Il s'en souvient. Elle noyait ses mots dans un murmure, l'amusement masqué dans les iris. "Je crois qu'elle l'aimait bien au fond." Même si elle se jouait de sa patience. Trop lumineuse pour réellement l'agacer. Pourquoi donc les ans ont-ils navigué ? C'était plus aisé alors. Des évidences. "J'en reviens pas quand même qu'on soit à nouveau voisins après tout ce temps, statistiques ou non. Ça doit vouloir dire quelque chose. Même si je crois pas trop à ces trucs-là." Pas lui, elle. La mère. Elle et ses folles croyances. "Toi non plus, je suppose." Il lui paraît bien plus cérébral, Elwyn, cartésien. "Qu'est-ce que tu deviens après tout ce temps ? Je veux dire à part réveiller tes perpétuels voisins avec des expériences." Il vide les dernières gorgées d'un geste leste. Il a relevé les yeux. Ses traits barrés d'un sourire signifient un intérêt. Sincère. Au delà même d'une histoire commune, son hôte l'intrigue. Le décor autour d'eux se prête à mille interrogations. De celles à laquelle il répondrait sans doute avec volubilité. Il reste un Cadburry après tout. Ca, il ne l'a pas oublié.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptyDim 19 Juil - 15:55


     

Quand les poules auront des dents
@"Elwyn Cadburry"
C'est un voyage dans le temps, embarqué dans les vicissitudes. Il est incertain, presque perdu. Les souvenirs se mêlent sans être précis. Ils sont flous, similaires à des ombres, à des illusions passées dont on aurait perdu le fil. Sans doute est-ce le cas, sans doute le temps a-t-il joué son rôle. C'est une autre époque, une autre période. Une autre vie presque tant les choses ont évolué. Elles ont changé, pas nécessairement pour le meilleur. Il y a quelques années, il aurait dit l'inverse mais désormais que reste-t-il. Des simulacres, des espoirs gâchées, des chances incertaines et des fausses idées. Il se dit que ce n'est que temporaire, que ça va passer. Peut-être est-il fou d'espérer. Peut-être la persuasion parviendra-t-elle à marcher. Il est tôt, encore. Il en a bien conscience. Il est impatient, il le sait. Il déambule avec agitation dans une configuration qu'il n'a pas souhaité ou même choisi. Ça aurait pu être pire mais à quel niveau réellement. Il hait cette dépendance, cette absence, cette indolence qui, parfois, le saisit. Il doit encore attendre, il le fait. Les jours s'enchaînent, si semblables qu'il en oublierait presque la date. C'est avilissant, dérisoire. Passablement déprimant. Mais le sourire est de circonstance parfois alors il s'y prête. Il n'a pas tout perdu. Pas encore. Jamais, il l'espère. Il n'est pas seul. Loin de là. Même dans cette matinée singulière, il n'est pas isolé. Il a croisé cet homme, cette figure d'antan. Les méandres de sa mémoire ont mis un temps considérable à s'y retrouver, à mettre un nom sur ses traits, sans y parvenir, à mettre un temps sur ses images brouillonnes avant de céder. Les mots ont flotté entre eux dans cette attente incertaine. Comment a-t-il pu oublier ? Comment le jeu de son visage ne lui est pas revenu familier ? Il faut croire que ce nom n'a retenu au cours des ans qu'une seule identité. Celle d'une petite tête blonde à la folie enchantée, aux perles translucides et aux rires amusés. Il ne l'a pas revu encore. Pourquoi ? Il n'en a aucune idée. Peut-être parce qu'il redoute l'image, l'impression qu'il va renvoyer. Aux yeux d'étrangers et d'anonymes figures, il a appris à faire mais avec ceux qui sont siens, l'idée heurte le fond de sa fierté. Qu'il est idiot parfois. Qu'en reste-t-il vraiment ? Hors de cette époque que les semaines rendent plus lointaines, hors de sa réalité. Hors de ce passé fait d'ambitions pérennes plus hautes que l'éternité. Il est une ombre qui résiste, qui vît et qui avance. C'est peut-être là l'intérêt de cette fierté qui lui reste, celui de ne pas renoncer. Même quand les réminiscences lui font défaut, même quand l'aisance lui manque. Il devrait blâmer sa veisalgie. Il se prête au jeu de circonstances. Il se retient à l'instant qui lui fait face, à cette silhouette simulacre d'un passé. Il s'autorise un sourire, le suit dans ses exactions. Son hôte se perd dans ses statistiques et dans son flot de connaissances impressionnant. Cela vaut bien de s'amuser de sa surprise. Elle est aussi flagrante que la sienne. Peut-être est-ce là quelque chose de rassurant. Elwyn paraît posséder une mémoire irréelle, pourtant il n'a pas non plus remis ses traits, ni son nom, ni leur histoire. Peut-être son inquiétude latente n'est-elle pas tant justifiée. Il se prête à croire, met la pensée de côté. Son éternel voisin semble le remettre, enfin. Ils sont deux. Le nom qui vient, c'est celui qu'ils ont en commun. C'est Birdie. Il baisse le regard une seconde quand il évoque les siens. La famille idéale. Elle en était loin mais il sait qu'il n'était pas à plaindre. Il n'a pas tout oublié. Les mots de l'homme évoquent des images anciennes, des brides effacées. La seconde remarque fait naître un léger rire alors qu'il décline toujours les prunelles. Il les perd sur la silhouette de sa tasse, prisonnière de ses phalanges valides. C'est une remembrance. Un temps lointain. Une autre époque. Elle était là. Birdie. Son feu follet. Amoureuse peut-être. L'idée est étrange mais est-elle si absurde ? Avec une vaine ironie, il se dit que ça a bien du changer. Il est une parenthèse de ce passé. Égaré de cette existence. Même momentanément. Un sourire presque nostalgique et puis. "Peut-être, oui. Elle était souvent là, c'est certain. Ma mère l'appelait mulinella." Le tourbillon. Il s'en souvient. Elle noyait ses mots dans un murmure, l'amusement masqué dans les iris. "Je crois qu'elle l'aimait bien au fond." Même si elle se jouait de sa patience. Trop lumineuse pour réellement l'agacer. Pourquoi donc les ans ont-ils navigué ? C'était plus aisé alors. Des évidences. "J'en reviens pas quand même qu'on soit à nouveau voisins après tout ce temps, statistiques ou non. Ça doit vouloir dire quelque chose. Même si je crois pas trop à ces trucs-là." Pas lui, elle. La mère. Elle et ses folles croyances. "Toi non plus, je suppose." Il lui paraît bien plus cérébral, Elwyn, cartésien. "Qu'est-ce que tu deviens après tout ce temps ? Je veux dire à part réveiller tes perpétuels voisins avec des expériences." Il vide les dernières gorgées d'un geste leste. Il a relevé les yeux. Ses traits barrés d'un sourire signifient un intérêt. Sincère. Au delà même d'une histoire commune, son hôte l'intrigue. Le décor autour d'eux se prête à mille interrogations. De celles à laquelle il répondrait sans doute avec volubilité. Il reste un Cadburry après tout. Ca, il ne l'a pas oublié.

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptyDim 19 Juil - 18:33

Il n'était pas aussi rayonnant que sa soeur, juste parce qu'il n'était pas aussi blond, ce devait être la raison privilégiée. Elwyn n'avait jamais franchement creusé la question, peut être qu'il aurait dû parce que la génétique était un domaine qui l'intéressait énormément. Comment expliquer autant de ressemblances de physique et de caractère entre des membres d'une famille? Comment faire perdurer des traits sur des générations? Le concept était tout bonnement fascinant et en bon Cadburry qu'il était, curieux de tout, Elwyn avait forcément eu besoin de lire une pile de livres sur ces sujets. Normal. Franchement, la famille entière était d'une banalité affligeante, non? Ce n'était clairement pas le genre du brun de se faire remarquer, non, ça, c'était le rôle de Birdie. Lui, il était sage, vraiment très sage. Il ne faisait jamais brûler par mégarde du caoutchouc dans son jardin pour vérifier si l'odeur se rapprocher plus du camélia ou de la tulipe - la réponse était clairement aucun de deux, odeur de caoutchouc brûlé, point barre -, pas plus qu'il ne créait des parcours dignes d'un labyrinthe avec le linge étendu de ses voisins. Jamais, ô grand jamais, il n'oserait empiéter sur l'intimité du commun des mortels. Pas plus qu'il n'oserait faire sonner l'alarme incendie à des heures indécentes au beau milieu d'un week end paisible. Enfer et damnation. Pour Malachi. Ah, le fameux Malachi, un vieux voisin qui se transformait en voisin tout neuf, c'était un peu comme l'adage sur le objets à donner à un mariage, non? Il aurait sûrement dû se renseigner aussi à ce sujet puisqu'il était passé par la case de cette merveilleuse cérémonie... Il digressait. Malachi, oui, le voisin qui parlait beaucoup moins que lui - était-ce franchement un exploit? vous avez quatre heures - et qui supportait sa petite soeur dans ses pattes une bonne partie de la journée. Un saint, franchement. "Qui n'aime pas ma petite cerise, hein? Avec sa bouille d'amour et ses yeux d'ange là puis, eh, elle est colorée, ma soeurette. Un peu comme les ours d'Haribo, non, la gamme avec toutes les couleurs, ça me fait penser... Si on mettait bout à bout tous les bonbons "Ours d'Or" d'Haribo produits en une année, cela correspondrait à faire 4 fois le tour de la Terre avec une longueur de 160306 km, c'est fou ça, hein?"  Incroyable, Elwyn, vraiment, de quoi faire se pâmer tous les paons de cette jolie planète. Cela dit, le grand homme réussit à se concentrer pour reprendre le fil de la conversation et surtout, repartir sur des tranches de souvenirs que son cerveau n'avait clairement pas oublié. "Ça veut dire que les inca avaient raison. Et aussi que les chinois ont été vachement forts en inventant le papier toilette au IIème siècle avant Jésus." Entre autres, forcément. "Je deviens à peu près ce que tu viens de décrire. Enfin, j'habite tout seul pour m'en donner à coeur joie. Je te cache pas que j'ai habité pendant deux ans avec Wonder Woman mais je me suis marié avec une tahitienne pendant quelques semaines, oui comme dans Vaïana du coup elle s'est fâchée. Ah, et, j'ai un super costume de Deadpool pour le premier jour des soldes de la boutique geek que je tiens. Et toi, alors, tu es dans le business de la famille?" Les pompes funèbres fascinaient Elwyn. Il avait même demandé à faire un stage quand il était adolescent chez son voisin, par curiosité car oui, le maquillage l'intéressait vraiment. La mise en bière aussi. Même si on lui avait menti, il n'y avait aucune bière morte dans le processus.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptyDim 18 Oct - 17:41

Son oeil observe, navigue fin. Il suit le flot des mouvements, des paroles. Elwyn s'agite bien vivant. Un Cadburry sans le moindre doute. Comment ne l'a-t-il pas remarqué auparavant ? Il a cette vivacité, cette énergie irréelle si tôt au réveil. Il s'amuse d'expériences, débite sans cesse. Il énumère, vif et précis, se perd mais suit. A l'affut. Lui ne sait. Il écoute, il voit. Il tente de raccrocher les informations alors que la concentration lui fait défaut comme sa mémoire. Foutue gueule de bois. Elle n'est pas seule responsable mais y croire est moins déprimant. Moins tragique, sentencié. A l'opposé de cette réalité étrange quand en cette heure s'éloigne. Il en est loin. Il est dans un autre temps, une autre époque plus sereine, plus simple, plus évidente. Un passé commun qui lui donne à sourire. Sincèrement. Il se prend à échanger, à s'amuser. Perdu dans cette illusion animée, vive, solaire.
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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptySam 12 Déc - 16:12


La nuit a été longue. Enfin, si longue qu’elle ne s’est jamais arrêtée et qu’elle se confond rapidement avec la lumière du jour. De toute façon, la nuit, le jour, ce sont des conceptions hasardeuses, uniquement créées pour faire régner un semblant d’ordre. Qui aime l’ordre ? Certainement pas Birdie. Alors forcément, la blonde avait décidé de ne pas dormir cette nuit. Non, rectification ; elle n’a pas eu le temps de dormir. Elle a valsé sous les projecteurs d’une boite de nuit à Redcliffe, au point que ses yeux pourraient cracher des lasers de couleurs et faire sortir le son de ses oreilles. Elle a la voûte plantaire qui est au bord du suicide et ne parlons même pas du reste de son corps qui a l’air juste en état de guimauve végétatif au possible. En somme, un état presque normal pour la cadette Cadburn, qui a réussi à sortir avec ses deux chaussures – dans les mains, s’il vous plait, ne lui en demandez pas trop non plus. Son pas tangue plus que la tour de Pise elle–même, son cerveau doit tourner plus rapidement à la seconde que la planète en une journée et c’est presque naturellement, puisque le peu de réflexion qu’elle peut possède semble s’être fait la malle, qu’elle se dirige vers l’immeuble qu’elle connait que (doublement) trop bien.

« Wynniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie… Maki ? » Elle plisse un œil. Puis l’autre. Elle stagne sur le seuil, passant de la femme enfant qui geint à l’alien qui débarque et qui ne comprend rien du tout. Maki, pourquoi y a Maki chez Wynnie ? Ou est–ce que Wynnie est chez Maki ? « Okay, ça devient confus là. Tu– Vous– Euh… » Son cerveau enregistre une odeur de caféine alors que ses rétines sont agressées par la couleur rose que porte presque fièrement son aîné. Rose à pois. « Okay, okay, okay, heeeeey ! » Qu’elle dit stupidement à Maki, lui souriant et lui embrassant la joue tout en l'enlaçant avant de le regarder un peu mieux. « T’as une sale tronche, Maki. T’as fait quoi pour avoir une sale tronche ? Nan, me dis pas maintenant, vais pas m’en rappeler. Enfin t’inquiètes pas, elle reste mignonne mais si elle est sale quand même. » Birdie ébouriffe ses cheveux – parce que ce genre de touffe, ça appelle au vice, d’abord – avant de se tourner vers son frère. « Wynniiiiiiiie ! » Grande embrassade, les bras autour de sa taille, la tête sur le torse et son nez jouant avec sa tenue improvisée. « J’aime bien comment t’es habillé, c’est mignon, y a pas d’avengers rose en plus. Dis, j’peux crécher chez toi ? J’suis fatiguée, j’ai pas envie de me taper toute la ville pour rentrer, j’ai mal partout, je vais sûrement me désintégrer avant d’arriver chez moi, dis, tu veux bien de moi ? Promis j'utiliserai pas les murs comme carnet géant. » Birdie supplie, Birdie lance ses grands yeux bleus à l’attaque mais Birdie n’attend pas la réponse pour sourire subitement et embrasser Elwyn à la joue. « Merciiiii Wynniiiiiie ! » Pas besoin d’attendre, elle sait qu’il ne dira pas non. « Vous pouvez reprendre votre conversation, hein, faites pas attention, j’vais juste roupiller à côté… Par contre, faudrait prévenir qu’y a un malade qu’a pété le bip à incendie dans le couloir. Je t’oublie pas, Makiii, j’veux tout savoir ! » La ferme, Birdie et va dormir. Les problèmes des autres, tu t’en occuperas plus tard. Ou jamais, c’est bien aussi, jamais, qu’elle pense en tombant raide morte (ou presque) dans le lit de son frère. Yup, demain, tout à l’heure, plus tard, jamais.
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Iracebeth

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MessageSujet: Re: [30Y] Malachi & Elwyn #01   [30Y] Malachi & Elwyn #01 EmptySam 12 Déc - 16:16

Elwyn
"Qui n'aime pas ma petite cerise, hein? Avec sa bouille d'amour et ses yeux d'ange là puis, eh, elle est colorée, ma soeurette. Un peu comme les ours d'Haribo, non, la gamme avec toutes les couleurs, ça me fait penser... Si on mettait bout à bout tous les bonbons "Ours d'Or" d'Haribo produits en une année, cela correspondrait à faire 4 fois le tour de la Terre avec une longueur de 160306 km, c'est fou ça, hein?"
"Ça veut dire que les inca avaient raison. Et aussi que les chinois ont été vachement forts en inventant le papier toilette au IIème siècle avant Jésus."
"Je deviens à peu près ce que tu viens de décrire. Enfin, j'habite tout seul pour m'en donner à coeur joie. Je te cache pas que j'ai habité pendant deux ans avec Wonder Woman mais je me suis marié avec une tahitienne pendant quelques semaines, oui comme dans Vaïana du coup elle s'est fâchée. Ah, et, j'ai un super costume de Deadpool pour le premier jour des soldes de la boutique geek que je tiens. Et toi, alors, tu es dans le business de la famille?"

Birdie
« Wynniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie… Maki ? »
Elle plisse un œil. Puis l’autre. Elle stagne sur le seuil, passant de la femme enfant qui geint à l’alien qui débarque et qui ne comprend rien du tout
« Okay, ça devient confus là. Tu– Vous– Euh… »
« Okay, okay, okay, heeeeey ! »
Qu’elle dit stupidement à Maki, lui souriant et lui embrassant la joue tout en l'enlaçant avant de le regarder un peu mieux.
« T’as une sale tronche, Maki. T’as fait quoi pour avoir une sale tronche ? Nan, me dis pas maintenant, vais pas m’en rappeler. Enfin t’inquiètes pas, elle reste mignonne mais si elle est sale quand même. »
Birdie ébouriffe ses cheveux – parce que ce genre de touffe, ça appelle au vice, d’abord – avant de se tourner vers son frère.
« Wynniiiiiiiie ! »
Grande embrassade, les bras autour de sa taille, la tête sur le torse et son nez jouant avec sa tenue improvisée.
« J’aime bien comment t’es habillé, c’est mignon, y a pas d’avengers rose en plus. Dis, j’peux crécher chez toi ? J’suis fatiguée, j’ai pas envie de me taper toute la ville pour rentrer, j’ai mal partout, je vais sûrement me désintégrer avant d’arriver chez moi, dis, tu veux bien de moi ? Promis j'utiliserai pas les murs comme carnet géant. »
Birdie supplie, Birdie lance ses grands yeux bleus à l’attaque mais Birdie n’attend pas la réponse pour sourire subitement et embrasser Elwyn à la joue.
« Merciiiii Wynniiiiiie ! »
« Vous pouvez reprendre votre conversation, hein, faites pas attention, j’vais juste roupiller à côté… Par contre, faudrait prévenir qu’y a un malade qu’a pété le bip à incendie dans le couloir. Je t’oublie pas, Makiii, j’veux tout savoir ! »
La ferme, Birdie et va dormir.
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